Je ferai prochainement une étude plus poussée sur "Ophélie" en tenant compte de l'article de Philippe Rocher publié dans le volume Le XIXe siècle à la loupe, hommage à Steve Murphy paru en septembre dernier.
Je reviens ici sur l'article de Gouvard paru plus tôt en 2024 sur la versification romantique de Rimbaud, article au sein d'un numéro collectif spécial Rimbaud n°5 "Les Romantismes de Rimbaud" dans la Revue des Lettres modernes.
Je vous propose d'écouter l'album suivant pour le confort de la route.
Dans son article, Gouvard fait remonter le jugement négatif de Mendès à propos de Rimbaud selon lequel Rimbaud était un romantique attardé, opinion pensée comme mal veillante. Rimbaud n'aurait pas pris le pli du temps de se retourner contre l'expression du Je lyrique, il serait dans tous les excès du romantisme. Mendès prend le parti du troisième Parnasse contemporain qui a rejeté en 1876 Verlaine et Mallarmé. Il prend le parti de l'art pour l'art selon Gautier et Leconte de Lisle, au détriment des autres modèles parnassiens que furent Baudelaire et Banville. Il doit y avoir aussi un parallèle à faire avec l'opposition du réalisme et du naturalisme au romantisme, bien qu'en réalité Zola ne soit célèbre que parce qu'il était un disciple de la manière de Victor Hugo, et pour strictement aucune autre raison.
Dans ses lettres de 1870 à Banville ou de 1871 à Demeny, Rimbaud disait pourtant autre chose. Les parnassiens étaient la suite des maîtres de 1830. Il n'opposait pas les romantiques et les parnassiens, et ce discours est depuis un quart de siècle une affaire entendue parmi les rimbaldiens, du moins ceux qui collaborent à la revue Parade sauvage. Mais, aussi, dans sa lettre à Demeny, Rimbaud cite Gautier, Banville, Leconte de Lisle et Baudelaire comme les "seconds romantiques", et les parnassiens ne sont que les poètes de la nouvelle génération qui commence à publier dans la décennie 1861-1870. Je précise que même si l'idée de deux époques du romantisme apparaît aussi dans les écrits de Gautier, je n'ai jamais rencontré nulle part avant Rimbaud la formule "seconds romantiques". Je ne me suis pas échiné à essayer de la trouver, mais cette formule d'apparence dérisoire est propre à Rimbaud.
Comme Rimbaud a écrit à Banville que lui aussi voudrait devenir parnassien, on tend à penser que Banville est un parnassien maître d'école. Mais il n'en est rien. Pour Rimbaud, Banville est un romantique avant d'être un parnassien. Baudelaire a clairement écrit que malgré l'échec des Burgraves son époque était toujours romantique.
Bref, on peut s'éloigner de la stratégie injurieuse de Mendès pour identifier Rimbaud à un poète romantique tardif, mais qu'est-ce que le romantisme ? Stendhal s'est revendiqué romantique, et il a écrit une des brochures emblématiques précoces participant de ce débat de société. En 1823 ou 1824, il a écrit un Racine et Shakespeare qui prend la défense du romantisme comme mouvement de la modernité. Et pourtant, il ne correspond pas à l'idée qu'on se fait du romantisme.
Pour définir le romantisme, il faut des angles d'attaque. Le premier angle d'attaque est celui du traitement d'un Moi lyrique qui va être définitivement distinct du "moi lyrique" des siècles antérieurs. Avant le dix-neuvième siècle, le Moi en Littérature n'excède pas un certain ancrage de la personne en société. Marot parle de lui-même, Villon aussi, Ronsard aussi et ainsi de de suite, mais ils parlent de la religion ou de leur vie en société en se tenant à leur place et en ne se prêtant pas une lecture de la réalité au-delà de leur éducation. Les philosophes des Lumières n'excéderont pas non plus ce cadre.
Le deuxième angle d'attaque est celui de la forme. Mais, à la base, il y a une alternative : conserver les formes en place ou les remettre en cause. Il faut affiner si nous ne voulons pas parler d'un romantisme définitif qui se prolonge en 2024. Il convient donc de donner un cadre à la transformation des formes, remise en cause du classicisme, et il faut envisager le moment où le combat contre le classicisme a perdu son sens, un moment où les formes nouvelles créées par les artistes ne peuvent que singer le romantisme ou relèvent d'un autre plan de l'histoire des arts et de la littérature.
