mardi 11 mars 2014

Envie

J'ai bien envie de lancer une lecture féroce d'Une  saison en enfer. Je sens que je vais le faire, j'ai ça en moi en ce moment. Je sais que j'ai ouvert plusieurs sujet, j'ai aussi l'intention de revenir sur le poème Mémoire suite aux articles récents de Benoît de Cornulier, un dans la revue Parade sauvage. J'avais aussi envie de revenir sur Le Bateau ivre pour commenter la forme humoristique quatrain par quatrain, les notations du genre "savez-vous" ou bien les "frissons de volets" qui ouvre sur ce que l'homme a cru voir, ou bien l'humour sur les "océans poussifs" et de mettre tout cela une perspective large de "flots abracadabrantesques".
Là, je me sens pour traiter du sens d'Une saison en enfer et cela serait aussi une étude de style de la prose de Rimbaud qui concernerait Les Déserts de l'amour et les poèmes en prose des Illuminations. Je peux montrer aussi des parallèles entre Bateau ivre et Une saison en enfer. Je peux rapprocher l'avertissement des Déserts de l'amour de la prose liminaire d'Une saison en enfer pour ce qui est du motif de la mort, et je peux comparer les deux oeuvres pour le traitement du souvenir : "je me souviens...", "je me rappelle..."
Je relis Les Déserts de l'amour, c'est une prose artiste vertigineuse, j'ai du mal à croire que cela ne soit pas cette fameuse Chasse spirituelle sous un autre nom. Verlaine reprochait à sa femme d'avoir détruit un texte bouleversant, et on a retrouvé un texte qui est de l'époque concernée, qui se retrouvant dans les mains de Forain échappe à Rimbaud à cette époque précisément, un texte qui colle avec l'idée qu'en donne Verlaine, en sachant que bien évidemment le texte perdu évoqué dans Les Poètes maudits est bien sûr celui qui l'inquiète dans sa correspondance fin de l'année 1872.
Je me demande quelle proportion de l'oeuvre de Rimbaud a été détruite par Mathilde. Sans doute pas mal de doublons en tout cas avec ce qui nous est finalement parvenu par d'autres voies, mais quand même, quelle perte !
Mais enfin ce qui va m'intéresser, c'est l'unité de l'oeuvre et le sens d'Une saison en enfer.

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