lundi 24 novembre 2025

Des coquilles dans Une saison en enfer

Pour traiter des coquilles éventuelles dans Une saison en enfer, nous pouvons utiliser deux synthèses éloignées dans le temps, d'un côté l'édition critique si mal connue établie par Bouillane de Lacoste, de l'autre l'édition de 2023 d'Alain Bardel qui reproduit le texte de manière similaire aux éditions critiques de Bouillane de Lacoste et de Pierre Brunel (José Corti, 1987), et Bardel reprend aussi la liste fournie par André Guyaux dans son édition des oeuvres complètes de Rimbaud dans la collection de La Pléiade. N'ayant pas les volumes de Brunel et Guyaux sous la main, les deux pointes extrêmes me suffiront.
Je vais rassembler les coquilles envisagées par les deux auteurs en une seule liste, mais je préciserai à chaque fois qui l'a relevée. B pour Bardel et B pour Bouillane. Non, je plaisante : AB pour Bardel et BL pour Bouillane.
 
Tout commence avec un cas particulier, les guillemets ouvrants devant le tout premier mot :
 
"Jadis..."
AB en tient compte, mais pas BL si je ne m'abuse (il est vrai que je n'ai encore lu qu'une seule fois l'intégralité de son texte et je peux avoir été distrait), mais ni l'un ni l'autre ne relèvent cela comme une coquille dans leur établissement annoté du texte. Et pour cause, la coquille est-ce la présence des guillemets ou n'est-ce pas plutôt l'absence de guillemets ailleurs dans le texte?
J'ai passé du temps à raisonner sur cette question et donc puisque c'est le début de la liste je me permets une intervention personnelle immédiate. Les rimbaldiens sont souvent assez fétichistes. Le cas est évident pour Steve Murphy ou Alain Bardel qui sacralisent un peu trop les faits philologiques. Mais, c'est plus large, les rimbaldiens ne sont pas prêts facilement à renoncer à ce qui est établi sur le texte imprimé. Ils ont même trouvé moyen dans la collection Poésie Gallimard de justifier au nom de l'approche fac-similaire une édition avec les coquilles "le clef" et "prouve que que j'ai rêvé" dont nous allons parler ensuite. Les rimbaldiens ont beaucoup de mal à admettre de devoir changer leurs habitudes. Bouillane de Lacoste résistait au fait que parce que la transcription de "L'Enfant qui ramassa les balles..." était de la main de Rimbaud le dizain ne soit plus considéré comme étant de Verlaine. Il avait raison dans l'absolu, mais il le faisait au nom de l'habitude. Murphy, Guyaux et Lefrère vivent cela en sens inverse. La révélation de la signature "PV", malgré la sacralisation fétichiste que cela est censée produire sur au moins Steve Murphy, est refoulée au nom d'une volonté de conservatisme de l'habitude ancrée. On ne fait pas des études rimbaldiennes pour enlever quoi que ce soit à Rimbaud. Du coup, contre l'évidence, ils prônent que le poème a été recopié par son auteur, la signature "PV" étant une broutille annexe.
Le prestige du texte imprimé originel explique que les rimbaldiens répugnent contre la logique et le bon sens à corriger "outils" par "autels", leçon authentique prouvée par le brouillon pour un passage de "Mauvais sang". N'ayant pas fait attention à l'origine de la correction "mène" au lieu de "même" et ayant été biberonné à la lecture de ce "mène", les rimbaldiens croient naturel également de corriger "même" en "mène", comme si c'était une correction allant autant de soi que pour "le clef" rectifié en "la clef" ou la suppression d'un "que" dans "que que j'ai rêvé".
