Il est des poètes qui ont compté plus que d'autres pour Rimbaud. Les quatre poètes qui semblent avoir compté le plus pour lui sont Victor Hugo, Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Théodore de Banville. A ses débuts, Rimbaud s'inspirait énormément de François Coppée et d'Albert Glatigny. A cause de "Mes petites amoureuses", l'admiration pour Glatgny est considérée comme n'ayant eu qu'un temps, ce serait un peu une passage dérisoire de 1870. Pour des raisons essentiellement politiques et aussi quelque peu parce qu'il sert de tête de turc dans l'Album zutique, l'inspiration du côté de François Coppée passe pour de la raillerie, ce qui ne passe tout de même pas de manière naturelle. En 1869 et 1870, les imitations de Rimbaud sont essentiellement de l'ordre de l'émulation. C'est un préjugé sur Coppée qui veut que Rimbaud ne l'imite que pour s'en moquer. Les rimbaldiens ne raisonnent même pas : Rimbaud a imité Baudelaire ou Banville, c'est par émulation poétique ; Rimbaud a imité Coppée, c'est pour le pourfendre. Pourtant, en 1870, Rimbaud n'avait aucune raison de soupçonne que la Commune mettrait un monde entre Coppée et lui. Lorsqu'il écume la bibliothèque de son professeur Izambard, un des rares romans qu'il trouve intéressant, à côté de La Robe de Nessus d'Amédée Achard, c'est Costal l'Indien de l'écrivain légitimiste Armand de Pontmartin. Il faut clairement éviter de superposer les opinions politiques et les opinions littéraires. La lettre à Demeny du 15 mai 1871 nous livre des informations très claires. Les poètes qui ont été un tant soit peu des voyants sont Lamartine, Hugo, Baudelaire, Leconte de Lisle, Banville, Gautier, Verlaine et petite anomalie dans la mention de Mérat, puis dans la nouvelle génération trois poètes sont admis comme des talents : Coppée, Dierx et Sully Prudhomme. Sans que cela ne signifie un mépris ou une méconnaissance de la part de Rimbaud, Vigny, Nerval, Sainte-Beuve et Mallarmé ne sont pas cités, mais ne sont pas cités non plus Glatigny et Desbordes-Valmore que nous savons qu'il admirait quelque peu par ailleurs. Musset est peut-être un défouloir artificiel, il n'est pas évident d'affirmer qu'il en détestait aussi clairement la poésie. Nous savons aussi qu'il n'admire pas réellement Sully Prudhomme. Par ailleurs, malgré la mention flatteuse de Ronsard dans sa lettre de mai 1870 à Banville, Rimbaud ne semble jamais s'être intéressé de si près à la poésie des siècles passés. Il ne s'inspire guère de Ronsard, du Bellay, Agrippa d'Aubigné et André Chénier, ni de tellement de Racine, Corneille, Boileau, La Fontaine et autres. Il y a quelques sources d'inspiration dans des poèmes plus anciens, mais il faut pouvoir les dénicher (des poésies obscures du XVIIe ou du XVIIIe dans les zutiques "Lys" et "L'Angelot maudit" à côté d'un peu de Villon dans "Bal des pendus", de Racine dans une traduction de Lucrèce, de Molière dans "Le Châtiment de Tartufe").
Gautier occupe une place importante finalement. Il fait partie d'une génération où les qualités de voyant s'affirment et il fait partie du quatuor de cette génération. Baudelaire est mis au-dessus de lui, Banville et Leconte de Lisle, mais Gautier est le dédicataire des Fleurs du Mal et à l'époque où Rimbaud était poète l'édition la plus diffusée des Fleurs du Mal était celle posthume qui offrait à la fois la dédicace de Baudelaire à Gautier et la préface d'une centaine de pages de Gautier lui-même. Gautier avait préfacé d'autres recueils, ainsi des poésies d'Auguste de Châtillon qui ont participé à l'inspiration des "Effarés" et du "Cabaret-Vert".
