dimanche 5 mars 2023

Droit écrit formel contre réel, le cas ukrainien

Depuis maintenant plus d'un an, c'est la guerre en Ukraine et l'occident dénonce l'attaque russe. Et dans cette médiatisation du conflit, il y a une idée du respect du droit qui serait à faire primer. Les américains jouent là-dessus et même ceux qui essaient de dire que les russes n'ont pas tort ils dénoncent juridiquement l'attaque russe, en partie pour préserver la possibilité de parler dans les médias, en partie parce qu'en politique internationale on ne montre pas aux autres qu'on ne va pas tenir compte des règles, et c'est ce qui explique qu'au début de l'attaque russe il y ait eu autant de pays qui ont condamné la Russie à l'ONU. Il faut bien comprendre que parmi les gens qui ont condamné la Russie ou qui se sont abstenus plein de pays n'ont fait que se protéger la colère américaine contre eux et n'ont fait que montrer qu'ils sont des pays fiables en termes de droit international. Seul l'idiot écoute cette information en se disant qu'il y a une claire majorité dénonçant l'attaque russe. Mais ce frein du juridique concerne aussi des gens bien convaincus que la Russie est loin d'avoir tort dans cette histoire.
Pour ceux qui comme moi regrettent de ne plus avoir des classiques de la philosophie politique du genre de Montesquieu, Tocqueville, etc., ce qui suit va être un petit régal intellectuel. Ce n'est pas du Michel Onfray qui reste bloqué dans l'idée que les russes attaquent tout en dénonçant l'hypocrisie occidentale, et ce qui suit c'est meilleur que les grands spécialistes du droit à la tête des institutions françaises. Je vous offre le top niveau.
C'est parti !

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Les gens croient à la valeur suprême du droit écrit avec des textes placés au sommet de la hiérarchie des lois écrites : déclaration universelle des droits de l'homme et constitution écrite du pays, genre constitution de la Ve République. Mais l'écrit n'a pas toujours existé et pourtant les état préhistoriques, les états de l'Antiquité avec leurs lois, les états mêmes du Moyen Âge avec leurs administrations et découpages territoriaux ils avaient bien une réalité dont tout le monde tenait compte. Les écrits, on a beau leur donner un tour solennel, au départ ce n'est que des bouts de papier, il y a tout une dynamique qui a permis de leur donner une vie officielle. Le droit écrit n'existe que parce qu'il s'articule à une réalité de doit qui lui préexiste, une réalité de droit abstraite et qui est connue des historiens du droit, c'est le droit coutumier. L'origine du droit est nécessairement liée à une force coutumière même si on peaufine  tos les détails par écrit au fur et à mesure. Décennie après décennie, il y a de plus en plus de droit écrit, mais cela n'éteindra jamais complètement la source coutumière.
Je passe à un deuxième point, après la distinction entre droit coutumier et droit écrit, il y a l'opposition entrer l'état de fait et l'état de droit, état de droit qui d'ailleurs est quelque peu à penser en partie comme une protection avancée d'un état de fait. 
Un état de fait c'est quand il y a une rupture dans ce qui a été déterminé comme étant le cadre juridique des institutions admises. Il va de soi qu'un état de droit c'est toujours une normalisation dans le temps d'un état de fait. Comment pourrait-il en être autrement ? Si une stabilité s'instaure et donc qu'elle fait consensus passivement au sein d'un peuple cette réalité de la force coutumière devient état de droit. c'est ça un état de droit, ce n'est pas un vertige de quintessence de la réflexion politique contre laquelle il n'y aurait rien à dire. Un état de droit, c'est la force coutumière en acte, ce n'est pas une théorie de la justice qu'on applique au réel.
Troisième distinction. Quand il n'y a plus d'état de droit, il y a un état de fait mais il ne se réclamerait pas d'une institution admise... En fait, il faut passer du haut de la pyramide, la constitution d'un pays, à la base, l'état de la population. C'est tout simple, mais personne n'y pense. Sous la Révolution française, il n'y avait plus d'état en tant que tel par moment, il y avait pas mal d'états de faits. Il y avait ceux qui voulaient une République, d'autres qui voulaient une monarchie, et il y avait même une déclinaison de possibilités sur lesquelles la population s'affrontait. Pourtant, la France n'a pas cessé d'exister du jour au lendemain, et elle s'est même refaite en un pays unifié politiquement. C'est bien les forces motrices du droit coutumier qui ont maintenu le pays, et dans la vacances des institutions politiques on est passé à la base sociale comme définissant l'unité stable encore active du pays. Quand il n'y a plus d'état de droit, l'unité passe au niveau sociologique ou sociétal. Les gens ont beau se déchirer politiquement ils se disent tous français, d'un même peuple.