Pour les guillemets, ils sont admis passivement, mais en réalité ces guillemets n'ont de sens que s'ils sont ouverts ET fermés pour délimiter un ensemble considéré comme propos rapportés. Or, il faut bien comprendre à l'analyse du texte que c'est par d'autres moyens que nous arrivons à comprendre qui prend ou pas la parole dans ce texte. Les guillemets ne sont pas indispensables. C'est un peu comparable au fétichisme des manuscrits de poèmes en vers rimbaldiens de 1872 où Rimbaud a par jeu mis des initiales en tête de vers pour six poèmes. Cela était sacralisé, jusqu'à ce que la découverte de "Famille maudite" rende enfin ridicule le respect de ces minuscules sur "Mémoire" qu'en plus je dénonçais déjà publiquement. En effet, le poème a été créé initialement avec des majuscules. Les minuscules ne sont qu'une modification à la marge et ne sont rien d'autre qu'une présentation typographique, puisque de toute façon vous reconnaissez l'existence du vers par le retour à la ligne sur les manuscrits de Rimbaud. Les minuscules, c'est "peanuts". Evidemment, comme pas mal de poètes du XXe sont partis dans le délire après Mallarmé et son "coup de dés" de déponctuer leurs poèmes, et parfois aussi de mettre des minuscules en tête de vers, on se retrouve avec une sacralisation poétique de la mise en page, mais ça ne concerne pas les poèmes en vers de 1872 de Rimbaud qui n'a pas innové, Victor Hugo avait déjà joué à cela, sur le manuscrit par exemple de rien moins que : "Demain, dès l'aube..." Et ni Hugo ni Rimbaud ne supposaient des consignes éditoriales pour publier les poèmes avec des minuscules en tête de vers. Pour les minuscules en tête de vers on a une directive éditoriale pour les "Dixans réalistes" en 1876, ce qui veut dire que le tour de Rimbaud était plutôt celui d'un petit milieu zutiste, puisqu'il y a des connexions entre ces poètes du recueil de 1876 et Rimbaud, et tout cela n'était qu'un jeu éditorial assez secondaire pour des dizains publiés ailleurs ou transcrits ailleurs avec des majuscules à l'initiale des vers.
J'en arrive à l'attaque d'Une saison en enfer. Les guillemets devraient se refermer pour délimiter la parole du poète. Cela pourrait ne concerner que le seul premier alinéa pour dramatiser la rupture avec le second alinéa. Je ne crois pas que ce soit ça qu'ait voulu Rimbaud, mais c'est le seul moment où, à la limite, on peut mettre des guillemets à l'intérieur de la prose liminaire. Celle-ci est constituée de onze alinéas dont l'enchaînement rigoureux est imparable, surtout du deuxième alinéa à la fin. La seule rupture serait à la fin du premier alinéa. Mais si seul le premier alinéa était encadré par des guillemets, cela devait forcément frapper l'attention du prote. Ce cas singulier écarté, relisez toute la prose liminaire pour vous rendre compte par vous-même que les connexions logiques excluent de fermer les guillemets. Il ne vous reste alors que deux choix possibles exclusifs, soit vous fermez les guillemets à la fin du livre en entier, après "Adieu", mais c'est un geste qui n'a aucun sens. On le sait que tout le récit est du poète fictif maudit, puisque la prose liminaire introduit des feuillets de son carnet. Il reste alors un dernier cas, le plus probable. Rimbaud a mis des guillemets à l'ensemble de la prose liminaire pour souligner son statut de "prologue", et dans "prologue", il y a le "logos". C'est un peu l'idée éventuelle d'un texte de préambule entièrement en italique. Dans la prose liminaire, le poète parle en avant-propos à la liste des feuillets de son carnet de damné.
Mais si on ne veut pas trahir Rimbaud, on peut garder cette idée interprétative de la prose liminaire qui découle de sa seule lecture, sans oser mettre le texte en italique ou sans imposer des guillemets fermants à la fin. Christophe Bataillé a même suggéré que comme l'éditeur Poot publiait beaucoup de pages juridiques qui commençaient par de tels guillemets, il pourrait s'agit d'une coquille involontaire de l'éditeur qui aurait laissé un caractère. Ce n'est pas un argument qui emporte facilement l'adhésion, mais l'idée c'est qu'intellectuellement le lecteur n'en a rien à faire de ces guillemets ouvrants. Voilà ma réponse scientifique à ce débat. On peut les liquider sans perte du texte que nous éditons désormais ! Moi, je suis pour le royaume de l'intelligence, ma décision est prise.
 
