J'ai développé ma lecture de Voyelles en 2003, j'ai amélioré cette lecture sur certains points et aussi dans la façon de communiquer mes preuves dans une publication plus récente, puis sur ce blog j'ai encore franchi une nouvelle étape puisque je suis parvenu à passer de certains plans inférentiels qui allaient de soi à des démonstrations pures et dures se fondant sur la structuration des éléments du sonnet
J'ai visiblement une poisse incroyable Mes exemplaires et mes tirés à part se sont perdus dans la nature en 2003 J'ai finalement reçu un exemplaire de la revue Parade sauvage n°19, mais les tirés à part ont dû être envoyés à une mauvaise adresse toulousaine et se perdre dans les poubelles d'une rue où je n'ai jamais mis les pieds, mais qui avait un nom fort similaire à la mienne
La très nette amélioration que j'ai apportée à ma lecture a fait l'objet d'une conférence au café Le Procope, puis d'un article dans la revue Rimbaud vivant Malheureusement, l'article est truffé de coquilles qui ne sont pas du tout mon fait, puisque j'ai vérifié à partir de ma boîte à courriels sur les différents fichiers Word que j'avais envoyés à la revue si ces coquilles s'y trouvaient ou non, et elles ne s'y trouvaient pas
Ma conférence au café Le Procope a rencontré un certain succès et depuis 2003 Steve Murphy a plusieurs fois appelé l'attention sur l'importance de mon étude, mais pour le reste je n'ai rencontré que le mépris, l'indifférence et le néant
D'autres lectures de Voyelles ont été proposées où je ne suis en aucun cas cité, même quand j'ai des antériorités évidentes : influence hugolienne (article de Reboul), rôle de la lumière (article assez bien mené d'un intervenant japonais dans le même numéro de Rimbaud vivant où j'ai publié ma nouvelle lecture du sonnet), allusion à la trichromie du rouge bleu vert (article récent dans la revue Parade sauvage)
Précisément, dès ma publication de 2003, j'ai lourdement insisté sur l'importance du motif de la lumière pour expliquer la déclinaison des couleurs dans Voyelles et j'ai cité, croyant naïvement que tout le monde allait trouver cela une preuve remarquable, le passage comparable de Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs où les mêmes cinq couleurs de Voyelles enrichies du rose et de l'image explicite de l'aube, associées à la "Rime", étaient présentées comme phénomènes "dioptriques", mot savant que je considère naturellement comme une preuve qu'il y a une métaphore de la décomposition de la lumière en prisme qui concerne Voyelles et Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs
Une personne m'a alors appris que les couleurs primaires n'étaient pas le rouge, le bleu et le jaune, mais le rouge, le vert et le bleu, ce qui a rendu évidente mon hypothèse de travail et, habitude qu'on me reproche, j'ai profité d'un article sur des poèmes en prose pour glisser au passage cette information essentielle (Parade sauvage, colloque n°5, Actes du colloque de Charleville-Mézières, "septembre 2004", 2005)
J'ai aussi pas mal clamé sur des forums d'internet et par échanges avec des rimbaldiens ce fait important
Par chance, j'ai publié une explication nouvelle insistant sur ce rôle de la lumière dans un numéro de la revue Rimbaud vivant, précisément l'année où deux interventions marchaient sur mes brisées sans me citer Je côtoyais un article d'un intervenant japonais qui disait beaucoup de choses très précises sur le motif de la lumière, mais je disais l'essentiel dans mon article et en plus je donnais une lecture complète du sonnet, loin de me contenter de traiter un aspect Ce numéro de Rimbaud vivant parut en juin et, à la fin de la même année, parut un nouveau numéro de la revue Parade sauvage qui pourtant avait accueilli tout ce que j'avais dit sur Voyelles, car dans ce numéro se trouvait un article où un auteur signalait à l'attention l'allusion probable à la trichromie additive de la série rouge bleu vert sans me citer le moins du monde ni pour cette découverte, ni pour le fait d'avoir publié un article sur ce sonnet
Je n'existais pas
Grâce à cette publication de 2011, j'ai gagné un combat délicat pour affirmer pleinement mes antériorités
