J'ai annoncé une étude à venir sur le monostiche de Ricard. Donc, ma révélation a été prise en compte que le monostiche zutique de Rimbaud parodiait bien un passage précis des poésies de Ricard, et en fait moi mon discours c'est qu'au-delà d'une réécriture les mots du monostiche renvoient à des idées clefs répétées dans l'oeuvre de Ricard, et je travaille, suite à une découverte plus récente, sur l'idée que le motif de l'égoïsme implique Amédée Pommier et peut-être un sujet ancien qui nous échappe, mais qui a circulé dans l'opinion publique et sur lequel s'appuierait Amédée Pommier, l’œuvre en réponse de Ricard étant ultérieure. Ceci dit, Bruno Claisse a publié au sujet de ce monostiche le seul article où il a daigné me citer. Dans le Foutoir zutique, Teyssèdre a travaillé sur ce monostiche. Je vais étudier de près leurs deux lectures et puis je développerai ma propre thèse de lecture sur ce monostiche, en commentant le projet poétique de Ricard dans ses poésies. Je regrette de ne pas avoir l'accès que je voudrais à certains textes en prose comme cette "Révolution populaire" publiée le 7 avril 1871 dans le Journal officiel de la Commune dans les Variétés, texte que je ne connais que par quelques extraits glanés par-ci, par là.
Mais je ferai déjà un article, vu l'urgence dans laquelle je suis.
J'ai par ailleurs déjà composé un texte d'une certaine étendue sur les manuscrits du "Sonnet du Trou du Cul", je reviens sur l'édition philologique de Steve Murphy en 1999. Elle est assez confuse et il y a des manques. Il y a une énigme sur les manuscrits à démêler et cela implique les "Immondes". Un truc important, c'est l"élucidation du manuscrit du "Sonnet du Trou du Cul" que possédait Maurevert. C'est un truc énorme à mon sens qui passe complètement inaperçu.
Enfin, il était prévu que je mette cela dans l'étude que je viens d'annoncer sur les manuscrits du "Sonnet du Trou du Cul", mais je viens de me reporter au texte de Teyssèdre sur le "Sonnet du Trou du Cul". Il y a des erreurs, par exemple il attribue la transcription zutique à Verlaine et non pas à Rimbaud, mais il y a tout un discours confus que peut difficilement comprendre quelqu'un qui n'a jamais lu le recueil L'Idole d'Albert Mérat. Je cite : "Mérat se signalait par une omission. Bien qu'il fût descendu du haut de la chevelure jusqu'à la pointe des orteils, il avait oublié les fesses (pensons au ridicule qu'aurait eu un sonnet des "feffes"...). Plus exactement "on" les avait censurées. Verlaine s'est moqué, dans une lettre à Coppée, du poète ulcéré de publier son Idole avec des coupures, et dans une lettre à Morice il a présenté carrément le Sonnet du Trou du Cul comme un "complément" au blason mutilé.[Note 7 mentionnée ici]. Mérat a copié à la main sur quelques exemplaires un dernier sonnet qui fait défaut au recueil imprimé. Celui qui, dans le livre, a pour titre Dernier sonnet (titre qui évite à dessein toute précision anatomique) laisse entendre que l'auteur, sans se donner le ridicule de geindre, riait jaune [...]" Suit la citation de cinq vers.
Teyssèdre écrit n'importe comment, ça part dans tous les sens, tantôt il dit des choses erronées, tantôt s'il ne tranche pas clairement son style ne peut qu'induire en erreur.
Tout se mélange : les plaintes réeles attribuées à Mérat et la plainte jouée dans les vers de son recueil, l'ajout de Verlaine / Rimbaud et un ajout de Mérat lui-même. Pour "feffes", il s'agit juste d'une moquerie sur l'orthographe archaïsante des "s" du recueil imprimé, mais Teyssèdre dit quelque chose de faux quand il prétend que Mérat a oublié le sonnet des fesses. Pas du tout ! Le recueil achevé d'imprimer le 20 avril 1869 et consultable sur le site Gallica de la bibliothèque nationale de France contient un avant-dernier sonnet, un dernier sonnet, avec pour terminer le sonnet "épilogue". A lire Teyssèdre, Mérat a oublié de produire un sonnet des fesses, et pour cause il aurait été censuré. Mais c'est faux ! La censure n'a porté que sur les titres, et quand Teyssèdre dit "pensons au ridicule qu'aurait eu un sonnet des "feffes" " il semble ne pas comprendre que "avant-dernier sonnet" c'est la censure du titre "Sonnet des fesses", mais le sonnet en lui-même nous l'avons, juste qu'il est plus pudique et allusif que prévu. Pire encore, Teyssèdre ne cite pas ensuite l'avant-dernier sonnet, mais le "Dernier sonneté, lequel ne porte pas sur les fesses, mais sur le sexe de la femme. En réalité, le recueil de Mérat a connu deux censures portant sur deux titres "Sonnet des fesses" et "Sonnet du sexe de la femme" ou "sonnet du vagin" respectivement remplacés par "avant-dernier sonnet" et "dernier sonnet". C'est là qu'est la censure. Ensuite, la menace de la censure nous a valu deux sonnets plus contournés que les autres et un discours de plainte.
Mais dans la citation que nous avons rapportée, Teyssèdre prétend qu'un sonnet a été ajouté de manière manuscrite sur quelques exemplaires, et faute de précision on croire que c'est ce "Dernier sonnet" à tort confondu avec un sujet sur les fesses quand il est question du sexe de la femme.
Or, où est ce sonnet manuscrit s'il existe ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire de manuscrit de la main de Mérat d'un autre sonnet, et ce serait le blason de quelle partie du corps ?
La note 7 ne rapporte qu'un extrait de la lettrre de Verlaine se moquant des "coupures" dont se plaindrait Mérat au moment de la publication, la note 8 montre que Teyssèdre identifie bien l'avant-dernier sonnet à un sonnet des fesses. C'est sa rédaction qui est incroyablement confuse finalement.
Mais rien sur un manuscrit à retrouver de Mérat, on dirait que Teyssèdre a inventé ou rêvé cela, alors que s'il existe un sonnet manuscrit, le chercheur sur une parodie ne devrait avoir rien de plus empressé que de transcrire le document inédit pour éprouver s'il apporte quelque chose.
D'où vient que Teyssèdre affirme ainsi la présence d'un sonnet manuscrit de Mérat sur quelques exemplaires de L'Idole ? Mystère et boule de gomme.
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