On le voit, l'actualité du blog(ue) est exceptionnelle, avec coup sur coup la caractérisation du sonnet Poison perdu comme poème zutique, ce que j'avais depuis longtemps élaboré, sauf que je n'avais même pas pensé à faire le rapprochement avec les sonnets monosyllabiques et surtout celui du "Martyre de saint Labre" de Daudet. Surtout, ce qu'il y a d'exceptionnel, c'est que j'avais laissé traîner l'exploration des œuvres d'Amédée Pommier, et là je viens d'établir quelque chose dont il faut bien mesurer toutes les conséquences. Les poèmes en vers d'une syllabe d'Amédée Pommier sont des intertextes précis des deux "Conneries" : "Jeune goinfre" et "Cocher ivre". C'est un événement, car les trois "Conneries" n'étaient pas suivies de la fausse signature d'un auteur parodié et si Steve Murphy avait indiqué un intertexte de "Jeune goinfre", cela donnait l'illusion que la recherche d'un texte démarqué n'avait plus lieu d'être pour ce sonnet, tandis qu'on pouvait douter de la nécessité d'identifier la parodie d'un poème précis soit pour "Cocher ivre", où minimalement j'avais proposé une allusion à "Marine" des Poèmes saturniens, soit pour "Paris". En même temps, dans l'optique de prêter aux poèmes zutiques une valeur littéraire plus élevée, les sonnets zutiques passaient pour des essais formels ambitieux, surtout "Paris".
En découvrant les intertextes de Pommier derrière "Jeune goinfre" et "Cocher ivre", j'identifie "Conneries" en tant que réécriture du titre "Colifichets" et remet en cause l'idée d'expériences formelles subtiles de Rimbaud au sein de l'Album zutique. Et enfin, du coup, j'ouvre la voie à une recherche d'un intertexte pour le sonnet "Paris" du côté d'Amédée Pommier. Et, surprise, Alain Chevrier en a justement proposé un, et cette proposition est évoquée ensuite par Bernard Teyssèdre dans son livre Arthur Rimbaud et le foutoir zutique. Mais, le lien n'est présenté que de manière hypothétique, et il faut que je retourne voir cela de plus près.
Je précise qu'en revanche dans son livre La Syllabe et l'écho (que je viens d'acheter) Chevrier ne parle à aucun moment de l'article de 1865 où Verlaine renvoie à la tête de Barbey d'Aurevilly l'admiration pour les vers d'une syllabe de Pommier, ce que j'ai mis en avant en 2009, et ce que désormais Chevrier signale à son tour à l'attention dans deux numéros de la revue Parade sauvage, signe que mon idée a fait tilt. Mais malgré cela, Chevrier n'a pas identifié les rapprochements intertextuels qui concernent "Jeune goinfre" et "Cocher ivre" comme je viens de le faire sur ce blogue.
Je précise qu'en revanche dans son livre La Syllabe et l'écho (que je viens d'acheter) Chevrier ne parle à aucun moment de l'article de 1865 où Verlaine renvoie à la tête de Barbey d'Aurevilly l'admiration pour les vers d'une syllabe de Pommier, ce que j'ai mis en avant en 2009, et ce que désormais Chevrier signale à son tour à l'attention dans deux numéros de la revue Parade sauvage, signe que mon idée a fait tilt. Mais malgré cela, Chevrier n'a pas identifié les rapprochements intertextuels qui concernent "Jeune goinfre" et "Cocher ivre" comme je viens de le faire sur ce blogue.
Toutefois, parmi les livres que je viens d'acheter, il se trouve le tout nouveau numéro 26 de la revue Parade sauvage. Je n'en ai lu encore que les "singularités" et un seul article, précisément l'article d'Alain Chevrier intitulé " Le 'Paris' zutique de Rimbaud est-il la parodie d'un poème de Valade ?" Dans cet article, Chevrier pense qu'un poème de Valade publié en septembre 1872 dans la revue La Renaissance littéraire et artistique ne s'inspirerait pas du sonnet zutique de 1871 de Rimbaud qu'est "Paris", mais que ce serait au contraire la création de Valade "Réclames gratuites" qui, plus ancienne, serait le modèle du poème de Rimbaud. Le problème, c'est que sur les cinq quatrains du poème de Valade, deux d'entre eux s'expliquent par des renvois à l'actualité de l'année 1872. C'est Chevrier lui-même qui nous l'indique en commentant le poème de Valade. Il faudrait alors établir que le poème est plus ancien, mais qu'il a été remanié. Pour l'instant, il est plus simple de considérer que Valade a repris l'idée du sonnet "Paris" de Rimbaud.
Il y a d'ailleurs d'autres approximations dans l'article de Chevrier, lequel revient encore une fois sur les sonnets en vers d'une syllabe, mais pour considérer que c'est Germain Nouveau qui a lancé l'idée de la parodie de cette forme dans l'Album zutique, avant que Valade ne s'y confronte, puis Rimbaud. J'ai relu plusieurs fois le passage tant cela m'a surpris. Cela doit être une inadvertance, Chevrier ignorerait la mise au point bien connue, ancienne et décisive de Michael Pakenham qui a établi que Nouveau n'était arrivé à Paris que bien après l'épisode zutique de septembre-novembre 1871, et qu'il avait rempli des blancs laissés dans l'Album zutique, ce qui donnait l'illusion qu'il y avait contribué en même temps que Rimbaud, Verlaine et d'autres.
Mais donc, pour l'instant, j'ai une piste, le poème "Charlatanisme" du recueil Colères de 1844, modèle de juxtaposition de slogans publicitaires en vers.
Alors, je vais quand même citer un passage de cet article de Chevrier, parce que quand j'aurai effectué les mises au point, on verra la distance.
Donc, à la page 115 et à la suite d'une citation in extenso du poème "Charlatanisme", Chevrier écrit ceci :
La question nous paraît se déplacer : si Rimbaud n'a pas parodié directement le poème publicitaire d'Amédée Pommier, Valade ne l'a-t-il pas fait pour le sien propre, d'autant qu'il y a toutes chances pour qu'il ait parodié métriquement, en reprenant aussi ses vers monosyllabiques, une des spécialités du "Métromane"(note de bas de page : renvoi à son livre La Syllabe et l'écho).
