"Alors il s'approcha du duc, et d'une voix tremblante et à peine articulée, il lui dit qu'il était vrai qu'il avait obtenu les faveurs de la duchesse. A ces paroles, le duc se jeta sur Marcel et le mordit à la joue ; puis il tira son poignard et je vis qu'il allait en donner des coups au coupable. Je dis alors qu'il était bien que Marcel écrivît de sa main ce qu'il venait d'avouer, et que cette pièce servirait à justifier Son Excellence. On entra dans la salle basse, où se trouvait ce qu'il fallait pour écrire ; mais la corde avait tellement blessé Marcel au bras et à la main, qu'il ne put écrire que ce peu de mots : Oui, j'ai trahi monseigneur ; oui, je lui ai ôté l'honneur !
"Le duc lisait à mesure que Marcel écrivait. A ce moment, il se jeta sur Marcel et il lui donna trois coups de poignard qui lui ôtèrent la vie. Diane Brancaccio était là, à trois pas, plus morte que vive, et qui, sans doute, se repentait mille et mille fois de ce qu'elle avait fait."
Il y a là un peu de rudesse maladroite, mais c'est pourtant divinement écrit. La phrase "Je dis alors qu'il était bien..." sera mieux appréciée à la lecture complète de la nouvelle des Chroniques italiennes dont ce passage est extrait.
"Rapporter du revenu est la raison qui décide de tout dans cette ville qui vous semblait si jolie. L'étranger qui arrive, séduit par la beauté des fraîches et profondes vallées qui l'entourent, s'imagine d'abord que ses habitants sont sensibles au beau ; ils ne parlent que trop souvent de la beauté de leur pays : on ne peut pas nier qu'ils n'en fassent grand cas ; mais c'est parce qu'elle attire quelques étrangers dont l'argent enrichit les aubergistes, ce qui, par le mécanisme de l'octroi, rapporte du revenu à la ville."
Le roman de Stendhal continue sans doute Les Liaisons dangereuses, on pourrait relever les transpositions, mais aussi Flaubert n'a-t-il pas continué ce roman stendhalien. Le vouvoiement qui ouvre Madame Bovary est célèbre et laisse perplexe, que penser de celui-ci, superbe ?
Je voulais citer d'autres passages, mais le prochain je ne le retrouve pas assez vite, d'autant que je n'ai plus qu'une vague idée de son contenu, mais une très bonne encore de la raison pour laquelle le citer, c'est ainsi, et je remets ces citations à une prochaine occasion.
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