Il s'agit de donner des exemples d'un aspect de la mise en forme des poèmes de Rimbaud. Notre poète éparpille un certain nombre de répétitions dans ses poèmes et ces répétitions permettent de mettre un passage en regard d'un autre passage du même texte, mais en plus ces répétitions offrent aussi une distribution régulière qui structure le texte.
Il est assez naturel de s'intéresser à un tel phénomène qui indique des orientations du sens dans des oeuvres réputées hermétiques.
À une Raison
Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie.
Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche.
Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, — le nouvel amour !
"Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps", te chantent ces enfants. "Élève n'importe où la substance de nos fortunes et de nos voeux" on t'en prie.
Arrivée de toujours, qui t'en iras partout.
Ce poème est formé de cinq paragraphes ou versets si on songe à son allure contre-évangélique. Son verset central est une répétition de phrase altérée au plan du préfixe verbal "se détourne", "se retourne", ce qui, par l'effet de contraste, invite à attacher de l'importance à ces deux verbes qui forment un couple exprimant une idée forte de rejet pour les uns du côté de l'ancien et de bienveillance pour les autres du côté du nouveau. Il ne saurait être question de se contenter d'une indication pour un balancement de la tête au cours d'une danse.
Le choix résolu du "nouveau" est souligné par un fait très particulier. Il ne faut pas se contenter de relever les quatre répétitions avec des accords singulier-pluriel différents du mot "nouveau", ni se contenter de remarquer que sa répétition se fait dans les deux premiers versets, mais aussi dans la reprise d'une phrase quasi à l'identique dans un troisième verset.
Car "nouveau" est le seul adjectif du poème !
En rangeant les mots du poème par nature, on constate bien cette particularité.
adjectifs : nouvelle, nouveaux, nouvel, nouvel
noms: coup tambour sons harmonie pas levée hommes en-marche tête amour tête amour lots fléaux temps enfants substance fortunes voeux
verbes : décharge commence est se détourne se retourne change crible commencer chantent Elève prie Arrivées iras
pronoms : toi te on t' en qui t' en (+ "se" voir verbes)
adverbes : n'importe où toujours partout
conjonctions : et (trois fois)
prépositions : de sur de à par de de de
formes contractées prépositions déterminants : des
déterminants : un ton le tous les la un la leur ta le ta le nos les le ces la nos nos
Enfin, de part et d'autre du verset central, nous observons une reprise symétrique de deux termes. Le nom "levée" est de la famille du verbe "Elève", tandis que la forme conjuguée "commence" est reprise par un infinitif "commencer".
Le terme de symétrie est impropre, puisque les mentions "commence" et "levée" sont respectivement placées dans le premier et le second verset, tandis que les reprises "commencer" et "Elève" sont toutes deux dans le quatrième verset. Si "Elève" s'était trouvé dans le cinquième verset, nous aurions eu une symétrie inverse appliquée aux versets eux-mêmes. On observe tout de même qu'il y a bien reprise et distribution inversée de part et d'autre du troisième verset : commence, levée / Elève, commencer.
Il convient également de noter que les reprises du quatrième verset se logent dans des propos rapportés qui fustigent l'ancien et en même temps qui donnent des précisions sur le nouveau attendu. Rimbaud oppose le temps vécu comme manque à la nouvelle harmonie, il renforce une opposition en choisissant de l'exprimer par un parallèle terme à terme "commence la nouvelle harmonie", "à commencer par le temps"
La "levée des nouveaux hommes" doit aller de pair avec une élévation des lots et fortunes.
Et à l'évidence, l'opposition "se détourne" "se retourne" n'est pas que le mime d'une danse ainsi que l'a envisagé Yves Reboul, mais il s'agit de se détourner de ceux dont la voie prise entretient un régime de l'ancien, d'un temps vécu comme manque et insuffisance des lots et fortunes (pour ne pas s'éloigner ici de la lecture au ras des mots) et de se retourner vers ceux qui ont un élan pour le nouveau.
