Pendant quelques années, les poèmes de Rimbaud de l'année 1870 sont au programme du baccalauréat de français. Plusieurs éditions parascolaires ont vu le jour, mais en Garnier-Flammarion une édition plus conséquente a vu le jour. Le volume est plus épais et ressemble à un livre courant au format de poche, et l'édition vient de Jean-Luc Steinmetz et Henri Scepi, deux universitaires qui ont une certaine importance. Jean-Luc Steinmetz a l'exclusivité depuis 1989 des éditions de livres sur Rimbaud en Garnier-Flammarion, même s'il y a belle lurette qu'il n'a plus rien à dire. Il a publié les œuvres complètes en trois volumes, puis cela a été refondu en un seul volume, et nous avons droit maintenant à une troisième édition en Garnier-Flammarion des poésies de 1870 d'Arthur Rimbaud. Il est accompagné par Henri Scepi, professeur en Sorbonne, qui publie parfois des articles sur Rimbaud et qui doit faire partie du cadre du jury au concours de l'Agrégation. Il s'agit d'une édition avec dossier. Précédé d'une page de faux-titre, c'est le mot, le prétendu recueil tient en 56 pages (pages 45 à 100). La présentation est due à la plume de Jean-Luc Steinmetz et fait 36 pages et demie (pages 5 à 41).
Il y a ensuite un dossier un peu en-dessous des 50 pages, mais d'une longueur égale à l'ensemble des poèmes en quelque sorte. La chronologie qui suit est assez fournie, seize pages et demie (pages 151-167), mais dès la page 155 nous sommes au-delà de l'année 1870, nous avons encore douze pages et demie sur la vie de Rimbaud qui ne sont même pas nettement contrebalancées par un historique de la divulgation des manuscrits. On apprend simplement que Rimbaud est mort quand ses poésies étaient publiées par deux inconnus. Il y a ensuite trois pages de "bibliographie sélective" avec une première page consacrée aux "Principales éditions des œuvres d'Arthur Rimbaud" dont l'intérêt pour le lycéen me paraît assez mince. Il fallait bien trouver des astuces pour gonfler le volume.
Moi, ce qui m'intéresse en priorité, c'est de lire les notes de bas de page. Les lycéens et enseignants les prendront inévitablement en compte, ils les liront. Comme les rimbaldiens ignorent que le conte d'Andersen "La petite fille aux allumettes" est une source aux "Etrennes des orphelins" et comme ils ignorent l'importance du sous-titre "Elégie à une mère" du poème "L'Ange et l'enfant" du poète nîmois Jean Reboul, les rimbaldiens ignorent superbement certaines sources importantes aux poèmes remis à Demeny.
Le recueil commence par "Première soirée", page 45, et la note 1 qui accompagne le titre rappelle qu'il existe deux versions antérieures, une manuscrite remise à Izambard et une publiée dans une revue. Les quatre notes sont maigres et à part deux précisions lexicales importantes sur "buissonnier" et "mouche", le lycéen ne fait qu'apprendre l'existence de versions antérieures et d'une variante pour un vers. J'imagine mal le lycéen travailler sur les variations entre les versions des poèmes...
La citation évidente d'un poème fort érotique de Victor au premier vers n'est pas rappelée : "Elle était déchaussée..." Il n'y a aucun mot sur le bouclage que constitue la reprise du premier quatrain en quatrain final, procédé courant au dix-neuvième siècle, mais je n'ai pas été frappé par son abondance dans la poésie classique (du Bellay, Ronsard, Malherbe, Boileau, etc.).
La deuxième pièce est le prodigieux poème de débutant en deux quatrains : "Sensation". Au nombre de trois, les notes sont désespérantes. La troisième note est lunaire, en nous invitant à avoir confiance en la date livrée sur le manuscrit : "Mars 1870", ce qui pour un lycéen n'a aucun intérêt. La première note qui accompagne le titre ne fait qu'enregistrer l'existence d'une version antérieure et son contexte. La deuxième note est une explication dérisoire du mot "bohémien" : "Un être errant, libre de toute attache." Je remarque en passant qu'il n'y a même pas un mot sur la nécessité de prononcer la diérèse.
La bohème, c'est un thème littéraire qu'a imposé Henry Murger avec son roman Scènes de la vie de bohème. Les seconds romantiques qui avaient créé les Jeune-France, les bousingots, n'avaient pas réussi à créer un cliché les concernant qui fit fureur. L'exploit de Murger était d'importance, et Murger était fort apprécié de Banville, le destinataire de la première version manuscrite du poème. Le recueil des Nuits d'hiver a eu une publication posthume en 1861 et après le sonnet liminaire "au lecteur", nous avons une pièce intitulée "Dédicace de la vie de Bohème" en quatrains d'heptasyllabes. Et du fait de la disposition typographique, on peut donc lire le titre et les deux premiers quatrains sur une seule page. Même si le poème se poursuit à la page suivante, je vous laisse juger de l'effet sur le jeune lecteur qu'était Rimbaud :
Comme un enfant de Bohème,Marchant toujours au hasard,Ami, je marche de mêmeSur le grand chemin de l'art.Et pour bâton de voyage,Comme le bohémien,J'ai l'espoir et le courage :Sans cela je n'aurais rien.