Passons au cas de l'Ukraine où on nous rabat les oreilles avec le droit international défendu par les occidentaux.
De 2004 à 2014, et tout particulièrement en 2014 avec le Maïdan, les américains et leurs subordonnés occidentaux ont organisé des coups d'état en Ukraine pour ne plus que lors des élections un candidat plus proche de la Russie ne l'emporte. Je vous rappelle que en Ukraine il y avait des élections remportées par des gens qui ne plaisaient pas aux américains parce que trop proches des russes, ce qui veut bien dire qu'une moitié de la population se sentait proche des russes, sinon certains candidats n'auraient jamais gagné les élections. La fin de l'état de droit en Ukraine, c'est bien le fait d'avoir rompu le cours légal des actions politiques de l'état ukrainien pour neutraliser le poids d'une moitié de l'électorat, ce qui n'est pas spécialement démocratique. Des partis ont été interdits, et des persécutions de la population ont été mises en place. Les russes et la minorité hongroise sont persécutés en Ukraine. Depuis 2014, dans l'indifférence d'un occident que les médias informent le moins possible, il y a un,e quantité vertigineuse de massacres, de viols, de tortures sur le sol ukrainien en-dehors même des états insurgés du Donbass et de Lougansk. Depuis 2014, l'état ukrainien ne reconnaît pas l'indépendance des deux états insurgés, mais ils bombardent massivement les civils. Il ne fait pas que combattre les émeutiers. Et depuis février 2022, la guerre sert de prétexte à bombarder les civils de la ville de Donetsk avec du matériel occidental de haute précision, notamment les canons français César censés plutôt combattre l'offensive russe. On la possède la vidéo de Porochenko qui expliquait il y a quelques années que les enfants d'Ukraine iront à l'école tandis que les enfants des révoltés du Donbass se terreront dans les caves au milieu des bombardements. Un chef d'état parle de manière clivante de ce qui est supposée être la population qu'il gouverne. Il s'adresse en ennemi à toute une population civile dont il se prétend président. Le droit élémentaire de résistance à l'oppression, ça vous parle ?
Qui a tué l'état de droit en Ukraine ? Les occidentaux et les gens actuellement au pouvoir à Kiev. Et à la différence de la Révolution française, on n'a pas une réalité sociétale qui quand la continuité de l'état de droit est rompue permet de maintenir l'unité du pays. Pire, les provocations et actions du coup d'état ont elles-mêmes aggravé le divorce au sein de la population. L'état de droit déchu n'est pas relayé par un désir d'unité des gens du pays.
Les américains se réfugient derrière le droit international, derrière l'intangibilité des frontières, et en plus en taisant le divorce interne ils dénoncent une action extérieure, celle de la Russie.
