Je fournis ici mon dossier graphologique synthétique des Illuminations. Ce dossier implique la prise en considération des feuillets manuscrits au recto et au verso, systématiquement, il implique aussi la prise en considération des manuscrits des poèmes en vers "nouvelle manière" qui ont été publiés avec les poèmes en prose, la confrontation des publications originales en quelques livraisons de revue, puis en plaquette, et même en volume avec le cas Vanier. Je vais faire défiler les manuscrits en fonction de l'ordre des éditions originales dans la revue La Vogue, puis en volume par Vanier.
Légende :
italique : pour représenter le crayon dans la pagination
gras : les chiffres à l'encre
italique et gras : pour les mentions au crayon repassée à l'encre.
Remarque : il n'est pas évident d'identifier le tracé du crayon sous les chiffres à l'encre des pages 2 et 6, nous considérons le cas comme accessoire.
# : papier différent du papier de base pour la série homogène.
< et > pour les signes de ce type employés pour dégager les titres.
... : cela signifie la fin de transcription d'un feuillet antérieur et cela en fonction de la pagination.
. : je mets un point toutes les fois que Rimbaud l'a utilisé à la suite d'une transcription de titre ou de ce qui en fait office.
- : trait allongé qui se substitue au point à la fin d'une transcription de titre.
O : pour un titre encerclé.
"Une matinée..." : mention du début du texte à défaut d'un titre ou d'un substitut de titre.
xxx : mention problématique feuillet paginé 12. Dans le cas de "Ô la face cendrée...", la mention "xxx." ponctuée vaut titre. Même si Rimbaud n'a pas ponctué les croix similaires du feuillet paginé 12, les espacements avant les trois croix, l'usage du même principe invitent à penser qu'il s'agit de substituts de titres. Trois croix sont découpées au bas du manuscrit, soit le début d'un autre poème, soit les trois croix seraient minimalement interprétées comme l'équivalent de filets de séparation par Rimbaud.
Arthur Rimbaud : Mention allographe au crayon au bas de la page manuscrite.
Neuf Elzevir 2 : mention allographe en bleu (comparer avec l'emploi conjoint de l'encre, du crayon, du bleu et du rouge sur les épreuves de l'éditeur Vanier).
M Grandsire ou 64 lignes : mentions allographes du travail typographique préparatoire.
~~~~ : filet (trait ondulatoire ou droit, court ou long) de délimitation d'un début ou d'une fin de texte.
vvvv vvvv : deux traits ondulatoires identiques à des filets de séparation, mais dont l'usage est visiblement distinct, page 11 pour la transcription en trois parties de "Phrases".
Remarques : les filets de séparation ne sont pas utilisés systématiquement et appellent des commentaires au cas par cas.
"Après le Déluge", la transcription du poème tient sur un seul feuillet, il reste un léger espace blanc mais peu important. Rimbaud a voulu bien signifier que la transcription était terminée en ajoutant un filet de séparation, considérant qu'on pouvait hésiter sur la conclusion : "ne voudra jamais nous raconter ce qu'elle sait, et que nous ignorons."
Entre la fin de "Enfance V" et "Conte", Rimbaud a utilisé un filet de séparation. La transcription de "Conte" est plus tassée, indice que Rimbaud tient compte de la place disponible, et cela pourrait indiquer que "Conte" est à la suite de "Enfance V" non pas pour ordonner un recueil, mais pour profiter au mieux de la place disponible sur le manuscrit !
"Vies", le filet précède le titre et la transcription. Hypothèse : le filet peut avoir été reporté avant les titres, voire avant les chiffres romains, et correspondre à une opération préalable de différenciation entre les séries "Enfance" et "Vies".