Que cela aurait d'effet sur le lycéen, si une place lui était faite dans le dossier... Les deux quatrains en alexandrins de Rimbaud sont une amplification de la matière contenue dans ces deux quatrains d'heptasyllabes !
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.Je laissera le vent baigner ma tête nue.Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :Mais l'amour infini me montera dans l'âme,Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Vous avec les deux comparaisons : "Comme un enfant de Bohème" et "Comme le bohémien" qui donnent l'hémistiche de Rimbaud : "Comme un bohémien", et vous avez la reprise dans l'ordre inverse de la rime : "bohémien"/"rien" au plan du second quatrain (vers 6 et 8 contre vers 5 et 7).
Pour citer cette source, il faut soit mentionner un article de Chevrier, soit me citer directement. Normalement, Chevrier n'a pas traité de la sorte le cas particulier de "Sensation" et la mise en page des deux quatrains de Murger...
Parmi les autres sources, j'invite à prêter une attention accrue au poème "Thébaïde" de Théophile Gautier dans son recueil Poésies diverses de 1838 qui contient "La Comédie de la mort", un poème intitulé "Les Cariatides" comme le premier recueil de Banville quatre ans plus tard et une quantité élevée de superbes poèmes dont plusieurs ont inspiré des "fleurs du Mal" à Baudelaire. Le poème "Thébaïde" en discours d'alexandrins à rimes plates fournit la rime "Ophélie"/"folie" qu'affectionneront Banville, Murger et Rimbaud. Et, ce n'est sans doute pas un hasard si le poète cherchant les coins les plus reculés fournit le modèle pour Rimbaud de la répétition insistante : "Loin, bien loin,..." (soulignements nôtres !) :
Mon rêve le plus cher et le plus caressé,Le seul qui rie encore à mon cœur oppressé,C'est de m'ensevelir au fond d'une chartreuse,Dans une solitude inabordable, affreuse ;Loin, bien loin, tout là-bas, dans quelque SierraBien sauvage, où jamais voix d'homme ne vibra,Dans la forêt de pins, parmi les âpres roches,Où n'arrive pas même un bruit lointain de cloches ;[...]Oui, c'est là que j'irais pour respirer ton baume[...]De mon cœur dépeuplé je fermerais la porteEt j'y ferais la garde, afin qu'un souvenirDu monde des vivants n'y pût pas revenir ;J'effacerais mon nom de ma propre mémoire ;[...]
Rimbaud a changé de sujet et a tourné l'esprit négatif en esprit positif, il a aussi opéré le remarquable glissement du conditionnel au futur de l'indicatif, créant une force expressive saisissante par la même occasion, laquelle est peut-être à tort comparer au poème de Victor Hugo : "Demain, dès l'aube..."
La version initiale contenait un premier hémistiche repris tel quel à un poème de François Coppée, l'hémistiche "par les beaux soirs d'été" du poème "Vers le passé". L'hémistiche est un cliché, il est employé par d'autres poètes dont Banville si je ne m'abuse, mais il peut varier de forme selon que "soir" est au singulier, ou selon le déterminant : "Par ce(s) beau soir(s) d'été", "Par un beau soir d'été", etc. L'expression "soirs bleus" s'inspire du premier vers d'un sonnet des Chimères d'Albert Mérat : "Par un soir bleu d'avril...", Rimbaud ayant repéré une variation plus subtile pour ce cliché.
Il y a bien d'autres choses à dire sur "Sensation", la reprise de sa mention alors au pluriel dans la lettre à Banville, sa montée d'un amour infini qu'on retrouve dans "Soleil et Chair", la comparaison de la Nature à une femme possédée et une sensualité qui s'oppose à un contexte d'influence morale plus sévère de l'Eglise traumatisée par la Révolution.
Pour le poème "Le Forgeron", je me permets de ne pas m'y attarder, vu sa longueur. Je lui consacrerai un ou plusieurs articles ultérieurement. Notons tout de même qu'une note nous explique que Rimbaud s'inspirerait d'une gravure fournie par Adolphe Thiers dans son Histoire de la Révolution française de 1828. J'aurais aimé en avoir une reproduction ici. J'irai éprouver l'idée, je suppose que ce livre est disponible en fac-similé sur le site Gallica de la BNF.