J'ai pas mal essuyé de mépris au sujet de la trichromie Alors même qu'en 2010-2011, j'expliquais la différence entre la trichromie additive (rouge vert bleu) et la trichromie soustractive que tout le monde connaît mieux et qui est celle des peintres (rouge jaune bleu), j'ai connu les interventions orales où on me soutenait que je me trompais que le vert n'était pas une couleur primaire, mais le jaune
A propos du sonnet de Cabaner, on m'a également soutenu, ce qui est un comble, que je me trompais car Pythagore lui-même n'attribuait pas sept notes à la gamme, comme si ce n'était pas la culture du XIXème siècle et l'allusion explicite de Cabaner qui ne devaient pas prédominer dans tous les cas sur ce sujet
Evidemment, il y a toujours des personnes pour trouver dérisoire l'allusion à la trichromie additive
Je vais donc donner de la lecture aux gens, extraire des citations précises, et je vais aussi signaler une erreur de distraction que j'ai faite en 2011 où je parle de la trichromie au cinéma, alors que le cinéma apparu plus tard a commencé par le noir et blanc et a enchaîné avec d'autres procédés de colorisation initiaux
Mais bref voici des documents, les liens suivants, j'en extrais des phrases clefs
Dans mon article de 2011, je disais que dans son essai sur le principe de la photographie en couleurs paru en 1869, Charles Cros n'avait pas parlé de la trichromie de Rimbaud rouge vert bleu, mais de celle classique rouge bleu jaune utilisée par les peintres, mais aussi en photographie finalement
Mais surtout, fort de mon rapprochement avec l'occurrence du mot "dioptriques" dans Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, je déclarais que l'idée de la trichromie n'était sans doute pas un enseignement de Cros, car celui-ci n'était pas connu de Rimbaud lors de l'envoi d'une lettre à Banville le 15 août 1871
En fait, la trichromie additive rouge vert bleu vient directement de Newton, ce sont les trois couleurs primaires, et la trichromie soustractive rouge bleu et jaune c'est en réalité les trois couleurs secondaires
Rimbaud a donc choisi les seules couleurs primaires déterminées par Newton, et ceci nous ramène à ce que je sentais depuis le début, c'est la décomposition de la lumière en prisme qui est le coeur métaphorique des associations de Rimbaud Newton a constaté que le blanc était le mélange de toutes les couleurs déviées par le prisme Le noir est en revanche l'absorption de toutes les couleurs
Un aspect important de la question est que Newton a distingué sept couleurs constitutives du prisme, parce que tout génie qu'il était il était croyant, passionné de symbolique issue de l'Apocalypse ou influénce par la pensée grecque pythagoricienne Et j'estime que les découvertes géniales de Kepler relève d'une transposition de la méthode pythagoricienne mythique, passant d'un constat sur des longueurs à un constat sur des surfaces
On me rit pas mal au nez, je ne comprends pas bien pourquoi
En tout cas, voici, et je commence par un lien vidéo
Ce reportage passionnant a bien quelques défauts, notamment au sujet de la chercheuse Meadows qui sort parfois des comparaisons incohérentes et sans pouvoir explicatif : "des mondes habitables, il peut y en avoir de toutes sortes, c'est comme les maisons, il y a des villes avec des gratte-ciel ou d'autres avec de petites maisons, mais toutes les maisons sont habitées" Du grand n'importe quoi, puisque les maisons ne créent pas leurs habitants et contiennent toutes ceux d'un même type les humains Pas besoin de dire que des maisons différentes peuvent toutes être habitées, quand il suffit de dire : des planètes différentes de la Terre pourraient abriter une vie similaire ou non à la nôtre, mais trêve d'humeur
Voici ce qu'on entend à 9 minutes trente : "Nous effectuons des observations, puis nous scindons la lumière en plusieurs couleurs [9 mn 30] Cela a déjà été fait par Newton il y a plusieurs siècles Il a découvert que si l'on plaçait un prisme dans un rayon de lumière solaire elle se dispersait en bleu vert et rouge"
Citation : "Toujours avoir en tête que parmi l’infinité de longueurs d’onde présente dans la lumière blanche, trois sont très privilégiées : la rouge, la verte et la bleue. (correspondantes aux trois types de cônes qui tapissent la rétine)." (soulignements nôtres)
Dans la synthèse additive, l’objet lumineux est une source de lumière primaire (ex : télévision).On obtient alors toutes les couleurs que l’on veut en mélangeant en plus ou moins grande quantité les trois couleurs additives primaires : bleu, rouge, vert.