Détaché de ce mode de reprise, le cinquième verset offre une très belle forme conclusive d'où la répétition n'est pas absente avec l'inversion de phonèmes (sons comme on dit familièrement) d'un verbe à l'autre, inversion qui convient à l'idée de boucle, de globalité et circularité du contenu : "Arrivée de toujours, qui t'en iras partout", cependant que les adverbes forment un tout temps et espace.
Nota Bene : j'ai proposé un commentaire de ce poème dans la revue Parade sauvage n°16, mai 2000, ce fut mon premier article publié.
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Barbare
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme — qui nous attaquent encore le cœur et la tête — loin des anciens assassins —
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas)
Douceurs !
Les brasiers pleuvant aux rafales de givre, — Douceurs ! — les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. — Ô monde ! —
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent,)
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
Ô Douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, — ô douceurs ! — et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Le pavillon...
Les répétitions sont plus denses que dans le précédent poème. Mais la présentation du poème en de courts paragraphes que nous sommes toujours tentés d'appeler versets va nous permettre de faire apparaître l'ordre à dessein que Rimbaud a adopté au sujet de ces répétitions et reprises.
Le poème est composé de dix versets, ou de dix alinéas. On peut penser que le mot "verset" est trop précis, ou bien que "paragraphe" et "alinéa" ne le sont pas assez, mais peu importe.
Le poème est fondé sur des reprises dont la plus importante est la variation sur le motif du "pavillon".
Cette phrase sur le "pavillon" qui est altérée à chaque fois fonctionne en couple avec trois versets, nous avons affaire à une véritable alternance et il convient de reporter ci-dessous les six versets concernés pour mieux observer ce qu'il se passe.
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme — qui nous attaquent encore le cœur et la tête — loin des anciens assassins —
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas)
[...]
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend,
qu'on sent,)
[...]
Le pavillon...
Nous notons bien l'alternance dont il s'agit. Un verset désigne ce qui est rejeté sous forme de groupes prépositionnels "bien après...", "loin des...", sinon de proposition participiale "Remis des...", un autre désigne ce qui attire le poète "Le pavillon..."
Cette alternance est la mesure qui ouvre tout le poème, puisqu'elle concerne les quatre premiers alinéas.
Cette alternance se maintient avec les septième et dixième (ou dernier) alinéas du poème.
Cela est confirmé par la mention "Le pavillon...", mais aussi par une autre répétition que nous n'avons pas soulignée pour ne pas surcharger notre présentation, puisqu'en effet le poète reconduit la forme prépositionnelle "loin des" qui apparaissait dans le troisième verset.
On peut observer également que cette alternance n'est rompue que par l'insertion de deux couples de deux alinéas. Si nous numérotons les alinéas, l'alternance concerne les alinéas 1, 2, 3, 4, 7 et 10. Deux verset étrangers à l'alternance devant le verset numéro 7 et symétriquement deux autres devant le verset 10. Et il est à remarquer également que c'est à partir du moment où des alinéas étrangers à l'alternance surgissent dans le poème que l'alternance se dissout. D'une part, le septième verset est coincée dans une parenthèse, d'autre part la répétition finale est réduite à deux mots suivis de points de suspension.
Il semble donc qu'il faille chercher la raison de cet effacement dans le contenu des alinéas que nous pouvons numéroter 5, 6, 8 et 9.
Mais ne brûlons pas les étapes, nous venons de proposer une vue d'ensemble. Passons à l'analyse de certains détails.
L'adjectif "nouveau" était l'unique adjectif du poème A une Raison. Nous observons qu'il y a plusieurs adjectifs dans le poème Barbare, mais nous ne pouvons manquer de relever que les seuls adjectifs des trois versets de rejet numérotés 1 3 et 7 sont "anciens" et "vieilles", ce dernier revenant à trois occasions.
