vendredi 11 octobre 2013

Bombinare

Bombinare : "bourdonner (en principe en parlant des abeilles), bruire sourdement"

Rimbaud s'est contenté de reprendre le verbe latin et de le rabattre sur la famille de verbes la plus commune et la plus ouverte aux néologismes, celle des verbes du premier groupe dont l'infinitif se termine en "-er" (je pars de la classification traditionnelle en quatre groupes, celle en trois groupes enseignée aujourd'hui à l'école me paraissant farfelue) Comparer cantare qui a donné "chanter" entre autres "milliers" d'exemples

Vous n'avez jamais entendu "je bombine, tu bombines, il bombine", mais en latin il était sans doute plus courant d'entendre "(Bombinos, bombinas,) bombinat, (bombinamus, bombinatis,) bombinant" et à l'imparfait "(bombinabam, bombinabas,) bombinabat, (bombinabamus,) etc" et au futur "(bombinabo, bombinabis,) bombinabit, etc" et au participe présent "bombinans"

Y a-t-il une source latine à mettre au jour? Je n'ai pas encore cherché de ce côté-là, je n'en sais rien
Le rapprochement avec un célèbre sujet de méditation en latin fourni par Rabelais ne me paraît pas conduire bien loin : Utrum Chimera in vacuo bombinans possit comedere secundas intentiones? La Chimère bourdonnant dans le vide peut-elle avoir des intentions secondes? Telle est la question En gambergeant, on peut toujours effectuer un rapprochement, mais il vaut mieux rester prudent On peut observer qu'un autre latinisme est accessoirement relevé par cette citation "uacuo" ou "vacuo", l'origine graphique du "v" qui vient d'un "u", ce que nous retrouverons dans le tercet du "U vert" Mais cette citation atteste que le verbe "bombinare" est connu, utilisé et qu'il n'est pas inaccessible à ceux qui s'adonnent à l'étude du latin, tels Rabelais ou Rimbaud
Rimbaud a forcément rencontré un emploi (conjugué) de ce verbe en latin et, éventuellement, mais ce n'est pas une nécessité, cette source pourrait avoir une valeur instructive

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