Page 9 : les filets de séparation ont donné l'illusion d'une réunion des deux poèmes "Départ" et "Royauté", ce qui est inexact. Le premier trait sert à séparer la transcription de la fin de "Vies III" de celle de "Départ" qui est transcrit avec la même écriture large. Après la transcription de "Départ", il restait de la place et Rimbaud a reporté la transcription de "Royauté" en tassant son écriture comme il l'a fait pour "Conte". Le filet de séparation sert à marquer que la transcription de "Royauté" est terminée, le poème étant assez concis et la conclusion quelque peu ouverte : "où ils s'avancèrent du côté des jardins de palmes."
Premier dossier : les quatorze pages publiées dans le numéro 5 de la revue La Vogue. Le travail préparatoire a été confiée à diverses ouvrières typographes. M. Grandire a préparé le seul feuillet du poème "Après le Délure", "Eugénie" a préparée les pages 2 et 3 qui correspondent à "Enfance" I, II et III. "Wathier" a préparé les pages 4 et 5 où figurent la fin de "Enfance", parties IV et V, et le poème "Conte". "Melle Marie" a eu en charge les pages 6 et 7 qui contiennent "Parade", "Antique", "Being Beauteous" et "Ô la face cendrée...". Me Jeanne s'est occupée des pages 8 et 9 avec "Vies", "Départ" et "Royauté". J'ignore si c'est autre personne qui s'est occupée de la confection de tous les titres. La mention au crayon "Arthur Rimbaud" au bas de la page 9 prouve qu'il était initialement question de publier les seules neuf premières pages dans la revue La Vogue. Des pages 10 à 14, aucun titre de poème n'est souligné, ce qui a eu une conséquence dommageable pour "Ouvriers" et "Les Ponts" avec la perte du titre "Les Ponts" et la fusion anormale des deux poèmes en un seul. J'ajoute une coïncidence qui confirme la preuve que les éditeurs sont passés du projet de publier seulement les neuf premières pages à la publication des quatorze premières pages du numéro 5 de la revue : il n'y a plus aucune mention des ouvrières-typographes ni du nombre de lignes effectuées de la page 10 à la page 14. On pourrait éventuellement minimiser les salissures au verso de la page 9, vu que les feuillets furent distribués deux par deux, parfois un seul pour une ouvrière (cas de "Après le Déluge") et dans la mesure où les photographies fac-similaires ne permettent pas de trancher pour la page 9 s'il s'agit de traces d'encre liées à la préparation des plaques ou non. Il y a quelques autres versos maculés. Toutefois, l'absence de mention des ouvrières-typographes des pages 10 à 14 est un nouvel élément concordant qui prouve que le dossier de 24 pages porte les marques des à-coups de la préparation progressive de la publication dans les numéros 5 et 6 de la revue, ce qui exclut la participation d'Arthur Rimbaud. C'est par une pétition de principe que certains soutiendront que la page 12 numérotée différemment remplace une page 12 initiale. Cette différence s'explique par deux faits concordants / les à-coups de la préparation progressive et la nécessité de bien spécifier la place d'un feuillet qui n'a pas le même format que la plupart des feuillets voisins. Nous observons que les filets de séparation sont absents des pages 13 et 14, comme des pages 6 et 7. Rimbaud n'y recourt pas systématiquement, tout simplement ! Rimbaud a également omis de placer un point après chacun des titres transcrits sur la page 13 : "Ouvriers" et "Les Ponts". Une question est ouverte : qui a biffé le déterminant "les" pour réduire le titre à la mention "Ouvriers" ? Rappelons que pour "Après le Déluge", le mot "après" biffé dans "Aussitôt après que l'idée du Déluge..." est rétabli par les éditeurs qui considèrent qu'il s'agit d'une intervention des ouvriers-typographes de la revue La Vogue.
1]# <Après le Déluge.> ~~~~ M Grandsire Neuf Elzevir 2
Verso vierge
2] <Enfance.> I II M. Eugénie
Verso vierge
3] III
Verso vierge / tache liquide
4] IV V M. Wathier (Walter ?) 64 lignes
Verso vierge
5] ... ~~~~ <Conte.>
Verso vierge
6] <Parade-> Melle Marie 54 lignes
Verso vierge : quelques taches sur le coin du manuscrit
7] <Antique. <Being Beauteous. xxx.