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme — qui nous attaquent encore le
cœur et la tête — loin des anciens assassins
—
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend,
qu'on sent,)
Les adjectifs "vieilles" et "anciens" sont les antonymes de "nouveau", ces adjectifs sont des contraires pour le sens. De poème à poème, c'est un fait remarquable.
Quelques remarques pour le sens s'imposent ici.
Je ne me suis rendu compte que tardivement que je lisais le premier verset différemment de tout le monde. Les gens lisent une négation du temps, voire de l'espace, dans les premiers mots du poème, alors que tout le poème invite à considérer que nous sommes dans un contexte arctique, par la reprise de cet adjectif à trois reprises, et sur Terre, puisqu'il est question du "coeur terrestre".
Par l'irréalité supposée du premier verset, on fait du poème un abandon onirique.
Beaucoup plus simplement, je considère que les latitudes arctiques sont connues pour abolir le cycle des 365 jours annuels et le cycle des saisons qui va avec. Dans le même ordre d'idées, le cercle polaire n'est pas admis comme un lieu de vie avec des êtres qui y vivent et des pays qui s'en partagent l'occupation.
C'est la lecture spontanée que j'ai toujours faite de ce verset, avant de me rendre compte que j'étais peut-être seul à lire ainsi ce début de poème.
Quant aux deux autres versets qui comprennent les répétitions "vieilles" et "anciens", je considère que ce qui est rejeté, c'est ce qui est rejeté également dans A une Raison. Or, la présence du mot "assassins" fait dire à tous les autres rimbaldiens et même à tous les autres lecteurs que Rimbaud rejette dans Barbare ce que Rimbaud pensait quand il écrivait A une Raison et Matinée d'ivresse, surtout quand il écrivait Matinée d'ivresse où apparaît le mot "Assassins".
Personnellement, les ressemblances formelles entre A une Raison et Barbare me paraissent suffisamment saisissantes que pour exclure l'idée d'une telle opposition. Nous ne connaissons pas les dates précises de composition de chacun de ces poèmes, ni s'ils ont été composés quasi en même temps ou à plusieurs mois de distance, ni quel poème a été composé avant les autres. Nous savons par ailleurs que le poème Matinée d'ivresse est une oeuvre difficile à lire, et si la plupart des rimbaldiens pensent ainsi opposer la forme supposée exaltée "Voici le temps des Assassins!" au rejet "loin des anciens assassins", peut-être se trompent-ils sur le sens de Matinée d'ivresse, peut-être que les "Assassins" et les "anciens assassins", du fait de la précision "anciens", ne désignent pas les mêmes personnes.
Moi j'observe l'exaltation du "nouveau" et le rejet de choses "vieilles" comme un point commun aux poèmes A une Raison et Barbare avec des procédés similaires, notamment au plan de la répétition et du choix des adjectifs.
Partant de l'idée que Rimbaud rejette ce qu'il a été et ce qu'il pensé, les rimbaldiens donnent aux mots des sens qui ne s'imposent pas. Le mot "fanfare" se trouve également dans Matinée d'ivresse, mais la "Fanfare atroce" s'oppose à une autre qui est "ancienne inharmonie", expression qui s'oppose terme à terme à la "nouvelle harmonie" du poème A une Raison, en recourant à l'adjectif contraire "ancienne" qui ne peut que faire cortège aux mentions "anciens" et "vieilles" de Barbare. Les "fanfares d'héroïsme" sont dites "vieilles" dans un poème qui rejette les "pays" pour se réfugier au pôle. Elles sont donc obligatoirement du côté de "l'ancienne inharmonie" dénoncée dans Matinée d'ivresse, du côté du "temps" (A une Raison), du côté des jours et des saisons (Barbare) et elles s'opposent à la "nouvelle harmonie", à la "Fanfare atroce" du poète.