Dans la synthèse soustractive, l’objet lumineux est une source de lumière secondaire (ex : ce procédé est utilisé en peinture, en photographie et en imprimerie).Cet objet est éclairé en lumière blanche et il absorbe un certain nombre de couleurs (d’où le terme de soustraction) pour ne diffuser que les autres.
On obtient alors toutes les couleurs que l’on veut en mélangeant en plus ou moins grande quantité les trois couleurs soustractives primaires : jaune, magenta et cyan.
Pourquoi un citron est-il jaune ? Lorsqu’il est éclairé en lumière blanche, il absorbe le bleu et renvoie le reste c’est-à-dire un mélange de vert et de rouge donc du jaune.
C’est la lumière renvoyée par un objet qui est responsable de sa couleur.
Quelle est la couleur prise par le citron si on l’éclaire en lumière bleue ?
Le citron apparaîtra noir car il absorbe le bleu.
En optique, le rouge, le vert et le bleu sont des couleurs primaires alors qu'en chimie ( tout comme en art plastique où on utilise des pigments de couleurs ) c'est le rouge, le bleu et le jaune.
C'est ce principe de trichromie qui est utilisé pour l'affichage des images des téléviseurs à tube cathodique.
La chlorophylle des végétaux verts absorbe le bleu et le rouge et renvoie le vert, d'où sa couleur.Les Filtres
Sept couleurs, chiffre décidé par Isaac Newton, qui croyais au sept jours de la semaine. Regardez bien mais moi j’en vois beaucoup plus.
Deux sortes de lumières sont à envisager pour le photographe, la lumière naturelle, celle que nous envoie notre bienfaiteur, le soleil et la lumière artificielle, incandescente, fluorescente, halogène et même la bougie.Spectre visible (wikipédia, dimanche 15 décembre 2013)
Newton avait observé que, quand un petit rayon de lumière blanche du Soleil touche la face d'un prisme en verre à un certain angle, une partie du rayon est déviée et une autre traverse le prisme en en ressortant sous forme de bandes colorées. Newton fit l'hypothèse que la lumière était faite de « corpuscules » (particules) de différentes couleurs, et que chaque couleur de lumière avait sa propre vitesse en milieu transparent, avec la couleur rouge la plus rapide et la violette la plus lente.
Newton divisa le spectre en sept couleurs nommées : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Il choisit sept couleurs à cause d'une croyance venant des anciens philosophes grecs, qu'il y avait un lien entre les couleurs, les notes de musique, les objets connus du système solaire et les jours de la semaine.(soulignements nôtres)
Et pour rappel l'extrait clef du poème Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs :
Quelqu’un dira le grand Amour,
Voleur des sombres Indulgences :
Mais ni Renan, ni le chat Murr
N’ont vu les Bleus Thyrses immenses !
Toi, fais jouer dans nos torpeurs,
Par les parfums les hystéries ;
Exalte-nous vers les candeurs
Plus candides que les Maries...
Commerçant ! colon ! médium !
Ta Rime sourdra, rose ou blanche,
Comme un rayon de sodium,
Comme un caoutchouc qui s’épanche !
De tes noirs Poèmes, − Jongleur !
Blancs, verts, et rouges dioptriques,
Que s’évadent d’étranges fleurs
Et des papillons électriques !
Les soulignements sont nôtres
Enfin, sur Gallica, le texte Solution générale du problème de la photographie des couleurs où observer page 3 (vue 4/14) que Cros n'envisage que la trichromie soustractive classique des peintres et non la trichromie additive de Rimbaud
La source de Rimbaud est pour moi toujours inconnue, puisqu'elle n'est pas cet ouvrage de Cros et que, de toute façon, avec le mot "dioptriques", Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs est antérieur à cette rencontre
Charles Cros, Solution générale du problème de la photographie des couleurs, 1869, page 3
L’origine de la trichromie additive de Rimbaud se trouve bien sûr dans « Le Dormeur du val »
RépondreSupprimerEt la nuque baignant dans le frais cresson BLEU,
Pâle dans son lit VERT où la lumière pleut.
Tranquille. Il a deux trous ROUGES au côté droit.
