Les choses ne se passent pas du tout selon mon souhait. Je ne peux pas réaliser ma série dans de bonnes conditions. Comme l'été passé, je suis exténué, j'ai aussi énormément de maux de tête, la nuit du 2 au 3 août. Je ne peux pas utiliser mon cerveau à plein, je ne peux pas faire d'efforts intellectuels prolongés. Tout à l'heure, je suis descendu à Avignon, je n'ai pas amené mes livres pour préparer l'article du jour, j'ai lu une introduction d'un roman de George Sand dans un café, puis les deux préfaces de La Petite fadette, ce qui au passage me fait méditer des petits trucs rimbaldiens sur la notion d'idylle, sur la notion de "vibrements", etc., mais je lis trente pages, je regarde ce qui se passe autour de moi et je suis content comme ça, parce que je ne peux pas faire plus. On a déjà fait des prises de sang pour savoir quoi, on a déjà identifié une maladie et je prends des médicaments à vie suite à la détection de cette maladie, mais, maintenant que c'est réglé, j'ai toujours le même état de fatigue. On découvre une maladie, traitement à vie, mais ça ne change rien de rien à mon état. Super ! Je pense que ça va être ça pour une assez longue période de temps encore, je vois bien que mon état n'est pas pris au sérieux, alors que mes moments de loisir sont purement cliniques, je le vois bien. Je vais tout essayer ophtalmo, relaxation, et continuer les médecins en espérant qu'ils soient à fond et ne se contentent pas de la consultation et de l'ordonnance comme suffisantes à leur bonheur.
J'aurais voulu faire des synthèses de mes lectures : les livres sur la guerre franco-prussienne de François Roth, Antoine Reverchon et Jean Tabeur. J'en ai d'autres, j'ai aussi du Francisque Sarcey, etc. Mais là, je ne peux faire que le service minimum. J'aurais voulu dépouiller au jour le jour des journaux d'époque, sans me limiter un seul, mais c'est impossible. Je mange bien, correctement, mais je n'ai pas de carburant, j'ai comme tout l'avant du crâne dévoré. Bref !
Je vais quand même faire des sujets de synthèse dès que je le pourrai. Rien n'est perdu, je vais ponctuer d'articles ce mois d'août pour qu'au moins l'essentiel ne soit pas perdu : mon effort pour faire coller le temps présent au temps vécu de Rimbaud.
Ceux qui sont plus en forme que moi peuvent lire les journaux d'époque le matin pour mieux entretenir ce délire de transposition chronologique.
On voit tout de même dans mes articles récents que ce travail n'est pas inutile, il y a comme toujours des petits apports critiques précieux à me lire, même sur les déjà très bien étudiés poèmes de 1870.
Nous sommes le 4 août au soir. L'offensive allemande commence, comme il était prévu. Après la propagande de Sarrebruck où une armée française de 25000 hommes avait eu le dessus contre mille, la vraie guerre démarre et, d'emblée, c'est le rouleau compresseur des défaites françaises et des victoires allemandes. Le 4 août, la première défaite a lieu à Wissembourg et on appréciera la symétrie entre la légende tournée en ridicule du prince impérial le 2 août (je vais faire un article sur la dépêche qui le concerne) et la réussite du prince royal de Prusse, plus âgé, à Wissembourg. Le général Douay a été à Wissembourg et dans deux jours il sera question de Reichshoffen. Je vais bien sûr m'intéresser à ces batailles et cela me permettra de parler du sonnet "Le Mal", mais aussi de revenir sur certaines idées que je dissémine au passage dans mes articles. D'ailleurs, pour ceux que mon étude sur "Vénus Anadyomène" a intéressés, il y aura une étude sur les adjectifs faciles d'emploi dans les alexandrins au sujet du poème "Roman" à la fin du mois de septembre. Je place des jalons dans mes articles, sachez-le.
Maintenant, je ne suis pas maître de ma santé.
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