Il existait déjà à l'époque de Rimbaud des anthologies de la poésie du dix-neuvième siècle, notamment celle de Crépet, avec le quatrième tome de sa série Les Poètes français qui datait de 1862. Cette anthologie coïncide quelque peu avec les choix de Rimbaud. Musset y est réduit à la portion congrue, et la place de Vigny n'est pas très accentuée. Pour les premiers romantiques, Lamartine, Hugo, Sainte-Beuve et madame Desbordes-Valmore dominent avec le chansonnier Béranger. Hégésippe Moreau est peu mis en relief, Auguste Brizeux l'est un peu plus. Gautier a une place importante, et c'est le cas aussi de Baudelaire, Banville et Leconte de Lisle, mais il faut remarquer que certains autres poètes sont bien mis en avant à côté d'eux. Charles Coran, Auguste Vacquerie, Joséphin Soulary et l'encore moins connu Nicolas Martin occupent plusieurs lignes de la table des matières.
Pour les débuts de Rimbaud, Théophile Gautier ne semble pas occuper une place prépondérante, sauf dans un cas, celui de "Bal des pendus". La source principale est connue depuis des décennies : "Bûchers et tombeaux", mais comme il est arrivé à d'autres sources trop connues depuis longtemps les éditeurs ne la mentionnaient pas volontiers, les rimbaldiens la dédaignaient. Les poèmes "Pleine mer" et "Plein ciel" n'étaient plus considérés comme des sources clefs au "Bateau ivre" avant mon article de 2006 "Trajectoire du Bateau ivre", et "Bûchers et tombeaux" n'est pas mis en avant comme une source qui fait l'objet de reprises évidentes dans le cas de "Bal des pendus". Ces derniers jours, j'ai mis les points sur les "i" en soulignant par le menu tout ce que "Bal des pendus" devait à "Bûchers et tombeaux" et "Le Souper des armures", deux poèmes consécutifs du recueil Emaux et camées, puis j'ai indiqué, mais un peu vite, des réécritures manifestes d'autres poésies de Gautier dans "Bal des pendus".
Dans "Bal des pendus", le premier alexandrin : "Messire Bélzébuth tire par la cravate" est une réécriture du poème "Albertus" qui accompagne le premier recueil publié par Gautier : Premières poésies. Rimbaud a relevé la mention à quelques reprises de "Belzébuth" dans "Albertus" et se fondant sur la synonymie entre Belzébuth et le diable, il a adapté les vers suivants :
- Signor, c'est un billet, dit le diable-MercureEn le tirant par son pourpoint.
L'expression "diable-Mercure" est à relier à la mention du "Belzébuth dandy" un peu plus loin :
Le Belzébuth dandy fit un signe, et la troupe,Pour ouïr le concert se réunit en groupe.
Et c'est bien ce rôle qu'assigne Rimbaud à son propre diable :
Belzébuth enragé racle ses violons !
Les mentions "Hurrah" et "Hop" viennent du poème "Albertus" également, et plus généralement des vers des Premières poésies. La mention "Hurrah" figure dans le poème "Le Cavalier poursuivi" en attaque de deux vers consécutifs.
Le troisième quatrain d'alexandrins de "Bal des pendus", outre qu'il est lancé par l'exclamation "Hurrah !" réécrit les vers d'un poème des Premières poésies de Gautier. Rimbaud a repris le mot "scandales" à la rime qui rimait avec "dalles". Rimbaud a fourni alors une rime de son cru, la rime "sandale"/"scandale" qui a l'intérêt d'une quasi homonymie à une remarquable altération près. Mais si Rimbaud n'a pas repris l'autre mot à la rime chez Gautier, d'autres reprises trahissent la source d'inspiration, puisque Rimbaud a reprend l'idée du vers contenant le mot "dalles" et aussi son verbe "user" conjugué :
[...]D'user tarfufement leurs genoux sur les dalles,Leurs pouces sur un chapelet,Et prenant pour voiler leurs antiques scandalesLa soutante d'un prestolet,[...]