Nous enchaînons avec l'autre long poème "Soleil et Chair". La note 2 insiste sur deux poètes qui ont fourni des modèles, Leconte de Lisle et Banville, il s'y ajoute le nom de Musset à cause de la référence à un vers de "Rolla" : "Regrettez-vous les temps..." J'aurais aimé que soient cités des poèmes précis de Banville et de Leconte de Lisle, notamment "L'Exil des dieux" qui clôt le recueil récent des Exilés et auquel répond Rimpbaud. Leconte de Lisle montre comment un sujet païen permet de critiquer le christianisme, il faut tout de même le préciser. Il faut ajouter que le poème fait écho aux poèmes de culpabilité chrétienne de l'exil en ce monde et au-delà des poèmes sur des dieux grecs il y a aussi les poèmes métaphysiques de Lamartine qui ont servi de modèle, ainsi que plusieurs poèmes de Victor Hugo, et Baudelaire n'est pas à exclure : "J'aime le souvenir de ces époques nues[...]". Par ailleurs, le poème joue sur le dualisme terre/ciel et sur certaines idées venues du poète latin et épicurien Lucrèce. J'ajoute que l'expressions "baisers du soleil" est plusieurs fois utilisée par Leconte de Lisle, et s'il faut vérifier sa présence chez Banville ou Hugo, elle a une occurrence précoce dans une des Premières poésies de Théophile Gautier.
Il y aurait beaucoup de choses à dire encore sur ce poème, mais il faut au moins donner les premières clefs à un lycéen...
Nous avons ensuite le poème "Ophélie". Il n'a droit qu'à cinq notes en deux pages. Deux sont assez maigres : "aune" s'écrit plutôt "aulne" et est une "espèce d'arbre", ou bien "Norwège" est une orthographe ancienne pour "Norvège". Personnellement, je trouve plus avisé, quitte à souligner la graphie "w" de "Norwège" de citer les poètes qui avant Rimbaud ont placé le nom de pays "Norwège" ainsi orthographié à la rime, et à la rime qui plus est avec "neige". Moi, j'ai un dossier en réserve, je publierai mes résultats ultérieurement.
Il y a un commentaire du sens du mot "hallalis". Et puis, pour l'essentiel, le commentaire porte sur les références au drame Hamlet de Shakespeare. Pour les sources, ça tient en une phrase lapidaire : "Rimbaud s'inspire aussi des poèmes 'La Voie lactée' et 'A Henry Murger' de Banville (Les Cariatides, 1842)." C'est inexact. Le poème "A Henry Murger" fait partie d'un recueil de dix ans postérieur, Odelettes, il fait partie de la version de 1864 abusivement intitulée Les Cariatides, mais pas du recueil de 1842. Qui plus est, la rime "Ophélie"/"folie" a été pratiquée par Gautier dès 1838, quelques années avant Banville. Le poème "La Voie lactée" est très long, et il faudrait préciser qu'il y a tout un développement sur les héroïnes de Shakespeare. Il manque aussi une indication sur l'importance du motif du suicide ou du thème de la femme noyée, au-delà même d'Ophélie, dans la poésie du XIXe siècle. Enfin, il existe un poème intitulé "Ophélia" dont Rimbaud s'inspire directement, puisqu'il fait partie du recueil Nuits d'hiver d'Henry Murger, recueil déjà convoqué pour une source aux quatrains de "Sensation" et même si "La Voie lactée" est une pièce antérieure au poème de Murger, l'odelette "A Henry Murger" fournit la mention à la rime "Ophélie" par hommage au poème de Murger.
Le poème "Ophélia", variation sur le nom déjà pratiquée par Gautier en ses vers, fait partie d'une section intitulée "Les Amoureux" dont le premier poème s'intitule "A Ninon", lequel précède directement "Ophélia"...
Pour citer "Ophélia" de Murger en source au poème "Ophélie" de Rimbaud, il convient encore une fois de me citer, même si une critique Myriam Robic a cité le poème de Murger dans une étude sur ce sujet où il était aussi question de Banville, Rimbaud, sauf qu'elle ne précise pas que le poème de Murger est une source au poème de Rimbaud.
A cause du bouclage, reprise en partie du premier quatrain dans le dernier quatrain du poème, une autre source est à signaler à l'attention, le poème "Les Deux âges" des Premières poésies de Théophile Gautier. Dans l'édition de Michel Brix chez Bartillat des Oeuvres poétiques complètes de Gautier, le poème sans titre est la quatrième des "Elégies" : "Ce n'était l'an passé [...]". Rimbaud y a repris l'idée du bouclage partiel et surtout il en a retenu le motif de l’œil bleu, ce qui renforce la nécessité d'une annotation critique à ce sujet. D'ailleurs, dans l'édition Bartillat, l'expression "aux baisers du soleil" est à la fin de la deuxième des élégies, page 60, tandis que les mentions de "l’œil bleu" pour la quatrième élégie figurent aux pages 61 et 62.
Il y aurait d'autres idées à mettre en avant ici, mais il faut faire des choix.
