samedi 8 février 2025

Les Chants modernes de Maxime du Camp, le dédicataire du "Voyage" de Baudelaire (partie 1, la préface)

A la fin de la deuxième édition du recueil Les Fleurs du Mal en 1861, apparaît un poème assez long tout en quatrains intitulé "Le Voyage". Il porte la dédicace "A Maxime du Camp". Il y a peu de dédicaces dans ce recueil, on peut citer aussi la formule abrégée "A F. N." (pour Félix Nadar, le photographe) en ce qui concerne le poème précédent "Le Rêve d'un curieux". Le recueil se finit ainsi sur deux nouveautés d'époque, l'allusion à la photographie dans "Le Rêve d'un curieux" et le voyage facilité par la vapeur avec le poème "Le Voyage" adressé précisément à un écrivain connu pour ses voyages.
Maxime du Camp a effectué un premier voyage où il a visité des endroits chargés de culture antique ou médiévale de l'Empire ottoman : Smyrne, Ephèse, Constantinople, ainsi que les terres récemment colonisées de l'Algérie, ce qui a fait l'objet d'un premier livre paru en l'année républicaine de 1848 Souvenirs et paysages d'Orient. Il a effectué un second voyage avec Gustave Flaubert entre 1849 et 1851 qui fait l'objet d'un nouveau témoignage livresque Egypte, Nubie, Palestine et Syrie en 1852.Il s'agit précisément aussi de recueils de photographies, ce qui justifie que nous insistions sur le lien entre le poème "Le Rêve d'un curieux" qui décrit de manière métaphorique et décalée une séance de pose devant un photographe (j'ai oublié le nom du baudelairien qui a développé cela à propos de ce poème) et donc "Le Voyage".
 
 
Maxime du Camp fait partie des fondateurs de la Revue de Paris qui va publier le roman Madame Bovary. Ce roman sera condamné en même temps que la première édition des Fleurs du Mal en 1857, ce qui ajoute aussi un autre aspect piquant à la dédicace du poème final de l'édition remaniée des Fleurs du Mal de 1861. Maxime du Camp était très proche de Flaubert, puisqu'il a voyagé avec lui encore ultérieurement à Baden avec l'auteur Amédée Achard. Du Camp sera aussi un important collaborateur à la Revue des Deux Mondes qui a publié une série de dix-huit poèmes des "futures" Fleurs du Mal en 1855. Du Camp, Flaubert et Baudelaire étaient des écrivains plutôt d'une certaine bourgeoisie passivement réactionnaire avec un goût pour le progrès, ce qui va se confirmer du côté de Maxime du Camp avec son célèbre ouvrage anticommunard Les Convulsions de Paris, paru en 1878. C'est là que Marc Ascione a trouvé l'information erronée selon laquelle Bismarck aurait traité les "Parisiens" de "Peaux-Rouges" à l'époque de la Commune. Pour une information plus nuancée, il y a certaines remarques que je n'ai pas en mémoire de Corra dans son recueil Jours de colère de 1871.
Baudelaire était un ami de Maxime du Camp, on essaie de minimiser ce fait en soulignant que le poème "Le Voyage" ironise sur l'idéologie du progrès défendue par Maxime du Camp, mais cette ironie n'est pas incompatible avec l'humeur littéraire de Du Camp qui ramène de ses voyages des informations sur l'Antiquité, et la lecture des Chants modernes révèle un Du Camp qui cultive inévitablement le traitement de thèmes littéraires éternels où le progrès a peu de part, au-delà d'un certain vernis.
On parle d'une tentative de réhabilitation de l'intérêt littéraire de Maxime du Camp depuis 1970 environ, mais cette tentative est très discutable. Les ouvrages de Maxime du Camp sur Paris ou l'Orient intéressent plutôt les historiens, les auteurs d'études sociologiques sur les siècles passés, et pas vraiment les études littéraires au sens strict. Il a publié deux recueils de poésies qui, esthétiquement, ne valent pas grand-chose : Les Chants modernes en 1855 et Les Convictions en 1858. Ceci dit, il faut quand même évaluer pourquoi son discours a une place. C'est un poète qui vante le progrès technologique de son époque. Peu importe qu'il ait du talent, il fixe ainsi l'attention sur un sujet crucial pour l'avenir de la poésie au dix-neuvième siècle, et le poème "Le Voyage" est une réplique pince-sans-rire à l'enthousiasme de Du Camp. Hugo avec des poèmes comme "Plein ciel" est bien sûr autrement intéressant à aborder comme poète de la modernité qu'un Maxime du Camp.
 
