mardi 6 mars 2018

"Matin" dans Une saison en enfer de Rimbaud

"Matin" est le texte le plus court d'Une saison en enfer. Il n'est pas divisé en plusieurs sections comme "Mauvais sang" ou "Adieu". Ses quatre paragraphes constitutifs tiennent en une page dans l'édition d'André Guyaux pour la Pléiade en 2009. Il s'agit d'un texte-charnière, puisque le poète y déclare avoir trouvé une issue à son enfer.
Le titre "Matin" réplique à celui de "Nuit de l'enfer". Nous assistons à l'avènement d'un jour nouveau, en-dehors de l'enfer. Il réplique aussi au texte qui le précède immédiatement et qui s'intitule "L'Eclair". Le texte "L'Eclair" n'évoque qu'une lumière fugitive et insaisissable au milieu de la nuit infernale, tandis que "Matin" signifie la fin du drame. Et la leçon du poète qui justifie ce basculement, c'est l'invitation à ne pas maudire la vie. Il faut bien remarquer que, si au début du récit intitulé "L'Eclair", le poète parle du "travail humain" comme d'un espoir semblant se réduire à "une explosion qui éclaire [s]on abîme de temps en temps", une progression rapide s'opère vers la fin de ce même récit, quand le poète s'écrie : "Non ! non ! à présent je me révolte contre la mort !" Et la clausule de cette section intitulée "L'Eclair", section presque aussi brève que la section "Matin", cette clausule donc !, formule l'inquiétude de la vie éternelle : "Alors, -oh ! - chère pauvre âme, l'éternité serait-elle pas perdue pour nous !"
Il est clair que les sections "L'Eclair" et "Matin" correspondent à l'événement tout récent évoqué aux huitième et neuvième alinéas de la prose liminaire :

   Or, tout dernièrement m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
   La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !
A la fin de "L'Eclair", nous en sommes à la révolte contre le "dernier couac" et c'est dans "Matin" que nous allons rencontrer l'épisode du rejet de la "charité" comme "clef" du "festin ancien". Or, le début de "Matin" correspond pleinement à un tel rejet. Le début de "Matin" reprend symétriquement l'image de joie originelle de la prose liminaire. Mais, si dans la prose liminaire il fallait attendre le neuvième alinéa pour lever le doute sur la réalité de l'événement ("si je me souviens bien" - "Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !"), dans "Matin", il faut savoir sentir l'ironie de la formulation. Celle-ci se fonde sur une énumération d'adjectifs dont la gradation est suspecte : "jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse", sur une formulation hypothétique "N'eus-je pas", sur le choix des caractères italiques qui suggèrent l'idée d'un conte pour enfants à dormir debout "une fois" et sur un commentaire sarcastique qui ne dit pas que tout ce souvenir est faux, mais qui peut l'impliquer : "- trop de chance". Et remarquons le commun usage du tiret pour signifier le retour de la pensée du poète sur son texte dans les deux extraits que nous rapprochons : "- trop de chance" face à "- Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !"
La grande erreur de lecture de maints commentaires de ce texte consiste donc bien à confondre ce matin d'écriture sur des "feuilles d'or" avec une autre métaphore d'une origine noble de l'humanité déployée par Rimbaud dans "Credo in unam" quand il parlait d'un homme qui "suçait, heureux, [l]a mamelle bénie" de la divinité, qu'elle soit Cybèle ou Vénus Astarté.
Au début de "Matin", Rimbaud refuse la "charité" comme clef d'un retour à l'éternité perdue du prétendu "festin" des origines chrétiennes de son âme. Le poète s'interroge ensuite sur les raisons de sa chute, alors que, dans la prose liminaire, elles sont quelque peu exposées du second au septième alinéa. La question du poète exploite la dialectique entre "force" et "faiblesse" qui a été déployée dans "Mauvais sang". L'enchaînement du vouvoiement montre que la question est adressée à des tenants chrétiens d'un jardin d'Eden d'où proviendraient les âmes : "Vous qui prétendez...", mais le verbe "prétendez" imprime un sentiment de défiance. Selon le même discours qui impose l'idée d'un festin originel qui doit faire tout notre bonheur, les êtres sauvages, non civilisés, sont voués à la souffrance. Nous retrouvons le discours tenu contre les êtres de "mauvais sang" : "des bêtes poussent des sanglots de chagrin", "des malades désespèrent", "des morts rêvent mal". Les morts sont les damnés qui doivent être opposés aux élus qui ont une vie éternelle. La mort terrestre n'est pas un "dernier couac" pour les élus. Le poète en se révoltant était devenu une "bête féroce" et pour citer les lettres dites du "voyant", un "grand malade" autant qu'un "grand maudit". Rimbaud leur délègue le droit de mettre en récit sa "chute" et son ignorance, ce qu'il appelle un "sommeil", ce qui équivaut à un renvoi à l'idée de conscience altérée par les charmes et les "pavots" de Satan comme il est dit dans la prose liminaire d'Une saison en enfer. Nous constatons encore une fois à quel point l'ensemble des commentaires rimbaldiens (Brunel, Davies, etc.) se trompent quand le sommeil des "pavots" est rattaché à l'illusion d'un "festin où s'ouvraient tous les coeurs". Il est bien question des "pavots" pour des vies de damnés, de "bêtes" pleines de "chagrin", de "malades" atteints de désespoir, il est question de cauchemars et hantises pour ceux qui sont "morts" ou peu s'en faut sans possibilité d'accès au paradis. Encore une fois, il faut bien distinguer le rêve chrétien du festin et de la jeunesse à écrire sur des feuilles d'or du sommeil des actions infernales. Le texte est très clair, le "sommeil" est lié à "la chute". Le premier paragraphe de "Matin" s'achève sur un aveu d'impuissance agrémenté de termes qui permettent de significatifs rappels. Le choix du verbe "expliquer" permet un rapprochement avec un sursaut d'orgueil exprimé dans la section "L'Impossible", quand le poète s'écrie deux fois "je m'évade" et puis une fois "Je m'explique !" Je reviendrai dans une prochaine étude comparable à celle-ci sur la section "L'Impossible", mais ce qui est intéressant, c'est que le poète renonce à maîtriser en pensée la logique de sa chute. Ce n'est pas là l'important pour s'extraire de la dimension infernale. Ce qui importe, c'est la prise de décision de lui tourner le dos, et cela tient fortement dans le fait de ne pas déplorer l'existence. Le poète se met sur le même plan que le miséreux qui reste confit de piété à la façon de maints personnages humbles des poésies symboliques de Victor Hugo. Mais Rimbaud raille l'idée d'avoir la bouche pétrie de prières chrétiennes par la caractérisation d'un adjectif cinglant :"ses continuels Pater et Ave Maria". L'expression en caractères italiques "Je ne sais plus parler!" fait un écho ironique aux autres italiques des noms de prières "Pater" et "Ave Maria" qui sont, dans la bouche de celui qui nargue, supposées être aussi vides de sens dans la bouche édentée et hébétée du malheureux et confus mendiant.
Relisez ce premier paragraphe de "Matin" et vous verrez que ses métaphores ne s'expliquent que dans le cadre d'une réponse pleine d'ironie d'un rebelle à un élu chrétien.