Amédée Pommier n'était pas un inconnu pour Verlaine et par voie de conséquence pour Rimbaud. Le temps n'est pas si lointain où Verlaine avait polémiqué à propos de cet ami de Barbey d'Aurevilly dans un article de L'Art (2 novembre 1865), où il citait en se moquant des vers monosyllabiques extraits de ses Colifichets, jeux de rimes (1860) (note de bas de page : renvoi au texte de Verlaine dans l'édition de la Pléiade des Œuvres en prose complètes).
J'observe que quand Chevrier évoque l'article de Verlaine, la note ne renvoie pas au livre La Syllabe et l'écho. Je l'ai entre les mains ce volume de 2002, je n'y trouve à aucun moment la référence à cette réponse de Verlaine à Barbey d'Aurevilly où les vers de Pommier sont cités. Cette référence, je l'ai apportée dans un article paru en 2009. Depuis, c'est la deuxième fois que Chevrier publie un article où il développe cette idée comme si son livre de 2002 lui donnait autorité pour reprendre ce que j'ai développé en 2009.
J'avais pourtant demandé des explications la première fois.
J'avais pourtant demandé des explications la première fois.
Donc, je viens de citer un article dont la publication est toute fraîche. Sans parler de l'attribution erronée d'une antériorité à Germain Nouveau, je remarque que si Chevrier a le mérite d'attirer l'attention sur un intertexte du sonnet "Paris", il n'en reste pas moins que le titre "Conneries" n'a pas été cerné comme une réécriture de deux titres de recueils d'Amédée Pommier, "Conneries" reprend tout à la fois "Colifichets" et "Colères", avec la même amorce à chaque fois en "co". Le titre "Conneries" est essentiel, puisque si "Jeune goinfre" et "Cocher ivre" sont des parodies des verts courts de Pommier, et pas seulement de la forme, je viens de préciser les rapprochements intertextuels inaperçus jusque-là, et si "Paris" est la reprise du procédé de "Charlatanisme", le titre "Conneries" réunit donc bien trois parodies d'Amédée Pommier.
Et cela a échappé à Chevrier puisque la première phrase de la citation que je viens de faire montre que selon lui Rimbaud ne parodie pas Pommier, mais Valade qui a parodié Pommier. Donc, le titre "Conneries" ne fait pas sans pour Chevrier.
Alors, je me doute bien qu'un Alain Bardel ne recensera pas le présent article polémique. Mais j'en ai un peu marre. Moi, sur mon blogue, je le dis ouvertement devant tous que le milieu rimbaldien a de sérieux torts à mon égard, et pas seulement sur l'Album zutique avec les épisodes Teyssèdre et consorts. C'est vertigineux ce qui se passe et j'en ai énormément ras-le-bol. Je n'y participe plus à la revue Parade sauvage, parce que je suis indigné par tout ce qui se passe.
Et cela a échappé à Chevrier puisque la première phrase de la citation que je viens de faire montre que selon lui Rimbaud ne parodie pas Pommier, mais Valade qui a parodié Pommier. Donc, le titre "Conneries" ne fait pas sans pour Chevrier.
Alors, je me doute bien qu'un Alain Bardel ne recensera pas le présent article polémique. Mais j'en ai un peu marre. Moi, sur mon blogue, je le dis ouvertement devant tous que le milieu rimbaldien a de sérieux torts à mon égard, et pas seulement sur l'Album zutique avec les épisodes Teyssèdre et consorts. C'est vertigineux ce qui se passe et j'en ai énormément ras-le-bol. Je n'y participe plus à la revue Parade sauvage, parce que je suis indigné par tout ce qui se passe.
Je vais m'y atteler à l'article sur le sonnet "Paris" et bien sûr que Rimbaud informé dès la période septembre-novembre 1871 des polémiques autour du Parnassiculet contemporain, de Daudet, de Barbey et d'Amédée Pommier, a lu les œuvres de Pommier et les a parodiées en une série de trois poèmes sous le titre Conneries. Je vais faire la mise au point en espérant aller plus loin. En revanche, l'idée que le poème de Valade publié en 1872 soit un intertexte ne m'a pas convaincu à cause des deux anachronismes. Cela reste néanmoins intéressant à observer de près.
Alors, je découvre que la direction de la revue Parade sauvage a changé. Denis Saint-Amand et Robert St. Clair ont remplacé Yann Frémy et Seth Whidden. Ils signent un avant-propos qui m'a amusé ("année terrible", "l'ami cher", "Il ne s'en ira pas..."). Et évidemment il y a une publication d'actualité à noter qui concerne Denis Saint-Amand, c'est un volume en Garnier-Flammarion, une édition de l'Album zutique et des Dixains réalistes par Denis Saint-Amand et Danie Grojnowski, Saint-Amand pour l'Album zutique et Grojnowski pour les Dixains réalistes. Comme il s'agit de volumes collectifs, trois noms d'auteurs ont été retenus et ils sont suivis de trois points de suspension : Rimbaud, Verlaine, Cros...
Il faut quand même préciser les choses. Avant que ne soient révélées mes découvertes des citations authentiques de Belmontet dans les Hypotyposes saturniennes ex Belmontet et Vieux de la vieille dans les notes de l'édition des Œuvres complètes de Rimbaud dans l'édition de La Pléiade, Daniel Grojnowski avait publié un livre La Muse parodique que je connais mal qui reprenait pas mal de poèmes zutiques, mais pas tous, dans une anthologie plus vaste. Il y avait aussi une édition bon marché de l'Album zutique (Edition des Cendres). Mais cela s'arrêtait là. Après la révélation sur Belmontet, bien des articles et travaux sur l'Album zutique ont été lancés.
Il y a eu le volume collectif La Poésie jubilatoire auquel j'ai participé, le livre de Bernard Teyssèdre écrit probablement avec l'aide de Jean-Jacques Lefrère vu la reprise de coquilles de la biographie parue en 2001 chez Fayard dans Le Foutoir zutique, avec l'aide encore d'autres rimbaldiens avec lesquels je communiquais régulièrement à l'époque. Il y a eu divers articles de moi, d'autres rimbaldiens : Whidden, Rocher, Saint-Amand, Chevrier, etc., maintenant ce volume en Garnier-Flammarion. Le titre La Poésie jubilatoire lie le projet de Seth Whidden et donc de la revue Parade sauvage au volume du Foutoir zutique où apparaît le titre de sous-partie "Le sexe jubilatoire". Chevrier a fait la recension du livre de Teyssèdre pour la revue Histoires littéraires du préfacier Lefrère du donc Foutoir zutique. On tourne bien en rond.