Notez que le passage cité ouvre une fenêtre du côté du "Châtiment de Tartufe", mais il s'agit de la source aux vers suivants de "Bal des pendus" :
Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale !Presque tous ont quitté la chemise de peau :Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.[...]
Les vers de Rimbaud annoncent eux-mêmes la nudité comme moins scandaleuse que dérisoire dans "Le Châtiment de Tartufe" et l'expression "chemise de peau" est déjà rapprochée d'un passage de "Bûchers et tombeaux" de Gautier.
L'expression "jamais" devant la césure est une marque de fabrique des romantiques à la versification plus souple : Hugo, Banville et Gautier. Gautier en donne un exemple dans la deuxième partie de "La Comédie de la mort" :
Aux yeux mortels, jamais dragon à tête d'hommeN'a d'un plus vif éclat fait reluire la pommeDe l'arbre défendu.
Rimbaud a pu s'inspirer plutôt d'un vers de Banville ou d'Hugo, mais la saturation d'emprunts à Gautier invite à ne pas négliger cette mention particulière.
Il faut bien comprendre qu'il y a eu une minimisation critique de l'importance des emprunts à Gautier dans "Bal des pendus" malgré le repérage très ancien de "Bûchers et tombeaux" comme source. Vous pouvez repérer cette sous-évaluation critique dans les notes des éditions courantes des poésies de Rimbaud par Louis Forestier, Jean-Luc Steinmetz ou Pierre Brunel, sans oublier les éditions des apocryphes "Cahiers de Douai" dans le cadre du programme du lycée en ces années. Dans l'édition du Centenaire dirigée par Alain Borer, Œuvre-Vie en 1991 chez Arléa, Jean-François Laurent expédie très clairement la référence dans la note qu'il consacre au poème, pages 1011-1012 :
Rimbaud a su utiliser un travail scolaire (Lettre de Charles d'Orléans à Louis XI) et diverses lectures (Villon, Hugo, Gautier, le Gringoire de Banville) pour donner ici libre cours à l'une des formes de son imaginaire. [...]
La note s'étend encore sur plus des quatre cinquièmes de la page 1012 avec des remarques ponctuels sur certains vers, mais il n'est plus jamais fait mention de Gautier. La référence à "Bûchers et tombeaux" était déjà bien connue à l'époque, mais elle était clairement traitée comme accessoire.
Nous avons entrevu que les sources chez Gautier peuvent intéresser la genèse du "Châtiment de Tartufe". Ajoutons que Gautier a préfacé les différentes éditions des poésies d'Auguste de Châtillon qui est une source d'inspiration clef de Rimbaud pour "Les Effarés" et "Au Cabaret-Vert". Le poème le plus célèbre de Châtillon est "A la grand-pinte" qui a donné son titre à l'une des éditions du recueil des poésies de Châtillon et le contexte de "médianoche" des "Effarés" vient aussi de Châtillon. Or, dans "Les Effarés", Rimbaud s'inspire aussi de vers de "Comédie de la mort" de Gautier, puisque Rimbaud reprend "Au fond du ciel ouvert", en l'adaptant "Au fond du ciel rouvert" et aussi l'expression calée à la rime : "quand minuit sonne".
L'influence de Gautier est connue également pour le poème "Les Mains de Jeanne-Marie" qui démarque les "Etudes de mains" du recueil Emaux et camées. En revanche, les rimbaldiens n'ont pas fait le rapprochement avec la publication anticommunarde du livre en prose Tableaux du siège, où ils ont l'explication du recours de Rimbaud à la mention "madone" à la rime, puisque dans son introduction Gautier qui parle plutôt de la guerre franco-prussienne dit son mépris pour la Commune et parle de la Madone de Strasbourg.
Cette fois, l'imitation de Gautier va de pair avec un projet satirique.
