samedi 1 avril 2017

Prochainement

Dans les prochains jours, je vais enfin livrer la fin de la grande étude zutique autour d'Amédée Pommier. J'ai repris dans le précédent article, le principe de la série "Pommier zutique", je vais continuer ainsi pour deux autres articles, deux autres parties donc du Pommier zutique.
Ensuite, il y aura un article de synthèse pour permettre aux lecteurs de ne pas se sentir perdu dans la masse confuse d'articles qui ont un aspect de travail en cours, tant il est vrai que je me sers des publications du blog pour m'exercer et pas seulement pour rendre compte de mon travail. Ce blog me donne une dynamique dont j'ai besoin pour faire venir les idées.
Maintenant, j'ai dans l'idée de créer aussi une nouvelle série d'articles. Ils auront peut-être un surtitre : "Notes de lecture" ou quelque chose comme ça. Il s'agira de rendre compte de livres. On pourrait croire que je vais rendre compte par exemple de livres sur Rimbaud, de recueils d'articles sur Rimbaud, je l'ai déjà pensé. On pourrait croire encore que je vais rendre compte des ouvrages sources d'inspiration de Rimbaud, cela aussi je l'ai déjà pensé. Mais, mon idée actuelle, ce serait de rendre compte d'un certain nombre d'ouvrages de témoins de la Commun, ou bien de rendre compte d'articles dans la presse traitant de l'actualité de la période 1869-1874. Pour ce qui est des notes de lecture sur les journaux, cela demande un travail énorme, mais je l'envisage. Mais, pour ce qui est des livres, je vais pouvoir commencer par des ouvrages tels que Le Comité central et la Commune de Camille Pelletan, Le Comité central et la Commune de Ludovic Hans alias Armand Silvestre, Les Ruines de Paris du même, les 73 journées de la Commune de Catulle Mendès. J'en ai d'autres ici chez moi, j'en ai d'autres qui me sont accessibles sur le net ou dans des bibliothèques. J'ai aussi un autre livre sous la main : Mes Cahiers rouges, Souvenirs de la Commune de Maxime Vuillaume. Maxime Vuillaume ne parle pas de Rimbaud. Pourtant, c'est intéressant. Maxime Vuillaume, c'est un tiers du Père Duchêne en 1871. Maxime Vuillaume fréquente André Gill, et il en parle dans Mes cahiers rouges, au moment même où Rimbaud est à Paris (lettre à Demeny du 17 avril 1871), au moment même où il aurait rencontré André Gill pour la première fois. Mieux encore, loin de me sentir enfermé dans une spécialisation au sujet de l'Album zutique, je revendique les études de référence sur de nombreux textes de Rimbaud, notamment sur Le Bateau ivre et Voyelles. Dans le cas de Voyelles, j'ai mis en avant l'évident substrat communard. J'estime bien évidemment "ivresses pénitentes" une réplique à des attaques du type "L'orgie rouge" de Paul de Saint-Victor. Mais, à côté, ce mot au singulier "colère", je l'ai mis en relation avec les "colères" de L'Orgie parisienne ou Paris se repeuple et évidemment j'apprécie la note des "ivresses pénitentes" dans cette allégorie de Paris qui danse si fort dans les colères et se montre d'une sublime beauté face aux coups de couteaux qu'on lui plante. J'ai rapproché les "lèvres belles" de l'expression "cité belle". Mais, j'arrive encore à pousser plus loin les relations entre les mots, car les "colères" de la Commune dont parle aussi Maxime Vuillaume à un moment donné dans un passage que je dois retrouver si je ne l'ai pas rêvé, ce sont aussi les colères du Père Duchêne. Maxime Vuillaume rappelle cet argument de vente qu'était à l'annonce du journal la dernière ou nouvelle "Colère du Père Duchêne". Je me marre, parce que cela fait un bail que ma lecture de Voyelles est daubée et à chacune de mes interventions je rajoute une brique qui sera encore plus difficile à enlever que les précédentes. Le livre de Maxime Vuillaume m'a