Pour "Bal des pendus", les notes de bas de page ne rapportent en aucune façon la thèse d'une satire contre le régime impérial défait après Sedan. Ils en restent à l'idée d'un poème inspiré par Villon, Gautier, le Gringoire de Banville et Hugo. Il faut être précis avec le Gringoire de Banville. La scène IV qui contient la récitation de la "Ballades des pendus" de Gringoire est la source à la fois pour le devoir scolaire dont parle Izambard et pour "Bal des pendus", et cela implique de prendre en considération une partie des dialogues en prose. A la scène VIII, une autre ballade est partiellement récitée, mais c'est la scène IV et la "Ballade des pendus" de Gringoire qui importent. Il faudra ajouter à "Bûchers et tombeaux" du recueil Emaux et camées un grand nombre de sources du côté des poésies de Théophile Gautier, en s'intéressant à "Albertus", à "la Comédie de la mort", à quelques-unes des Premières poésies et d'autres des Poésies diverses de 1838, en me citant inévitablement pour ces apports. Il faudra aussi me citer pour les rapprochements avec des poème à bouclage où la mesure du vers varie dans les Odes et ballades de Victor Hugo.
Pour "Le Châtiment de Tartufe", la citation de la comédie de Molière va de soi puisque Rimbaud en cite directement un vers. Mais, les notes se contentent de renvoyer au personnage de la pièce, et ne mentionnent pas les vers démarqués par Rimbaud et qui sont à la chute du sonnet.
L'acrostiche est acté, mais bizarrement. La note 4 décrit l'acrostiche comme incomplet, en omettant de préciser que la signature du manuscrit le complète... Il s'agit d'une découverte essentielle faite par Steve Murphy et il faut aussi en apprécier la construction, le "Ar" de "Jules César" est arraché comme un vêtement par le poète qui double l'acte du Méchant. Il manque aussi des renvois au recueil Les Châtiments de Victor Hugo, en évitant bien sûr de faire écho à la contrepartie fâcheuse de l'étude de Murphy sur ce poème. Murphy envisageait sans raison que Rimbaud raillait Hugo de ne pas être assez méchant en laissant tout nu le personnage, ce qui n'a cette fois aucun lien cohérent avec le poème. L'orthographe "Tarfufe" est courante à l'époque et est pratiquée par Banville, Gautier et d'autres, ce qui explique que Rimbaud n'ait pas suivi le modèle imposé par le titre de Molière, qui devait être pensé comme une faute d'orthographe par Rimbaud, Banville, etc.
Pour "Vénus anadyomène", je passe plus vite. Deux sources clefs sont donnés : le poème "Les Antres malsains" de Glatigny et un dizain osé de Coppée publié dans le Parnasse contemporain, mais éliminé discrètement par la suite. J'aurais d'autres idées à soumettre ici, mais ce sera pour une autre fois.
Nous en arrivons aux "Reparties de Nina". Pas une seule note ne cite Musset !!!!!!!!!!!!!!!!!! Pas une seule !!!
Je vous explique ! Si on connaît le personnage historique de Ninon de Lenclos, Musset est le poète qui célèbre les amours pour des filles nommées Nina ou Ninon. Cela est devenu un cliché tout au long du XIXe siècle, pratiqué en prose par un Zola avec ses Contes à Ninon qui doivent être un peu antérieurs au poème de Rimbaud, mais les "Ninon", "Ninette", "Nina" qui reviennent dans plusieurs vers de Musset se rencontrent en bon cliché dans les vers de nombreux autres poètes, et on peut citer Charles Coran ou bien justement comme je le faisais tout à l'heure Henry Murger, avec sa section "Les Amoureux" où la pièce "A Ninon" précède le poème "Ophélia". Et Murger a créé le personnage de Mimi Pinson qui est l'équivalent de la Ninon ou Nina de Musset. Je précise que le poème "Ce qui retient Nina" a la même forme de quatrain (alternance d'octosyllabes et de vers de quatre syllabes) que le poème "Mes petites amoureuses". Murger vous fournit un poème "A Ninon" qui ouvre une section "Les Amoureux". Daudet a produit un recueil intitulé Les Amoureuses où il est question de "mouron", mais Rimbaud reprend le titre légèrement modifié d'un poème de Glatigny "Mes petites amoureuses".