Le troisième angle d'attaque est celui de la dimension prophétique du romantique, celui de sa prétention à être un mage pour la société.
Le quatrième angle d'attaque pourrait être celui d'un mouvement de pensée quelque peu néo-platonicien. Le sujet est périlleux, mais il doit être posé. Le romantisme est traversé par un mode d'énonciation spiritualiste et dualiste. Bien sûr, Rimbaud se présente comme athée, il parle d'un futur matérialiste, et personnellement je n'ai aucun début d'estime pour le dualisme de Socrate et Platon. Le "monde des Idées", ça ne peut mal d'emporter mon adhésion. De plus, les poètes ne lisaient pas Platon attentivement, et au-delà de Lamartine et Hugo on bascule avec Baudelaire et Rimbaud du côté de profils de poètes qui héritent de cette manière de dialectique néo-platonicienne en la subvertissant pas mal de l'intérieur. Lamartine est plus sagement platonicien, tandis que Victor Hugo en prend sa part mais il fait vivre cela dans un état assez protéiforme. Et étudier si Rimbaud ou Baudelaire sont platoniciens, ça pose pas mal de difficultés, puisque le prétexte à la réflexion peut créer des biais de confirmation.
Pour le présent article, je vais m'attaquer à un sujet terre à terre, les formes de la versification romantique chez Rimbaud, en revenant sur certaines idées clefs de Gouvard.
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Je fais quelques rappels. Jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, les poètes concevaient leurs vers en fonction de règles prescriptives. Il fallait une césure à l'alexandrin après la sixième syllabe et il y avait un ensemble de configurations qui étaient proscrites à la césure ou fortement déconseillées. Mais, avec l'influence de l'abbé italien Scopa, une théorie a vu le jour qui faisait passer les vers français pour accentuer. Déjà, à l'époque de Victor Hugo, et donc de Verlaine et Rimbaud, il circulait une théorie de l'alexandrin tétramètre dans l'enseignement avec les traités de Quicherat notamment, et cette théorie est exhibée comme une évidence au début du dix-neuvième siècle par Martinon et d'autres, et elle sert même à évaluer le dérèglement du vers propre au dix-neuvième siècle. Puis, tout au long du vingtième siècle, les théories gratuites sur l'accentuation du vers ont proliféré, et l'enseignement scolaire n'a plus fait apprendre la composition de l'alexandrin comme c'était le cas dans les traités utilisés par les poètes, mais on a eu droit à une théorie de l'alexandrin à quatre accents comme régulier et à l'acceptation de tout le reste comme des licences productrices d'effets.
Donc, de 1978 à 1982, les livres de Jacques Roubaud et Benoît de Cornulier La Vieillesse d'Alexandre et Théorie du vers ont procédé à une remise à plat. Cornulier a mis à mort la question de l'importance de l'accent dans l'analyse de la mesure du vers, et Roubaud et Cornulier ont permis le retour à l'idée de l'importance de la césure normale. Bien qu'il se soit délesté de la théorie des accents, Cornulier en a maintenu sous des formes adaptées l'idée que avant de devenir complètement libre au vingtième siècle par méconnaissance de ce que doit être la mesure l'alexandrin a été assoupli par le trimètre et puis par le semi-ternaire qui peut être 84 ou 48 avec une vague allure ternaire (534, 354, 435, 453). Pourtant, le semi-ternaire ne respecte pas la règle de l'égalité de la mesure qui a servi à Cornulier à rejeter toutes les analyses déviantes, c'est le mot, des XIXe et XXe siècles, à rejeter la théorie de la césure mobile ou de son déplacement. Et Cornulier va commettre la même erreur dans l'analyse de "Tête de faune" en considérant que le poème a un mètre différent par quatrain, en considérant même que ce poème est le seul à avoir son propre système, puisqu'à cette aune "Tête de faune" s'opposerait aux vers première manière, mais aussi aux vers seconde manière tels qu'ils sont pensés par Cornulier (pas de césure).