En 1855, Maxime du Camp publie donc le recueil Les Chants modernes. Publié chez Michel Lévy comme la première édition des Fleurs du Mal deux ans plus tard, le recueil exhibe sur sa couverture l'épigraphe : "Ni regret du passé, ni peur de l'avenir. Devise des Boissot." La préface assez conséquente parle de Victor Hugo comme le meilleur poète du siècle. Le début de la préface est assez maladroit. Il commence par un discours badin : l'auteur ne va pas se plaindre du dédain public, c'est à lui de savoir le séduire. Puis, on passe à un discours sur l'importance de proposer des "choses nouvelles" et non du réchauffé, comparaison avec une auberge pour voyageurs à l'appui. Au plan intellectuel, ça ne vole pas très haut. Le discours bascule maladroitement dans une phase contradictoire entre le reproche de céder à la mode et le besoin de nouveauté qui plus est. Il faut intéresser ou amuser le public, nous dit Du Camp, on croirait entendre un expert pédagogue de l'Education Nationale. Du Camp met en avant comme grands auteurs de son temps une liste clairement baudelairienne : "Victor Hugo, Lamartine, Auguste Barbier, Alfred de Vigny, Balzac". Baudelaire admirait Barbier et rejetait Musset, et son rapport ambivalent à Hugo ne change rien au fait qu'il en admettait la valeur.
Le discours est aussi celui de Banville qui vante le génie supérieur des écrivains de la période 1830 et daube quelque peu les nouveaux venus de la période 1860-1875.
Maxime du Camp associe clairement la génération romantique qu'il prône à une image politique de la Révolution de Juillet : "une jeune race forte et libérale se rangea derrière eux, et la révolution, longtemps disputée, put enfin s'accomplir." Du Camp dénonce la supposée décadence littéraire de son époque. Il vise quelque peu juste sur les problèmes de l'architecture, mais en ignorant ce qu'il se passe d'intéressant justement en fait de révolution technologique moderne dans le domaine anglo-saxon. Pour le reste, il est pris dans des préjugés propres à son époque et à sa génération.
Il va de soi que cette préface est à rapprocher de la chute du "Voyage" avec la demande qui brûle le cerveau d'avoir du nouveau, mais on peut comparer aussi avec une relative intériorisation d'un discours similaire de la part de Rimbaud dans sa lettre à Demeny du 15 mai 1871 : "libre aux nouveaux d'exécrer les anciens", etc. Rimbaud parle d'idées nouvelles et de renouvellement en même temps de la forme, idée qui a une source littéraire identifiable avec ce vers de Chénier : "Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques", l'idée de nouveauté se déplaçant sur la forme. Mais, le discours de Maxime du Camp dans sa préface est clairement un jalon à identifier avant qu'on en arrive à la lettre de Rimbaud :
 
