mardi 20 février 2018

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L'appartement de Charles Cros dans la rue Séguier est-il identifiable ? Et la chambre de Rimbaud rue Victor-Cousin ? Et où dormait-il rue de Buci ? Et où se situait la salle de réunion du Cercle du Zutisme ? Est-ce finalement bien à l'Hôtel d'Orient, aujourd'hui Hôtel Stella que Rimbaud a trouvé une chambre mansardée avec vue sur un jardin du lycée Saint-Louis ? Notre poète a-t-il bu un spritz en mangeant des sprats devant l'Odéon, consommé une soupe de lentilles au Polidor, ou mangé une andouillette dans un Bouillon-Duval ?
Mieux que Tintin au pays des Soviets, que Tintin au Congo ou que Tintin en Amérique, ou que Tintin au pays de l'or noir, ne manquez pas, tout prochainement, la suite des aventures de Rimbaud à Paris !

(et tstt ! passe-moi les lunettes, c'est moi qui fais Bernard Pivot) :
"Oui, Jean-Jacques Lefrère, alors on peut dire que partout on vous passer les biographies ne repoussent pas. Alors, vous écrivez, je cite : 'Verlaine avait loué pour son giton des Ardennes une chambre de la rue Monsieur-le-Prince. On ne connaît pas la localisation exacte de la maison. Comme Rimbaud précise dans une lettre qu'il a vue sur un jardin et sur les dortoirs du lycée Saint-Louis, cette chambre était peut-être dans les derniers étages de l'Hôtel d'Orient (aujourd'hui Hôtel Stella), à l'angle de la rue Monsieur-le-Prince et de la rue Racine.' " Et donc sait-on aujourd'hui si c'est bien là que Rimbaud a logé ?"
(je te rends les lunettes de Pivot)

En fait, ce qui est dingue, c'est que, même quand nous avons les adresses, jamais rien n'a été fait pour vérifier où résidait précisément Rimbaud !
Pour l'atelier de Gill, Lefrère s'est trompé d'adresse et d'autres encore, puisque dans le Dictionnaire Rimbaud de la collection "Bouquins", chez Robert Lafont, l'adresse erronée est reprise (voir la première partie de l'article sur les résidences parisiennes de Rimpbaud que nous venons de mettre en ligne).
Pour la maison de la belle-famille de Verlaine, on a une façade, mais on ne sait pas quelle fenêtre regarder. Pire, les gens ne pensent même pas que la fenêtre peut autant concerner Verlaine que Rimbaud, Verlaine n'étant pas un poète anodin.
Pour l'appartement de Banville rue de Buci, on nous offre des photos de la façade de l'immeuble, mais il reste à situer l'appartement de Banville, de la bonne et celui de Rimbaud, sachant que l'affirmation de Lefrère selon laquelle Banville n'habite pas avec sa maîtresse est démentie par d'autres sources.
Pour l'appartement rue Séguier, on a des témoignages contradictoires entre Lefrère et Kahn par exemple sur les dimensions de l'endroit, et ce n'est pas tout, il faut encore déterminer le lieu précis.
Pour l'Hôtel de Cluny, la chambre est envisagée au dernier étage par confusion avec l'autre description de chambre mansardée de la lettre datée de "Parmerde, Jumphe 72", alors que s'il ne voyait pas le jour elle était plutôt en bas.
Pour la chambre mansardée dans la rue Monsieur-le-Prince, la citation de Lefrère faite par monsieur Bernard Pivot plus haut révèle qu'il n'est pas certain que Rimbaud ait logé dans l'Hôtel d'Orient à côté de la crèmerie Polidor. Il se pourrait qu'on se soit contenté de relever les hôtels qui existent à l'heure actuelle.
Pour l'Hôtel des Etrangers, on n'arrive pas à trancher si c'était à l'entresol ou au troisième étage. Comment était installé le piano, etc. ?
Je ne parle même pas des séjours ultérieurs, en 1873 ou 1875.
C'est ver-ti-gi-neux ! On ne sait rien, rien n'a été vérifié, et on doit se méfier de notre confiance passive dans des hypothèses qui sur le long terme deviennent de prétendues évidences !

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