Or, la forme de quatrain de "Ce qui retient Nina" est rare et c'est celle de la "Chanson de Fortunio" de la comédie Le Chandelier de Musset, et dans l'édition de ses poésies Musset a mis la "Chanson de Fortunio" et l'a fait suivre du poème "Réponse à Ninon", et il va de soi que "Ce qui retient Nina" reprend des éléments de ces deux poèmes auxquels il répond par ses échos. Et Glatigny a fourni en 1870 une préface à ses premiers recueils de poésies en citant le personnage Fortunio de Musset et en faisant clairement allusion à la comédie et à sa parodie où Fortunio est l'homme d'âge mûr dans l'opérette d'Offenbach La Chanson de Fortunio. Là encore, il faut me citer pour ces mises au point. Cela fait déjà un certain temps que j'ai indiqué la "Chanson de Fortunio" et "Réponse à Ninon" en sources au poème "Ce qui retient Nina". Pour la chute du poème, la note n'est pas écrite très clairement, à cause de la juxtaposition avec la variante du manuscrit remis à Izambard, mais elle semble bien affirmer avec raison que quelle que soit la version il est question d'une employé de bureau, Nina étant une femme entretenue. Le poème "Ce qui retient Nina" est bâti sur plusieurs inversions : l'amour n'est pas partagé, la belle n'est pas naïve, c'est une femme entretenue et le poète fait donc des compromis, voilà pour le cadre amoureux, et pour le cadre offert par la Nature au lieu de l'idéalisation le poète avoue son plaisir pour une réalité triviale, pour une Nature qui a des odeurs...
Passons ensuite au poème "A la Musique". La note 1 souligne le caractère de chose vue du titre et de l'épigraphe initiale du manuscrit remis à Izambard : "Place de la gare, tous les jeudis soirs", puis la minimise en citant la source littéraire, le poème "Promenades d'hiver" de Glatigny. Je ne minimiserais pas l'aspect "chose vue". L'idée est plutôt d'une rencontre entre la perspective offerte par une lecture et le vécu. Je ne comprends pas pourquoi les rimbaldiens opposent ici la "chose vue" et la littérature.
La note 3 est catastrophique, elle cite la mauvaise référence, le programme du "10 juillet 1870", alors que Rimbaud parlait en épigraphe pour Izambard de "jeudis soirs" en fonction du programme du mois de juin. C'est inacceptable de se tromper de la sorte, vu l'enjeu d'interprétation du poème. Le 10 juillet, la guerre franco-prussienne allait éclater, et en fixant dans l'esprit du lycéen la référence du 10 juillet on invite celui-ci à croire que le poème évoque les premiers troubles de l'actualité dans la population. Non, le poème, il date de juin. Une coïncidence a rattrapé Rimbaud, parce que "musique allemande" et "orchestre militaire" allaient devenir une tout autre actualité peu de semaines après la composition du poème. Et c'est parce que Rimbaud considérait que son poème ne parlait pas de la guerre franco-prussienne que dans sa lettre du 25 août 1870 il a créé une variante en prose d'une partie de son poème en parlant de l'actualité du "patrouillotisme" de ses compatriotes. Charleville était à proximité de la ville de garnison, Mézières, ce qui explique la musique militaire. Une note sur les "traités" invite à penser que la population parle de plusieurs "traités politiques et militaires liés à la préparation de la guerre contre la Prusse", mais la déclaration de guerre a été soudaine. Il n'y avait aucune discussion des traités dans la presse de l'époque en juin. Et le poème dans la version remise à Demeny efface clairement la mention "musique allemande" à la rime.
Sur ce problème d'interprétation, il conviendra là encore de me citer, avec mon commentaire précis de la lettre du 25 août. Rimbaud n'avait aucune raison d'écrire en prose ce qu'il était censé avoir dit en vers dans un poème précédemment remis au même destinataire Izambard, lequel, ayant vécu le don de ce poème, affirmait clairement que le poème datait de juin, ce qui veut dire qu'il n'avait rien à voir avec la guerre. Les rimbaldiens doivent admettre qu'il y a parfois des coïncidences et savoir apprécier ce qui permet de ne pas sauter dedans à pieds joints. Moi, je veux bien laisser une porte ouverte pour la réflexion... Mais, pour l'instant, on affirme sans réfléchir qu'il est évident que le poème parle du démarrage de la guerre franco-prussienne. Vous trouvez ? Les bourgeois vont à un concert, tous les jeudis soirs. Ils n'ont pas l'air de vraiment s'échauffer les esprits.
On force le lycéen à une interprétation qui selon les indices dont nous disposons est un probable contresens.
Pour le poème "Les Effarés", les notes sont dérisoires et ne font que mentionner les variantes d'une copie ultérieure par Verlaine. La source chez Verlaine pour la rime "culotte"/"tremblote" est ignorée, cela vient d'un poème des Fêtes galantes. Le découpage des sizains en tercets à l'aide de blancs séparateurs n'est pas commenté. Il y a un dossier à constituer des exemples antérieurs chez Hugo et quelques rares autres poètes. Evidemment, la source dans les poésies d'Auguste de Châtillon n'est pas identifiée. Il manque aussi un développement conséquent sur la source du côté des Misérables de Victor Hugo, ainsi que deux emprunts à Gautier "quand minuit sonne" et "Du ciel rouvert" pour l'originel "Du ciel ouvert". Il faut me citer pour les liens à Gautier et Châtillon.
