jeudi 3 février 2022

Silences

Je vais reprendre dans les prochains jours mes séries en cours.
La série "Lunettes pour 'Voyelles' " nous a amené à parler des synthèses rimbaldiennes des années 80 ou 90 et de leurs insuffisances. Je vais poursuivre cette série, mais elle permet évidemment à chaque fois de renforcer la précision de ma lecture. On voit aussi à quel point l'affinement inarrêtable de ma lecture prouve à quel point j'ai vu juste. J'ai expliqué la matrice d'ombre du "A noir", les cycles naturels du "U vert" et j'ai déjà pas mal posé le cadre d'expression de l'être humain qui rend la vie reçue dans le "I rouge". Pour le "E blanc", une question s'impose : qu'est-ce qu'un frisson ?" puisque ce mot avait le privilège de la double mention vers 5 et 6. Pour le O bleu, j'étudie un renouvellement de l'approche à partir du mot "Silences". Je songe à la phrase de Pascal et à d'autres éléments encore. Je médite un approfondissement métaphysique soudain de la compréhension des vers 12 et 13, et puis une articulation au contrepoint érotique du vers 14.
Une fois tout cela posé, je pourrai ensuite consacrer de nouveaux mois d'études à prouver que Rimbaud songe aux morts de la Commune en écrivant "Voyelles", puisque j'aurai posé la signification métaphysique du sonnet dans le corps d'une lecture au premier degré des images du poème.

Je ne fais pas que du Rimbaud dans ma vie, mon activité rimbaldienne a même pas mal régressé depuis quelques années. Je rappelle que j'avais lancé un blog parallèle réunissant des articles sur Une saison en enfer, avec des mises au point que n'atteignent pas les rimbaldiens officiels. Ni Yoshikazu Nakaji, ni Pierre Brunel, ni Yann Frémy, ni Danièle Bandelier, ni Hiroo Yuasa, ni Margaret Davies, ni Steve Murphy, ni Mario Richter n'ont réussi à donner de tels éclairages sur Une saison en enfer. C'est ce qu'il y a de meilleur au monde, et ça va reprendre... 2023, ce sera les cent cinquante ans du livre Une saison en enfer, puisqu'inévitablement de 2020 à 2025 nous avons beaucoup de cent-cinquantenaires rimbaldiens à songer. En février-mars 2022, c'est "Voyelles", l'année prochaine Une saison en enfer !


Comme pour "Voyelles", je vais faire des articles de recension des travaux de mes prédécesseurs. Il plane bien évidemment comme une honte éternelle sur le Dictionnaire Rimbaud de 2021 le fait de ne pas avoir parlé de ma mise au point au sujet de la prose liminaire, mise au point qui va bien au-delà du point majeur qui consistait à montrer que les contresens successifs de Pierre Brunel et Jean Molino avaient entraîné les rimbaldiens à des lectures complètement erronées de l'ensemble du livre Une saison en enfer au mépris de bons points de départ illustrés notamment par les livres de Margaret Davies.
C'est un peu le convoi de la liberté au Canada et Justin Trudeau exfiltré : des convois qu'on voit et un  Trudeau qu'on voit pas... C'est un peu de nouveau l'histoire du peuple maudit d'être la Commune par les élites littéraires de l'époque, George Sand comprise. Rimbaud est devenu l'otage de petits marquis, et même les rimbaldiens qui parlent de la Commune se sont visiblement reconnus marquis. Il ne s'agit pas d'une caste rebelle, il s'agit d'une caste sur le mode du conseil constitutionnel qui valide la passe vaccinale pour que son chef nous dise ensuite que c'est inquiétant pour les libertés. C'est ça, les rimbaldiens, et c'est affligeant. Rimbaud serait dégoûté ! S'il savait...

Mais, bon, pour m'effacer des études rimbaldiennes, vous n'auriez pas oublié d'être des moteurs, parce que le remuement des idées sur Rimbaud, ça se passe ici. Celui qui donne le ton, c'est moi, et voui !
Et je peux dire des rimbaldiens avec Rimbaud "nos doux représentants qui nous trouvent crasseux !"

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