   N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, - trop de chance ! Par quel crime, par quelle erreur, ai-je mérité ma faiblesse actuelle ? Vous qui prétendez que des bêtes poussent des sanglots de chagrin, que des malades désespèrent, que des morts rêvent mal, tâchez de raconter ma chute et mon sommeil. Moi, je ne puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses continuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler !

Celui qui raconte ne nous confie pas sa conviction d'avoir connu une jeunesse dorée de poète, il n'est pas ici dans l'expression de la nostalgie, mais il interroge ce "Vous" qui défend les valeurs chrétiennes en proférant d'inquiétantes malédictions sur le compte des réprouvés. Et il faut bien considérer le poids de chaque mot choisi par Rimbaud pour constituer ce paragraphe. Le verbe "désespèrent" doit nous rappeler l'acte du poète qui s'est acharné à "faire s'évanouir dans [s]on esprit toute l'espérance humaine", la qualification "humaine" contribuant déjà par elle-même à ruiner la notion de vertu théologale. Le désespoir pour le chrétien a partie liée avec la maladie. Le poète s'était tourné vers les sorcières "misère" et "haine". Le chrétien considère que les bêtes ne peuvent connaître que le "chagrin", le "bonheur" ne pouvant visiblement découler que d'une vertu et d'un savoir. Et loin d'être un repos, la mort est un tourment. Le poète a en tout cas craint de mourir, et s'en est fait un tourment par anticipation, mais, dans son renoncement à expliquer ce qui l'a poussé dans une révolte de bête et malade désirant la mort, le poète continue d'exprimer la morgue du défi : "tâchez".
Le texte n'est pas particulièrement difficile si nous tenons compte de deux difficultés principales. Premièrement, le poète ne s'interroge pas sincèrement sur une idée personnelle qu'il aurait eue de son passé. Il met en question le pieux récit sur l'origine de l'âme chrétienne qui est supposée être éternelle. Il faut bien voir le lien entre la fin de "L'Eclair" et le début de "Matin", entre la clausule de l'un et le début de l'autre : "Alors, - oh ! - chère pauvre âme, l'éternité serait-elle pas perdue pour nous !" et "N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, - trop de chance !" Ce passé est celui de l'âme dans le récit chrétien. C'est la même considération qui me fait contester les commentaires du premier alinéa de la prose liminaire : "Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient." Les lectures s'ingénient à considérer qu'il serait question d'un temps béni de l'enfance, alors même que cela n'est justement pas fondé au plan biographique, d'autant plus qu'il est difficile d'associer l'image d'hommes partageant des bouteilles de différents vins à l'enfance non encore révoltée du jeune Arthur du temps où il n'avait encore écrit aucun des poèmes que nous connaissons. La "vie" du "festin" immémorial est celle de son "âme" supposée éternelle, et c'est ce mensonge chrétien qui fait rejeter l'idée de la charité comme clef dans la catégorie des rêves spécieux.
Le poète distingue enfin nettement entre la capacité à s'expliquer ce qu'il lui est arrivé et la possibilité d'en réchapper. C'est tout le sens du second paragraphe que d'établir cette distinction.

   Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de mon enfer. C'était bien l'enfer ; l'ancien, celui dont le fils de l'homme ouvrit les portes.

La périphrase "le fils de l'homme" implique sans aucun doute une ambiguïté volontaire. Il s'agit d'une désignation érudite pour Jésus Christ, mais elle implique aussi en retour l'idée d'une descendance en filiation humaine et non divine. Il n'existe pas de périphrase plus ambivalente pour désigner le fils de Dieu, et Rimbaud ne manque pas l'occasion de s'en servir, comme il a réduit la vertu théologale en "espérance humaine", comme il a refusé de qualifier de divine l'inspiration récusée de la charité comme clef. Cet esprit de malice se retrouve dans le choix verbal "crois" appliqué à l'enfer : "je crois avoir fini la relation de mon enfer", emploi verbal bien trivial qui ne peut que contraster avec la ferveur du chrétien qui croit en Dieu, et à l'opposition entre le paradis et l'enfer.
Toutefois, ce second paragraphe implique aussi une pirouette déconcertante. Le poète dit sortir de l'enfer, mais c'est pour aussitôt l'embrasser du regard. Et c'est ce regard en arrière qui fait l'objet du troisième paragraphe et qui donne une impression négative à cette aurore. Le "matin" n'est bientôt plus qu'une "étoile d'argent" dans la "même nuit" de l'enfer, et l'échappatoire relève alors du souhait incertain.

   Du même désert à la même nuit, toujours mes yeux las se réveillent à l'étoile d'argent, toujours, sans que s'émeuvent les Rois de la vie, les trois mages, le coeur, l'âme, l'esprit. Quand irons-nous, par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer - les premiers ! - Noël sur la terre !

Le discours est clairement celui d'une attente messianique laïque. La "fin de la superstition" désigne l'horizon de pensée commun au Christ et à Monsieur Prudhomme. Même si le poète échappe à l'enfer, il est toujours question d'une attente meilleure exprimée par une métaphore du déplacement géographique : "par-delà les grèves et les monts". Il est toujours question d'un véritable "ailleurs". Un autre matin est attendu dans "la naissance du travail nouveau". Le poète veut nous faire comprendre que, pour lors, le poète se contente d'échapper à la mort. Il n'a pas d'émotion noble, il parle ici d'en réchapper, et ce sera déjà beaucoup. Pour lui, "le cœur, l'âme, l'esprit" sont les "Rois de la vie", il n'est plus question d'un "trésor" "confié" aux "sorcières", "misère" et "haine", avec volonté de périr en affrontant "fléaux" et "bourreaux". La note sombre demeure, et le poète insistera là-dessus dans "Adieu" en s'exclamant : "Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère." Mais apprécions encore qu'il n'est plus question d'aucun au-delà, puisque, si celui du christianisme a déjà été rejeté, le poète récuse aussi les ailleurs imaginaires de la révolte. Il veut espérer en un "Noël sur la terre!", ce qu'une révolte trop entière exclut. Et c'est donc par un message simple et limpide qu'il conclut cette section de fin de la relation infernale. Ce poète aux "yeux las" est aussi las de tout un désir de mort qui, enfin, le révolte :