J’oubliais « Le Mal »
RépondreSupprimerTandis que les crachats ROUGES de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel BLEU ;
Qu'écarlates ou VERTS, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Je m'en fous que des couleurs aussi courantes que le bleu le rouge et le vert soient rassemblées dans Le Mal et Le Dormeur du Val
RépondreSupprimerCe qui est important, c'est que Rimbaud forme un système de cinq couleurs où il rassemble le blanc la composition de toutes les couleurs renvoyées par un objet le noir absorption des couleurs par l'objet et on appréciera toujours et encore la transition du vers 5 de l'absorption à l'éclat, puis il crée l'unité rouge vert bleu des trois couleurs primaires, enfin il dévie sur le rayon violet dans un plan cosmique, l'ultime couleur de la décomposition en prisme
Et il faut raccorder tout cela à l'idée du soleil qui est au centre et de l'approche newtonienne par le prisme et de l'approche rimbaldienne comme l'attestent le début du vers 5, l'idée d'une rime qui sourd rose ou blanche, image évidente de l'aube, dans Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs
Le tercet du U vert qui nous peint la Nature et les mers, celui du O le ciel, c'est encore à ajouter au dossier
Parallèlement, la parodie de Cabaner pose explicitement le cas du régime pythagoricien de ce type d'associations en privilégiant des éléments que n'exploite pas Rimbaud comme les nombres des gammes
Puis, le mot "dioptriques", ce n'est pas un mot courant, à part comme titre chez Descartes, je ne sais pas où j"ai pu l'entendre ou le lire ailleurs
Je m'excuse d'être intelligent, comme d'habitude
Autre chose, Swedenborg et Wronski furent des lectures illuminées importantes au XIXème siècle, ils comptèrent pour Balzac, Hugo, etc, et on siat par deux témoignages bien dissociés la soeur de Rimbaud Vitalie et Henri Mercier relayé par Darzens que Rimbaud a lu Swedenborg
RépondreSupprimerQue Swedenborg et Wronski soient des tissus d'inepties qui ne fassent pas honneur à Rimbaud, j'en suis le premier convaincu Je suis depuis le début incapable d'aller ouvrir un de leurs ouvrages pour chercher des sources Ceci dit, Rimbaud a très bien pu chercher à comprendre ce que Balzac et Hugo allaient chercher dans ces poubelles, et sentir que c'était exploitable pour un effet poétique
En attendant, je pose une lecture de Voyelles sur des éléments culturels faciles à partager Newton c'est la première lecture à l'époque à faire pour ce qui est des couleurs et ce n'est pas un inconnu Il régnait avant l'arrivée des théories de la relativité
Pythagore, c'est aussi de la connaissance basique
Et que Voyelles soit un poème avec un habit de métaphysique cosmique, avec une mention non pas explicite, mais telle quelle, du mot "alchimie", c'est ce que les rimbaldiens feraient bien de commencer à réaliser, s'ils ne veulent pas continuer de s'enfoncer dans le ridicule
Qu'en pensent-ils de l'unité du U vert autour du mot "cycles" ? cycles des mers, cycles des pâtis et animaux semés, dépassement des cycles dans le savoir et l'empreinte des rides de la sagesse
La bêtise est-elle toujours la plus forte ?
Dans Le Mal et Le Dormeur du Val, où d'ailleurs des éléments sont exploitables pour la dimension de martyre communard dans Voyelles, les couleurs sont distribuées sans liaison, alors que le premier vers de Voyelles a une clôture, il n'y a que cinq voyelles et n'importe quel esprit un peu bien constitué voit non seulement que le noir et le blanc font un groupe mais qu'il y a à l'évidence une idée de groupe complémentaire pour le bleu, le rouge et le vert
RépondreSupprimerDans Le Dormeur du Val ou Le Mal, il n'y a pas limitation théorique des couleurs, ni liaison entre elles pour former un groupe
Quant au violet de Voyelles, il part du bleu, donc d'une idée de dérivation possible Or, les couleurs de Newton c'est la suite rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet
sachant que l'indigo n'est pas considérée comme une distinction évidente à faire Citons à nouveau l'article "Spectre visible" de Wikipédia (lundi 16 décembre 2013) : "L'œil humain est relativement insensible aux fréquences de l'indigo, et certaines personnes ayant une bonne vue ne peuvent distinguer la différence entre l'indigo et le bleu ou le violet."