La théorie du vers porte sur trois poètes : Rimbaud, Mallarmé et Verlaine, et le problème, c'est que ces trois poètes viennent après le romantisme tel qu'il était compris, et tel qu'il l'est encore de nos jours, et s'ils ont une origine parnassienne ils sont considérés dans leur maturité comme au-delà du mouvement parnassien. Peu importe ici le débat sur le mouvement parnassien, ce qui doit primer ici c'es de considérer que la révolution métrique n'est pas associée au romantisme, alors que chez Roubaud il y a une autre idée encore : Rimbaud met fin à l'alexandrin hugolien qui n'était pourtant plus l'alexandrin de la tradition classique.
Il y a eu pas mal de travaux intéressants sur la versification ces quarante dernières années, plusieurs dans la mouvance créée par Cornulier, avec deux de ses élèves de thèse : Gouvard et Bobillot. Il y a eu aussi d'autres interventions intéressantes, il y a eu des études sur des œuvres à partir des atouts de la méthode métrique de Cornulier. Rimbaud et Verlaine en ont tout particulièrement profité.
La thèse de Gouvard doit dater de 1994 et elle a été éditée sans aucune retouche apparemment vers 1999 sous le titre Critique du vers chez Honoré Champion. Gouvard n'a tenu aucun compte de certaines mises au point et n'a pas corrigé son texte, c'est pour cela que j'insiste sur cet aspect. On observe que dans la thèse de Gouvard la thèse du semi-ternaire est défendue.
Or, si je prends les quatorze pages de l'article paru en 2024 "Arthur Rimbaud et le vers romantique", je n'observe aucune mention du problème du semi-ternaire. Pourquoi cet escamotage d'un tel objet théorique ? Parce que depuis 2005-2006, un certain David Ducoffre martèle que ce concept n'a pas lieu d'être et dresse des contre-arguments ?
J'ai mis le doigt sur les vers de dix syllabes qui ont des enjambements acrobatiques sans pouvoir être ternaires, j'ai cité le précoce : "Adrien que je redise encore une fois" de Borel. D'autres choses encore. J'ai aussi déclaré que si les poètes s'interdisaient certaines configuration à la césure 66, pourquoi les métriciens Cornulier, Gouvard, etc., acceptaient ces configurations pour dire qu'un vers était trimètre ou semi-ternaire : "C'est l'Allemagne, c'est l'Espagne, c'est la Flandre." Jamais Hugo ne couperait ainsi "Espa/gne" à la césure 66, donc pourquoi dire que le vers est 444 au milieu de vers 66 ? ça n'a aucun sens. Bizarement, Cornulier et Gouvard ne disent pas mes arguments, ils se contentent de ne plus parler de semi-ternaire. Il est vrai que Cornulier a souligné une mutation décisive dans son jugement avec son article sur le poème "Ma Bohême" paru dans la revue Littératures dans un numéro spécial Rimbaud dirigé par Yves Reboul, où Cornulier a nettement pris acte de la coquille "rives" corrigée en "rios" pour un vers des "Poètes de sept ans". Je disais déjà avant cet article à Cornulier lui-même que je trouvais absurde qu'un découpage impossible à la césure normale soit toléré pour dire qu'un vers était trimètre ou semi-ternaire. Dans son article, Cornulier fait un sort à l'analyse en trimètre du vers : "Comme des lyres, je tirais les élastiques / [...]" Et j'ai été étudiant à l'université, et je sais que ce vers est spontanément interprété comme un trimètre par les gens de ma génération, j'ai même entendu un élève citer ce vers-là précisément comme un trimètre, et cela quelques-années après l'article de Cornulier, en 2009 quand Rimbaud était au programme du concours de l'Agrégation.
Au sujet du trimètre lui-même, dans son article récent sur le vers romantique chez Rimbaud, Gouvard en parle, mais à la toute fin, et seulement en quelques lignes, et surtout il n'enchaîne pas un instant sur la question du semi-ternaire. C'est un peu étonnant puisque c'est un concept clef de l'analyse de Cornulier et Gouvard de 1982 à 1999 pour opposer le vers du dix-neuvième siècle au vers classique, discours relayé par Michel Murat dans les premières pages de son livre L'Art de Rimbaud paru en 2002 et réédité en 2013.