Or, le système du respect des droits prôné par les occidentaux est faux. Les occidentaux et les gouvernants à Kiev ont détruit l'état de droit par des coups d'état et notamment le Maïdan. ils ont imposé des dirigeants choisis par les américains à la tête du pays en 2014. Maïdan, c'est une révolution, nous sommes d'accord. Les occidentaux prennent parti dans un conflit qui ne les concerne pas directement, ils prennent parti contre une partie de l'opinion du peuple ukrainien tel qu'il était constitué avant Maïdan, contre l'opinion des habitants de la Crimée, contre les habitants d'Odessa, contre les opinions de la région du Donbass, contre les insurgés, contre les opposants à Maïdan de tout le pays. Et l'hypocrisie et le tour de passe-passe, ça a été de soutenir la main sur le cœur, que ce qui fait état de droit c'est la permanence des frontières officielles du territoire ukrainien, avec ajout de l'unité d'une population dont on nie le déchirement. Les américains et les occidentaux savent mieux que les gens à l'est de l'Ukraine ce qu'est leur identité ethnique ou nationale, à quel pays ils doivent appartenir. Avant de parler de l'ethnique, soulignons donc cette réalité d'hypocrisie au plan de l'idée des frontières intangibles. Ce que font les occidentaux, c'est de dire qu'ils choisissent les frontières comme réalité intangible mais pas la continuité des institutions, cela revient à dire qu'ils peuvent se permettre un coup d'état, acte de force, piloté par une force étrangère, parce que le coup d'état va devenir état de droit grâce au respect de la structure territoriale de l'Ukraine. En réalité, les américains utilisent le cadre juridique des frontières pour que personne n'ait rien à dire sur une tambouille politique qui n'a rien de légal, qui relève de l'usage de la force oppressive. Désolé, mais si l'état de droit est par terre, on passe à la réalité sociétale et on voit bien que le pays est divisé, et va vers une division, et on ne peut pas s'arranger aussi facilement en faisant le choix de ce qui peut être transgressé et de ce qui ne peut pas l'être. Et surtout, vu qu'il y a révolution, admise comme telle par les occidentaux, la théorie de la suprématie toute puissante du droit écrit et des institutions en place du droit théorisé par l'inénarrable Kelsen n'a plus aucune pertinence. Si le droit kelsénien de la hiérarchie des normes et du respect des lois écrites est la norme américaine à imposer à ce monde, en 2014 à tout le moins c'est les révolutionnaires du Maïdan qui n'ont pas respecté la théorie intangible de Kelsen d'une part et d'autre part nous avons une réalité historique du coup d'état qui prouve que la théorie de Kelsen ne tient pas la route. Les coups d'état, les révolutions sont la preuve par les faits que Kelsen ne comprenait à l'origine du droit étatique. CQFD. Alors que Kelsen, c'est un peu l'école de Chicago, mais c'est un juriste autrichien qui participait à l'élaboration d'un droit positif absolu nettement identifié comme totalitaire par des juristes français des années 20, avant même que l'Histoire ne nous fasse voir toute sa folie des décennies 1930 et 1940. Maurice Hauriou, doyen de la fac de droit de Toulouse, dénonçait en 1923 et dans les années suivantes la négation des juristes autrichiens dont Kelsen faisait partie du droit de résistance à l'oppression, la négation de l'individu face à un droit abstrait tout-puissant. Cette pièce juridique pré-nazie est passée aux Etats-Unis via l'école de Chicago, et Kelsen est enseigné comme le modèle théorique épuré du droit dans les universités françaises, bien que les enseignants prennent à chaque fois le soin de dire qu'elle se fonde sur une contradiction ultime entre fond et forme, puisque le formalisme pure ne peut pas se réclamer de Dieu pour l'origine du fond de sa pensée formalisée. La loi écrite supérieure dans la hiérarchie doit être justifiée par une idée, mais laquelle si elle n'a pas de forme ? C'est une théorie bancale, admise comme bancale, mais considérée comme le nec plus ultra. Renseignez-vous ! 
Et puisque je parle de hiérarchie des normes, soulignons un dernier problème, celui de la définition des frontières en termes d'état de droit.
Les frontières de l'Ukraine sont liées à l'URSS. Elles étaient des frontières internes à un pays. Bien sûr, on peut penser l'URSS comme une agglomération de pays, mais le cas ukrainien est particulier. Les gens à l'est de l'Ukraine étaient russes. Ce n'est pas les ukrainiens qui ont pris la Crimée aux ottomans et même tout le sud de l'actuelle Ukraine. Le Donbass, c'est une terre peuplée par des russes, qui n'a jamais été ukrainienne avant d'être mise dans la république d'URSS qui porte le nom d'Ukraine. Ces gens parlent le russe, non pas à cause d'une obligation forcée de parler le russe du dix-neuvième siècle, mais ils parlent russe parce c'est la langue de leurs ancêtres. Abstraction faite des mariages mixtes, ce n'est pas une population ukrainienne devenue russe malgré elle. De toute façon, vous le voyez bien, ils veulent être russes. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes suffirait déjà à vous rendre défiants à l'égard des impératifs américains et kiéviens. Mais, ce sont des populations russophones parce que historiquement pleinement russes sur leurs terres historiques. Et si dans le sud de l'Ukraine il y a pas mal d'ukrainiens, même là, c'est des territoires russes que viennent peupler les ukrainiens. Les ottomans pourraient se dire de plus anciens occupants, puis les grecs, mais les ukrainiens de l'ouest sont dans la captation d'héritage et cela se ferait encore au détriment des peuples russes toujours nombreux et en vie. A quel moment arrêteront-ils le sketch ?