Voilà encore un argument pour le passage du bleu au violet
Evidemment que j'ai raison, ça relève du bon sens
Tout repose dans Ce qu'on dit sur l'adjectif "dioptrique". Dans la définition Bescherelle de l'époque de Rimbaud on trouve : phys. Epithète donnée à tous les instruments composés de verres qui grossissent ou rapetissent les objets qu'on regarde à travers. Il ne s'agit donc pas semble-t-il de la décomposition de la lumière. Je souhaite continuer la discussion, non pas pour critiquer, mais pour aller au bout des raisonnements. Il y a une affaire Voyelles si on peut dire qui a été soulevée à Venise.Il s'agit donc de ne pas éluder la question. Il serait utile d'ailleurs de savoir ce que Michel Murat a dit exactement. Pour ma part j'ai une autre explication possible de dioptrique. Mais j'attends la réponse.
SupprimerRépondre à quoi?
SupprimerL'affaire Voyelles, c'est que j'ai expliqué ce poème et qu'il est évident qu'à chaque fois que j'y reviens je soutiens l'explication avec toujours plus d'aisance, mais qu'on la refuse par bêtise, orgueil et enjeux
Certes, il faudrait savoir ce qui s'est dit dans cette conférence
Un rejet global de la trichromie, des allusions à la Commune, d'explications minutieuses de passages du texte
Les rimbaldiens sont-ils au courant que les lettres dites "du voyant" d'un enthousiasme incontestable ont fait l'objet d'un livre avec notamment le commentaire linéraire de Shaeffer, j'espère qu'ils sont au courant, parce qu'ils m'inquiètent, avec leur théorie d'un Rimbaud qui fait de la poésie pour dire qu'il ne se prend pas au jeu de la poésie
Murat dans L'Art de Rimbaud, j'en profite pour remarquer qu'il écrit ceci : "Il a ensuite essayé plusieurs formulations d'une même idée" au sujet de la fin du brouillon correspondant à Alchimie du verbe, sauf que j'ai publié ce résultat inédit auquel personne n'avait pensé peu avant et que je trouve curieux qu'une phrase discrète me donne raison sans me citer Voir la page 425 de la réédition récente de son livre
Noir + blanc forment un groupe cohérent dans la théorie des couleurs, sans se préoccuper de leur rattachement aux lettres A et E
RépondreSupprimerCoïncidence Bleu + rouge + vert forment un autre groupe cohérent et en plus précisément un groupe complémentaire du précédent, toujours sans se préoccuper des voyelles associées I, U, O
Nous avons deux groupes juxtaposées des cinq couleurs qui suffisent à se représenter la théorie newtonienne
Le rimbaldien un peu débile passe par là : "aah je savais pas, mais j'y crois pas, je lis le sonnet depuis que je suis tout petit, aah, j'ai jamais pensé à ça, donc ça y est pas, aah, gneuheuh, mais je vois pas le rapport avec les mouches, aah, gneuheu et le rapport avec les lettres alors ? Gnahah je suis inquiet, ah yeheuheu je voudrais pas émettre un jugement prématuré"
Dans trente ans, les mêmes rimbaldiens, du moins les plus jeunes, étudieront le poème avec leurs élèves et diront : "Mais vous ne voyez pas que ça évoque la théorie newtonienne, que c'est la trichromie, vous êtes nuls", sauf que les élèves apprendront avec le poème la théorie de la trichromie additive et seront sous le coup de la découverte, alors que les rimbaldiens prouvent par leur hébétude actuelle, qu'ils mettent quinze ans à trouver que ça va de soi, et pire encore ils ne cherchent rien
"ah ouais Rimbaud il a éparpillé du noir, du blanc, du rouge, du vert et du bleu, et euh c'est euh l'audition colorée euh y a pas de système il voit ça, areuh areuh abécédaire abécédaire"
Bravo les rimbaldiens!
C'est peut être le nom commun dioptrique: partie de la physique qui traite de des phénomènes que produit la lumière , réfractée, en traversant des milieux de densité différente. Je pense que la répons précédente a été faite avant ma remarque sur dioptrique
SupprimerNous sommes bien dans l'optique avec réfraction des rayons lumineux
SupprimerPourquoi toujours mettre à plat et dire la dioptrique ce n'est pas la décomposition de la lumière? Le thème profond, c'est les rayons lumineux
Il n'y a qu'une seule théorie des couleurs sérieuse à l'époque de Rimbaud, elle vient de Newton La théorie des couleurs de Goethe a fait long feu et était forcément plus dur d'accès encore qu'une traduction d'une oeuvre de Goethe autre que Faust et à la limite Werther
Je n'élude rien du tout ou en tout cas je ne m'en rendrais pas compte, j'en ai ras-le-bol de la bêtise et mauvaise foi
Connaissez-vous un autre système théorique pour expliquer la réunion des cinq couleurs en tête de voyelles ?