Pour "Roman", les notes sont dérisoires. Le verbe "Robinsonne" est commenté comme un néologisme, mais on attend un relevé des attestations antérieures, Chevrier en a relevé. Il manque une mise au point sur le premier vers, il manque l'information biographique croustillante où le poème est écrit à Douai quand le poète "mauvais goût" Demeny courtise et engrosse une demoiselle de dix-sept ans que quelques mois après il va justement devoir épouser précipitamment pour légitimer le bébé. Il manque de remarques sur la forme comme l'avait fait Jean-François Laurent pour l'édition du centenaire. Il manque une étude sur le bouclage et sur le rejet de l'adjectif "verts", sachant qu'on aura le symétrique rejet de "rouges" au dernier vers du "Dormeur du Val"...
Il manque évidemment toutes les sources, notamment chez Banville avec notamment le poème "Stephen", il manque l'idée que "Roman" fait référence aux contes en vers initiés par Musset et imités par Banville.
Evidemment, là encore, il convient de me citer.
On passe au sonnet sans titre : "Morts de Quatre-vingt-douze..." Les notes sont éclairantes pour les allusions historiques, pour l'épigraphe "fait à Mazas", sur le portrait des Cassagnac (parents de Lissagaray tout de même !), mais il manque les références à Victor Hugo et un commentaire de l'enjambement du trimètre. Cornulier souligne un effet de sens sur la particule "de" anormalement dressée devant la césure, mais il cède ici à une démarche intuitive, puisque, dans l'absolu, le fait de forcer une césure peut permettre autant une mise en relief du mot qui précède "de" que du mot qui suit "Fleurus" avec calembour à la clef.
C'est ça qu'il faut savoir soumettre comme débat à un lycéen.
Je passe sur le sonnet "Le Mal" où il y aurait plus à dire sur les emprunts aux Châtiments et aussi sur la forme rhétorique du sonnet, Hugo n'ayant encore jamais publié un seul sonnet à cette époque qui plus est.
Je reviendrai prochainement sur les sonnets de Rimbaud.
Pour le sonnet "Rages de Césars", les notes sont désastreuses, la note 1 affirme que le poème date vraisemblablement de septembre 1870 et la note 3 identifie simplement Saint-Cloud à une "résidence impériale". Dans l'édition du centenaire, Marc Ascione a indiqué que Rimbaud semblait faire allusion au fait que le château de Saint-Cloud ait été détruit par un incendie suite aux attaques prussiennes le 14 octobre 1870. On me répondre comme je le faisais pour "A la Musique" qu'il s'agit d'une coïncidence... Ascione ne le croyait pas, et cela est d'importance pour tout ce qu'on croit savoir de Rimbaud et au plan du dossier de poèmes de 1870 remis à Demeny. La question qui se pose, c'est : "est-ce que Rimbaud n'a pas remis en plusieurs fois tous ses poèmes manuscrits à Demeny, mais lors du seul second séjour à Douai !"
Parti le 29 août environ de Charleville pour aller à Paris, Rimbaud a été incarcéré à Mazas. Personne ne sait s'il aurait pu s'installer et vivre à Paris. Est-ce qu'il était parti avec tous ses manuscrits sous le bras ? Est-ce que ce n'est pas plutôt lors de la seconde fugue que décidé à être journaliste Rimbaud serait parti avec ses manuscrits sous le bras ? Est-ce que Rimbaud n'aurait pas recopié les sept sonnets dits du "cycle belge" avant tous les autres feuillets ?
Selon le témoignage d'Izambard, Rimbaud ne recopiait ses poèmes qu'au recto ce qui indignait ses hôtes qui lui fournissaient l'encre et le papier. Et Izambard parle d'un Rimbaud qui recopiait abondamment ses poèmes lors du seul second séjour ! Et Izambard n'a pas exhibé un doublon du dossier remis à Demeny. En clair, Rimbaud n'a eu le droit que de recopier une seule fois ses poèmes, on lui a mis la pression pour qu'il les recopie au recto et au verso, et à la fin faute d'encre il a dû se contenter du crayon. Ce ne serait pas plutôt ça qui s'est passé ? Et on aurait toujours cru à tort que Rimbaud aurait recopié les sept sonnets du cycle belge après quinze poèmes plus anciens... Pourquoi "Le Châtiment de Tartufe" et "Rages de Césars" ne seraient-ils pas contemporains des sonnets dits du "cycle belge" ?
Les rimbaldiens nous imposent de croire que Rimbaud a composé un recueil qui se termine par une série de sept sonnets, alors que trois sonnets figurent au milieu des quinze autres créations, parmi lesquels deux sonnets contre Napoléon III qui sont nettement proches de "L'Eclatante victoire de Sarrebruck".