Sur les frontières actuelles, elles sont issues de traitements antérieurs au sein de l'URSS (pensons à la Crimée et à la formation originelle) et issues aussi d'un effondrement de l'URSS en 1991. Si on ignore le droit coutumier, on se retrouve dans cette farce qu'elles n'ont pas à subir l'épreuve du temps, que leur validité est mécanique du jour au lendemain. Les russes, tant de Russie que d'Ukraine, n'avaient qu'à réagir en 1991 même, maintenant il est trop tard. Et le maintien de ces frontières ne serait pas lié à des faits politiques : intérêt d'un allié d'une certaine étendue pour les russes grâce à une composante du peuple proche d'eux, volonté de tout prendre à plus long terme des américains en niant les droits d'une partie des ukrainiens. Changer la situation politique, c'était toucher à la validité juridique des frontières, non ?
Et si ces gens sont russes, à quel moment l'intervention des russes de Russie, en termes de continuité nationale, est-elle juridiquement inacceptable ? Depuis quand doit-on laisser tomber les siens ? Une mère ou un père qui défendent la vie de leurs enfants, ça vous indigne ? Les gens du Donbass et même tous les russophones de l'ensemble de l'Ukraine, ils ne sont pas en danger de mort ? Ils ont quelque chose de démocratique à espérer de l'évolution de la situation politique engendrée par le Maïdan ? Non ! Vous voulez qu'ils crèvent par respect sublime d'un ensemble partiel de lois choisies par le bon vouloir américain ! Je ne reviens même pas sur l'affiliation germanique des excités en Ukraine...
Vous êtes sûrs de ne pas être complètement zinzin ? C'est pour ça que vous foncez tête baissée vers la troisième guerre mondiale ? C'est pour ça que vous jouez avec insouciance sur le risque nucléaire ?
Et vous direz que tout cela est hors-sujet sur un site rimbaldien, alors que les explications politiques des poèmes sont un enjeu majeur, ainsi que vous admirez l'idée d'un poète qui se veut "voyant"  guide pour l'humanité. Vous allez vous réfugier dans le "oui Rimbaud n'est pas là pour parler en son nom, alors cachons le problème sous le tapis". Mais vous vous rendez compte de la gravité de votre état de connerie ? Vous allez vous congratuler d'être solidaire des morts de la Commune, tués dans l'indifférence d'une majeure partie de l'opinion française de l'époque. Ils étaient tués et leur seule existence indignait quantité de vos semblables qui seuls avaient la parole dans la presse dans les années qui ont suivi la répression.
Vous vous gargarisez de parler de Rimbaud avec des gens qui soutiennent les actions douteuses de l'occident en Ukraine ! Et dans ce conflit, comble d'horreur. Donc la guerre se passe essentiellement sur des territoires de gens favorables aux russes que nos médias assimilent indûment à des ukrainiens hostiles aux russes et victimes des russes (Marioupol, Slaviansk, anciennes villes insurgées, etc.). Les civils ont quitté ces régions de combats, et note rassurante bien des civils rejoignent la Russie par d'autres voies, sans en être empêchées par les gouvernants ukrainiens qui sont plutôt contents de ne pas avoir à gérer en plus ce problème démographique. Toutefois, alors que le champ de bataille est ravagé par des armes hallucinantes qui prennent les poumons, qui brûlent tout, à moins d'être dans les bunkers, on retrouve encore des civils qui se montrent après que des territoires soient conquis par les russes. Il y a donc eu des morts civils épouvantables. Et si du côté de l'Ukraine, la population et même les enrôlés de force n'arrivent pas à faire une émeute qui fasse cesser cette guerre (parce que vous êtes tellement débiles que vous croyez que tous les ukrainiens sont jusqu'au boutistes et vous ignorez les scènes de foule de 2014 où les gens ne voulaient pas que leurs enfants ukrainiens meurent dans les encerclements du Donbass), c'est que visiblement l'armée ukrainienne est encadrée à la fois par les excités aux symboles germaniques mais aussi par des tas d'étrangers qui ne parlent pas un mot de russe ou d'ukrainien et qui font ce qu'il faut pour que les gens se soumettent et aillent combattre. Les ukrainiens seraient livrés à eux-mêmes, vous croyez qu'ils se diraient "mourons jusqu'au dernier" ? Bien sûr que non ! Ils meurent sur ordre et il y a une pression pour ne pas que ça se révolte, et les minorités, les hongrois notamment, c'est de la chair à canon toute désignée dans un conflit qui forcément n'est pas le leur, et ainsi de suite. Les minorités hongroises ou les ukrainiens qui ne sont pas chauds pour les idées de leurs gouvernants, vous pensez bien qu'ils sont envoyés de préférence dans les zones intenables, mal casematées et compagnie.