également offert un magnifique rapprochement du Zutisme avec la position de l'Hôtel des Etrangers. C'est à l'angle de la rue Racine et de la rue de l'Ecole-de-Médecine que se trouvait une des barricades les plus importantes des fédérés dans les tout derniers jours d'agonie du mouvement. Cette barricade était placé juste devant la façade de l'Hôtel des Etrangers, telle qu'elle est présentée sur la célèbre vignette au mot de "Zutisme" reportée dans l'Album zutique. Cela relance complètement l'interprétation communarde du Cercle du Zutisme. D'ailleurs, le livre de Vuillaume me met sur la piste que ni Gill ni Mérat ne sont loin d'adhérer à la Commune. Mérat est honorablement cité comme ami de la bande à Vuillaume au début de Mes cahiers rouges, dans les deux premiers "cahiers". Gill lâcherait un "Sale Commune" au moment de la répression sanglante, mais il n'en est pas moins impliqué dedans et ami proche de Vuillaume à qui il dit ce mot d'angoisse de "Sale Commune".
J'en dis déjà beaucoup. Des comptes rendus de tels ouvrages ont toute leur place sur un site de critique rimbaldienne.
Pour les livres d'Armand Silvestre publiés sous le pseudonyme Ludovic Hans, je n'ai qu'à appliquer ce que j'ai fait pour ses deux recueils de poésies au sujet du quatrain "Lys".
En effet, pourquoi ne pas chercher un éclairage à "Dédaigneux des travaux, dédaigneux des famines," à partir d'une lecture attentive des écrits anticommunards d'Armand Silvestre ? Paris a connu la famine au moment du siège, non ?
Ne prenons que l'Avant-propos! Notre poète des "lys" dénonce la "coupable aventure du 18 mars" et il enchaîne ainsi dans un suivant paragraphe : "Nul ne peut se vanter d'avoir échappé à ce qu'avait d'artificiel et de malsain l'air qu'on y respirait alors ; on eût dit de l'oxygène pur, tant les poumons en étaient brûlés."
Et un autre paragraphe ajoute sa note : "Il est bon de noter ce que ressentaient, pendant cette cruelle expérience, les êtres paisibles qui aiment, tout à la fois, la patrie, l'ordre et la République, ces bourgeois de la grande ville si mal à propos calomniés."
Cela fait longtemps que je sais que je dois fournir une étude suivie des deux ouvrages de Ludovic Hans alias Armand Silvestre. Depuis que j'ai signalé à l'attention le "sonnet païen" et la préface sandienne à l'origine de la parodie du quatrain "Lys", il y a eu plusieurs éditions des oeuvres de Rimbaud ou des mises à jour d'éditions des oeuvres de Rimbaud. Pour la toute récente édition dans la collection Quarto ou pour la refonte de l'édition en GF, la source Silvestre n'est pas signalée d'ailleurs. Il y a eu aussi le livre de Teyssèdre qui reprend mes conclusions sur "Lys". Il y a eu la notice du Dictionnaire Rimbaud dans la collection "Bouquins" chez Robert Laffont. Mais, personne ne lit pour autant les ouvrages de Silvestre pour approfondir la compréhension parodique du poème de Rimbaud. Personne pour citer l'avant-propos, la deuxième page d'un des deux livres en prose anticommunards de Silvestre, personne pour citer les premières lignes de la préface de George Sand : "senteur énergique".
Tout se passe comme si passé le détail de la preuve du lien intertextuel l'essentiel était de dire que malgré tout Verlaine parle en bonne part de Silvestre dans Les Hommes d'aujourd'hui, d'avoir le rire gras sur l'obscénité des "balançoirs" et "clysopompes". Je le savais depuis longtemps que j'avais d'autres précisions à apporter sur les livres de Silvestre et Ricard. Simplement, j'étais passé à autre chose, mais à sept ans de distance je reviens et je finis seul le travail.
Je pense que c'est une belle justification au projet à venir de ce que j'appellerai pour l'instant des "Notes de lecture".

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