lundi 19 mars 2018

Lectures au lendemain du 18 mars

J'étais absent depuis une semaine. L'activité du blog va reprendre.
L'Angleterre se ridiculise face à la Russie : elle vire des diplomates pour la tentative d'homicide d'un vieil espion à la retraite, ce qui est déjà farfelu, et elle accuse sans preuves, deuxième côté farfelu, de cet assassinat la Russie, autre côté farfelu banalisé, sans que celle-ci ait un motif, quatrième côté farfelu. Cinquième côté farfelu, la victime est encore en vie. Sixième côté farfelu, l'Angleterre refuse une enquête normale. Septième côté farfelu, l'inventeur du poison soviétique incriminé, sans diagnostic scientifique à l'appui, vit aux Etats-Unis. Ce qui sert de président aux français s'est, dans la foulée, dispensé d'aller sur les stands de littérature russe.
Du coup, je me suis précipité pour répliquer et j'ai acheté... Ceux du Donbass, Chroniques d'une guerre en cours, par Zakhar Prilepine. Je ne connaissais pas le romancier Prilepine, mais les gens du Donbass sont le meilleur peuple de la planète à l'heure actuelle. Excellente acquisition.
Je viens d'en commencer la lecture, c'est captivant. On a des entretiens directement avec Zakhartchenko, dès le début de l'ouvrage.
J'ai aussi acheté un nouveau Folio Histoire La Commune et les communards de Jacques Rougerie, recoupement d'ouvrages plus anciens toutefois.
Puis j'ai acheté le livre Etude sur le mouvement communaliste de Gustave Lefrançais qui est suivi de "La Commune et la Révolution" de 1874. Il y a une préface de Jacques Rougerie. Gustave Lefrançais est à rapprocher de Rimbaud sur certains points. Il faisait partie de la minorité antiautoritaire de la Commune et, que ce soit Rimbaud ou Lefrançais, on comprend qu'ils sont tous les deux dans une oscillation entre l'adhésion révolutionnaire de coeur à une forme de République démocratique et sociale ou Commune, ce qui réunit 1848 et 1871, et en même temps ont de fortes sympathies pour une pensée anarchiste en cours de constitution, mais je tiens à l'oscillation entre l'adhésion révolutionnaire et l'anarchisme en tant que tel. J'avais déjà de Gustave Lefrançais le livre Sçouvenirs d'un révolutionnaire.
J'ai acheté aussi de Fernand Rude le livre Les Révoltes des canuts (1831-1834). Je laisse donc de côté pour l'instant deux livres d'Olivier Ihl sur la photographie et 1848, ainsi qu'un livre de Samuel Hayat sur 1848, et même un livre d'Hobsbawn sur les révolutions en Europe de 1848, voire un livre intitulé Education et socialismes au dix-neuvième siècle.
Je ne pouvais pas suivre, mais j'ai repéré aussi un livre d'une franco-syrienne La Syrie et le Retour de la Russie.
Enfin, j'ai découvert un vieux livre étonnant. Il s'agit de "La Pérégrinaçao" de Fernao Mendes Pinto. L'ouvrage a été traduit sous différents titres. J'ai une version complète "Les Voyages adventureux de Fernand Mendez Pinto" et puis une traduction d'un tiers sous le titre "La Pérégrination. La Chine et le Japon au XVIe siècle vus par un portugais Fernao Mendes Pinto".
D'un point de vue historique, l'ouvrage a une redoutable importance, puisqu'il propose et d'une un récit de la découverte du Japon par des navigateurs portugais, épisode qui reste nimbé de mystère, et de deux il évoque la figure du jésuite espagnol François-Xavier qui s'empresse de débarquer au Japon en 1549 (sur l'île de Kagoshima), sachant que les libres conversions des japonais vont connaître un essor fulgurant avant une série de répressions, persécutions, supplices, martyres, jusqu'à l'exclusion des congrégations religieuses en 1614, avant l'isolement définitif du Japon en 1639 qui n'admettra plus que les commerçants hollandais comme contacts européens jusqu'en 1854.
Mais le livre de Mendes Pinto est un roman d'aventures, un récit haut en couleurs avec une sorte de antihéros picaresque, loin des Lusiades de Camoens. C'est assez fascinant, je le rapproche du "Devisement du monde" ou "Livre des merveilles" de Marco Polo écrit quelques siècles plus tôt, mais pas par Marco Polo lui-même.
J'essaie de comparer le récit de découvertes de contrées asiatiques inédites dans les deux ouvrages.
Pour Marco Polo, il existe des débats sur la fiabilité de son récit, et il est certain qu'il y a à boire et à manger sur certains sujets, mais dans les grandes lignes c'est fiable. Pour "Cipango", la première mention occidentale du Japon, c'est fiable. Marco Polo était en Chine à la cour d'un mongol converti au bouddhisme Kublai Khan. Il a eu droit au récit d'un mongol qui connaissait les deux expéditions récentes au Japon. Le Japon est avec l'Iran important pour ses mines d'or, le Japon avait aussi des mines d'argent. L'idée de la ville toute en or est confirmée pour moi par différents recoupements. Certes, il y a une exagération, mais François Caron décrit cette réalité dans un ouvrage de 1636. Et Mendez Pinto aime bien aussi évoquer des toits dorés m'a-t-il semblé.
En tout cas, c'est frais, c'est vraiment des épopées pour les peuples ibériques, espagnols ou ici portugais en l'occurrence. On pourrait s'amuser à réécrire cela pour leur conférer la dignité littéraire d'une épopée façon Odyssée d'Homère, ou en tout cas, en faire un Don Quichotte dans les repères épiques de l'Odyssée.

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