Pour moi, quand je lis "fanfare d'héroïsme", je pense à une fanfare militaire, à un rappel d'épopées du genre napoléonien, etc. C'est ce qui s'impose en premier à mon esprit, et je crois avoir bien montré ici qu'il n'y a pas de raison de s'éloigner du sens premier. Enfin, fort de ce que je viens de faire sentir, je considère que quand on est remis d'une maladie, on n'est pas remis de soi-même. Quand on dit à quelqu'un qu'il est bien remis de ses noces, les noces ne sont pas dans la tête du noceur. Le poème Barbare emploie lui la forme conjuguée du verbe "attaquent" pour signifier l'agression sur son coeur et sa tête, sur ses sentiments et sa raison. Rimbaud ne se dit pas "remis de lui-même", il dit clairement et en toutes lettres qu'il est remis de choses qui l'ont continuellement agressé et qui continuent mais avec moins d'effet.
Il faut donc bien prendre conscience de l'énorme tissu de contresens sur lequel reposent les commentaires actuels du poème Barbare.
Alors qu'il n'est pas compliqué de comprendre que Rimbaud s'est échappé du monde civilisé pour se réfugier au pôle, qu'il a rejeté les "vieilles flammes" et les "vieilles retraites", pour une nouvelle retraite où apparaissent des "feux", "brasiers", etc., qui ont un tout autre prix à ses yeux.
Et précisément, les quatre versets qui achèvent de construire le poème sont placés sous le signe de la douceur, le mot est repris abondamment au pluriel par le poète, et cela confirme le rétablissement en cours de la santé du poète "Remis, qui nous attaquent encore le coeur et la tête, qu'on sent"
Ces quatre versets mêlent un phénomène cosmique (puisque choc des glaçons aux astres il y a, dans une élévation à rapprocher d'A une Raison) de feu et de pluie, et la pluie est traditionnellement présentée comme fécondante avec le passage aux "larmes blanches, bouillantes".
Deux répétitions transversales sont à mentionner alors.
Nous avons vu que les versets 1, 2, 3, 4, 7 et 10 forment un tout avec une alternance bien réglée. Les versets 5, 6, 8 et 9 forment un autre tout qui s'imbrique dans le précédent et qui possède ses répétitions propres avec "douceurs", "brasiers", "monde", "musique", la reprise "pleuvant", "pluie" :
Douceurs !
Les brasiers pleuvant aux rafales de givre, — Douceurs ! — les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. — Ô monde ! —
Les brasiers pleuvant aux rafales de givre, — Douceurs ! — les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. — Ô monde ! —
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
Ô Douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, — ô douceurs ! — et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Mais, si je ne cite que les quatre versets en question, on observe que j'isole les mentions "le coeur" et "arctiques". Or, la mention "le coeur" est une reprise du verset de rejet numéroté 3 : "qui nous attaquent encore le coeur et la tête"
Si on se permet de jouer avec le titre A une Raison, en songeant bien que par ailleurs la mention "arrivée" est étonnamment commune à nos deux poèmes mis en regard l'un de l'autre, nous sommes ici dans les raisons du coeur, avec une rencontre fusionnelle entre le coeur du poète et le "coeur terrestre", le coeur carbonisé devient d'ailleurs précisément "diamants". On ne peut que songer au lieu commun d'un "coeur de diamant".
Quant à la reprise du nom "arctiques", il est frappant de constater que ce mot termine le verset numéroté 9 et qu'il précède une reprise de la phrase où il est également employé, sauf que cette fois la phrase n'ira pas jusqu'à son terme.
Il y a quelques adjectifs dans ce verset 9 qui échappent à la répétition "larmes blanches, bouillantes" et "voix féminine", mais ils ont une orientation clairement érotique. Cette pluie fécondante arrive au fond de "grottes arctiques" accompagnée d'une "voix féminine".
