lundi 24 février 2025

Quand Chevrier cite ce blog en 2023 : à vos mouchoirs !

En 2023, en marge de la revue Parade sauvage, nous avons eu droit à un volume à la mémoire de Yann Frémy, dont le titre est proche de l'hommage à Lefrère (surtout quand on songe que Lautrémont, Ducasse, Darzens sont absents au profit de Rimbaud, Verlaine et le Zutisme). Il s'intitulait Rimbaud, Verlaine et Cie, "un devoir à chercher". Il va de soi qu'il n'y avait aucune raison que je sois convié à y participer, mais étonnamment ce volume a servi à m'attaquer personnellement. Les rimbaldiens ont une drôle de conception de l'exercice du deuil...
La principale attaque venait de l'article désastreux de Marc Dominicy qui se retourne largement contre lui et la revue Parade sauvage. Au mépris de la science, on a la publication d'un article farfelu qui dément l'objectivité d'un déchiffrement (soutenu, je me permets de le préciser, par Jacques Bienvenu, Yves Reboul et quelques autres : "- Ô j'exècre tous ces yeux de chinois ou daines" et "Nuit qui chante"), Guyaux et Cervoni étant dans l'erreur d'approximation avec "de daines". Il va de soi qu'il y a un énorme problème de mauvaise foi dans la communauté rimbaldienne à ne pas reconnaître que le déchiffrement exact est "- Ô j'exècre tous ces yeux de chinois ou daines" et "Nuit qui chante". En refusant ce déchiffrement comme en refusant d'admettre que "outils" est une coquille pour "autels" les collaborateurs de la revue Parade sauvage témoignent ne pas aimer ou ne pas s'intéresser réellement à la poésie de Rimbaud, mais ne l'envisager que comme un instrument pour se faire mousser soi-même.
Je rappelle la lecture de Dominicy pour les vers difficiles à déchiffrer de "L'Homme juste" : "- J'exècre tous ces yeux de Chinois ou de naines".
Dominicy prétend réfuter le déchiffrement que j'ai fait d'un texte qui n'est même pas raturé. Je vous mets en lien l'article que j'ai publié sur le blog Rimbaud ivre de Jacques Bienvenu, il contient un fac-similé du premier et principal des deux vers qui restaient à déchiffrer. Je rétablis le "Ô" qui n'est pas biffé et qui est nécessaire à la mesure, "exèxre" est corrigé en "exècre" et j'élimine un déterminant du doublon "ces" où j'ai repéré la levée de la main de Rimbaud autour d'une césure acrobatique que son état d'ivresse l'a amené à mal gérer : Cliquer ici pour lire l'article de 2010 "deux vers enfin déchiffrés" ! 
Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Vous verrez nettement que les rimbaldiens ont été incapables d'identifier le "ou" parce que le "o" est mal bouclé et que le "ou" est collé à "daines" sans aucun espace entre les deux mots.
Chaque fois que je donne la solution à un non rimbaldien, il trouve la réponse évidente. Parmi les rimbaldiens, seuls Yves Reboul et Jacques Bienvenu ont exprimé que c'était la solution, Benoît de Cornulier, drôle de diplomate, a écrit qu'il la considérait comme probable.
Le reste des rimbaldiens... Pffh ! C'est tellement honteux qu'il vaut mieux ne rien dire de plus.
Remarquez aussi qu'il y a un problème sur le "c" de "chinois". Dominicy impose un "c" majuscule qu'il trouve donc évident. Vous pouvez voir plusieurs "c" sur l'extrait fac-similaire de l'article mis en lien ci-dessus : "charités crasseuses", "tous ces ces", "chinois", chante" "comme" et chansons", et à quatre reprises nous avons l'attaque de mot par le digraphe "ch". Rimbaud n'écrit pas proprement de manière aligné, l'écriture monte et descend et cela concerne précisément les mots "chinois" et "chansons". A plusieurs reprises, le "c" initiale de mot est plus haut que la lettre qui le suit "crasseuses", "comme", "ces" et contrairement à "chante", pour les trois autres mots avec le digraphe "ch": "chansons", "charités" et "chinois", le c a une position étrange. Il est suspendu en hauteur dans le cas de "chansons". Il est bien aligné pour "charités", mais le "h" ne montant pas très haut, il est à peine moins haut que la barre verticale du "h". Vous me direz que "charités" tout de même est aligné et le "c" minuscule plus petit que le "h". Oui, mais quand on compare avec "chinois" on ne voit pas comment Dominicy peut affirmer comme une évidence qu'il y a un "C" majuscule à "Chinois".Le "h" de "chinois" ne monte pas très haut et part de plus bas que le "c" voisin et même par comparaison que le "h" de "charités".
Moi, je ne trouve pas du tout évident de flanquer d'une majuscule à l'initiale le mot "chinois", et ce n'est pas quelqu'un d'aussi peu compétent que Dominicy qui propose de lire contre toute vraisemblance "ou de naines" qui va nous intimider avec un argument d'autorité. Vous pouvez consulter le fac-similé sur le lien ci-dessus. Au-delà de l'établissement d'ensemble du vers, on sait que la partie à déchiffrer ne correspond qu'au deux lettres devant la séquence "daines". Les éditions courantes donnent le vers : "- J'exècre tous ces yeux de chinois [...]daines" comme la partie déchiffrée dont on a toujours été sûr. J'ai prôné de ne pas considérer le "Ô" comme biffé pour la mesure du vers, et j'ai bien insisté sur le fait que la partie considérée illisible avant mon passage ne pouvait correspondre qu'à deux lettres !
"- Ô j'exècre tous ces yeux de chinois [xx]daines", avec césure sur le déterminant "ces".
S'ils récusent le "Ô", les rimbaldiens ne changeront rien au fait qu'il n'y a que deux lettres à déchiffrer, et du coup ils auront pour l'éternité un vers faux : "-J'exècre tous ces yeux de chinois [xx]daines".
C'est pour ça qu'il donne des solutions "à bedaines", "à fredaines", en avouant que ce n'est pas ce qu'on peut lire sur le manuscrit.
Dominciy offre une solution où il accueille ma solution "ou", mais il ajoute deux lettres et un espace après le "d" : "ou de naines". Pire encore, alors que ma solution signale qu'il manque un espace entre "ou" et "daines", Dominicy introduit un espace et deux lettres entre le "d" et la séquence "aines", alors que nous savons par les éditions courantes que les rimbaldiens déchiffrent "daines" et n'envisagent évidemment aucune insertion entre le "d" et le "a".
Voilà où nous en sommes. Dominciy ne supporte pas que Rimbaud ait écrit une coordination dans un registre familier. Il glose d'ailleurs abusivement cette syntaxe familière en : "yeux de chinois ou autres daines", quand moi je ne lis que l'équivalence "chinois"/"daines": "yeux de chinois ou daines".
Notez que sur le fac-similé vous pouvez aussi apprécier le déchiffrement du mot "Nuit", solution qu'avait proposée Murphy en 1999 et que, passant après lui, j'affirme comme une évidence.
A partir du moment où ils ne défendent pas les déchiffrements : "- Ô j'exècre tous ces yeux de chinois ou daines" et "Nuit qui chante", certains rimbaldiens feraient mieux de se taire et de ne pas trop se vanter de leurs capacités de philologues.
Je ris beaucoup !
 