Alors, je vais faire le bilan parodique.
La chronologie des compositions dans l'Album zutique, je l'ai publiée avant Bernard Teyssèdre dans un volume de la revue Rimbaud vivant, et puisque Teyssèdre a signalé avoir été aidé par Lefrère, Pakenham et Murphy pour composer son ouvrage, je précise que j'avais précisé ce fait à divers rimbaldiens avant même de publier, mais dans tous les cas l'antériorité de publication, JE L'AI.
J'ai aussi l'antériorité pour ce qui est d'avoir cerné que sur le feuillet, contenant le fameux "Sonnet du trou du cul", les deux poèmes transcrits par Rimbaud sur la colonne de droite l'ont été avant ceux reportés par d'autres dans la marge initialement laissé à gauche, une remarque qui vaut pour le feuillet suivant. J'ai alors établi que les trois premières transcriptions furent Propos du Cercle, Sonnet du Trou du Cul et Lys, mais aussi que le sonnet à deux mains de Pelletan et Cros est une démarcation du "Sonnet du trou du Cul", tandis que "Autres propos du Cercle" de Valade est un quatrain qui démarque "Lys" de Rimbaud, ce qui a grandement valeur d'accueil du prodige étonnant à Paris.
J'ai ensuite établi une triple convergence : publication en un volume réunissant toutes les livraisons du second Parnasse contemporain durant l'été 1871 ce qui inclut la première série de Promenades et intérieurs de Coppée en même temps qu'une publication d'une nouvelle série de Promenades et intérieurs dans la revue Le Monde illustré au début de juillet. J'ai longtemps cru être le premier à avoir fait cette découverte avant de m'apercevoir que Pakenham avait signalé cette publication en revue au tout début des années 1970, mais l'intérêt était retombé. Et j'ai montré que les réécritures de vers de Corneille dans l'Album zutique venaient justement d'un vers de Corneille cité à proximité de la série de Coppée publiée dans Le Monde illustré. Sans parler d'un scoop latent pour les amateurs de Coppée, car il me semble avoir repéré une publication précoce de sa part dans Le Monde illustré, bien avant même la publication du Reliquaire en 1867 (c'était une nouvelle et c'était vers 1863 je crois), en-dehors de ce détail futile, Coppée a publié également dans Le Monde illustré plusieurs pré-originales des Humbles dont certaines en alternance avec des écrits anticommunards de Paul de Saint-Victor, l'auteur fin 1871 du volume au titre que j'ose croire significatif pour les rimbaldiens Barbares et bandits. Là encore, Pakenham m'avait devancé de trente ans, mais peu importe, et enfin j'ai signalé une nouvelle publiée en deux fois qui s'intitule "Ce qu'on prend pour une vocation", nouvelle qui m'a suggéré une idée pour Une saison en enfer mais je ne la formule pas pour l'instant, et cette nouvelle je l'ai présentée comme un intertexte coppéen évident des Remembrances du vieillard idiot. L'expression "vieillard idiot" est à l'évidence une déformation du nom "Victor Hugo", idée qui a au moins été envisagée par Jacques Roubaud, et justement corrompre "Victor Hugo" en "vieillard idiot" c'est rappeler à Coppée son titre "Ce qu'on prend pour une vocation" : on se croit Victor Hugo et on n'est qu'un vieillard idiot, même si dans les faits à l'époque c'était Hugo la personne âgée et non Coppée. Surtout, j'insistais sur la chute de la nouvelle qui a une formule à l'impératif que Rimbaud CITE clairement : "et tirons-nous la queue!", puisque la nouvelle de Coppée finit ainsi "et souhaitons-nous tous deux bon courage." Cela n'a convaincu personne, ni Teyssèdre, ni Denis de Saint-Amand. Qu'est-ce que vous voulez que je dise après ça ? C'est exactement la même situation dans le cas de "Voyelles". Je pourrai expliquer toute ma vie que si les expressions rares "bombinent" "strideurs des clairons" reviennent dans deux poèmes communards de Rimbaud et dans un poème sur la mort au combat de Philothée O' Neddy, c'est que "Voyelles" parle de la Commune, tant que les gens n'auront pas un éveil intelligent, je serai congédié en un "celui-là pense que..., c'est son délire". Moi, je ne peux plus rien à un moment donné. Enfin bref, revenons à notre sujet, j'ai parlé de triple convergence, car j'ai encore signalé, et là je suis le premier à l'avoir fait, les poèmes publiés par Coppée dans la revue Le Moniteur illustré, avec donc plusieurs pré-originales des Humbles et aussi le texte même de la pièce anticommunarde jouée en octobre 1871 Fais ce que dois. Cette découverte a d'ailleurs permis de résoudre un problème intertextuel, puisque Steve Murphy avait remarqué qu'un hémistiche du dizain Le Balai "et ne vaut pas qu'on rie" était la réécriture d'un hémistiche "et dont il faut qu'on rie" d'un poème de Coppée publié dans Les Humbles un an plus tard. Comme je suis généreux, j'ai aussi plusieurs fois répété que si dans "Ressouvenir" comme cela a été relevé la rime "redingote(s)"-"gargote(s)" avec une variation de singulier au pluriel était une reprise parodique par Rimbaud d'une rime de Coppée, le poème de Coppée n'a été publié en recueil qu'ultérieurement. Il convient donc de rechercher la pré-originale de ce poème dans l'une ou l'autre revue. Cela n'est sans doute pas insurmontable pour un chercheur à Paris. J'ai essuyé une réponse selon laquelle il était absurde de chercher à tout prix à justifier parodiquement cette coïncidence de rime. Elle est super ma vie de rimbaldien, j'ai droit à de ces échanges... L'Album zutique contient d'ailleurs une parodie du poème Eugène Manuel La Mère et l'enfant, une parodie par Valade initulée L'Aumône, son étrangeté comique en fait un chef-d'oeuvre de l'Album zutique. Mais où Valade a-t-il lu ce poème ? Dans un recueil ou dans la presse en tant que pré-originale ?
Mais, venons-en au vif du sujet. Dans l'Album zutique, voici le détail des contributions de Rimbaud, détail de contributions... parodiques...