Spontanément, je n'ai pas manqué de comparer les emplois de l'adjectif "arctiques" dans ce poème : "fleurs arctiques" ou "mers et fleurs arctiques" contre "grottes arctiques". La nature sexuelle évidente et admise par tous du verset 9 ne peut qu'imposer l'idée d'un jeu de mots, celui de la défloration sexuelle quand nous passons de "fleurs arctiques" à des "grottes arctiques".
Ceci m'amène à considérer un point important du poème, celui de la fameuse phrase entre parenthèses "(Elles n'existent pas)".
Contrairement à ce que dit Yves Reboul, le deuxième verset ne s'achève pas par un point curieux.
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme — qui nous attaquent encore le cœur et la tête — loin des anciens assassins —
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas)
Les deuxième et quatrième versets sont bien terminés par une ponctuation faible, le point-virgule. Le point ne vaut pas en-dehors de la parenthèse et, en réalité, il conviendrait d'uniformiser le texte, puisque et nous savons que c'était un défaut récurrent chez lui Rimbaud ne ponctuait pas toujours ses fins de phrases ou de vers. Un autre point devrait apparaître au verset 4, à moins d'une conscience philologique ayant peur de tout et d'elle-même.
Mais le fond du problème, c'est la lecture qui est faite de cette parenthèse. Le sens plein du verbe "exister" a été privilégié. Rimbaud dirait que les "fleurs arctiques" n'existent pas, pire encore avec l'accord du "et" il dirait même que ni les fleurs, ni les mers arctiques n'existent.
J'ai du mal à saisir l'intérêt poétique de cette idée et il me semble qu'il faille interpréter le verbe "exister" différemment. Le poète a fui un monde qui l'empêchait d'exister au sens de l'épanouissement de soi, et en allant à la rencontre des fleurs arctiques une aventure fusionnelle s'est jouée sous nos yeux. Il est sensible qu'à partir du moment où la pluie fécondante et pleine de feux offre ses douceurs le poète tend à montrer que l'obsession de la souffrance ancienne ne lui en impose plus et pour le montrer il reprend les parenthèses utilisées pour la phrase "(Elles n'existent pas)" au sujet de son rejet. Il met entre parenthèse son rejet "(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent,)", ce qui, même si la douleur et la conscience du mal sont encore exprimées à l'indicatif présent, témoignent d'un détachement progressif.
Et si à la fin du poème, la répétition du motif du pavillon est abrégée, plutôt que d'extrapoler, prenons le cas que cette suspension fait suite à un acte sexuel qui visiblement vaut apaisement et donc enlève de son insistance à l'appel évident que constitue cette reprise "Le pavillon en viande saignante", qui est étendard, nutrition et régénération.
A suivre!
Je supprime automatiquement tout commentaire non constructif. Merci de ne pas insister.
RépondreSupprimerOn saura que GN ou "enfer" voulait faire passer le message suivant. Choqué par la remise en question de "prendre du dos", il s'offusque de ma lecture de Barbare. Son style et sa manière ne sont pas souhaités sur ce blog.
RépondreSupprimerGN, tu revois ta copie, ce n'est pas clair ? Tu es anonyme, tu m'imposes sur mon blog un message que j'ai déjà censuré quatre fois, je fais ce que je veux ici quand même. Ou tu entres dans un débat constructif ou tu arrêtes tes petits trucs sur la bande. Si tu as des choses à dire sur "prendre du dos" (cité dans le premier message censuré), tu fais un topos là-dessus. Si tu es objectif, fais-nous en profiter par ce que tu as à dire de précis, d'étayé. Et si tu penses que Parade est obscène et Barbare non, tu défends ton point de vue. Pour le reste, le message que tu as envoyé je ne le veux pas et je n'en veux pas de ce style dans les messages à l'avenir. La bêtise de bas niveau, il faut bien que je la contrôle. Tu veux pas que je te donne mon blog et que tu l'arranges à ta sauce tant que t'y es?
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