On vient de me faire le reproche de ne pas avoir cité un article de Roger Pierrot dans mon article de déchiffrement de vers de L'Homme juste. Ce serait une lecture de base des rimbaldiens et je n'aurais du coup pas mentionné que cet article aurait proposé la lecture "daines" que j'ai démontrée.
J'ai répondu que je n'avais pas lu cet article, je n'ai pas dit que j'étais surpris que dès lors cette découverte n'ait pas été recensée par la suite dans les articles ou notices sur ce poème, mais j'ai déclaré au contraire que c'était parfait et que j'allais pouvoir faire un petit article où signaler à l'attention que quelqu'un avait lu correctement comme moi le manuscrit. Car, en publiant un article, j'ai produit toute une démonstration et les gens ont l'air de faire découler la bonne lecture de la démonstration, alors que j'ai d'abord vu le manuscrit et l'évidence m'a sauté aux yeux, et ce n'est qu'après que j'ai conçu toute une démonstration pour appuyer cette révélation : on n'imaginait pas que je publie un texte en trois lignes disant j'ai déchiffré le vers, voilà ce qu'il faut lire. Alors, certes, la démonstration a également de l'importance et on en a salué le brio.
Du coup, je me suis reporté à cet article qui est en ligne sur le site Gallica de la Bnf, et malheureusement il n'y est pas du tout question d'un déchiffrement du mot "daines", mais simplement de la forme graphique "daines" d'une fin d'expression. Certes, à la page 218, Roger Pierrot écrit "daines" entre guillemets en déclarant que cela est "plausible", mais il juge alors de l'expression "à bedaines" et ne songe pas du tout au nom "daines". Et l'auteur n'a du coup nullement identifié un "ou" mal écrit et collé au mot "daines" sur le manuscrit. Et qu'il ne songe qu'à un seul mot se terminant par "daines", cela est confirmé par sa transcription page 217 où le mot "daines" est transcrit mais accolé aux crochets incluant des points de suspension. Un espace aurait été reporté entre les crochets et "daines" si l'auteur avait considéré qu'il était question de deux mots distincts.
Je donne les liens pour que chacun puisse vérifier. Il s'agit de l'article "Verlaine copiste de Rimbaud : les enseignements du manuscrit Barthou à la bibliothèque nationale", paru dans la Revue d'Histoire littéraire de la France, n°2, 1987, pp.213-220.
Je précise également que mon déchiffrement est considéré comme définitif par de nombreux rimbaldiens, et je ne souffre paradoxalement que des réticences des éditeurs André Guyaux (Pléiade 2009), Steve Murphy (Champion, 1999, mais articles récents où d'ailleurs je suis cité de manière inexacte variée) et du site d'Alain Bardel. Je ne suis pas connu non plus de Louis Forestier et de Jean-Luc Steinmetz, ce qui fait que les éditions Garnier-Flammarion, Bouquins, Folio et Poésie Gallimard, malgré les corrections ou nouvelles éditions récentes ne tiennent aucun compte de mon déchiffrement. Quant à l'édition en Livre de poche de Pierre Brunel, elle date de 1998, donc est antérieure à mon article.
Bref, j'explique Rimbaud, je le déchiffre, mais je suis mis au ban de la société, je ne suis pas payé pour ça, j'ai droit à tous les mépris, pas un mot, rien, pas un quidam qui va écrire sur mon blog, mais d'autres sont payés qui s'occupent du discours officiel sur Rimbaud et on voit que le public est privé de la juste leçon manuscrite.
Et à aucun moment vous ne vous sentez débiles?
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