J'ai ensuite établi une triple convergence : publication en un volume réunissant toutes les livraisons du second Parnasse contemporain durant l'été 1871 ce qui inclut la première série de Promenades et intérieurs de Coppée en même temps qu'une publication d'une nouvelle série de Promenades et intérieurs dans la revue Le Monde illustré au début de juillet. J'ai longtemps cru être le premier à avoir fait cette découverte avant de m'apercevoir que Pakenham avait signalé cette publication en revue au tout début des années 1970, mais l'intérêt était retombé. Et j'ai montré que les réécritures de vers de Corneille dans l'Album zutique venaient justement d'un vers de Corneille cité à proximité de la série de Coppée publiée dans Le Monde illustré. Sans parler d'un scoop latent pour les amateurs de Coppée, car il me semble avoir repéré une publication précoce de sa part dans Le Monde illustré, bien avant même la publication du Reliquaire en 1867 (c'était une nouvelle et c'était vers 1863 je crois), en-dehors de ce détail futile, Coppée a publié également dans Le Monde illustré plusieurs pré-originales des Humbles dont certaines en alternance avec des écrits anticommunards de Paul de Saint-Victor, l'auteur fin 1871 du volume au titre que j'ose croire significatif pour les rimbaldiens Barbares et bandits. Là encore, Pakenham m'avait devancé de trente ans, mais peu importe, et enfin j'ai signalé une nouvelle publiée en deux fois qui s'intitule "Ce qu'on prend pour une vocation", nouvelle qui m'a suggéré une idée pour Une saison en enfer mais je ne la formule pas pour l'instant, et cette nouvelle je l'ai présentée comme un intertexte coppéen évident des Remembrances du vieillard idiot. L'expression "vieillard idiot" est à l'évidence une déformation du nom "Victor Hugo", idée qui a au moins été envisagée par Jacques Roubaud, et justement corrompre "Victor Hugo" en "vieillard idiot" c'est rappeler à Coppée son titre "Ce qu'on prend pour une vocation" : on se croit Victor Hugo et on n'est qu'un vieillard idiot, même si dans les faits à l'époque c'était Hugo la personne âgée et non Coppée. Surtout, j'insistais sur la chute de la nouvelle qui a une formule à l'impératif que Rimbaud CITE clairement : "et tirons-nous la queue!", puisque la nouvelle de Coppée finit ainsi "et souhaitons-nous tous deux bon courage." Cela n'a convaincu personne, ni Teyssèdre, ni Denis de Saint-Amand. Qu'est-ce que vous voulez que je dise après ça ? C'est exactement la même situation dans le cas de "Voyelles". Je pourrai expliquer toute ma vie que si les expressions rares "bombinent" "strideurs des clairons" reviennent dans deux poèmes communards de Rimbaud et dans un poème sur la mort au combat de Philothée O' Neddy, c'est que "Voyelles" parle de la Commune, tant que les gens n'auront pas un éveil intelligent, je serai congédié en un "celui-là pense que..., c'est son délire". Moi, je ne peux plus rien à un moment donné. Enfin bref, revenons à notre sujet, j'ai parlé de triple convergence, car j'ai encore signalé, et là je suis le premier à l'avoir fait, les poèmes publiés par Coppée dans la revue Le Moniteur illustré, avec donc plusieurs pré-originales des Humbles et aussi le texte même de la pièce anticommunarde jouée en octobre 1871 Fais ce que dois. Cette découverte a d'ailleurs permis de résoudre un problème intertextuel, puisque Steve Murphy avait remarqué qu'un hémistiche du dizain Le Balai "et ne vaut pas qu'on rie" était la réécriture d'un hémistiche "et dont il faut qu'on rie" d'un poème de Coppée publié dans Les Humbles un an plus tard. Comme je suis généreux, j'ai aussi plusieurs fois répété que si dans "Ressouvenir" comme cela a été relevé la rime "redingote(s)"-"gargote(s)" avec une variation de singulier au pluriel était une reprise parodique par Rimbaud d'une rime de Coppée, le poème de Coppée n'a été publié en recueil qu'ultérieurement. Il convient donc de rechercher la pré-originale de ce poème dans l'une ou l'autre revue. Cela n'est sans doute pas insurmontable pour un chercheur à Paris. J'ai essuyé une réponse selon laquelle il était absurde de chercher à tout prix à justifier parodiquement cette coïncidence de rime. Elle est super ma vie de rimbaldien, j'ai droit à de ces échanges... L'Album zutique contient d'ailleurs une parodie du poème Eugène Manuel La Mère et l'enfant, une parodie par Valade initulée L'Aumône, son étrangeté comique en fait un chef-d'oeuvre de l'Album zutique. Mais où Valade a-t-il lu ce poème ? Dans un recueil ou dans la presse en tant que pré-originale ?
Mais, venons-en au vif du sujet. Dans l'Album zutique, voici le détail des contributions de Rimbaud, détail de contributions... parodiques...
"Sonnet du trou du cul", pour compléter le recueil L'Idole d'Albert Mérat. Sonnet à deux mains de Verlaine et Rimbaud (je ne trouve pas logique l'expression "sonnet à quatre mains" pour un écrit à deux)
Lys quatrain déclaré en tant que parodie d'Armand Silvestre
Vu à Rome pour compléter Les Lèvres closes de Léon Dierx
Fête galante pour compléter un recueil à peu près du même nom de Verlaine
Deux dizains enchaînés pour continuer les Promenades et intérieurs de Coppée, avec à leur suite un monostiche attribué à Louis-Xavier de Ricard.
Trois Conneries en deux parts: "Jeune goinfre", "Paris", "Cocher ivre"
Vieux de la vieille !
Etat de siège ? dizain, donc Coppée est ciblé, mais présence d'un titre
Le Balai dizain donc Coppée est ciblé, mais présence d'un titre
Exil. Fragment en vers qui fait parler Napoléon III
L'Angelot maudit poème qui déclare cibler Louis Ratisbonne
Un dizain déchiré, Coppée ciblé, mais impossible de travailler dessus pour moi.
Dizain sans titre "Les soirs d'été..." Coppée ciblé, corruption du prénom "Francis" comme pour la nouvelle publiée dans Le Monde illustré, cette nouvelle "Ce qu'on prend pour une vocation" que les rimbaldiens pour rien au monde n'envisageraient en intertexte des "Remembrances du vieillard idiot".