[...] De but, il n'y en a pas ; de pensée, il n'y en a pas ; de foi, de croyance, de mission, d'amour, il n'y en a pas. Le plus fort est celui qui a le plus de mots à son service ; on polit les phrases, on fait battre des antithèses, on surveille les enjambements, on alimente le feu croisé des rimes ; on parle pour ne rien dire. Où sont donc les écrivains ? Je ne vois que des virtuoses.
 Il y a eu une telle surestimation de l'originalité des propos de Rimbaud dans ses lettres dites "du voyant", alors que l'originalité est à tempérer par une forte continuité avec les réflexions d'époque, et j'ajouterai aussi une continuité dans le style, le "il n'y en a pas" ci-dessus fait écho à "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" par exemple. Pour rappel et comparaison, je cite des passages de la lettre à Demeny : "tout est prose rimée, un jeu," On aurait soufflé sur ses rimes, brouillé ses hémistiches, que le Divin Sot serait aujourd'hui aussi ignoré que le premier venu auteur d'Origines." Nous avons bien le même discours sur des auteurs qui n'ont rien à dire et ne soignent que la forme. Rimbaud dénonce ceux qui ne feraient que "renouveler [d]est antiquités", etc. Et à l'absence d'écrivain pour le temps présent correspond le propos de Rimbaud sur le fait qu'il n'a jamais existé un seul vrai auteur, poète.
Sans précision littéraire, Du Camp dénonce une littérature qui est restée dans le passé, et on verra qu'il ne sait parler que des thèmes. En gros, Du Camp devrait dire plus clairement que la littérature devrait accepter de parler du présent. C'est plutôt le refoulement de la réalité autour du soi que dénonce Maxime du Camp. Et donc il part dans une exaltation du progrès technologique, et j'insiste, car il ne parle pas de progrès au sens des institutions, au sens où les révolutions en Angleterre, France et Amérique sont en train de bouleverser la vie politique des peuples. Il célèbre le progrès technologique tout simplement :

[...] La science fait des prodiges, l'industrie accomplit des miracles, et nous restons impassibles, insensibles, méprisables, grattant les cordes faussées de nos lyres, fermant les yeux pour ne pas voir, ou nous obstinant à regarder vers un passé que rien ne doit nous faire regretter. On découvre la vapeur, nous chantons Vénus, fille de l'onde amère ; on découvre l'électricité, nous chantons Bacchus, ami de la grappe vermeille. C'est absurde !
 