Je le dis depuis longtemps, le tréma sur "Sarrebrück" n'est pas un trait subtil pour donner plus l'air allemand à un nom allemand, c'est une faute d'orthographe que Rimbaud a reprise inconscient que c'en était une dans la presse. Le journal Le Monde illustré orthographiait le nom de ville avec un tréma, et il y a un article du Monde illustré de fin septembre sinon début octobre où on a la superposition d'un empereur qui fume sur le lieu de bataille dans sa voiture de prisonnier et l'assimilation à un Tartuffe avec la citation de Molière "Le pauvre homme !" Blague qui est à sa place, les français étant les véritables maîtres de la maison en quelque sorte dans l'esprit de cet article du Monde illustré. Outre que Rimbaud a passé les jours de la chute de Sedan en prison, il a fallu quelques jours pour qu'il apprenne que Napoléon III était enfermé à Wilhelmshohe, puis pour qu'il compose un sonnet. Le sonnet a été écrit soit lors du premier séjour à Douai, soit lors du bref moment de retour à Charleville, soit sur les routes pendant la fugue belge, soit lors du second séjour à Douai. Pourquoi forcément le mois de septembre ? L'ensemble supposé plus ancien de quinze poèmes contient deux poèmes datés : "Les Effarés" du 22 septembre et "Roman" du 29 septembre. Pourquoi Rimbaud n'a-t-il pas daté "Rages de Césars" de son premier séjour à Douai si cette composition est donc dans le même cas que "Les Effarés" et "Roman" ?
Rimbaud n'a pas daté "Ma Bohême" non plus... Rimbaud était-il à Douai un peu au-delà du 14 octobre oui ou non ?
Enfin, la lecture ne perd-elle pas beaucoup de son sel s'il n'y a pas dans sa chute, dans son dernier vers de "fin nuage bleu" à "Saint-Cloud" une allusion à la destruction du château auquel songe Napoléon III prisonnier à Wilhelmshohe ?
Pour "Rêvé pour l'hiver", la première note fait remarquer que la date renvoie à la second fugue, celle vers la Belgique, et qu'il y a une variation dans la mesure du vers. Il manque le modèle, le sonnet "Au désir" de Sully Prudhomme que Rimbaud a lu et relu en août dans le recueil Les Epreuves dont il parle avec dédain dans sa lettre à Izambard. Baudelaire dans ses sonnets adopte l'alternance classique à la François Maynard pour les tercets. Les tercets de Rimbaud sont sur le modèle de Sully Prudhomme. Point barre ! Je l'ai écrit depuis longtemps, merci de me citer.
J'ajoute que "Rêvé pour l'hiver" réécrit le poème final des Cariatides "A une Muse", plus tard devenu "A une Muse folle". Merci de me citer.
Pour "Le Dormeur du Val", il n'y a pas de note, autre qu'un renvoi à la probable erreur de dire le poème publié dans le Progrès des Ardennes en 1870 même, alors que ce fut par Darzens dans une anthologie en 1888. Il y a tellement de choses à dire sur ce sonnet et sur ses ambiguïtés qui rendent délicate l'interprétation...
Pour "Au Cabaret-Vert", la première note dit que le titre ne fait pas figure d'enseigne, ce qui se comprend vu la rallonge, "cinq heures du soir", il manque toutefois la référence au titre du plus célèbre poème d'Auguste de Châtillon "A la grand-pinte". Merci de me citer. Rimbaud transfigure bien sûr le lieu "La Maison verte" à Charleroi. Il s'inspire aussi de vers de Banville, dont "aux cailloux des chemins", merci de me citer. Il s'inspire aussi de vers de Banville dans "La Maline", le doublon du présent sonnet. Les notes pour "La Maline" sont dérisoires et dire que "une froid" c'est un "trait de langue populaire", je veux bien, mais il faudrait arriver à m'en convaincre...
Pour "L'Eclatante victoire de Sarrebruck", les notes prétendent que Rimbaud s'appuient sur une vraie gravure ou illustration d'époque. Je ne suis pas du tout d'accord, ni Murphy. C'est évident que la description est littéraire et sans comparaison possible avec une authentique image d'Epinal d'époque. Je les ai vues, les images d'Epinal du Premier Empire ou autour de Napoléon III, ça n'a rien à voir dans les codes descriptifs, mais rien.
Pas de note pour "Le Buffet", il restera froid.
Pour "Ma Bohème", l'orthographe est corrigée, alors que ce n'est pas le cas plus tôt pour "Sarrebrück". C'est un peu ballot, vu que s'il y a faute d'orthographe dans les deux cas, celle sur "Ma Bohême" est reprise à l'édition des Cariatides de Banville de 1842, avant que cela ne soit remanié dans les éditions ultérieures ! Banville faisait la faute d'orthographe à peu d'années de distance du lancement du poncif par Murger. Le poème "Ma Bohême" reprend plusieurs rimes à des poèmes des Odes funambulesques justement. La note 1 rejette la référence à Murger. Chevrier ne sera pas d'accord, et moi non plus qui suis allé jusqu'à remarquer que dans le dossier des auteurs qui écrivent des études sur Murger après le recueil Nuits d'hiver vous avez la mention "frou-frou" et des idées qui se retrouvent comme par hasard dans "Ma Bohême", tandis que Banville imité ici par Rimbaud était un admirateur de Murger. Cette note est encore une fois ca-ta-stro-phique. La note sur les élastiques est bien meilleure, même si elle ne cite pas sa source : un article récent disponible sur internet de Benoît de Cornulier : "Ces 'élastiques' désignent moins les lacets que les bandes élastiques des tiges des chaussures dont la forme le plus souvent évasée peut rappeler le dessin d'une lyre.