Poème déchiré sur le principe des "bouts-rimés" dont seuls les bouts-rimés nous sont parvenus. A part le cas des rimes pour un rapprochement avec Oraison du soir, je ne peux pas travailler sur ce débris.
Dizain sans titre "Aux livres de chevet..." Coppée ciblé
Hypotyposes saturniennes ex Belmontet
Les Remembrances du vieillard idiot
Ressouvenir avec "redingotes"::"gargotes"
Bref, si nous écartons les deux poèmes déchirés (dont un dizain donc Coppée), nous avons 20 poèmes dont 8 sont des parodies déclarées de Coppée, 7 dizains et un poème plus long.
Sur les 12 autres poèmes, plusieurs sont accompagnés du nom de la cible : Mérat, Silvestre, Dierx, Verlaine, Ricard,Ratisbonne, Belmontet. La cas du fragment intitulé "Exil" est plus délicat, il s'agit d'une épître fictive de Napoléon III, mais la parodie pourrait être celle d'un autre poète du genre de Belmontet.
Seules les trois "Conneries" n'étaient pas accompagnées du nom précis d'une cible.
Cela fait trois quarts de siècle au moins que nous connaissons l'Album zutique. Toutefois, avant 2009, la connaissance des intertextes coppéens était encore fort lacunaire, fût-ce pour les seules compositions de Rimbaud.
Pour le reste, les seuls intertextes identifiés étaient les poèmes de Verlaine pour la parodie Fête galante, les sonnets du recueil L'Idole d'Albert Mérat, si ce n'est que la recherche de détail s'est encore peaufinée à ce sujet ces toutes dernières années, et les poèmes de La Comédie enfantine pour L'Angelot maudit et Jeune goinfre, découverte que nous devons à Steve Murphy et qui a pour conséquence d'identifier le texte ciblé d'un des rares poèmes sans cible déclarée.
Chevrier avait proposé un intertexte "Charlatanisme" pour "Paris", mais elle est passée inaperçue et demeurée hypothétique.
En 2009, j'ai révélé que les "Hypotyposes" et "Vieux de la vieille" étaient à quelques corruptions près d'authentiques citations tirées des ouvrages de Belmontet, et non pas des citations.
En 2009, toujours, si André Guyaux peut dire qu'un vers de Verlaine est réécrit dans L'Angelot maudit, c'est parce que je lui ai communiqué dans un fichier zutique où je ne traitais pas que des centons de Belmontet.
Il est intéressant de constater alors la double intertextualité Verlaine + Ratisbonne, la double référence va concerner d'autres poèmes justement comme "Jeune goinfre" et "Vu à Rome".
Toujours en 2009, si André Guyaux cite un modèle chez Ricard au monostiche "L'Humanité chaussait le vaste enfant Progrès", c'est parce que je lui ai fourni dans le même fichier zutique cité plus haut.
Dans la mesure où il existe des querelles de chapelles entre rimbaldiens, il y aura des articles de Bruno Claisse et de Bernard Teyssèdre préciseront que cette découverte sur Ricard n'est pas de Guyaux, mais me la réattribueront, Teyssèdre plutôt en note de fin d'ouvrage. Ce qui est comique, c'est que Claisse ne m'a pas cité quand il a exhibé un intertexte de Leconte de Lisle pour Soir historique qui venait de moi, tandis que Teyssèdre qui me cite beaucoup mais quasi exclusivement en notes de fin d'ouvrage ne dit jamais un mot sur mon antériorité pour la chronologie des contributions zutiques, alors même qu'il recense bien l'article concerné dans sa bibliographie.
Enfin bref.
Donc, en 2009, il ne restait plus qu'à peaufiner les recherches, et il demeurait surtout à identifier les passages d'Armand Silvestre et de Léon Dierx parodiés par Rimbaud.
En réalité, j'aurais déjà pu communiquer l'intertexte de Silvestre à André Guyaux en 2009. C'est une découverte que j'avais déjà faite à cet instant-là. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai pas communiqué. Je pourrais également parler des autres éditions nouvelles, refaites, mises à jour de Rimbaud, par Pierre Brunel, Jean-Luc Steinmetz, Forestier, etc., mais l'édition de La Pléiade a une valeur de référence, donc on s'aperçoit que les textes ciblés par Lys et Vu à Rome étaient inconnus en 2009. Pour Lys, Guyaux écrit : "l'argument qui en fait ici la cible du parodiste n'a jamais pu être précisé." C'est vraiment marrant que je n'ai pas mis ça dans le fichier que je lui ai envoyé, je l'ai toujours ce fichier puisque c'était une communication par courriels interposés. Puis dans la note page suivante, page 881, pour Vu à Rome, là mon fichier a été exploité, puisqu'il est question des mots du poème Vu à Rome qui sont dispersés dans l'œuvre de Dierx.
Evidemment, depuis 2009, j'ai publié ces deux résultats.
Pour Armand Silvestre, je l'ai publié dans deux articles en 2010. un dans Rimbaud vivant, un dans le volume collectif La Poésie jubilatoire. Je me demande à quoi aurait ressemblé le livre de Bernard Teyssèdre sans mes articles de 2009 et 2010. C'est une partie considérable de son ouvrage qui aurait été réduite à la portion congrue ou qui aurait pris une toute autre orientation : Lys, Vieux de la vieille, Hypotyposes et le monostiche de Ricard, sans parler de la chronologie des compositions qui donne le corps de son ouvrage. Mieux encore, pour Vu à Rome, parodie déclarée de Léon Dierx, Teyssèdre explore plusieurs pistes, mais reprenant mon résultat sur Lys il travaille à proposer une relation intertextuelle de Vu à Rome à je ne sais plus quels vers d'Armand Silvestre. Cela m'a laissé bien perplexe.