Maxime du Camp a l'air de cibler le recueil Poèmes antiques de Leconte de Lisle paru en 1852 et Baudelaire critiquait dans ses articles de journaliste "l'école païenne". Leconte de Lisle a répondu à de telles critiques dans la préface de son volume Poèmes et poésies paru la même année que Les Chants modernes. Baudelaire n'est pas complètement de l'avis de Du Camp bien sûr, ce qu'atteste le poème : "J'aime le souvenir de ces époques nues [...]". Nous sommes dans une société castrée et malade selon Baudelaire, et l'hommage à la jeunesse antique avec Vénus est normal, et a du sens. Rimbaud fait de même dans "Credo in unam" et c'est très intéressant de relever la similitude d'expression. Dans "Credo in unam", Rimbaud semble tomber sous le coup de la critique de Du Camp : "On découvre la vapeur, nous chantons Vénus", mais Rimbaud dénonce l'aliénation du temps présent avec cet autre dieux qui "nous attelle à sa croix", et surtout il y a un passage subtil où Rimbaud dit qu'à notre époque l'homme n'a plus de chaînes, il est libre et roi, sauf qu'il continue de fermer les yeux. Rimbaud prend donc en charge une partie du discours de Du Camp sur le progrès technologique, il va plus loin avec la toile de fond politique liée à la Révolution de 1789, et s'il dénonce le fait de fermer les yeux comme Du Camp Rimbaud rejoint Baudelaire dans la nécessité de rendre un hommage à la jeunesse antique. Se la réapproprier est aussi en soi un progrès...
Je donne ici un exemple de phrase particulièrement balourde de la part de Maxime du Camp pour bien montrer qu'il n'aura jamais la rédemption littéraire qu'on prétend lui accorder :
   De quel fou rire ne serions-nous pas pris, mon Dieu, si maintenant, à l'heure qu'il est, à Sébastopol ou ailleurs, nous voyions arriver un chevalier armé de pied en cap, portant éccu, haubert et gorgerin, et qui viendrait tranquillement lancer des javelots contre des batteries de canons à la Lancastre ? [...]
Je n'appelle pas ça savoir écrire. Notons tout de même que Du Camp assimile son personnage à un "imbécile", ce qui nous rapproche des termes injurieux pratiqués à son tour par Rimbaud dans sa lettre à Demeny" : "imbécile", "Divin Sot", etc.
Je souligne ensuite le tacle réactionnaire sur le "bonnet rouge" dans le passage suivant :
   En effet, en proie à l'amour du passé, regrettant toujours d'inutiles fadaises, antique, moyenâge, rococco, bonnet rouge, et jamais actuelle, elle assiste au travail émouvant de son siècle en mal de vérité, sans même paraître s'en apercevoir.
 Le problème du discours de Maxime du Camp, c'est qu'il voudrait un écrivain qui dise quelque chose sur un présent qui n'a pas plus de profondeur que quelques décennies, puisqu'il rejette le "bonnet rouge" de la Révolution française... Il est en train de vanter l'abandon à la mode sans bien s'en rendre compte, et il fait du progrès technologique un drôle de critère pour juger de la nouveauté des discours littéraires, alors que la signification littéraire du progrès technologique n'est pas sur le même plan et reste justement à interroger. Maxime du Camp a l'air de croire que voir le progrès technologique c'est avoir tout dit de ce qu'il se passe. La signification s'épuiserait dans un constat doublé d'une béate admiration.
Du Camp critique ensuite l'idée qu'il se fait que les français, plus qu'aucun autre peuple, tourneraient en rond, et il dénonce alors une France entre les mains de la gérontocratie, avec emploi du mot "vieux" en italique : "Le culte du vieux est chez nous une manie, une maladie, une épidémie." Le piétinement rimique est ici un peu maladroit, il trahit plutôt qu'une gradation une recherche de mots après une hésitation initiale entre "manie" et "maladie". Pour l'idée, on retrouve cela chez Rimbaud : "Libre aux nouveaux d'exécrer les anciens", même si Rimbaud a une note bien distincte de celle d'un Maxime du Camp. Sur les musées de choses antiques, la forme "on les explique, on les commente" a son correspondant aussi chez Rimbaud : "on agissait par, on en écrivait des livres". C'est à se demander si après son passage à Paris en février-mars 1871, Rimbaud a répondu à la sollicitation de lire Les Fleurs du Mal de Baudelaire de ses contacts parisiens et a pris en compte aussi la dédicace du "Voyage" pour aller lire Les Chants modernes dans la foulée. Piquant, Maxime du Camp, l'anticommunard, aurait sa part d'influence sur la composition de la communarde lettre du 15 mai 1871 à Demeny.
Un autre fait troublant. Maxime du Camp fournit une occurrence du nom "Derceto". Cette divinité est citée dans le livre La Bible de l'humanité de Michelet. Avec bon sens, Antoine Fongaro a déjà insisté sur le fait que dans "Dévotion", poème dont nous ne possédons pas le manuscrit et qui a été établi par des ouvrières-typographes supposées peu intéressées elles-mêmes par la lecture des textes qu'elles imprimaient, nous avons une mention "Circeto" qui ne correspond à rien. Les rimbaldiens passent leur temps à affirmer que c'est un mot-valise avec Circé et "ceto" pour baleine, ce qui n'a aucune raison d'être apparente à la lecture du poème. Même si ce n'est pas évident en principe de confondre les "D" et "C" majuscules de Rimbaud (j'ai regardé les manuscrits de ses poèmes en prose pour ça), je suis convaincu que Fongaro a visé juste. Le poème s'intitule "Dévotion" et décrit des dévotions d'auteurs tels que celles dénoncées ici dans la préface de Maxime du Camp, lequel cite justement une "Derceto pisciforme" :
 
[...] on se persuade qu'ils sont vivants. Les voilà tous, depuis Achille aux pieds légers, jusqu'au fastueux Sardanapale, depuis Junon aux bras blancs, jusqu'à Derceto pisciforme. Pour les braves gens admirateurs de ces mannequins empaillés de citations, l'humanité commence à Jupiter et finit à Héliogabale ; [...]
 Même si Rimbaud a l'air de puiser à une autre source, et d'ailleurs plutôt à La Bible de l'humanité (parue en 1864 je crois, neuf ans après Les Chants modernes), à la lecture de "Dévotion", on est dans la même tonalité critique que ce passage de Du Camp :

