Je vais passer au deuxième tome de l'anthologie des poètes français du XIXe siècle publiée par Lemerre. Mais, je fais remarquer qu'il manque des noms tout de même connus dans le premier volume.
Je cite les noms manquants qui s'imposent à mon esprit :
Delphine Gay / Delphine de Girardin quelques poésies dans sa carrière littéraire (famille Girardin, et aussi Gay avec sa mère Sophie et sa tante Marie) Impossible pour moi de trouver le recueil référencé dans Critique du vers d'une poétesse Maria Gay et qui a pour titre Reflets dans l'âme, paru en 1864. J'ai essayé en écrivant Mary, Marie, je n'arrive pas à identifier ce recueil.
Philothée O'Neddy (Théophile Dondey) Feu et flamme 1833. Il y a d'autres publications postérieures, mais elles n'ont pas le même intérêt. Il s'agit d'un membre clef du Petit-Cénacle, que Gautier évoque dans son Histoire du romantisme. Philothée O'Neddy est cité comme un romantique important dans toutes les histoires de la poésie qui ne se contentent pas de quatre grands noms. Or, il est absent de l'anthologie Lemerre !
Xavier Forneret Poète monté en épingle par les surréalistes
Pierre-François Lacenaire le poète assassin
Charles Lassailly membre des bousingots
Alphonse Esquiros recueil Les Hirondelles salué par Hugo, puis d'autres
Passons maintenant au deuxième volume de l'anthologie fournie par Lemerre.
Je vais écarter tout de suite les poètes bien connus qu'il est impératif de lire : Leconte de Lisle, Charles Baudelaire, Théodore de Banville et Léon Dierx.
Il y a des précisions bibliographique à apporter sur ces quatre poètes. Dierx a renié un recueil initial qui n'est jamais cité. Banville modifiait ses recueils et remaniait ses vers dans le temps, ce qui est important à prendre en compte pour une étude de l'évolution des césures. Je galère à trouver une édition originale des Cariatides de 1842 sur internet. Le même problème se pose pour Leconte de Lisle qui remaniait ses recueils et dans une moindre mesure certains vers. Et la même question se pose pour Baudelaire.
Or, Rimbaud a fait de ces trois poètes avec Théophile Gautier, le groupe des "seconds romantiques" et il se trouve qu'au plan de l'histoire de la versification : Baudelaire et son suiveur Leconte de Lisle sont les deux poètes clefs qui expliquent l'acclimatation rapide des vers CP6 dans la poésie lyrique à partir de 1855. Dans la partie 1 de mon relevé, vous avez des poètes qui sont plutôt à analyser pour leur degré d'acclimatation aux rejets et contre-rejets d'épithètes, pour les rejets de verbes ou de compléments à la manière de Chénier.
Je ne vous cache pas qu'étudier les césures de nombreux poètes de ce qui va suivre, une fois qu'on a compris qu'ils ne pratiquaient pas les vers CP6 n'a pas grand intérêt. On entre ici dans une partie du corpus où les contemporains de Leconte de Lisle, Baudelaire et Banville n'étant pas à l'unisson leur étude peut ne pas trop nous retenir.
Je fixe la liste des exceptions toutefois :
Auguste Vacquerie Lié par alliance à la famille Hugo, il est important de l'étudier. Même si ses césures les plus audacieuses sont tardives, Vacquerie les compose en témoin de son époque, en imitant des modèles, le relevé ne sera pas anodin, il a une valeur documentaire étayée.
Henry Murger Nuits d'hiver (il a une importance insoupçonnée avec "Ophélie", ses poèmes sur la bohême, il a été trop réduit à son roman !) C'est une lecture obligée pour un rimbaldien.
Maxime du Camp Chants modernes Célèbre par ses écrits anticommunards, mais aussi par la dédicace du poème "Le Voyage" des Fleurs du Mal, on ne peut donc pas se dispenser de le lire.
Louis Ratisbonne sa traduction en vers de La Divine Comédie et ses recueils pour enfants La Comédie enfantine, Dernières scènes de la Comédie enfantine et plusieurs autres. (Attention, j'ai identifié la rime "vaque"/"cloaque" non chez lui, mais chez un autre traducteur en vers plus ancien de La Divine Comédie, ce qui indique en passant les limites du présent corpus général que je suis en train de constituer.) Cible zutique importante, il faut le lire. Sa traduction de La Divine Comédie révèle une contribution précoce au développement d'encore rares vers CP6 en poésie lyrique avant 1860. Cette traduction en vers n'est pas incluse dans le corpus général de Critique du vers qui s'en est tenu aux écrits propres à cet auteur.
Madame Blanchecotte Malgré les correctifs, elle reste importante pour sa participation à l'émergence des césures FMCPs6, non pas pour elle à partir de 1855, mais à partir de 1861.