Dans le cas de Lys, donc j'ai cité le poème en vers ciblé, rime à la clef "étamines", mais aussi la préface de George Sand et les deux livres anticommunards publiés sous le pseudonyme de Ludovic Hans. J'en ai ramené des choses. Je pense que j'ai débloqué la situation pour Bernard Teyssèdre qui n'arrivait pas à écrire le début de son livre, ça l'a tellement ému qu'il en a écrit des pages sur ma découverte sur "Lys", c'était la première réaction de non indifférence à ma découverte, c'était le premier qui s'enthousiasmait. Il traite ce quatrains des pages 148 à 154 de son livre, mais il va y revenir dans un dossier de compléments page 634. Il me cite bien sûr pour la découverte, mais dans les notes à la toute fin de l'ouvrage. Moi, je n'hésite pas à considérer que si ce que je fais est importante je dois être cité au moins une fois dans le corps du texte lui-même. Les gens ne lisent pas nécessairement les notes de bas de page, la bibliographie ne formule que les titres des articles. Je ne vois pas pourquoi je ne suis pas cité, alors que tous les autres rimbaldiens, des plus connus aux plus obscurs, le sont eux cités dans l'ouvrage, parfois plus de dix ou quinze fois sur une page. Il y a une différence de traitement. Teyssèdre n'a daigné me citer dans le corps du texte que pour les pages qu'il a pu écrire sur Belmontet. Pour les rimbaldiens, je suis le découvreur des centons de Belmontet. Dans le récent volume en Garnier-Flammarion, je n'existe également que dans la bibliographie et dans les notes de bas de page, mais dans le corps du texte. Dans la recension pour la revue Parade sauvage du numéro spécial Rimbaud de la revue Europe, je suis le seul contributeur passé sous silence par Bertrand Degott, alors que j'y ai publié un de mes articles sur l'Album zutique. C'est dans cet article de la revue Europe que j'explique entre autres choses la raison de la prolifération de sonnets à verts courts, et c'est dans la revue Parade sauvage qu'à deux reprises Chevrier publie ensuite en la reprenant à son compte ma découverte sur l'origine des sonnets monosyllabiques. J'ai demandé des explications que je n'ai jamais eues, parce que l'impression que ça donne c'est qu'on tait volontairement mon nom.
Alors, précisons bien les choses.
Je n'ai pas encore travaillé sur le "Sonnet du Trou du cul", mais donc il y a 12 poèmes pour lesquels identifier une cible autre que Coppée. Les deux centons de Belmontet, Lys, Vu à Rome, le monostiche de Ricard, "Cocher ivre", j'ai découvert les intertextes, ça fait six poèmes sur douze. Sur "Jeune goinfre", je partage avec Steve Murphy, cela fait du six et demi sur douze à moi tout seul pour parler vite. J'ai identifié un vers de Verlaine dans L'Angelot maudit, je partage là encore de la découverte avec Steve Murphy, j'approche donc du 7 sur 12 à moi tout seul.
Pour "Paris", Chevrier a probablement découvert l'intertexte, mais il n'en est pas sûr, il pense que l'intertexte est plutôt un poème de Valade. Je n'ai pas découvert l'intertexte, mais j'arrive pour la mise au point.
J'en ai ras-le-bol de voir qu'on attribue mes idées à l'un ou à l'autre, qu'on ne me cite pas. Les rares fois où on me cite, c'est de manière condescendante ou pour laisser entendre que je me trompe, que je délire, c'est le cas sur "Voyelles" notamment. Visiblement, Yoshikazu Nakaji et Yves Reboul ne font aucun cas de ma lecture du sonnet, sauf que je demande à quel article rimbaldien précis autre que l'un des miens Yoshikazu Nakaji a repris la notion de "l'allégorie universelle" et la mention appuyée d'un article de Baudelaire sur les qualités de voyant de Victor Hugo. Dans l'article d'Yves Reboul sur "Voyelles" dont la lecture est insoutenable, le modèle des allusions à Hugo vient là encore de mon article publié dans le numéro 19 de la revue Parade sauvage.
Je viens d'acheter le volume Rimbaud poéticien d'actes d'un colloque rimbaldien à Venise, où Michel Murat cite le présent blogue pour contester la lecture de "Voyelles" proposée par Yves Reboul, sauf que Michel Murat ne dit pas un mot de ma lecture fouillée du poème, il ne cite pas non plus étrangement les articles de la revue Rimbaud vivant. Michel Murat semble s'inquiéter des allusions à l'ésotérisme dans ma lecture de "Voyelles". Non, mais il faut arrêter le cirque. L'ésotérisme des philosophes grecs antiques, de l'école pythagoricienne, c'est de la culture, ça n'a rien à voir avec un quelconque ésotérisme contemporain. Je ne parle d'ailleurs de ce sujet ésotérique qu'à la marge dans mon article et enfin les poètes comme Hugo et Rimbaud exposent explicitement leurs cadres métaphoriques ésotériques. Il faudrait ignorer cela sous peine de passer pour quelqu'un qui croit que Rimbaud a pu avoir des révélations mystiques. Mais où va-t-on ?
Ma lecture du sonnet est liée à la Commune, parce que comme j'ai un cerveau qui fonctionne bien quand je vois que "bombinent" se trouve dans Les Mains de Jeanne-Marie et qu'une série "suprême", "strideurs", "clairon" se trouve dans Paris se repeuple j'en infère logiquement que ce sont des termes métaphoriques liés à une représentation intime de la Commune. Et, j'identifie alors les "puanteurs cruelles", le "sang craché", et je ne me dis pas bêtement que pour les "pâtis d'animaux", la lecture communarde ne va pas marcher, alors il faut y renoncer.
Il y a un minimum d'intelligence à avoir quand on lit de la poésie.
Qu'ont gagné les rimbaldiens à refouler les évidences ? Pour l'Album zutique, pour s'en tenir à la série des poèmes non reliés à Coppée, on a du 7 à 12, autant dire du 7-0. Pour "Voyelles", "Le Bateau ivre", c'est pareil.
Pour ce qui est de Vu à Rome, mon article se trouve sur le blogue de Jacques Bienvenu Rimbaud ivre. J'y identifie les réécritures du texte de Dierx et j'ajoute un intertexte inattendu, le poème liminaire du Reliquaire de François Coppée. Il y a des cas de double intertextualité dans les poèmes zutiques : Dierx et Coppée, Ratisbonne et Pommier, Daudet et Pommier, Ratisbonne et Verlaine, etc. Mais tout cela s'imbrique et prend sens au plan d'ensemble.