   Aussi bien à tout culte en telle place de culte mémoriale et parmi tels événements qu'il faille se rendre, suivant les aspirations du moment [...]
   Ce soir, à Circeto [correction suggérée : Derceto par Fongaro, puis moi-même] des hautes glaces, grasse comme le poisson, [...]
   A tout prix et avec tous les airs, même dans des voyages métaphysiques. [...]
 Derceto, chez Du camp, est qualifiée de "pisciforme", donc elle n'est pas assimilée à un poisson, elle est comparée pour la forme un poisson, et Rimbaud utilise une comparaison du coup similaire : "grasse comme le poisson" à proximité du nom qui semble une corruption d'ouvrière-typographe pour Derceto, et on relève l'occurrence du mot "voyages" qui a du sens pour les baudelairiens et aussi dans l'idée que Rimbaud ait présent à l'esprit très précisément les propos de Maxime du Camp le célèbre voyageur. Je rappelle que Rimbaud s'intéressait en 1874 à Flaubert comme l'atteste sa lettre à Andrieu et ce qui relance l'idée au passage que "rafales de givre" soit bien une expression reprise à La Tentation de saint Antoine de Flaubert dans le texte paru en 1874 également.
Maxime du Camp rit alors de la réputation des français d'être le peuple le plus artistique de la Terre (même si les italiens ne sont pas en forme au dix-neuvième siècle, c'est encore un préjugé problématique, mais bon...) et compare cela à l'important d'une Révolution française couplée aux insolentes victoires des campagnes militaires de l'empereur qui a suivi. L France offre au monde le "banquet de la civilisation", mais sa littérature ne veut vire que dans les sujets anciens qui ne remuent pas la vie. Le passé n'est beau que parce que nous ne pouvons plus le ressaisir, écrit Du Camp, en dénonçant une société qui n'aime pas les risques induits par les changements.
Maxime du Camp écarte un peu vite les antériorités soit anglo-saxonnes, soit allemandes dans les nouvelles découvertes, et sans transition, après un propos sur la Révolution il en revient à un discours qui ne retient que l'importance des découvertes scientifiques. Il convient de citer l'extrait suivant :
 
   Quoi, nous sommes le siècle où l'on a découvert des planètes et des mondes, où l'on a trouvé les applications de la vapeur, l'électricité, le gaz, le chloroforme, l'hélice, la photographie, la galvanoplastie, et que sais-je encore ? mille choses admirables, mille féeries incompréhensibles qui permettent à l'homme de vivre vingt fois plus et vingt fois mieux qu'autrefois ; [...] nous touchons à la navigation aérienne, et il faut s'occuper de la guerre de Troie et des panathénées !
Hugo n'a pas encore composé "Plein ciel", le mot "galvanoplastie" figurera dans les vers satiriques légers de Coppée et Verlaine ("Qui veut des merveilles ?") et le mot "féeries" sera privilégié par Rimbaud, sachant que les poèmes en prose des Illuminations sont précisément une réponse à la sollicitation faite ici par du Camp.
Du Camp cite ensuite les discours fouriéristes ou les utopies socialistes : "Saint-Simon, Fourier, Owen", ce qui conforte l'idée que Fourier et Owen sont bien cités dans "A une Raison" et quelques autres poèmes des Illuminations.
La tradition qui ne parle que du passé est attaquée pour son abus des périphrases et des alexandrins.
Et l'Académie française est accablée pour sa défense des "idées vermoulues" et donc de la mort. Trois noms seulement sont exceptés : Hugo, Lamartine et Vigny.
Il décrit ensuite leur opportunisme en fonction de la situation politique du moment, avec tous les retournements de veste.
Rimbaud ne reprend pas tout ce discours de du Camp, mais celui-ci parle longuement de l'Académie en l'associant à la mort et en le traitant de "corps antilittéraire".
 
Plié par un mal de tête important, j'arrête là ma recension, je la reprendrai d'ici lundi. Je suis à la page 12, il y en a au moins 35.
Je parlerai aussi des poèmes en vers dans une deuxième partie, sans oublier un compte rendu sur l'autre recueil de 1858.

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