Ah oui il est dans une poche, il va sortir comme le lapin blanc
Le passage du bleu au violet, qui joue sur l'oeil et sur le spectre, sur l'idée aussi de suprême, donc d'ultime, oui non ce n'est pas clair et net un renvoi limpide à Newton
Qu'est-ce qu'il faut de plus ? Les deux pieds dans le plat ?
Ta Rime sourdra rose ou blanche, il faut donc une intelligence phénoménale pour comprendre qu'un poète jouant avec les métaphores ici il est question d'une figure de l'aube
SupprimerDu blanc ou du rose qui sourd, donc qui sort du sol, et qui est une Rime, ça n'évoque pas l'aube qui rosit, blanchit, non c'est trop poétique pour être ça
Et qui ne voit pas que le cortège de couleurs associé au mot "Rime" rejoint le cortège de couleurs associé à des lettres voyelles, et que Rime et lettres voyelles sont du côté du langage
C'est difficile à comprendre, ouh que j'ai mal à la tête!
En quoi la dioptrique explique le choix des trois couleurs primaires rouge vert bleu à côté du noir et du blanc?
SupprimerParce que maintenant on va me faire un cours sur la réfraction des mers virides et des pâtis, ce n'est pas les couleurs du prisme, super
Je comptais engager une discussion sur Voyelles, le meilleur moyen étant de faire des objections, mais il semble que David Ducoffre ne le souhaite pas. On ne pourra pas approfondir la question du passage mentionné par David de Ce qu'on dit à Voyelles de cette façon. S'interroger sur la signification exacte d'un mot rare n'est pas absurde. Je ne reproche nullement la vivacité des réponses. C'est le fait d'un critique passionné et exaspéré semble-t-il par des remarques qu'il considère nulles. C'est dommage j'avais d'autres choses à dire, j'espère que le vrai débat sur Voyelles pourra s'engager sereinement. Avec d'autres peut-être.Bonne fin d'année.
SupprimerMerci de me prendre à témoin devant les lecteurs en utilisant la troisième personne sur mon propre blog
SupprimerPour le portrait qui suit du critique, la fin de non-recevoir, je l'essuie depuis des années, et cela fait des années que j'ai signalé à l'attention le mot "dioptriques" et personne ne s'est demandé pourquoi
Maintenant, reste à savoir si le but est de progresser sur Voyelles ou si la recherche nouvelle de la précision est un moyen de s'excuser de m'avoir daubé, en disant voilà ceci sera encore plus nuancé
Je souhaite bonne chance à ceux qui proposeront une lecture de Voyelles non redevable à ce que j'ai fait
Quand Descartes emploie le mot "dioptriques" je me doute bien qu'il ne parle d'une découverte de Newton
RépondreSupprimerCe qui m'intéresse, c'est le vocabulaire issu de la science optique
Ce que j'indique de manière sensible, c'est qu'il ne faut pas chercher du côté de Charles Cros la réflexion de Rimbaud sur les couleurs
Les écrits de Cros ne parlent pas de la trichromie rouge vert bleu, mais de l'autre
Il s'agit de retrouver un ouvrage accessible qui réunirait une définition de la trichromie rouge vert bleu à une mention du mot "dioptriques" et à une présentation du spectre solaire Rimbaud a lu quelque chose sur les rayons lumineux qui lui a rapporté tout un bagage de notions et connaissances
On semble supposer ci-dessus que je n'ai jamais été consulté le dictionnaire pour "dioptrique" et plus encore que j'en fais un "synonyme" de décomposition de la lumière en prisme
On évite surtout de reconnaître qu'il est patent que les cinq couleurs associées aux cinq voyelles de l'alphabet forment un double système
Le noir blanc est un couple évident à tous, et la raison du triplet rouge vert bleu a posé problème, on s'interrogeait
Mieux encore, on répétait après René Ghil que Rimbaud aurait dû citer le jaune pour avoir les couleurs primaires des peintres
Quand on apprend que la trichromie des peintres est la secondaire et que les couleurs primaires sont le rouge, le vert et le bleu Tout-à-coup, tout le monde dit "non, c'est ridicule"
Désolé, je n'ai pas la même conception de l'intelligence
Un vulgarisateur parle des phares colorés qui utilisent le système dioptrique, et même un tambour dioptrique. Il précise que trois couleurs se prêtent avec le blanc à un éclairage bien tranché : ce sont le rouge le vert et le bleu. Ce vulgarisateur s’appelle Louis Figuier il édite des tomes illustrés chez Monsieur Hachette. Pardon pour cette remarque stupide qui n’apporte rien.