Mais il faut s'interroger sur la présence possible de Gautier à d'autres niveaux. Rimbaud emploie la forme verbale "Incague" dans "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" ce qui semble venir de la lecture des Grotesques de Gautier, et d'un vers de Théophile de Viau, comme certain l'ont déjà dit auparavant et Jacques Bienvenu récemment. Je précise que Pierre Corneille a lui aussi employé le verbe "Incague" dans ses poésies et que la forme a disparu du français actuel, puisque dans le sud de la France c'est la forme raccourcie "caguer" qui est seule demeurée. On peut soupçonner l'influence de Gautier sur certains autres poèmes, mais ce qui ressort avec évidence c'est les emprunts de mots typiques de Gautier.
Sur internet, un inconnu a signalé que le mot "abracadabrantesques" venait de l'essai d'un douaisien Mario Proth, et je ne doute pas un instant que ce soit là que Rimbaud ait repris l'expression. On n'a jamais mentionné une seule source chez Gautier du mot "abracadabrantesques", et cela malgré les puissants moyens informatiques actuels. En revanche, Mario Proth citait les néologismes de Gautier en les fusionnant : "abracadabrant" et "abracadabresque". On prétend que "abracadabrantesques", dont au passage souligner aussi le lien voulu par Rimbaud à Banville "flots abracadabrantesques" contre Odes funambulesques, serait tout de même une invention de Gautier pour moquer la duchesse d'Abrantès. Gautier aurait lui-même fait fusionner les deux néologismes qu'il avait inventés pour faire un calembour : la duchesse d'Abracadabrantès serait un premier stade d'invention et "abracadabrantesque" un second. Je veux bien beaucoup de choses, mais donnez-moi déjà les seules attestation du jeu de mots "la duchesse d'Abracadabrantès". A défaut d'une citation de Gautier, donnez-moi le témoignage de quelqu'un qui attribue cette invention à Gautier, sachant que je préfère une attestation directe de "abracadarantesque" que la seule attestation "duchesse d'Abracadabrantès". Je précise que Rimbaud pour attribuer l'invention à Gautier était bien obligé d'avoir lu cela quelque part dans un texte auquel il ne doit pas être spécialement difficile d'accéder. Je ne comprends pas pourquoi les universitaires ne se posent pas ces questions de pur bon sens, surtout quand la recherche lexicale se fait depuis plus de quinze ans avec les moyens informatiques surpuissants du réseau internet...
En l'état de nos connaissances, Rimbaud a trouvé l'expression chez le douaisien Mario Proth et il a compris qu'il s'agissait d'une fusion de deux néologismes créés par Gautier qui les employait concurremment, et précisément à l'époque où il écrivait Les Grotesques d'ailleurs.
Et c'est là que j'en arrive au cas de "Voyelles".
Dans "Voyelles", Rimbaud a employé le néologisme "vibrements" qui vient lui aussi de Théophile Gautier. Le mot naturel est "vibrations" et non pas "vibrements". Gautier a employé "vibrement" au singulier dans son récit fantastique "La Cafetière" et au pluriel dans le premier sonnet de son premier recueil intitulé Premières poésies. Et j'observe une symétrie de position entre "Voyelles" et le sonnet en question de Gautier. Le mot "vibrements" au pluriel chez les deux, est à chaque fois au vers 9, premier vers des tercets :
U, cycles, vibrements divins des mers virides,Alors les vibrements de la cloche qui tinte