Ce n'est pas tout. Dans Théorie du vers et dans Critique du vers, il y a l'idée d'un système progressif. L'alexandrin est d'abord déréglé en trimètre 444, puis une fois que le trimètre a eu une certaine prégnance, le 84 et le 48 apparaissent. Cornulier a fourni une très belle étude sur les trimètres classiques, qui d'ailleurs tient compte de mes échanges privés avec lui, mais il n'y a rien eu de tel pour les trimètres du dix-neuvième siècle. Comment ça se fait ? Il faut les relever, les définir, les discriminer entre eux. Lesquels sont des trimètres, lesquels n'en sont pas ? Parce qu'à partir du moment où jusqu'en 1840, Hugo a été le seul pratiquer le trimètre, sachant que de 1840 à 1853 Hugo ne publiera plus aucun recueil de poésies lyriques, et à partir du moment où on ne constate qu'une poignée dérisoire de trimètres indiscutables dans les recueils lyriques hugoliens des Orientales à Les Rayons et les ombres inclus, et sachant qu'arbitrairement Cornulier et Gouvard laisse à part les vers de théâtre, comment on peut avoir une habitude du trimètre qui favorise l'émergence du semi-ternaire ?
Vous commencez à comprendre l'étendue du problème ? Que ça plaise ou non à Cornulier et Gouvard, il faut une étude systématique des trimètres au dix-neuvième siècle ! Et on ne peut pas se contenter de faire comme si l'hypothèse du semi-ternaire n'avait jamais existé...
Cornulier et Gouvard se sont trompés, et s'ils ne corrigent pas le tir, c'est qu'ils n'auront pas la paternité du tir correcteur puisque j'ai déjà publié en ce sens. J'ai carrément affirmé que "Tête de faune" était entièrement en césure habituelle 46 et qu'il fallait une lecture forcée des césures dans les vers "nouvelle manière". On va ménager encore pendant combien de décennies Théorie du vers de Cornulier, vous allez chercher pendant combien de décennies à arriver lentement à mes conclusions par vos propres articles et moyens et discours pour que ça soit digérable ?
Si vous croyez que j'ai tort, mais affrontez-moi directement, entrez dans la lice avec des arguments contre.
Ne me résumez pas à quelqu'un qui cite les vers d'une syllabe d'Amédée Pommier pour fixer les sources de plusieurs contributions zutiques. Ne me citez pas uniquement quand j'apporte comme un disciple une pierre à votre discours.
Le semi-ternaire, il est mort oui ou non ? On en fait quoi ?
Moi, je veux connaître l'état de la question... puisque ce n'est pas moi qui le fixe...
Je précise d'ailleurs que sur le net on peut trouver mon grand article métrique d'époque, paru en 2006 dans le numéro 5 du Cahiers d'études métriques de Nantes, lequel a forcément été lu par Gouvard et plein d'autres évidemment.
Il doit y avoir un quatrième lien, récemment j'y ai eu accès avec une autre présentation encore, plus près du format téléchargement PDF.
Ceux qui liront cet article se rendront compte de l'avance que je peux avoir sur un article de Gouvard paru en 2024.
Notez tout de même que dans mes références bibliographiques je mets un important article de Jean-Michel Gouvard sur l'alexandrin de Victor Hugo paru en 2003. Il y a définissait des critères de reconnaissance de l'alexandrin hugolien et mon article en a tenu compte en éprouvant ces configurations, mais en constatant aussi leur relativité.
De 2003 à 2024, je n'ai pas l'impression que Gouvard se soit posé beaucoup de questions sur la versification. Il a vécu sur ses acquis.
Attaquons maintenant les modèles qu'il propose dans son article sur Rimbaud.
Gouvard commence par citer les césures qui séparent un auxiliaire de son participe ou un verbe modalisateur de l'infinitif modalié : "avoir + glacé", "semblait + murmurer", mais il avoue que ces configurations n'étaient pas absentes de la configuration classique, pour ajouter qu'elles étaient tout de même rares car "fortement déconseillées". Il est très intéressant de dire qu'elles étaient déconseillées, mais cela mériterait aussi tout un historique. Le problème, c'est que sans historique Gouvard ne juge pas de l'évolution du vers du XVIe siècle jusqu'au Classicisme, premier problème, et ensuite il présente cela sous un jour biaisé pour dire que la configuration est romantique et vient d'André Chénier.
Pour moi, l'évolution vraiment romantique hugolienne va être liée aux formes monosyllabiques de ces enjambements, notamment dans les vers de La Légende des siècles de 1859.
Pour la coordination d'adjectifs de part et d'autre de la césure, Gouvard m'a-t-il lu ? En effet, ces coordinations sont pratiquées chez les classiques, mais l'originalité est d'exploiter un adjectif d'une seule syllabe : "leur triste + et doux chuchotement", procédé hugolien. Je citais dans l'article de 2006 dont vous avez des liens plus haut quelques exemples chez des classiques. Récemment, j'en ai cité une fournée du côté de la Sophonisbe de Mairet qui est considérée comme la première tragédie classique française !
Pour "front terrible et doux à l'horizon", Rimbaud pratique la césure en mettant en rejet "et doux", là encore c'est un procédé hugolien par la mise en relief d'un monosyllabe (deux syllabes de rejet avec le "et" tout de même), mais dans mes tout derniers articles je fais remarquer "œil terrible et doux" dans Les Cariatides de Banville, comme source à la création de Rimbaud.
Ce qui est curieux, c'est que Gouvard n'ait pas parlé des rejets ou contre-rejets d'épithètes où l'adjectif est seul, sans coordination avec un autre. J'ai montré que ces rejets avaient quasi disparu de la poésie classique au XVIIIe siècle, avec la notable exception d'un décasyllabe et non alexandrin à la fin du poème "Le Mondain" de Voltaire, avec une exception connue de surcroît de Malfilâtre à l'entrevers dans sa traduction de Virgile et avec des exceptions tout de même rares chez Chénier. Gouvard ne parle pas du tout de ça, je suppose qu'il se l'interdit parce qu'il sait que j'en ai parlé et que de toute façon il y a un tabou qui veut qu'on ne parle pas de moi. Je suis impressionné par cette façon de faire ou par cette coïncidence, vu que l'absence de ce sujet est complètement anormal dans l'article de Gouvard. Cornulier le sait, je lui ai communiqué les rejets d'épithètes de Vigny, Hugo et Lamartine qui ont tout lancé.
Il y avait un sujet romantique du vers, Gouvard passe à côté. Il y avait le papier buvard, maintenant il y a le papy Gouvard.
Il y a eu un comité scientifique de lecture avant la publication de l'article ?
Enfin, Gouvard comme dans son article de 2003 parle des configuration préposition avec "de" ou conjonctions avec "que". Vous prenez la tragédie Mélite, vous avez des prépositions à cheval sur la césure : "en faveur + de" et d'autres. Le "tandis que" que Gouvard dit romantique et que Murat cite comme proscrit, je vous en ai cité un récemment dans les derniers vers de Mélite justement.
Pour les rejets d'épithètes, mon article de 2006 me permet de retrouver celui qui était chez Corneille, il s'agit d'un vers de Polyeucte : "trop vertueux + objet". J'en ai donc un autre avec les variantes de Mélite. pour précision, il semble que dans Mélite, il y ait une allusion au célèbre hémistiche de Malherbe : "Beauté, mon beau souci," qui est même le titre d'un recueil de récits de Valéry Larbaud au début du XXe, que j'ai lu il y a vingt-cinq ans au moins. Un personnage s'écrie à un moment à la rime : "Tout beau, mon souci," donc la comédie Mélite est héritière en versification d'un état des lieux établi par Malherbe. Corneille va châtier les derniers errements dans ses vers, le rejet d'épithète en fait partie.
Gouvard, un spécialiste de l'histoire du vers ? Mais, moi, un moins que rien. Alors, expliquez-moi ce qui se passe dans ce que j'écris ci-dessus. Vous faites passer quelqu'un pour insignifiant, sauf que cet insignifiant il rapporte des faits imparables qui vous mettent en-dessous de lui.
Ici, sur ce blog, vous aurez une vraie histoire de la versification romantique, une vraie mise au point sur les vers "nouvelle manière", de vraies réflexions sur le romantisme tardif d'un Rimbaud.
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