RépondreSupprimerEt voilà le lapin blanc sorti de son chapeau
RépondreSupprimerAlors, je reprends
La trichromie rouge vert bleu est dans Voyelles à coté du noir et du blanc
Dans Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, il n'est pas question de phares
Mais ce qui est sûr, c'est que dans les cinq voyelles il y a un couple noir/blanc significatif en soi qui laisse à penser que rouge vert et bleu cela forme un autre groupe cohérent
La réponse par la trichromie additive va au coeur des conceptions sur les couleurs et permet de présenter le rouge, le vert et le bleu comme soudés en un groupe, ce qui n'est pas le cas d'une remarque préférentielle sur les phares que rien ne relie au poème de Rimbaud On remarque aussi que le glissement du bleu au violet est capital dans Voyelles et que l'idée du spectre solaire rend assez claire l'idée
Ensuite, je disais il y a peu que je n'avais pas publié de commentaire du mot "corset" employé dans Voyelles
Le corset est une forme qui contient, modèle et maintient une partie du corps Il est appliqué improprement aux mouches au lieu de "corselet", ce qui déjà laisse songer à un sein avec toute sa charge symbolique
Or, il y a deux associations du A noir une dirigée par "corset", une dirigée par "golfes", je ne vais pas m'attarder à comparer un golfe à un sein, je vais juste relever que le corset et le golfe sont deux des espèces de contenants qui modèlent et maintiennent quelque chose, nous sommes dans la création des corps, je crois d'ailleurs que l'étymologie de "corset" vient de là
Les "Golfes d'ombres" offrent une isolation et une protection tout comme le corset des mouches
Rimbaud n'a bien sûr pas établi ce parallèle entre "corset" et "golfes" par hasard et sans conduite de sa pensée
Les golfes contiennent des ombres, et puis nous avons une soudaine ouverture avec des vapeurs qui s'échappent, un rayonnement blanc et des fleurs écloses (frissons d'ombelles)
Nous avons bien un jeu entre l'idée d'absorption de contenance du côté du noir et d'émanation de diffusion de la lumière blanche
Il est clair que Rimbaud médite son poème en fonction de ce que sont radicalement les couleurs (en incluant noir et blanc), la lumière est au coeur de Voyelles
Le premier vers de Voyelles présente cinq couleurs distribuées en fonction des cinq lettres de l'alphabet système clos donc
L'erreur a été de partir du principe qu'il y a cinq voyelles et qu'il s'est contenté de cinq couleurs et que cela est aléatoire
Le couple noir/blanc est la preuve qu'il faut méditer le système des couleurs et la réalité théorique de la trichromie additive et du violet ultime "suprême" du spectre solaire montre que l'important pour Rimbaud c'est de pratiquer une métaphore de la lumière comme langage
Le A lié au noir, ce n'est pas ça l'important
L'important, c'est de produire une métaphore équivalente à "Ta Rime sourdra rose ou blanche", mais avec une sorte d'organisation qui donne l'idée d'une combinatoire
Et depuis le début, je dis que le rapprochement "strideurs" et "Silences" va dans le sens d'un calembour où il faut penser aux striures du ciel comme strideurs
C'est évident qu'il y a deux sens l'ouïe et la vue, et que Rimbaud pratique à transformer des phénomènes sensoriels visuels comme langage Le A n'est pas un son, il est une couleur
Mais ça me tue de voir qu'on ne comprend pas quelque chose d'aussi simple, explicite et évident
De l’art d’étouffer une (petite) trouvaille ! L’expression curieuse blancs, verts et rouges dioptriques correspond à un texte de Figuier dans lequel le mot dioptrique est associé à ces couleurs, ce n’est pas a dédaigner d’un revers de main d’autant plus que comme chacun sait deux strophes plus loin il est question de lire des tomes de Louis Figuier. D’ailleurs à ma connaissance c’est la première fois qu’un lien possible est fait sur Figuier et le poème. C’est la discussion présente qui m’a incité à faire une petite recherche sur l’endroit où Rimbaud avait pu rencontrer ce mot. Cela dit je porte cela au dossier, c’est tout. Si on n’en veut pas ce n’est pas grave. J’ai bien noté le message précédent. Comme je l’ai déjà dit la question a été débattue à Venise, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas en rester là. Il faudrait que d’autres que moi participent au débat à peine esquissé. Je souhaite que le Blog de David devienne un lieu d’un échange productif sur cette question. Je ne pourrais plus répondre avant un certain temps à cause des fêtes que je souhaite bonnes à l’auteur de ce blog et le prie de m’excuser si je ne suis pas à la hauteur comme il le dit lui-même...