J'ajoute que Marc Domincy, en tant que résident en Belgique, si pas résident de la capitale belge, en tout cas il doit pouvoir y aller autant qu'il veut, aurait pu se rendre à la Bibliothèque royale l'Albertine de Bruxelles et s'arranger pour publier dans une revue une photographie des strophes inédites manuscrites et allographes de "Paris se repeuple" sur un exemplaire du Reliquaire, ainsi que la photographie avec la mention au crayon "copie Vne" pour le texte en deux strophes du "Cœur volé". Moi, non seulement, bien que j'habite dans le sud de la France depuis des décennies, j'ai retrouvé les minutes du procès de Verlaine et du procès en appel en 1873 aux archives à Cureghem ou Anderlecht, mais j'ai pris ces photographies, je les ai encore, et elles sont inédites, et j'ai fait un article sur "Paris se repeuple" et le document bruxellois. Et Dominicy, lui, n'a jamais rien fait de tel au plan philologique, et il vient publier un article qui vient saborder la vérité sur le déchiffrement des vers de "L'Homme juste". Quelle suffisance ! On vient mépriser et dauber les gens qui ont fait les efforts de démarches qu'eux n'ont pas été capables de conduire... Et on remarquera qu'il y a justement un problème d'établissement des majuscules pour ces strophes de "Paris se repeuple". J'ai mis en doute que le texte avait été correctement transcrit en 1895. Voilà un travail intéressant pour un "bru c'est l'oie".
Passons à l'article d'Alain Chevrier. Chevrier a donc consulté mon blog en 2023, puisqu'il le cite dans l'article du volume d'hommages à Yann Frémy. Il s'agit d'un article sur les vers de quatorze syllabes de Verlaine. Il en est peu de la part de Verlaine et ces poèmes ont des hémistiches de six et huit syllabes. Chevrier cite en particulier le sonnet "A Laurent Tailhade" du recueil Dédicaces. Pour le poème "le sonnet de l'homme au sable", Chevrier a fait remarquer, ce qui n'est pas une découverte sienne bien sûr, que la césure est après la sixième syllabe, moyennant une césure lyrique sur "puisse" dans un vers.
Pour le poème "Laurent Tailhade", j'avais identifié la césure des vers de quatorze syllabes, mais en m'appuyant sur la version publiée dans la collection "Bouquins" chez Robert Laffont, je n'avais pas envisagé de diérèse au mot "pieds" et j'ai lu le vers comme un vers de treize syllabes, sans m'expliquer cette entorse clairement : "Le prêtre en chasuble énorme d'or jusques aux pieds". Si on ne songe pas à une diérèse à "pieds", il est impossible de compter quatorze syllabes, j'ai donc envisagé une provocation supplémentaire avec un vers de treize syllabes au premier hémistiche de cinq syllabes.
Je pense qu'effectivement Chevrier a raison de corriger mon point de vue en soulignant une diérèse à "pieds" et en relevant une symétrie très intéressante de deux césures au milieu d'un mot, avec dans les deux cas un contre-rejet de la voyelle initiale "é-" :
 