Les rapprochements peuvent aller plus loin. Je remarque un enchaînement de la part de Rimbaud. Nous rebondissons du mot "vibrements" à la césure au mot rare à la rime "virides", lequel est une francisation forcée du mot latin "viride" qui appartient au langage botanique. En quelque sorte, Rimbaud nous dit qu'il emploie un mot recherché à l'exemple de Gautier auquel il vient d'emprunter. Or, dans le tercet suivant de "Voyelles", nous avons le mot rare "strideurs" couplé à "clairon" que Philothée O'Neddy dans le poème "Spleen" de Feu et flamme a employé avec le même couplage : "La strideur des clairons". Rimbaud a inversé les accords au singulier et au pluriel : "Suprême Clairon plein des strideurs étranges" et il a utilisé ce couplage à deux reprises, puisqu'on le retrouve dans "Paris se repeuple", associé toujours à l'adjectif "suprême" qui plus est. Or, Gautier venait d'employer le nom "strideur" dans son récit en prose Tableaux du siège et Philothhée O'Neddy faisait partie du Petit Cénacle formé par Gautier, Nerval, Borel et quelques autres. Autrement dit, l'emprunt à O'Neddy relie tout de même quelque peu le second tercet de "Voyelles" à Gautier. Le poème "Voyelles" a en commun avec "Les Mains de Jeanne-Marie" une autre francisation forcée, celle de la forme conjuguée "bombinent". Et comme "Les Mains de Jeanne-Marie" démarque un poème de Gautier, nous avons une troisième convocation de Gautier devant le sonnet "Voyelles". Et on peut aller plus loin. L'adjectif "virides" rime avec "rides". Le motif des rides sur lesquelles s'impriment les effets du monde, c'est aussi un motif qui revient il me semble à quelques reprises chez Gautier, même si je n'ai pas de citations toutes prêtes sous la main. Enfin, Gautier parle très souvent du jugement dernier, trompette ou clairon, dans ses poésies.
Et Gautier serait plus prégnant dans les tercets de "Voyelles".
Le sonnet "Voyelles" est souvent comparé aux "Correspondances" de Baudelaire. Or, Les Fleurs du Mal ont pour dédicataire, on le rappelle à nouveau, Théophile Gautier.
Nous avons aussi une réécriture indéniable du poème "La Trompette du Jugement" de Victor dans "Voyelles", avec l'inversion des mots de l'expression "clairon suprême" employée dans "Eviradnus", puis "La Trompette du jugement", à "Suprême Clairon" dans "Voyelles".
Il était déjà question de folie à méditer sur la lettre A dans la lettre de voyant du 15 mai 1871 adressée à Demeny, et cette lettre dressait un panorama rapide de l'histoire de la poésie où Hugo, Baudelaire et Gautier faisaient partie d'un cercle fermé de poètes voyants avec un peu Lamartine, et surtout Banville, Leconte de Lisle et Verlaine (je nous débarrasse de Mérat en tant qu'incongruité). Le sonnet "Voyelles" prend la peine de nous faire entendre qu'il se réfère à trois des sept voyants admis en quelque sorte. Je remarque qu'au troisième vers l'adjectif "velu" est typique de Leconte de Lisle. Et on sait que pour le rayon final on pense souvent au "rayon d'or" du poème "Péristéris" de Leconte de Lisle, ce motif d'un rayon qui émane d'un beau regard féminin est lui aussi typique de l'écriture du galant Théophile Gautier, ce qui ne surprendra personne.
Pour moi, il est clair que "Voyelles" crée une poésie de vision de la mort qui est retournée contre les sources que sont Gautier, Hugo et d'autres, parce que cette poésie Rimbaud la pratique en hommage aux victimes de la Semaine sanglante, les liens textuels tissés par "Voyelles" avec "Les Mains de Jeanne-Marie" et "Paris se repeuple" étant d'une évidence absolue.
Allez comprendre pourquoi après cent-vingt ans d'errements les rimbaldiens mettront encore un autre demi-siècle à soutenir qu'il n'y a rien à comprendre au sonnet "Voyelles"... Ils en ont fait le seul poème de Rimbaud qu'il ne faudra jamais expliquer aux lecteurs.
Un point important : le poème s'intitule "Voyelles", il suppose une échappe de la parole, en principe auditive, sur le mode de la vision de couleurs. Or, le "suprême clairon" fixe l'idée que ces voyelles sont liées au jugement dernier et l'idée de vibrations et de frissons supposent la métaphore du langage romantique de la bie, ce que double du coup l'idée d'une vibration de l'au-delà ou de la mort.
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