Allez, finissons sur un détail. La phrase de Sivry à sa sortie de Satory, le mot transcrit est "rabic", corruption orthographique de "rabique". Il s'agit d'une forme zutique pour l'adjectif "rageur" en quelque sorte. Pascal Pia suivi par d'autres a voulu hésiter entre "rabic" et "ubic", et comme il est question de doigt partout chez les zutistes, le mot "ubic" aurait une pertinence. Non ! Il est écrit clairement "rabic". Le début du "r" est mangé par le vol de la plume et le "a" est parfaitement lisible.
Allez bye.
David Rabic.
Sur les 12 autres poèmes, plusieurs sont accompagnés du nom de la cible : Mérat, Silvestre, Dierx, Verlaine, Ricard,Ratisbonne, Belmontet. La cas du fragment intitulé "Exil" est plus délicat, il s'agit d'une épître fictive de Napoléon III, mais la parodie pourrait être celle d'un autre poète du genre de Belmontet.
Seules les trois "Conneries" n'étaient pas accompagnées du nom précis d'une cible.
Cela fait trois quarts de siècle au moins que nous connaissons l'Album zutique. Toutefois, avant 2009, la connaissance des intertextes coppéens était encore fort lacunaire, fût-ce pour les seules compositions de Rimbaud.
Pour le reste, les seuls intertextes identifiés étaient les poèmes de Verlaine pour la parodie Fête galante, les sonnets du recueil L'Idole d'Albert Mérat, si ce n'est que la recherche de détail s'est encore peaufinée à ce sujet ces toutes dernières années, et les poèmes de La Comédie enfantine pour L'Angelot maudit et Jeune goinfre, découverte que nous devons à Steve Murphy et qui a pour conséquence d'identifier le texte ciblé d'un des rares poèmes sans cible déclarée.
Chevrier avait proposé un intertexte "Charlatanisme" pour "Paris", mais elle est passée inaperçue et demeurée hypothétique.
En 2009, j'ai révélé que les "Hypotyposes" et "Vieux de la vieille" étaient à quelques corruptions près d'authentiques citations tirées des ouvrages de Belmontet, et non pas des citations.
En 2009, toujours, si André Guyaux peut dire qu'un vers de Verlaine est réécrit dans L'Angelot maudit, c'est parce que je lui ai communiqué dans un fichier zutique où je ne traitais pas que des centons de Belmontet.
Il est intéressant de constater alors la double intertextualité Verlaine + Ratisbonne, la double référence va concerner d'autres poèmes justement comme "Jeune goinfre" et "Vu à Rome".
Toujours en 2009, si André Guyaux cite un modèle chez Ricard au monostiche "L'Humanité chaussait le vaste enfant Progrès", c'est parce que je lui ai fourni dans le même fichier zutique cité plus haut.
Dans la mesure où il existe des querelles de chapelles entre rimbaldiens, il y aura des articles de Bruno Claisse et de Bernard Teyssèdre préciseront que cette découverte sur Ricard n'est pas de Guyaux, mais me la réattribueront, Teyssèdre plutôt en note de fin d'ouvrage. Ce qui est comique, c'est que Claisse ne m'a pas cité quand il a exhibé un intertexte de Leconte de Lisle pour Soir historique qui venait de moi, tandis que Teyssèdre qui me cite beaucoup mais quasi exclusivement en notes de fin d'ouvrage ne dit jamais un mot sur mon antériorité pour la chronologie des contributions zutiques, alors même qu'il recense bien l'article concerné dans sa bibliographie.
Enfin bref.
Donc, en 2009, il ne restait plus qu'à peaufiner les recherches, et il demeurait surtout à identifier les passages d'Armand Silvestre et de Léon Dierx parodiés par Rimbaud.
En réalité, j'aurais déjà pu communiquer l'intertexte de Silvestre à André Guyaux en 2009. C'est une découverte que j'avais déjà faite à cet instant-là. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai pas communiqué. Je pourrais également parler des autres éditions nouvelles, refaites, mises à jour de Rimbaud, par Pierre Brunel, Jean-Luc Steinmetz, Forestier, etc., mais l'édition de La Pléiade a une valeur de référence, donc on s'aperçoit que les textes ciblés par Lys et Vu à Rome étaient inconnus en 2009. Pour Lys, Guyaux écrit : "l'argument qui en fait ici la cible du parodiste n'a jamais pu être précisé." C'est vraiment marrant que je n'ai pas mis ça dans le fichier que je lui ai envoyé, je l'ai toujours ce fichier puisque c'était une communication par courriels interposés. Puis dans la note page suivante, page 881, pour Vu à Rome, là mon fichier a été exploité, puisqu'il est question des mots du poème Vu à Rome qui sont dispersés dans l'œuvre de Dierx.
Evidemment, depuis 2009, j'ai publié ces deux résultats.
Pour Armand Silvestre, je l'ai publié dans deux articles en 2010. un dans Rimbaud vivant, un dans le volume collectif La Poésie jubilatoire. Je me demande à quoi aurait ressemblé le livre de Bernard Teyssèdre sans mes articles de 2009 et 2010. C'est une partie considérable de son ouvrage qui aurait été réduite à la portion congrue ou qui aurait pris une toute autre orientation : Lys, Vieux de la vieille, Hypotyposes et le monostiche de Ricard, sans parler de la chronologie des compositions qui donne le corps de son ouvrage. Mieux encore, pour Vu à Rome, parodie déclarée de Léon Dierx, Teyssèdre explore plusieurs pistes, mais reprenant mon résultat sur Lys il travaille à proposer une relation intertextuelle de Vu à Rome à je ne sais plus quels vers d'Armand Silvestre. Cela m'a laissé bien perplexe.
