Chemin pour y venir, que tu en uses :
Sinon que tu en montres un plus seur. (Sébillet, sonnet en décasyllabes « Au Lecteur », deux derniers vers, début de son Art poétique, 1548, mauvais vers faits exprès par raillerie).
[Il conviendrait de citer ici plusieurs vers de Racine (Les Plaideurs, Athalie) et Molière avec interruption de la parole sur des mots inhabituels à la césure : « pour », « si », etc., ainsi que les virgules justifiant par le halètement les césures originales de vers de la comédie de Racine Les Plaideurs.]
Se corrompt avec un esprit prédestiné ; (Dorimond, L’Ecole des Cocus, 1659)
Comme étranger je m’y naturaliserois. (Dorimond, L’Ecole des Cocus, 1659)
Pour cela dans son dispotaire féminin (Dorimond, L’Ecole des Cocus, 1659)
Adieu, je m’en vais à Paris pour mes affaires (Voltaire, XVIIIe siècle)
C’est que… c’est que… Je ne finirais pas. (Florian, « La Carpe et les carpillons », [1793])
Je rêvais, comme si j’avais durant mes jours, (Hugo, Odes et ballades, 1825)
Je t’approuve. / Il faut, pour ne rien faire à demi, (Hugo, Cromwell, II, 1828)
Nous pourrons, puisqu’il nous appelle et nous invite, (Hugo, Cromwell, V, 1828)
Mais une fois qu’on les commence, on ne peut plus (Musset, « Mardoche », 1829)
Et moi, sous leur impénétrable ombrage (Desbordes-Valmore, « L’Arbrisseau », 1830, 4-6v)
Entre les côtes, par le poumon, jusqu’au foie (Hugo, Marion de Lorme, 1831)
Comme elle y va ! / C’est un refus ? / Mais je suis vôtre. (Hugo, Marion de Lorme, 1831)
Adrien, que je redise encore à toi-même, (Pétrus Borel, « Agarite », 1832)
Vous, de la royauté-charogne, vrais corbeaux ! (Pétrus Borel, « Boutade », 1833)
Ciel et terre !... est-ce que les âmes de poète (Philothée O’Neddy, « Pandaemonium », 1833)
En un mot tout ce que ta vénusté rassemble (Philothée O’Neddy, « Eros », 1833)
Voyez l’abeille, dans l’aubépine embaumée, (S. Lapointe, « Le Bois », 183x)
Qui, spéculant sur les aliments de la vie, (Barbier, « Le Joujou du sultan », 1837)
[1840 : de mémoire, un « comme si » devant la césure doit figurer dans les vers de Ruy Blas, plus deux césures CP6 aux vers 1838 et vers 2233), toujours dans Ruy Blas]
Vers à rétrograder dans la chronologie fournie par Gouvard :
Quand je tâche de les distraire et de les faire (Vacquerie, « Cinq mois après », antidaté [1872])
Sans m’arrêter et sans me reposer, je puis (Hugo, « Le Mariage de Roland », antidaté [1859])
Légende :
en bleu les premiers hémistiches
en vert, les références pour deux vers sur lesquels la datation fournie par Gouvard est suspecte, il le dit lui-même au sujet du vers de Vacquerie. J'ai laissé la mention entre crochets 1859 en-dehors du champ, car le vers est ainsi récupérable pour la période analysée par Gouvard, moyennant quelques ajustements.
en rouge, les références que ne cite pas du tout Gouvard dans Critique du vers.
Je reparlerai du poème "Pandaemonium" de Philothée O'Neddy, il a une réelle importance qui concerne aussi l'étude de certains vers de Rimbaud...
Je vous annonce l'idée de la prochaine liste avec la citation suivante à la page 149 de Critique du vers :
Si nous examinons la morphologie des alexandrins CP6 qui apparaissent ensuite jusqu'en 1860, 39 sur 47, soit 83%, présentent ainsi un mot grammatical sur la cinquième syllabe, qui est soit une conjonction, soit un proclitique, soit, le plus souvent, une préposition. [...]
En lisant l'ouvrage, il est impossible de délimiter spontanément quels sont les 47 vers en question. Je vais reprendre cela. Certains vers vont tomber dans ce classement, deux de madame de Blanchecotte déjà. Je vais vous étudier ces vers-là bien listés proprement en parlant du prétendu semi-ternaire, du trimètre, des influences entre poètes, etc.
Je prévois aussi une liste sur le mot "comme" à la rime ou à la césure. J'ai un dossier bien étoffé qui arrive aussi sur le sujet.
Vous avez aimé le lien de Glatigny à "Voyelles", le lien de "L'Homme juste" à "Voyelles" aussi, dans l'article précédent ?
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