Villiers de L'Isle-Adam Poète secondaire, plus secondaire encore en poésie que pour ses contes et son roman, mais il s'agit d'un admirateur de Baudelaire qui a un rôle précoce dans l'émergence des vers FMCPs6. Gouvard n'a pas référencé son premier recueil de 1858 qui offrait des vers inédits intéressants non repris dans la seconde publication poétique de 1859.
Henri Cazalis (qui deviendra plus tard Jean Lahor) Melancholia en 1868, recueil introuvable en France de cet ami de Mallarmé. Je l'ai lu tout de même dans le passé.
Albert Glatigny Il faut tout lire systématiquement de lui, il intéressait Rimbaud de très près, et il faut ajouter les poèmes parus dans la presse, comme le journal Le Rappel avec des contributions à la fin de l'année 1871 et au début de l'année 1872.
Léon Valade / Albert Mérat Il faut tout lire systématiquement de ces deux poètes, en incluant leur recueil commun publié anonymement et aussi des poèmes inédits dans la presse, notamment de Mérat qui a fait part de poèmes inédits dans la presse non reportés dans son recueil Les Villes de marbre. je ne sais plus dans quelle revue il les a publiés, j'aimerais remettre la main dessus.
Henri Heine Non cité dans l'anthologie de Lemerre !!! Jamais cité dans l'histoire de la littérature française !!! Normal, vous me direz ! C'est un écrivain allemand ! C'est plus compliqué que ça. Banville le cite abondamment, Valade et Mérat le traduisent. Il est à lire systématiquement, puisque Banville invitait forcément Rimbaud à le connaître...
Armand Silvestre Il faut tout lire de ses poésies. Il a été lu de très près par Rimbaud qui l'a parodié, et sans doute plusieurs fois. Silvestre a aussi une importance pour l'histoire des enjambements de mot à la césure et pour un certain rapport au trimètre. Il faut donc le lire même au-delà de la période créatrice rimbaldienne.
Sully Prudhomme Il faut le lire, sans oublier bien sûr sa traduction de Lucrèce plagiée par Rimbaud et qui contient un mot "que" à la césure. Son poème "Au désir" a servi de modèle pour "Rêvé pour l'hiver" avec "A une Muse folle" de Banville. Ce premier Prix Nobel de Littérature n'est pas un écrivain de premier plan, mais il faut le lire.
Armand Renaud Son recueil Les Nuits persanes a été lu par Rimbaud et contient beaucoup de procédés originaux au plan de la versification.
D'autres poètes à lire en fonction de Rimbaud : André Gill, Emile Blémont, Ernest d'Hervilly et Alphonse Daudet.
Il faudrait ajouter Paul Arène non référencé par Lemerre et le Parnassiculet contemporain.
J'ai encore quelques poètes qui avaient une relative importance à l'époque et qui ont dû faire partie des lectures inévitables de Rimbaud, poètes qui pour certains ont parfois pratiqué les césures CP6, relevé moins crucial les concernant mais que je ne peux manquer de mentionner : Louis Bouilhet, Georges Lafenestre, Auguste Lacassaude, André Theuriet, Emmanuel des Essarts et il faut y ajouter Eugène Manuel cible zutique.
Après, je peux recommander à la lecture comme bon modèle parnassien m'a-t-il semblé Jules Breton.
Pour le reste, voici les noms qui me semblent moins pertinents à interroger que ce soit pour la valeur littéraire, l'influence éventuelle sur Rimbaud ou l'histoire de la versification : Amédée Rolland, Alfred Busquet, Edouard Grenier, Gustave Levavasseur, Emile Augier, Charles Reynaud, Pierre Dupont, Gustave Nadaud, Ernest Prarond, André Lemoyne, Léon laurent-Pichat, Jules Barbier, Charles Monselet, Henri de Bornier, Claudius Popelin, Dionys Ordinaire, Valéry Vernier, Marc Monnier, Francis Pittié, Octave Lacroix, Léopold Laluyé, Emile Chevé, Philoxène Boyer, Philippe Gille, Alexandre Piedagnel, André Lefèvre, Edouard Pailleron, Camille Delthil, Léon Cladel, Madame de la Roche-Guyon, Alcide Dusolier, Félix Frank, Aristide Frémine, Achille Millien, Charles Canivet, Saint-Cyr de Raissac, Gabriel Marc, Jacques Richard.
Il reste Charles Frémine qui peut faire l'objet d'une recherche, mais qui en principe n'a pas influencé Rimbaud.
Voilà j'ai fait le tour du second tome.
Voilà j'ai fait le tour du second tome.
Je citais au début de cette deuxième partie des noms manquants à l'anthologie Lemerre et j'ai ajouté Henri Heine en cours de route.
Au début de la troisième partie, je ferai état d'autres manques : volumes collectifs, anonymes, sous le manteau. Je n'ai pas cité le fabuliste populaire Lachambaudie non plus !
Vous constatez l'utilité de cette deuxième partie, je dégrossis le travail considérablement.
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