Passons maintenant à notre liste !
 
"Le clef" corrigé en "La clef" AB / BL
"prouve que que j'ai rêvé"" B/BL
 
Mauvais sang :
 
"Après, la domesticité même trop loin" corrigé en "mène" AB/BL.
Ici, le royaume de l'intelligence intervient. Bouillane de Lacoste nous apprend que la correction "mène" est une initiative personnelle de Paterne Berrichon à une époque où d'ailleurs il n'a pas accès à une édition originale mais aux éditions antérieures. Berrichon prend pas mal d'initiatives pour modifier le texte de Rimbaud. Il ne se limite pas à penser qu'il y a des coquilles. Bouillane de Lacoste relève plusieurs ajouts de Berrichon, comme s'il était meilleur juge que Rimbaud pour fournir un texte intéressant de ses poésies. Berrichon ajoutait même des phrases dans la Saison. La correction paraissait alors aller de soi à Bouillane de Lacoste et on retrouve ce travers des habitudes ancrées puisqu'il avait effectivement toujours lu cette leçon-là avant de découvrir le texte dans ses versions originelles moins accessibles antérieures à 1898. Cette leçon "mène" m'a été aussi imposée, mais le royaume de l'intelligence dont je fais partie a toujours considéré, une fois que j'ai su que c'était une correction des éditeurs, que la correction proposée était parfaitement aléatoire et apportait un sens précis que ne véhiculait pas l'état imparfait du texte original. Qui plus est, je remarquais qu'une coquille pouvait relever aussi de la simple omission du verbe. Je ne prétends pas avoir prouvé que la coquille est l'absence du verbe "est", mais j'ai donné des arguments très étayés en ce sens et j'ai bien souligné que c'était la seule correction possible qui ne s'éloignait pas du sens perceptible de la phrase agrammaticale du texte imprimé par Poot. Le royaume de l'intelligence sait que vous ne trouverez jamais meilleure correction et que le niveau de probabilité que ce soit la correction exacte est extrêmement élevé. A moins de retrouver un manuscrit qui vous révélerait qu'il manque plusieurs mots ou qu'il y avait un verbe plus pointu que "est", vous n'aurez jamais de meilleure solution que d'ajouter ce "est" qui a l'immense mérite de ne pas bouleverser la lecture, alors que "mène" si !
Oui, il y a une coquille, mais les corrections proposées ne sont pas défendables.
 
"les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangés" corrigé en "arrangée" par AB. BL ne relève pas la coquille éventuelle du tout. Dans l'absolu, on peut accorder "arrangés" à "remèdes". Deux faits m'incitent à penser qu'il y a bien une correction nécessaire à cet endroit. D'un côté, nous constatons la présence de coquilles grossières à d'autres endroits, donc il serait étonnant de ne pas en trouver d'autres. D'un autre côté, au plan rythmique, je vois mal Rimbaud ne pas séquencer ainsi l'énoncé dans sa tête : "les remèdes de bonnes femmes"/" et les chansons populaires arrangées". Certes, on peut accorder "arrangés" avec "remèdes" et "chansons" à la fois, mais à la lecture c'est assez contre-intuitif, à cause du rythme. L'accord global ne me paraît pas joli en rythme, et son gain sémantique serait de dire dérisoirement que les remèdes sont arrangés, ce qui n'a pas vraiment de sens. Les remèdes sont forcément des arrangements, alors que "chansons populaires arrangées" a plus d'implications pour le sens. Je suis convaincu qu'il faut transcrire "arrangées".
 