Dans le cas de Lys, donc j'ai cité le poème en vers ciblé, rime à la clef "étamines", mais aussi la préface de George Sand et les deux livres anticommunards publiés sous le pseudonyme de Ludovic Hans. J'en ai ramené des choses. Je pense que j'ai débloqué la situation pour Bernard Teyssèdre qui n'arrivait pas à écrire le début de son livre, ça l'a tellement ému qu'il en a écrit des pages sur ma découverte sur "Lys", c'était la première réaction de non indifférence à ma découverte, c'était le premier qui s'enthousiasmait. Il traite ce quatrains des pages 148 à 154 de son livre, mais il va y revenir dans un dossier de compléments page 634. Il me cite bien sûr pour la découverte, mais dans les notes à la toute fin de l'ouvrage. Moi, je n'hésite pas à considérer que si ce que je fais est importante je dois être cité au moins une fois dans le corps du texte lui-même. Les gens ne lisent pas nécessairement les notes de bas de page, la bibliographie ne formule que les titres des articles. Je ne vois pas pourquoi je ne suis pas cité, alors que tous les autres rimbaldiens, des plus connus aux plus obscurs, le sont eux cités dans l'ouvrage, parfois plus de dix ou quinze fois sur une page. Il y a une différence de traitement. Teyssèdre n'a daigné me citer dans le corps du texte que pour les pages qu'il a pu écrire sur Belmontet. Pour les rimbaldiens, je suis le découvreur des centons de Belmontet. Dans le récent volume en Garnier-Flammarion, je n'existe également que dans la bibliographie et dans les notes de bas de page, mais dans le corps du texte. Dans la recension pour la revue Parade sauvage du numéro spécial Rimbaud de la revue Europe, je suis le seul contributeur passé sous silence par Bertrand Degott, alors que j'y ai publié un de mes articles sur l'Album zutique. C'est dans cet article de la revue Europe que j'explique entre autres choses la raison de la prolifération de sonnets à verts courts, et c'est dans la revue Parade sauvage qu'à deux reprises Chevrier publie ensuite en la reprenant à son compte ma découverte sur l'origine des sonnets monosyllabiques. J'ai demandé des explications que je n'ai jamais eues, parce que l'impression que ça donne c'est qu'on tait volontairement mon nom.
Alors, précisons bien les choses.
Je n'ai pas encore travaillé sur le "Sonnet du Trou du cul", mais donc il y a 12 poèmes pour lesquels identifier une cible autre que Coppée. Les deux centons de Belmontet, Lys, Vu à Rome, le monostiche de Ricard, "Cocher ivre", j'ai découvert les intertextes, ça fait six poèmes sur douze. Sur "Jeune goinfre", je partage avec Steve Murphy, cela fait du six et demi sur douze à moi tout seul pour parler vite. J'ai identifié un vers de Verlaine dans L'Angelot maudit, je partage là encore de la découverte avec Steve Murphy, j'approche donc du 7 sur 12 à moi tout seul.
Pour "Paris", Chevrier a probablement découvert l'intertexte, mais il n'en est pas sûr, il pense que l'intertexte est plutôt un poème de Valade. Je n'ai pas découvert l'intertexte, mais j'arrive pour la mise au point.
J'en ai ras-le-bol de voir qu'on attribue mes idées à l'un ou à l'autre, qu'on ne me cite pas. Les rares fois où on me cite, c'est de manière condescendante ou pour laisser entendre que je me trompe, que je délire, c'est le cas sur "Voyelles" notamment. Visiblement, Yoshikazu Nakaji et Yves Reboul ne font aucun cas de ma lecture du sonnet, sauf que je demande à quel article rimbaldien précis autre que l'un des miens Yoshikazu Nakaji a repris la notion de "l'allégorie universelle" et la mention appuyée d'un article de Baudelaire sur les qualités de voyant de Victor Hugo. Dans l'article d'Yves Reboul sur "Voyelles" dont la lecture est insoutenable, le modèle des allusions à Hugo vient là encore de mon article publié dans le numéro 19 de la revue Parade sauvage.
Je viens d'acheter le volume Rimbaud poéticien d'actes d'un colloque rimbaldien à Venise, où Michel Murat cite le présent blogue pour contester la lecture de "Voyelles" proposée par Yves Reboul, sauf que Michel Murat ne dit pas un mot de ma lecture fouillée du poème, il ne cite pas non plus étrangement les articles de la revue Rimbaud vivant. Michel Murat semble s'inquiéter des allusions à l'ésotérisme dans ma lecture de "Voyelles". Non, mais il faut arrêter le cirque. L'ésotérisme des philosophes grecs antiques, de l'école pythagoricienne, c'est de la culture, ça n'a rien à voir avec un quelconque ésotérisme contemporain. Je ne parle d'ailleurs de ce sujet ésotérique qu'à la marge dans mon article et enfin les poètes comme Hugo et Rimbaud exposent explicitement leurs cadres métaphoriques ésotériques. Il faudrait ignorer cela sous peine de passer pour quelqu'un qui croit que Rimbaud a pu avoir des révélations mystiques. Mais où va-t-on ?
Ma lecture du sonnet est liée à la Commune, parce que comme j'ai un cerveau qui fonctionne bien quand je vois que "bombinent" se trouve dans Les Mains de Jeanne-Marie et qu'une série "suprême", "strideurs", "clairon" se trouve dans Paris se repeuple j'en infère logiquement que ce sont des termes métaphoriques liés à une représentation intime de la Commune. Et, j'identifie alors les "puanteurs cruelles", le "sang craché", et je ne me dis pas bêtement que pour les "pâtis d'animaux", la lecture communarde ne va pas marcher, alors il faut y renoncer.
Il y a un minimum d'intelligence à avoir quand on lit de la poésie.
Qu'ont gagné les rimbaldiens à refouler les évidences ? Pour l'Album zutique, pour s'en tenir à la série des poèmes non reliés à Coppée, on a du 7 à 12, autant dire du 7-0. Pour "Voyelles", "Le Bateau ivre", c'est pareil.
Pour ce qui est de Vu à Rome, mon article se trouve sur le blogue de Jacques Bienvenu Rimbaud ivre. J'y identifie les réécritures du texte de Dierx et j'ajoute un intertexte inattendu, le poème liminaire du Reliquaire de François Coppée. Il y a des cas de double intertextualité dans les poèmes zutiques : Dierx et Coppée, Ratisbonne et Pommier, Daudet et Pommier, Ratisbonne et Verlaine, etc. Mais tout cela s'imbrique et prend sens au plan d'ensemble.
Allez, finissons sur un détail. La phrase de Sivry à sa sortie de Satory, le mot transcrit est "rabic", corruption orthographique de "rabique". Il s'agit d'une forme zutique pour l'adjectif "rageur" en quelque sorte. Pascal Pia suivi par d'autres a voulu hésiter entre "rabic" et "ubic", et comme il est question de doigt partout chez les zutistes, le mot "ubic" aurait une pertinence. Non ! Il est écrit clairement "rabic". Le début du "r" est mangé par le vol de la plume et le "a" est parfaitement lisible.
Allez bye.
David Rabic.
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