Bienvenu envisage que la rime "idéal"/"féal" est reprise au poète Mallarmé. Pour les tercets, la rime "fantastiques"/"élastiques" n'est pas seule reprise à un sizain du "Saut du tremplin", poème conclusif des Odes funambulesques, mais j'ai depuis longtemps montré à d'autres signes évidents que Rimbaud démarquait tout le sizain du "Saut du tremplin" qui contient cette rime. Merci de me citer. Un commentaire métrique s'impose d'ailleurs sur l'avant-dernier vers et son "je" devant la césure, et je rappelle que l'hémistiche "un pied près de son cœur" est une fantaisie de compassion du poète pour ses pieds qui ont énormément souffert, ce qui doit tempérer le discours qui célèbre ce poème comme une pure revendication de "liberté libre"... Merci de me citer peut-être aussi pour cette nuance.
C'est fou ce qu'il conviendrait de me citer abondamment dans un bon travail d'annotations des poésies de Rimbaud...
Il y a des petits malins qui croient pouvoir s'en dispenser...
Dans la partie Dossier, vous me direz que des source sont précisées pour "Soleil et Chair". Toutefois, aucun rimbaldien ne citait les deux poèmes "Le Festin des dieux" et surtout "L'Exil des dieux" avant que je n'en parle sur le net et avant qu'un article dont j'ai parrainé la publication dans la revue Parade sauvage n'en parle. L'idée, c'est que Soleil et Chair répond en retournant la logique d'absence en présence à "L'Exil des dieux" où Vénus parle elle-même. L'Exil des dieux est cité trois ou quatre fois dans ce dossier, je devrais faire un historique des éditions annotées de Rimbaud en comptant combien certains poèmes sont mentionnés selon qu'à telle date j'en ai parlé.
RépondreSupprimerLe dossier parle aussi des "Etrennes des orphelins" et ne cite pas le poème "L'Ange et l'enfant"..., en plus de ne pas citer le conte d'Andersen évidemment, préférant citer Hugo et Coppée. J'ai oublié de mentionner de Coppée "Les tilleuls sentent bon" parmi mes découvertes d'aillers. Pour "Le Buffet", deux sources chez Baudelaire sont envisagées...?! Murger est à nouveau moqué et écarté pour "Ma Bohême" !? "Rêvé pour l'hiver" imiterait Chansons des rues et des bois !?
Je mets en lumière une importance d'ensemble de Murger qui, à la différence de l'article de Chevrier que j'ai lu après pour vérifier, met en avant "Ophélia" pour "Ophélie" et la mise en page de deux quatrains pour "Sensation", et des passages en prose du dossier des Nuits d'hiver pour "Ma Bohême" et cela implique "Ce qui retient Nina" et "Mes petites amoureuses".
SupprimerMa principale contribution est justement sur "Nina" et "amoureuses" avec la "Chanson de Fortunio", "Réponse à Ninon", la préface de Glatigny, la parodie d'Offenbach et d'autres éléments de liaison. Et je parle aussi de l'inversion de l'idéalisation d'un dialogue amoureux dans une pénétration de la campagne pour le poème de 70.
J'ai beaucoup apporté sur Gautier pour "Bal des pendus", "Ophélie" et "Sensation", en soulignant le poème "Thébaïde" qui lie "Ophélie" et "Sensation".
Mon autre apport fort, c'est de lier "Rêvé pour l'hiver" et "Ma Bohême" en soulignant les réécritures d'un sizain complet du "Saut du tremplin" et en dégageant la réécriture d'A une Muse avec modèle de "Au Désir" de Prudhomme.
On ajoute les sources de Banville pour "Roman", "Au Cabaret-Vert" et "La Maline" notamment, ça douille.
Pour "Roman", plein de petites contributions.
Je mets en avant Châtillon pour "Au Cabaret-vert" et "Les Effarés".
Et je fais une mise au point ci-dessus sur la transmission en plusieurs fois mais en un seul séjour d'octobre à Douai des manuscrits...
Qui dit mieux ? Murphy ? Il a l'acrostiche et "Vénus anadyomène", mais j'ai un dossier plus étendu et qui montre qu'en passant après lui je fais plein de découvertes qu'il n'a pas vues. Aucun rimbaldien ne rivalise à part Murphy en apports factuels à la connaissance des poèmes remis à Demeny. Au-cun !