"demander le reconfort" corrigé en "érconfort" BL. Ce point n'est pas relevé par Bardel, soit qu'il ne l'ait pas remarqué, soit qu'il soit considéré comme dérisoire et allant de soi. La correction se fait mécaniquement de toute façon. 
 
"les outils, les armes" corrigé en "les autels, les armes" Le royaume de l'intelligence a identifié la leçon originelle du brouillon correspondant "autels" et la ressemblance troublante de forme entre les mots "autels" et "outils", elle a tranché sans hésiter pour la correction en "autels" du mot "outils". Guyaux a suivi, ainsi que Beurier dans sa postface en Poésie Gallimard. Bardel hésite, il n'a pas reçu l'aval du patron Steve Murphy, mais il recense quand même la coquille et légitime la correction dans son annotation utile à l'établissement du texte. AB, mais pas de BL ici qui a l'excuse bien sûr de ne pas avoir pu comparer avec le brouillon. Sa consultation était nécessaire à la correction. Notez que les rimbaldiens ont édité des décennies durant la leçon du brouillon sans s'apercevoir de l'évidence de la coquille !
 
Nuit de l'enfer :
 
"Ah ! ça !" corrigé en "Ah ! çà !"  AB mais pas BL. Bardel a raison. Cette faute d'orthographe est très courante, elle apparaît souvent chez Verlaine d'ailleurs. L'exclamation "çà" est un adverbe de lieu du type "là", "là-bas", à comparer ici avec une exclamation du type : "Quoi ? Là !" Beaucoup de gens ne pensent pas à l'adverbe de lieu rare en-dehors de l'expression : "çà et là", et ils croient que quand on s'exclame on emploi le pronom "ça" ! Il n'est pas impossible que Rimbaud ait fait lui-même cette erreur sur son manuscrit, mais la correction va de soi.
 
"Que de malices dans l'attention dans la campagne" BL. Alain Bardel ne relève pas cette coquille alors que le passage pose un problème de lecture évident qui permet d'affirmer la présence d'une coquille. le redoublement de la préposition "dans" pose problème. Bouillane ne donne pas de solution dans l'annotation du texte, il suppose que le manuscrit a été mal lu. Toutefois, ailleurs dans son édition, il développe l'idée que Rimbaud aurait hésité à écrire : "Que de malices dans l'attention", "que de malices dans la campagne", sauf que le premier terme de l'alternative n'a aucun sens. Je ne me suis pas penché sur ce sujet, j'ai une idée spontanée pour la correction : "Que de malices dans l'attention de la campagne !" Mais, pour l'instant, je donne ma langue au chat. 
 
Vierge folle :
 
"dont, moi, j'aurai pu faire de bonnes camarades" corrigé en "j'aurais pu faire". AB
Il faut avouer qu'à la lecture des propos rapportés de l'Epoux infernal on ne voit pas comment justifier l'emploi de l'indicatif futur simple. A moins d'un raisonnement sorti de derrière les fagots, la coquille me paraît évidente. Bouillane de Lacoste ne relève pas cette coquille. On voit que son principe de rigueur est limité à la recherche de ce qui est purement incorrect au plan grammatical. Il ne relève pas "arrangés" et "aurai" comme des coquilles, il fait confiance au texte imprimé supposé "de Rimbaud", et dans ces deux cas un peu trop il semblerait ! Il n'ose pas trop interroger les anomalies du sens au-delà de la correction grammaticale.
 
"partout le corps" corrigé en "par tout le corps" : AB. Au plan auditif, la correction va de soi, mais une coquille peut être pensée comme l'oubli d'un mot : "partout sur le corps" par exemple. Néanmoins, la correction a l'avantage de conserver la qualité rythmique du texte qui nous est parvenu et c'est la retouche la moins dommageable. Je prône cette correction. Toutefois, Bouillane de Lacoste, si sensible à la correction grammaticale, ne relève pas cette coquille. Inattention ? Conscience d'un tour oral possible ? Il convient de demeurer prudent, même si je n'ai pas envie non plus des théories subtiles qui justifient tout dès qu'il s'agit de dire que le texte imprimé ne peut pas porter la moindre erreur.
 