   Le chant des cieux, la marche des peuples ! Esclaves, ne maudissons pas la vie.
Remarquons que le sonnet "Poison perdu" ironisera précisément sur l'ancienne relation de Rimbaud et de Verlaine et sur les "désirs de mort". Mais, ce qui peut empêcher de bien comprendre que Rimbaud définit une position nouvelle, c'est que ce discours de messianisme laïc renvoie à un arrière-plan de littérature politique qui est déjà celui de Rimbaud depuis au moins l'été 1870. L'erreur serait de croire que le renoncement à la révolte corresponde à une remise en cause de l'adhésion politique communarde. Au contraire, Rimbaud redéfinit le "travail humain" en une attente d'un "travail nouveau". Il faut rappeler que, dans les années 1820 et 1830, sont apparues des idées politiques prétendant à un nouvel ordre social qui ont choisi d'opposer à la notion chrétienne de "charité" celle de "philanthropie". Quand Rimbaud parle de "nouvel amour", nous ne pouvons manquer de songer à la pensée de Charles Fourier dont un texte de 1816, qui toutefois n'a été publié qu'en 1967, s'intitule Le Nouveau monde amoureux. Fourier a critiqué également les modèles concurrents de Saint-Simon et de l'américain Robert Owen, dont le concept de "new harmony" n'a pas manqué d'être rapproché de la mention "nouvelle harmonie" du poème des Illuminations "A une Raison". Or, la fin du texte "Matin" fait à l'évidence écho avec la littérature socialiste qui s'est développée à partir des années 1820 et 1830. Citons, à simple titre d'exemple, le dernier paragraphe du texte "Le travail à la tâche" du menuisier Gabriel Gauny :

  Si la génération prochaine conciliait, dans les réformes qu'elle se propose, les conditions du travail à la tâche unies aux immenses merveilles de l'association, les hommes, riches alors d'un système rationnel, régulariseraient l'activité désordonnée qui maintenant les décime. Rendus à l'organisme de leur destinée naturelle, ils fortifieraient leurs corps et leurs esprits en enchantant leurs cœurs. Après quelque temps d'évolutions préparatoires, la race humaine, par l'emploi logique de ses facultés et l'opulence de ses loisirs, trouverait sur sa route une passion divine qui, fixant l'étoile des mages, marcherait vers cet inconnu, ce bonheur dont le désir la tourmente mais dont l'essence est en elle !

On comprendra aisément qu'il est tout simplement question de retrouver les textes lus par Rimbaud qui continuaient cette image dont Gauny avant notre poète fut un passeur. Les piles de mon clavier arrivant à épuisement, je renonce pour l'instant à mieux présenter cet extrait de Gauny. Accompagnée d'une présentation, une anthologie de ses textes vient d'être publiée aux éditions La Fabrique par Jacques Rancière. Cet ouvrage paru en 2017 a pour titre Le Philosophe plébéien.
Je prévois évidemment de rendre compte des lectures de "Matin" qui ont été faites par mes prédécesseurs. Je voudrais juste ajouter pour conclure que j'attache beaucoup d'importance à la révolution de 1848. La Révolution française a été dévoyée par le Premier Empire et Napoléon Ier, tandis que la Restauration n'a duré que jusqu'en 1830 et non jusqu'en 1848. En effet, deux régimes monarchiques se sont enchaînés, mais le régime libéral de Louis-Philippe qui a profité des trois glorieuses a connu d'importantes émeutes et contestations à ses débuts, en 1831, en 1834,... Ensuite, entre février et juin 1848, le récit républicain s'est brisé dans l'affrontement de deux conceptions irréconciliables. Le second Empire a emporté une certaine idée de la Seconde République et après Sedan cette idée républicaine a repris le dessus, en se déclinant en troisième, en quatrième et en cinquième République, avec juste la parenthèse du Régime de Vichy. Au cours du vingtième siècle, la République a été questionnée et défiée par le marxisme, par un socialisme se réclamant du marxisme et par un communisme qui avait pour appui de grandes puissances étrangères, en tout cas l'URSS. Ces particularités ne doivent pas être projetées sans réfléchir sur les conflits du dix-neuvième siècle. Les français ont complètement perdu de vue le combat sous la Seconde République pour une République démocratique et sociale, autre que celle qui était débattue et mise en place. Ce combat était celui aussi de la Commune de Paris en 1871, et il demeure aussi celui de libertaires et d'anarchistes qui ne se reconnaissent pas dans le communisme marxiste. C'est un abus de langage que de rabattre le communisme de la Commune sur celui du marxisme. Trotsky voulait éradiquer l'anarchisme et Aragon, un des plus grands poètes du vingtième, mais avant cela un grand salaud, ne saurait en aucun cas être comparé à Rimbaud. Aragon est un stalinien, quand Rimbaud est un anarchiste désireux d'une République démocratique et sociale, ce qui n'a rien à voir. Les clefs pour comprendre Rimbaud sont à la fois dans une lecture contraignante respectueuse des articulations du texte et dans une redécouverte studieuse de la pensée politique des auteurs français du dix-neuvième siècle, tout ce qui s'est écrit au vingtième siècle projetant des reflets anachroniques qui n'éclairent pas du tout le sens précis du message rimbaldien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire