Attention, temps limité pour participer à un jeu d'enquête proposé vers la fin de cette seconde partie de notre compte rendu !
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Avant de passer à la deuxième partie de mon compte rendu, je voulais préciser à nouveau ma démarche. La technique du compte rendu me permet d'éviter de récupérer dans un article de mon cru les découvertes propres au "chercheur indépendant" (nom que Daniel Courtial a donné à son blog après l'histoire de la photographie du "Coin de table à Aden"). Mais ceci doit être complété puisque Courtial a trouvé à lui seul où avait logé Rimbaud dans la rue Monsieur-le-Prince en mai 1872. J'ai publié un article à ce sujet, tout récemment sur ce blog :
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Avant de passer à la deuxième partie de mon compte rendu, je voulais préciser à nouveau ma démarche. La technique du compte rendu me permet d'éviter de récupérer dans un article de mon cru les découvertes propres au "chercheur indépendant" (nom que Daniel Courtial a donné à son blog après l'histoire de la photographie du "Coin de table à Aden"). Mais ceci doit être complété puisque Courtial a trouvé à lui seul où avait logé Rimbaud dans la rue Monsieur-le-Prince en mai 1872. J'ai publié un article à ce sujet, tout récemment sur ce blog :
Je suis très fier d'avoir publié un tel article et je le
remercie de m'en avoir donné la possibilité. Comme me l'a dit un rimbaldien dans
un courriel privé, cette "enquête" sur "la piaule de
Rimbaud" est "excellente" et il a ajouté que ce lieu "était carrément du niveau de Aljustrel pour les secrets de
Fatima". Même s'il y a une note d'humour, c'est tellement vrai que, fondée
sur un sentiment sincère et réellement vécu, ma digression sur la blancheur des
contours des nuages la nuit qui a suivi a été un point d'honneur dans ma
rédaction . Qu'avez-vous pensé de ma formule du "verbe de la nuit" ?
Même s'il faut savoir faire la part des choses, on peut avoir un moment de
forte émotion quand on mesure quel fut cet endroit de poésie du mois de mai 1872
: "Maintenant c'est la nuit que je travaince. De minuit à 5 du
matin." dit-il dans sa lettre de "Jumphe 72" avant de décrire
les deux chambres des mois de mai et juin. Le jardin s'est transformé en un
bout de la rue de Vaugirard, et je trouve ça saisissant de changement.
Je donne aussi un commentaire littéraire neuf de cette lettre de
"jumphe 72" à Delahaye, en
étudiant ainsi les raisons de la description de deux chambres mises en
contraste. Je reviendrai ultérieurement sur le commentaire de cette lettre.
Je trouve aussi beaucoup de charme à la solution de l'énigme
et je ne peux qu'être content des photographies inédites qui accompagnent
l'article.
Personnellement, j'ai d'une part, en compagnie d'un ami,
découvert toute l'importance du restaurant "Polidor" avec son
carrelage d'époque, rue Monsieur-le-Prince, ce qui avait fait l'objet d'un article sur ce blog, et j'ai montré que Rimbaud n'a pas
logé dans une mansarde de l'Hôtel de Cluny, mais forcément quelques étages
en-dessous. Malheureusement, pour l'instant, l'étude est bloquée en ce qui
concerne la composition du sol de la cour intérieure à l'époque. Comment était-elle
exactement ? Ceci dit, Rimbaud était dans les étages inférieurs, juste
en-dessous de la chambre mansardée où le gérant prétend à tort que notre poète a
dormi.
Courtial n'avait rien publié sur l'Hôtel de Cluny, ni même
sur la chambre mansardée où Rimbaud logea en mai 1872. Il le fera peut-être un
jour à son tour, sur son blog.
Nous avons vu dans la première partie du compte rendu une
autre redoutable correction d'adresse au sujet de l'atelier d'André Gill où
Rimbaud rencontra celui-ci pour la première fois en février-mars 1871. Une petite
précision que je pourrais apporter, car je n'ai pas osé éditer le texte, c'est
que dans la citation que je fais de la biographie de Lefrère, il est également
question d'une "plaque commémorative" sur le "mur extérieur" de l'ancienne maison des beaux-parents de Paul Verlaine,
sauf que nous nous demandons où elle peut être quand nous nous rendons sur
place.
Le gros morceau qui va nous rester à étudier, c'est le
fameux local de l'Hôtel des Etrangers. C'est la raison essentielle de mon
compte rendu, c'est l'apport le plus important de Courtial avec celui sur la
chambre rue Monsieur-le-Prince. En effet, Courtial a une thèse pour préciser le
lieu exact dans l'Hôtel des Etrangers qui a concentré les réunions des
zutistes.
Je propose donc à nouveau les liens pour les deux parties de
l'article "Le séjour de Rimbaud à Paris" de Daniel Courtial, avant de
traiter la partie intitulée "L'Hôtel des Zutistes". Je finirai mon compte rendu dans une troisième partie, à cause du problème des retranscriptions des calepins du fisc en ce qui concerne l'Hôtel des Etrangers, et je finirai par une revue des précisions du "chercheur indépendant" sur d'autres résidences parisiennes de Rimbaud.
Le "chapitre" sur "l'Hôtel des Zutistes"
ouvre la deuxième partie, mise en ligne le vendredi 30 septembre 2016.
Je ne m'arrête pas ici sur tout ce qui est rapporté autour
de ce séjour. Par exemple, je ne crois pas du tout que Rimbaud ait été viré du
lieu suite à un incident avec Cabaner, et je ne donne aucun crédit particulier
à Delahaye qui, cherchant à dédouaner Rimbaud face à un ragot qui vise
même plutôt une époque plus tardive que celle de l'Hôtel des Etrangers,
s'invente visiblement une confidence sur l'histoire de la mauvaise blague du
bol de lait. En tout cas, tout ça est à prendre avec des pincettes. Même l'idée
que Rimbaud ait logé à l'Hôtel des Etrangers n'est pas à admettre comme une
évidence : il semble plausible que le lieu ait pu dépanner un Rimbaud que les
gens ne pouvaient jamais héberger bien longtemps, mais on aimerait un peu plus
que le témoignage du passage occasionnel de Delahaye pour confirmer le fait de
résidence prolongée en ce lieu. Ce qui m'intéresse, c'est la localisation de la
pièce louée dans l'Hôtel des Etrangers par le Cercle du Zutisme.
Courtial a remarqué le petit débat autour de cette salle.
Selon un des deux témoignages connus d'Ernest Delahaye (celui-ci a remanié le
texte de ses Souvenirs à propos de Rimbaud), la salle où il a rencontré Rimbaud
à l'Hôtel des Etrangers se trouvait à l'entresol. Or, la vignette collée sur l'Album zutique,
fait sortir le cri "Zutisme" d'une fenêtre du troisième étage qui
donne directement sur le très passant boulevard Saint-Michel.
Personnellement, je considérais que l'idée du troisième
étage sur la vignette offrait une vision bien centrée trop harmonieuse que pour
être crédible, le témoignage de Delahaye me paraissait plus fiable.
Précisons que, dans la première version de son témoignage,
disponible sur le site Gallica de la BNF, la version de ses
"Souvenirs" publiée en 1908 et 1909 dans la Revue d'Ardenne et
d'Argonne, Delahaye avouait la chose suivante : "Cette fois, ma mémoire
chancelle. Je ne puis dire si nous montâmes jusqu'au second ou pas plus haut
que le premier étage." Ce n'est que bien plus tard qu'il a fixé le texte
que nous connaissons mieux où il privilégie "l'entresol", sans
préciser qu'un doute s'est instillé en lui. C'est cette version des Souvenirs
familiers publiée en 1925 dont le blog "Le chercheur indépendant"
cite un extrait :
Une grande salle de l'entresol avait été louée par des gens de lettres, peintres, musiciens, fraction du Tout Paris artiste pour y être chez eux, entre eux, et causer à leur aise des choses qui les intéressaient. (...) Rimbaud dormait sur une banquette.
La thèse de Courtial prend les témoignages à rebrousse-poil,
puisque cette salle aurait été directement au rez-de-chaussée à proximité de la
porte coulissante actuelle avec, sur le mur un peu à côté; la plaque numéro
"2" dans la rue Racine. Cette thèse est étayée par une série
d'arguments dont je vais rendre compte ici. Il va être également
question du problème particulier posé par la vignette collée sur le premier plat de l'Album
zutique.
Cette thèse peut presque passer inaperçue dans l'article de
Courtial, car elle vient juste après le rejet retentissant de l'idée du
"troisième étage" et inclut tout de même l'hypothèse d'un lien avec
l'entresol. Je cite donc les deux phrases où Courtial expose sa thèse :
D'après le descriptif figurant au calepin de la rue Racine, il n'y avait pas de grande pièce au troisième étage. La salle de réunion était plus probablement une des boutiques du rez-de-chaussée qui communiquait par un escalier intérieur avec l'entresol.
Courtial n'en dit pas plus, il passe directement à une autre
considération, la fin de la location en décembre 1871. Pour Courtial, qui
rappelle le témoignage de Rimbaud à Delahaye où il est question de la crainte
d'un "contrôle fiscal", "les Zutistes sont partis avant le
premier janvier".
Je vais préciser ici les arguments de Daniel Courtial.
Premièrement, il m'a contacté et fourni les photographies de pages du calepin
de l'Hôtel des Etrangers en m'expliquant plus longuement ses raisons de penser
ainsi. Deuxièmement, nous avons vérifié ou parfois essayé de vérifier ensemble tout récemment ce que nous
pouvions penser du passage de Rimbaud à l'Hôtel des Etrangers, à l'Hôtel de
Cluny et à l'Hôtel de Saône-et-Loire. Enfin, j'ai le feu vert de sa part pour
traiter du sujet, car dans ce qu'il suit il va y avoir des considérations
inédites.
Pour quelles raisons privilégier le rez-de-chaussée, plutôt
que l'entresol ou le troisième étage ?
1°) Il n'était pas évident de faire passer le piano du
Cercle par l'escalier.
2°) Il fallait une salle assez grande pour accueillir
quatorze personnes, ce qui n'était pas le cas des pièces dans les étages. Une salle de rez-de-chaussée semble convenir idéalement pour les dimensions, elle aurait été à droite de l'entrée au numéro 2 de la rue Racine.
3°) Le rez-de-chaussée était divisé en boutiques qui avaient
des arrière-boutiques à l'entresol, ce qui pourrait expliquer la confusion du
souvenir de Delahaye qui a très bien pu monter dans une arrière-boutique au
premier étage et redescendre dans la boutique elle-même où Rimbaud dormait sur
une banquette.
4°) Rimbaud parle de la crainte de payer une patente, ce qui
n'aurait pas de sens si les zutistes avaient loué une pièce dans les étages,
alors que leur crainte devenait tout à fait sérieuse s'ils sous-louaient un
espace en principe dédié aux boutiques.
5°) La vignette qui a été collée dans l'Album zutique porte
la mention "Restaurant à la carte". Or, il y a eu un changement de bail en juillet 1872 avec une mention "m d'hôtel, garni, table d'hôtes". Toutefois, le principe de la "table d'hôtes" ne se confond pas avec celui du "restaurant à la carte". Remarquons encore que le dessin des
robes des femmes représentées passant sur le trottoir correspond à une mode
vestimentaire qui s'est éteinte autour de 1890 environ.
Pour une raison annexe, ce cinquième argument a tout particulièrement retenu mon attention. Premièrement, le changement de bail en juillet 1872 n'a pas été noté dans le mois, il est possible que le "restaurant à la carte" ait cédé la place à une "table d'hôtes". Deuxièmement, de toute façon la vignette n'a pas été collée dans la période des premières contributions zutiques, mais selon toute vraisemblance lors de la seconde (ou troisième) période de transcriptions zutiques à la fin de l'année 1872.
Nous savons,
depuis la mise au point de Michael Pakenham, que les contributions de Germain
Nouveau ne peuvent pas être antérieures à sa montée à Paris au mois d'octobre
1872. La seconde période clef de transcriptions zutiques date de la fin de
l'année 1872. Et à la preuve par les contributions de Nouveau, s'en ajoutent
quelques autres dans les allusions à l'actualité de certaines contributions.
Par exemple, dans son dizain Intérieur (d'omnibus), au recto du feuillet 19 de
l'Album zutique, Raoul Ponchon mentionne explicitement une représentation de la
pièce de Coppée Le Rendez-vous à l'Odéon, la première de cette pièce ayant bien
eu lieu dans ce théâtre, mais le 11 septembre 1872 seulement. Enfin, certaines des
nouvelles contributions ont été collées sur le corps de l'Album zutique, en
particulier une dédicace "à Léon Valade" qui prouve, avec une série importante
d'indices convergents, que l'Album n'était pas la propriété initiale de Charles
Cros, lequel est absent de Paris à la fin de l'année 1872, autant que Rimbaud et Verlaine.
Le propriétaire de l'Album zutique n'était autre que Valade, ami du groupe des
Vivants qui comprenait Richepin, Nouveau, Bouchor, Ponchon, Bourget, et
quelques autres. Notons également que dans la première partie de ce compte
rendu, j'ai évoqué ces faits remarquables que Rimbaud avait rencontré un futur
membre du Cercle du Zutisme André Gill un peu avant la Commune, que, pour la
nouvelle école, il ne prétendait jurer que par Verlaine et Mérat, deux autres
futurs zutistes, qu'il avait cherché l'adresse d'Eugène Vermersch qui était lié
à la genèse du nom de "Zutisme", que Valade se disait le "saint
Jean Baptiste sur la Rive gauche" au sujet de la révélation parisienne de Rimbaud
dans sa lettre à Claretie d'octobre 1871 où il évoque la présentation de
Rimbaud aux Vilains Bonshommes lors du dîner de la fin du mois de septembre.
Valade, Verlaine et Mérat travaillaient tous les trois à l'Hôtel de Ville. Or,
je peux compléter encore ma série d'indices troublants, dans la mesure où en
juin 1871 Rimbaud a écrit à Jean Aicard, tandis que Pierre Elzéar est moqué en
tant que compagnon des auteurs des nouvelles contributions zutiques pour
l'année 1872. Sans oublier Mérat le pot de fleurs, Jean Aicard et Pierre Elzéar Bonnier sont tous deux présents aux
côtés de Rimbaud, Verlaine, Valade et Camille Pelletan, quatre membres du
Cercle du Zutisme, sur le Coin de table de Fantin-Latour. Le seul autre
personnage présent sur cette toile n'est autre qu'Emile Blémont. Blémont et
Jean Aicard ont dirigé la revue La Renaissance littéraire et artistique, revue
à laquelle s'associèrent plusieurs zutistes, mais aussi Pierre Elzéar. Les
contributions de Valade à cette revue étaient fondamentales, alors que Verlaine
et Rimbaud n'y ont pas laissé de bien nombreuses contributions, Rimbaud étant à
l'évidence très tôt mis de côté à cause de ses frasques. Ceci dit, le poème "Les Corbeaux" a été publié en septembre 1872, juste un peu avant la nouvelle fournée de transcriptions zutiques. Que de coïncidences systématiques !
Rimbaud ayant écrit à Jean Aicard dès le mois de juin 1871,
c'est à nouveau un indice sensible que notre jeune ardennais a fréquenté toute une société
de gens de lettres lors de son séjour à Paris en février-mars 1871, et il en a
hérité quelques adresses où écrire.
Mais, revenons à ma thèse
complémentaire. La vignette a dû être ajoutée à la fin de l'année 1872 par les
"Vivants" eux-mêmes, par référence à l'activité du Cercle en
octobre-novembre 1871. Cela affaiblit forcément l'idée d'un
témoignage en faveur de réunions au troisième étage à partir d'une croisée
faisant angle avec le boulevard Saint-Michel. Surtout, cette vignette a été
collée sur le corps de l'Album à une époque où il ne semble pas que la
publicité par prospectus ait été fort développée, ce qui invite les chercheurs à tenter de
retrouver cette vignette un jour ou l'autre dans un journal d'époque, mais
selon toute vraisemblance un journal postérieur au mois de juillet 1872. Cette
vignette doit se lire enfin comme un hommage des seconds contributeurs aux
premiers contributeurs de l'Album zutique, et elle a été collée
à une époque où il n'y avait plus de réunion dans une salle louée à l'Hôtel des
Etrangers même.
Revenons maintenant sur les autres arguments.
Nous avons visité les lieux, mais cela me semble inexploitable. Il est difficile d'évaluer dans quelle mesure les murs à l'intérieur ont pu être refaits. Il ne s'agit pas de donner son avis à vue de nez, et il faudrait passer plus de temps à étudier les dimensions des pièces sur des documents d'archives.
Il y a pour moi un argument plus faible, c'est celui de la confusion de Delahaye qui serait monté dans une arrière-boutique et redescendu par l'escalier intérieur dans la boutique transformée en salle de réunion du cercle. L'argument a l'inconvénient de présupposer ce qu'il faut démontrer, le fait que Delahaye ait oublié qu'il était monté puis descendu, d'autant plus que, si la salle se trouvait au rez-de-chaussée, la fenêtre lui indiquait comme une évidence qu'il était au rez-de-chaussée, alors qu'une confusion entre entresol et deuxième étage peut plus facilement se concevoir.
En revanche, les arguments du piano et de la dimension de la salle sont difficilement contournables.
Enfin, l'argument fort est celui du contrôle fiscal. Courtial offre en lien une page des "Souvenirs" de Delahaye publiés dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne sur le site Gallica de la BNF (lien vers le document). Je cite tout de même le passage important, surtout que je lui trouve un caractère comique.... :
Mais un nuage restait à l'horizon : quelque jour on découvrirait ce repaire, et le fisc odieux serait bien capable de leur faire payer patente ; alors ce serait l'abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel...
La mention "abomination de la désolation" était peut-être usuelle dans la bouche de Rimbaud, nous la retrouvons dans la lettre à Demeny du 17 avril 1871, à moins que Delahaye ne se soit servi de cette lettre pour arranger son souvenir.
Mais l'important, c'est cette idée du fisc et de la patente. En effet, si la salle de réunion zutique était située à l'emplacement d'une boutique, le risque devenait réel, alors que dans des pièces à l'étage la menace n'avait plus rien de crédible.
Je vous transcris quelques passages du calepin de 1862, mais, non fidèlement, puisque je vous épargne les abréviations, voire les fantaisies orthographiques "defservi". Je vous préviens également qu'il y a pour moi encore des énigmes. Je ne comprends pas tout au quart de tour.
Un point important, je donne les noms et les professions de locataires quand cela est renseigné, mais quand cela l'est c'est précisément parce qu'il y a une colonne "Professions imposables à la patente".
Un point important, je donne les noms et les professions de locataires quand cela est renseigné, mais quand cela l'est c'est précisément parce qu'il y a une colonne "Professions imposables à la patente".
Entrée par porte bâtarde.11 croisées de face sur la Rue neuve Racine, 1 à l'angle, et 8 sur la rue de l'Ecole.Cette propriété consiste en :2Corps de logissimplesdouble en profondeur élevé sur caves, d'un rez, entresol, 3 étages carrés. 4e en retraite. 5e lambrissé sous comble, le tout desservi par un escalier en charpente. Rampe en fer main courante ne bois.Derrière est une petite cour de 8 m 9 Les constructions sont en pierres de taille et en moëllons.
Porte bâtarde
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Rez de chaussée
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1 (numéro d'ordre des locations)
à l'extrême-gauche
Boutique parquet irrégulier. exposition R, nombre de portes et fenêtres à l'usage du locataire : 3
14 m 9
par escalier à l'intérieur à L'entresol pièce à feu. exposition R, Nombre de portes et fenêtres à l'usage du locataire : 2
Valeur locative par appartement ou local séparé : 1600.
Millésimes Locataire et sa profession :
67 Blancair [probablement Blancard plutôt, voir plus bas] Fripier
70 Charon (rue Champolions) Brocanteur en boutique
[Note Bene : j'espère ne pas induire en erreur, je ne respecte pas la présentation exacte. Brocanteur est au-dessus de la mention biffée "fripier"]
Annotations diverses : [chiffres et bail, mais je ne vais pas me faire mal aux yeux à déchiffrer tout ça.]
2 (numéro d'ordre des locations)
à côté à droite
Boutique divisée (petite salle à manger et cuisine divisée 62 m 9 [mot illisible barré deux fois] par escalier intérieur pièce à feu Exposition : boutique et escalier deux R, cuisine et escalier deux C. Nombre de portes et fenêtres à l'usage des locataires : 5 (boutique divisée), 2 (cuisine divisée), 2 R et 1 C (pièce à feu par escalier intérieur, en lien je pense avec le mot barré)
Valeur locative : 2400.
Millésimes : 66 72 73
Locataires : Godin Lacoste coiffeur parfumeur parfumeur
Annotations diverses : [je vous en épargne, mais au moins celle-ci :] bail du 1 [?] 8bre 1871. 8 [signe pas clair pour moi] 1/2.
[mot illisible] 2400
[ligne illisible, je tente une hypothèse pour "9bre", mais sans assurance : [illisible, trop d'hypothèses concurrentes se présentent à mon esprit] 9bre 1871 3000 Vente bail entier 2400 2400]
Rez de chaussée (suite)
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3 à droite de l'entrée Boutique divisée R 3 20 m 9 pièce à feu escalier intérieur entresol R 3 petite pièce à feu R 2 à droite pièce sans feu R 1 et sortie sur les communs.
Valeur locative 1800 2000 Millésimes : [passage pas clair, signature qui mord] 68 76 Dehallas (?) Baveret fabricant bijoutier sans magasin Annotations diverses [pour faire bref bail de 15 ans de 59 à 74]
4 à la suite et à l'angle boutique Exposition : R de c (?) (3 fois) nombre de portes et fenêtres à l'usage des locataires : 6. à la droite couloir à droite porte I à III (?) R R 1 [abréviation énigmatique pour moi] escalier et ch à farine R [quelque chose de biffé, un 2] à droite cab. sans feu au fond lieux et sortie sur escalier de la maison à gauche porte cuisine à feu R [epsilon ?] 1 à côté couloir sombre à gauche cab sans feu R epsilon 1 au fond pièce à feu d'angle R epsilon B abréviation énigmatique 1 à gauche cab sans feu RR R2 1 1.
Valeur locative : 5000
Millésime : 58 Locataire : Hess pâtissier Boulanger Annotations diverses : bail i (?) janvier 1859 18 ans.
Rez de chaussée (suite)
__________________
5 sur la rue Ecole de Médecine à côté Boutique
12 m 9 [repassé en rouge, mais peu lisible 23 m 9]
Exposition R portes et fenêtres à l'usage des locataires 3
Valeur locative 1100
Millésimes : 60 70 79 Blancard brocanteur rue de l'école de médecine 3 (autre mention de professions biffée illisible) Charon Charon
6 à la suite Boutique parquet [illisible] atelier escalier intérieur 1 pièce à feu Exposition : R epsilon Clle Clle R epsilon 3 2 1 2 Valeur locative : 1500 Millésiems : 59 72 76 Locataire : Favre rue Pierre Sarrazin 11. Profession [illisible] de chirurgie en métal. Annotations diverses : bail d'avril 1862 9 ans [deux lignes] bail pour 8 ans et 6 mois [heu ? je me fais mal aux yeux] pour 8bre 1871 [je me refais mal aux yeux] atelier au [oh et puis zut]
à gauche dans le vestibule RR 1 Concierge
au fond à gauche de l'allée au fond de l'allée escalier à côté à gauche [écriture en état d'ébriété] caves Cle 1
Entresol
______
au palier Nombre de portes et fenêtres d'usage commun 1 sortie du N°4 7 en face pièce à feu RR 2 Valeur locative : 200. Pas de millésime. Locataire : [nom biffé pas trop lisible] David. Professions imposables à la patente : m d'hôtel garni table d'hôtes [pas clair] de juillet 1872 10000 9 ans.
[Peu lisible à droite à la (?) sortie des boutiques]
1er étage
_______
8 palier 1
Enf au carré C[abréviation illisible]
à gauche chambre à droite cuisine (?) 2
Valeur locative 320 Millésimes 69 69 79 Locataires : Papillon Vantini (?] David Joseph maître d'hôtel garni table d'hôtes Annotations diverses : [illisible pour l'instant] 22 juillet 1872, garni de juin 1872 10000 pour David.
9 à côté (illisible)
(illisible)
En face le palier et long couloir
1er étage (suite)
_____________
[Pour aller vite, 13 et 14 valeur locative 200 220 puis 15 et 16 220 240, puis 17 160 180 toutes pièces à feu.
2ème étage
_________
18 palier en face carré communs (?)
à gauche pièce à feu cab.
Valeur locative : 300 Locataire Papillon maître d'hôtel garni
19 à côté à droite pièce à feu garni Valeur locative 280 à Garni
De 20 à 27, je vous épargne le détail de ces petites valeurs locatives non renseignées pour ce qui est des locataires.
3ème étage [je vous épargne de 28 à 37, petites valeurs locatives peu renseignées]
_________
4ème étage
__________
En retraite et petit balcon en avant
palier
38 blablabla
une page suite 2ème étage avec deux petites valeurs locatives pour le garni.
Désolé, je fatigue, et l'article devient long, je remets la suite à une troisième partie... J'ai d'autres pages d'un autre calepin à transcrire.
Comme ça, on peut jouer aux devinettes, deux bails et deux locations sont plus intéressants à observer de près dans le cas qui nous occupe. Les avez-vous repérés ?
Je me suis peut-être emballé. J'étais parti sur l'idée que le dessin était un montage du bâtiment d'en face le 26 boulevard Saint-Michel avec la mention Hôtel des étrangers, mais la forme des mansardes et les balcons continus correspondent bien au seul Hôtel des Etrangers, l'angle du trottoir sur la rue est particulier au pourtour de l'Hôtel BSG. Les deux lampions au premier étage sont plus jouables également sur la façade de l'Hôtel Belloy Saint-Germain toute lisse, alors que nous avons des reliefs de la pierre au 26. De toute façon, les deux bâtiments ont été conçus avec des similitudes et l'opposition porte et fenêtre de l'entresol est repérable, même si il n'y a plus d'entrée à l'angle. J'espérais reporter la difficulté du "restaurant à la carte" sur le 26, on en revient à l'idée de la "table d'hôtes" et du garni confondus avec un "restaurant à la carte", et une vignette à retrouver quelque part. Sur la vignette, on voit bien que les boutiques sont au rez-de-chaussée, deux ont eu un temps de vacance en octobre-novembre 1871. Il fallait 60 mètres carrés d'espace pour les zutistes.
RépondreSupprimerPetite note: pour l'exposition R côté rue, C côté cour je suppose (ou caves ou énigme), RR côté rue Racine, R epsilon ou RE côté rue de l'école-de-médecine. Sur la vignette, les zébrures doivent-elles se déplacer sur la boutique à droite de la porte centrale juste à gauche ? Pour l'instant, l'idée est que ce soit plutôt à gauche sur la rue Racine...
"62 m 9", on me précise que comme je le pensais, c'est plutôt "62 m q", abréviation pour "62 mètres quarrés". Ensuite, pour les annotations diverses, j'ai une marge de progression, on me dit qu'il est écrit "s. s. p." qui signifie "sous seing privé". Pour donner des images du calepin, il me faudrait demander une autorisation. On verra. La suite de ce cr va attendre quelques jours de toutes les façons.
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