"Jamais homme n'eût pareil voeu" corrigé en "Jamais homme n'eut pareil voeu". AB/BL. Correction grammaticale qui va de soi. Rimbaud faisait-il cette erreur ailleurs dans l'ensemble des manuscrits que nous avons conservés de sa main ?
 
Pour le passage ainsi transcrit : /"- Tu vois.../ AB prône l'ajout de guillemets ouvrants : /" "- Tu vois/. Bardel dit que cet usage est moderne et ne correspondrait donc pas aux pratiques à l'époque de Rimbaud et peut-être de Bouillane de Lacoste. Dans la mesure où il y a un tiret qui attaque l'alinéa, j'ai du mal à capter la pertinence des guillemets ouvrants. Je ne suis pas favorable à cette correction qui, typographiquement, est absolument hideuse.
 
"Alchimie du verbe", aucune coquille signalée à l'attention !
 
"L'Impossible"
 
" - Tout cela est est-il assez loin de la pensée de la sagesse de l'Orient, la patrie primitive ?" coquille soupçonnée par BL, dont il faut rendre ici le raisonnement. Pour lui, l'enchâssement "de la pensée de la sagesse" a quelque chose de redondant et son sentiment de la langue lui fait ressentir cette expression comme impropre. Il dit ceci : "il est à peu évident que Rimbaud a hésité entre ces deux variantes : de la pensée / de la sagesse[.] A-t-il omis de biffer l'une des deux ? Ainsi s'expliquerait que les imprimeurs de Poot les aient toutes deux conservées."
L'explication ingénieuse n'est pas à mépriser en soi. Je serais quand même surpris que Rimbaud ait oublié une alternative à réduire dans le texte décisif. Il faudrait passer en revue ce que disent les autres éditeurs rimbaldiens : Brunel, Guyaux, Steinmetz, Forestier, etc., ainsi que les critiques en général. L'hypothèse de Bouillane de Lacoste n'a pas eu de suite, visiblement, mais personne ne lit son édition critique non plus depuis longtemps déjà. Il faudrait peut-être un sondage dans les textes d'époque sur les mots "pensée" et "sagesse" dans des enchâssements de la sorte. Pour l'instant, je ne tranche pas, c'est une question linguistique pure et dure. Je prends le texte tel qu'il est, ça reste quand même le plus probable.
 
"L'Eclair" pas de coquilles, et Bouillane de Lacoste fait remarquer que c'est aussi le seul texte de la Saison qui ne soit jamais modifié par les éditeurs l'ayant précédé.
 
"Matin" Pas de coquille relevée sur le texte original.
 
"Adieu"
 
"et où puisser le secours ?" corrigé en "et où puiser le secours ?" AB/BL, correction qui va de soi.
 
"Oui l'heure nouvelle est au moins très-sévère." BL ajoute une virgule après "oui". Cela n'est pas considéré comme une coquille par les autres rimbaldiens, mais il faudrait prendre la peine de vérifier si les éditions mettent ou pas une virgule à cet endroit, ce que je n'ai pas encore fait.

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Voilà pour le tour d'horizon des coquilles dont tout le monde parle.
Y en a-t-il d'autres ? 
J'ai une suggestion. Dans "Adieu", alors que le poète se plaint de n'avoir aucune "main amie" tendue vers lui, nous avons la phrase suivante : "Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes."
Je pense qu'il y a une coquille. Le prote a mécaniquement opéré l'accord au pluriel de "armés" avec "nous" alors qu'il me semble plus logique de voir ce "nous" comme un "nous" de majesté qui commande l'accord au pluriel pour le verbe, mais pas pour une épithète détachée : "Et à l'aurore, armé d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes." Le "nous" de majesté est employé dans "Matinée d'ivresse" avec un accord au singulier de "digne" sur le manuscrit : "Ô maintenant nous si digne..." si je ne m'abuse.

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