samedi 18 janvier 2025

Un article du romancier rimbaldien Alain bardel sur 2+2=4

 Ceux que je ne nommerai pas* qui soutiennent que 2+2=4 ont tort vraiment tort, car quand on cherche la vérité on sait que le premier 2 prononcé est égal à 1 et que le deuxième 2 prononcé est égal à 2, ce qui signifie que ce qui avait été démontré par mon gourou je peux le démontrer à mon tour : 2+2=3 ! CQFD !

On attend les réactions émerveillées de Steve Murphy, Michel Murat, Yves Reboul et Adrien Cavallaro.
Au fait, c'est quoi le deal ? On attend quelque temps que Murphy et d'autres soient à la retraite, retirés, puis on attribue la découverte de la pagination des Illuminations par les éditeurs à qui ? Cavallaro travaille sur de tels projets quant à l'édition de Rimbaud. Mais le problème, c'est que normalement on attribue une découverte à celui qui a fait la découverte. Dans quelques années, il va vraiment y avoir beaucoup de pus dans les études sur l'histoire de la critique rimbaldienne.

EDIT : 19 janvier 17h40.

* Note : Jacques Bienvenu est cité, mais pas pour les articles où ils parlent de la pagination.
Bienvenu vient de réagir par un article offrant un nouvel argument. La suite des trois manuscrits "Promontoire", "Scènes" et "Soir historique" montre que la manière de faire des éditeurs de la revue La Vogue consiste bien à paginer les manuscrits de manière irrégulière. Le manuscrit de "Promontoire" n'est pas numéroté, contrairement à "Scènes" et "Soir historique", et la logique qui explique ce fait exclut que la pagination puisse être de Rimbaud.
 
 
Dans son article, Bienvenu utilise des termes modalisateurs : "J'ai déjà réfuté, selon moi, [...]". Ce que fait Bienvenu est normal, il joue le jeu de proposer une solution et de ne pas affirmer qu'il a raison, le lecteur de l'article et plus largement la communauté rimbaldienne doit être libre de juger si elle trouve ou non que la démonstration s'impose.
Je voulais quand même souligner que cette politesse d'énonciation est utilisée par les autres.
A cause de nombreux rimbaldiens, aujourd'hui, il n'y a plus de discours de vérité, de preuves. Les rimbaldiens ont décidé de considérer qu'une partie du manuscrit de "L'Homme juste" n'était pas déchiffrable, allant jusqu'à proposer la solution hallucinante de Dominicy dans un ouvrage collectif : "J'exècre tous ces yeux de chinois ou de naines"!
En méprisant des intervenants tels que moi et Bienvenu, rappelons que la communauté rimbaldienne méprise ceux qui ont combattu avec raison la prétendue identification de Rimbaud sur la photographie du "Coin de table à Aden", sujet sur lequel Murphy et quantité de gens se sont tus.
Il y a de l'argent et des postes de prestige en jeu. Moi, j'aurais pu profiter de mes découvertes pour gagner de la reconnaissance, peut-être de l'argent, avec mes découvertes variées.
A partir du moment où toutes les preuves sont sur la table pour des sujets variés, la métrique, la pagination de manuscrits, une coquille corrigée par la leçon incontestable d'un brouillon, etc., etc., le déchiffrement de vers manuscrits non spécialement raturés, etc., etc., et qu'il suffit de s'en remettre à une parole d'autorité pour dire que les preuves ne valent rien, on va faire quoi ? Dans dix ans, ou vingt ans, on va dire que les choses ne sont pas prouvées, mais seulement plausibles. Il y a un discours de relativisation des preuves qui n'est pas normal. Et quand je vois qu'Adrien Cavallaro annonce une édition des œuvres de Rimbaud accompagnée d'une réflexion sur la manière de publier Rimbaud, je suis désolé, je comprends d'emblée qu'on ne s'occupe pas de rendre à chacun ce qu'il a dit : à tel date, telle autorité dira, et pour la postérité ce sera cette autorité qui aura la réputation d'avoir changé les opinions. On ne règle pas les débats de manière scientifique, on va prendre certes des vérités, mais on va les diffuser selon un timing ou planning complètement arbitraire.
Vu qu'on sait ce qu'il y a à faire, il risque tout de même d'y avoir des querelles pour qui sera celui qui primera pour s'attribuer le beau rôle.
Je dénonce depuis longtemps, quinze ans bientôt, cet état de fait dans les études rimbaldiennes. Les articles valent uniquement en fonction d'un respect de préséances et hiérarchies universitaires... Rimbaud appartient à des enjeux de carrières de professeurs d'université. Voilà où on en est.
Je ne commente pas l'article de Bardel, la dérision suffit, je peux juste faire observer que au début des années 2000, quand je ne contestais pas à la suite de Bienvenu, la pagination des Illuminations, je disais déjà que nous n'avions pas affaire à un recueil de Rimbaud puisqu'abandonné en cours de route. Or, les rimbaldiens évitaient de citer cela. Bardel et d'autres ont commenté la valeur conclusive de "Solde" ou de "Génie", etc. Maintenant que l'édifice se fragilise, je constate que Bardel commence à se réfugier dans l'idée que le projet n'est pas abouti, histoire de sauver au moins la thèse insoutenable de la pagination autographe.
L'article de Bardel est contre-productif, je pense que même si les rimbaldiens anciens qui avaient pris position sont imprévisibles, en tout cas, là, les lecteurs neufs vont constater l'évidence de la déroute à botter ainsi en touche.
Notons que Bardel salue une autre thèse de Bienvenu, celle d'un recopiage des poèmes avec Germain Nouveau au début de 1875. Personne ne met jamais en avant comme évident ce fait démontré par Bienvenu depuis la révélation de la lettre à Andrieu. Dommage que cela ne le soit que comme un argument au service d'une autre cause sur laquelle on ne veut pas rendre les armes, alors que ça pourrait être apprécié en soi et pour soi.
Enfin, bref !

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