Le prêtre en chasuble é+norme d'or jusques aux pi-eds
 
Leurs soutanettes é+carlates, leurs surplis jolis,
 
Oui, je me suis trompé, je n'ai aucun mal à le reconnaître. Je ne vois pas en quoi cela affecterait mon égo. Je n'ai pas pensé à une diérèse à "pieds" et je voyais le vers comme problématique, étrange. Il n'y a pas mort de mon amour-propre. On peut ajouter que "énorme" et "pieds" participe dans le premier vers du sémantisme du jeu métrique, vers long de quatorze syllabes, le mot "pieds" à diérèse formant les deux syllabes de trop. Cela, je l'ajoute au commentaire de Chevrier.
Mais, en clair, la seule fois où Chevrier m'a cité, c'est pour tenter de m'humilier....
Je fais des tonnes de découvertes rimbaldiennes, et vous avez des gens qui croient habiles de ne jamais me citer sauf une fois pour m'envoyer une pichenette rabaissante : Dominicy, Chevrier, et d'autres.
Mais, à ce jeu-là, Chevrier a encore perdu. Il n'avait jamais répondu, il n'a jamais répondu à mes demandes d'explications sur le fait de ne pas me citer sur l'origine des sonnets monosyllabiques des zutistes du côté de l'article de Verlaine contre Barbey d'Aurevilly et Pommier. Il ne me cite que pour m'agresser des années après en 2023, mais du coup son article de 2024 sur Le Bois comment Chevrier va expliquer qu'il ignorait mon article dans la revue Rimbaud vivant paru en 2021 et mes articles mis en ligne, surtout quand on ne fait pas à moitié dans la ressemblance des remarques allant jusqu'à citer l'édition de 1870 par Lemerre et l'actualité des représentations de pièces de Glatigny à Paris, quand Rimbaud s'y trouvait avec Verlaine.
Mais plus cruellement encore, Chevrier me reprend en prouvant que j'ai raison sur le poème qui fait enjeu qu'est "Tête de faune", puisque Chevrier cède aux foutaises des métriciens sur la variation de mètre strophe par strophe (faisant absurdement de "Tête de faune" un cas unique dans la littérature mondiale), alors que moi je souligne justement cette fameuse césure détachant précisément un "é" initiale de mot. Chevrier veut m'humilier, il m'offre un triomphe complet sur un plateau :
 
"Et l'on voit é-peuré par un bouvreuil"
  A comparer bien sûr avec le jeu sur les terminaisons :
 
"Un faune effar-é montre ses deux yeux"
variante : "Un faune affol-é"
 
Vous ne croyez pas à cette solution, ben lisez la comédie de Verlaine "Les Uns et les autres", elle est en alexandrins, ce qui rend difficilement contestable le rejet de terminaison verbale à la césure du vers suivant :
 
Parlez-moi. / De quoi vou+lez-vous donc que je cause ?
 
 Vous vouliez rabaisser quelqu'un, vous vous êtes rabaissés vous-même. Bravo ! Que de gens avisés parmi les rimbaldiens ! Je ne crois pas un instant que Rimbaud apprécierait ce que vous faites en fait de communautés rimbaldiennes. Pas un instant !
Vous vous en foutez de Rimbaud, pourquoi vous publier des articles de chercheurs ? Puisque vous n'aimez pas sa poésie... Si ça vous intéressait, vous diriez la vérité sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il a voulu dire et vous entérineriez ce qui doit l'être. Non ?

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