Et vous admirez tout cela ! Ben pas moi !

1 commentaire:

  1. En fait, jusqu'à un certain point on peut subdiviser les populations de l'Ukraine en groupes d'oblasts (oblast terme pour région administrative employé en Russie, Biélorussie, Ukraine et même Bulgarie). Et on peut se servir des suites du premier hetmanat cosaque comme valeur repère.
    Il y a une Ukraine occidentale, définitivement hostile et étrangère à la Russie, avec une église uniate issue de la dépendance médiévale à la République des deux Nations. Rappel : pays païen apparu tard dans l'histoire, la Lithuanie crée un empire fin du Moyen Âge, mais se convertit aussi au catholicisme pour enlever un prétexte aux invasions teutoniques et s'allie à la Pologne, la Lithuanie sera plus tard débordée démographiquement par la Pologne qui prendra l'ascendant. Sur ses aires d'influence, la Pologne a persécuté les orthodoxes et l'église uniate en Ukraine, c'est des orthodoxes qui acceptent la coupe catholique romaine. Sous domination polonaise et autrichienne pendant des siècles, l'Ukraine occidentale est la partie spécifiquement nazie de l'Ukraine et bien sûr ils sont allés habiter à Kharkov, etc., depuis.
    Il y a ensuite l'Ukraine de la rive ouest du Dniepr, à laquelle n'enlever que l'oblast d'Odessa, ils sont moins fous, mais plus proches de l'ouest avec deux régions dont Kiev de part et d'autre du Dniepr. Il y a l'Ukraine de l'est du Dniepr mais surtout au nord du pays, oblasts de Soumy à Poltava (on pense au cosaque Mazepa pour les lecteurs d'Hugo et Byron). Il s'agit d'une partie plus cosaque et plus en relation avec la Russie, mais après il y a quatre oblasts qui sont russes et qui ont été enlevés à la Russie au début du XXe (Kharkov, Donetsk et Lougansk) ou sous l'URSS (Crimée). Ils sont russes, point barre ! Mais ce n'est pas tout, le khanat de Crimée c'était tous les oblasts du sud de l'Ukraine et les villes principales y ont souvent des noms grecs inventés par les russes qui ont repris et peuplé ces terres au XVIIIe, les cosaques (orthodoxes ou tatars convertis ou les paysans du coin ce ne sont pas des ukrainiens en tant que tels, et ils sont liés à la Russie les libérant du joug du khanat de Crimée, il y a des gens d'origine grecque aussi) Marioupole, Melitopol, Nikolaiev, Odessa, Simeferopol, Sébastopol, Kherson, et j'en passe, ce sont des noms grecs inventés par les russes (Potemkine, Catherine II). Tout le sud de l'Ukraine peut être revendiqué par les russes. Kiev et Lvov sont dans la captation d'héritage.
    Enfin, il y a de derniers oblasts à l'est du Dniepr qui sont cosaques et proches des russes : Dniepro et Zaporije (déjà cité pour le nom grec de Melitopol et le khanat de Crimée). En gros, que ça vous plaise ou non, ethniquement, l'est (Kharkov, Donetsk, Lougansk) et le sud (Zaporije, Dniepro, Crimée, Nikolaiev, Odessa) sont les régions russes de l'Ukraine que l'occident veut faire taire et ignorer et même qu'il persécute froidement jusqu'à anéantissement culturel, et vous avez une idée de ce que les russes vont reprendre...

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