SupprimerC'est vrai qu'il ne faut pas écarter d'un revers de main ce qui peut intéresser la lecture d'un passage de Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, sauf que la mention du "Bleus" n'est pas mise dans la série Blancs, verts et rouges dioptriques et qu'il n'est pas question de phares dans le poème de Rimbaud
RépondreSupprimerMais on ne saurait douter que l'alliance de ces couleurs au mot "dioptriques" a une explication qui intéresse cette partie de la science optique
Attention maintenant au faux air d'évidence de la liaison avec le fait de se cultive en lisant du Figuier, je ne fais aucun cas de ce faux air d'évidence, il n'est qu'une cerise sur le gâteau et n'est pas premier, ni suffisant en soi
Enfin, moi, je parle de Voyelles
Les lettres sont le prétexte à une distribution ordonnée de cinq couleurs, et comme les cinq voyelles de l'alphabet y passent on comprend que Rimbaud propose les cinq couleurs comme un alphabet complet du monde
Il n'y a que cinq couleurs noir blanc rouge vert bleu
Il n'y a pas à chercher à droite à gauche des phares, une allusion à Figuier, etc
Il y a crûment cinq couleurs Qu'est-ce qu'elles peuvent représenter de complet, si ce n'est ce qu'elles sont précisément les jeux colorés de la lumière ?
Tous les lecteurs n'ont eu besoin d'aucun critique littéraire pour apprécier que le noir et le blanc formait un couple de contraires
On a donc cinq couleurs qui forment une totalité et un couple qui en son sein forme une autre espèce de totalité le noir et le blanc
Il est assez naturel que le système complet de cinq couleurs a des chances de former une forme complète en intégrant deux espèces de totalité, la première noir/blanc est évidente à tous
La seconde rouge vert bleu dérange parce que nous connaissons la trichromie rouge jaune bleu
On en reste là tant qu'on ne sait pas qu'il existe une trichromie rouge bleu vert non moins essentielle que celle des pigments de couleurs des peintres
Une fois qu'on a cette trichromie rouge vert bleu on ne va pas aller chercher autre chose pour expliquer la réunion de cinq couleurs noir blanc rouge vert bleu dont deux forment un groupe déjà ensemble
On ne va pas aller chercher des préférences, des trucs aléatoires, et des allusions aux phares quand il n'est nulle part question dans le texte
On a une réflexion globale à faire sur cinq couleurs On n'a pas à en sortir
Le poème de Rimbaud est gracieux, je vous explique cette grâce et tous les rimbaldiens passent leur temps à dauber et aller chercher des explications aléatoires
Rimbaud associe les termes poète et voyant, il associe le langage et la vision
Avant d'aller y présupposer de l'ésotérique, arrêtons-nous déjà sur le parti métaphorique à en tirer quand on lit A noir, etc
Elle n'est pas belle la lecture de Voyelles qu'Arthur Rimbaud a inventée et que David Ducoffre seul au monde vous apprend à reconnaître et apprécier?
C'est quoi la poésie? C'est pas des systèmes intellectuels arides, des résolutions de problèmes philosophiques ou secondaires
C'est un jeu avec la combinaison, les analogies, les métaphores
C'est difficile de comprendre qu'il faut lire les cinq lettres-couleurs comme un système complet et non comme une énumération aléatoire qui aurait pu se poursuivre?
C'est difficile à comprendre la métaphore de la lumière-langage avec un alphabet de cinq couleurs?
Vous ne voyez pas que ça ne sert à rien de chercher une justification intrinséque au "A noir" et ainsi de suite ?
Vous ne voyez pas que le A est noir et le E blanc parce que Rimbaud voulait commencer par le premier groupe uni noir/blanc et qu'il voulait un passage du noir au blanc, et privilégier une sorte de recueillement dans le corset ou les golfes, sortes de matrices avant le jour?
C'est di-ffi-cile? eh ben!