Verso vierge
8] ~~~~ <Vies. I II Me Jeanne 59 lignes.
Verso vierge
9] III ~~~ <Départ. <Royauté. ~~~ Arthur Rimbaud
Verso vierge sali, sorte de taches en mini grains. Taches d'encre lors de la préparation des plaques ?
10] ~~~~ A une Raison- Matinée d'ivresse-
Verso vierge
11] ... Phrases. vvvvv vvvv
Verso vierge pas mal taché, encre des plaques ?
12/# "Une matinée..." xxx xxx xxx xxx xxx(découpé)
Verso vierge
13] Les[biffé] Ouvriers Les Ponts
Verso vierge
14] ... Ville. Ornières.
Verso vierge
Deuxième dossier : les pages 15 à 24, la suite publiée dans le numéro 6 de la revue La Vogue :
15] II biffé 0Villes (note : "Villes" est transcrit par-dessus la mention II) 9 n 2 Mme Tavernier (A) 1er
Verso vierge, mais tache brune, couleur comparable au verso de la page 3, mais la tache n'est pas liquide.
16] ... 0Vagabonds. à Villes I biffé
Verso vierge / petite tache de grains noirs.
Note : le cafouillage semble venir de Rimbaud et Nouveau eux-mêmes en 1875. Rimbaud avait pour objectif de faire se succéder les deux poèmes intitulés "Villes" sous un titre unique avec les chiffres I et II, et cela pouvait éventuellement concerner le poème "Ville" où le titre est identique au singulier près. L'erreur a été de copier "Villes I" à la suite de "Vagabonds" qui était à la suite de "Villes" II, ou alors Rimbaud a d'abord transcrit avec Nouveau les textes des poèmes et il se serait emmêlé les pinceaux au moment de reporter des chiffres romains. Toujours est-il que cette anomalie fragilise l'idée d'un recueil dont Rimbaud a méticuleusement travaillé l'ordonnancement !
Je ne sais pas si on peut exclure un remaniement par les protes de la revue La Vogue. Sur la page 15, le II semble avoir été biffé pour placer le titre "Villes", il s'agit donc bien d'une correction rimbaldienne selon moi.
17] ... Mme Wathier (ou Walter) taches sur le coin gauche.
Verso vierge, quelques taches peu étendues mais appuyées.
18/# Traces du texte imprimé de "Veillées" I même et juste avant de la fin de transcription de "Villes" de la page 17. 0 Veillées. I ~~ II~~~
Note : par exception, les traits de séparation ici courts séparent des parties numérotées par des chiffres romains.
19] Melle Jeanne [9]7 lignes (?). Veillée. titre biffé et remplacé par "III" ~~~ 0 Mystique. 0 Aube. Qui a fait cette correction ? Soit, il s'agit d'une initiative de la revue La Vogue, soit il s'agit d'une initiative de Rimbaud et à ce moment-là la pagination allographe par les protes de la revue La Vogue aurait respecté une suite de feuillets créées par Rimbaud, la pagination autographe étant exclue.
Filet de séparation après le texte "Veillée." devenu "III", mais il n'est pas de la même encre que le "III" et les traits de biffure. Ce filet de séparation pourrait pourtant servir d'argument à ceux qui pensent que le remaniement en une suite de trois "Veillées" est de Rimbaud, ce que je n'exclus pas, puisque c'est indépendant de la pagination.
Verso vierge avec une belle tache qui semble correspondre décidément à des traces d'encre des ouvrières-typographes.
20] ... 0 Fleurs.
Verso vierge
21] #recto Mme Grandsire 0 Nocturne vulgaire. Tache d'encre bleue sur le côté droit du recto. ~~~~
Le filet de séparation est tout en bas de la page manuscrite paginée 21] et officiellement recto par la pagination.
22]#verso de la page 21 Transcription non dans le coin supérieur droit, mais dans le coin supérieur gauche du "22". ~~~~ 0 Marine. ~~~~ transcription du poème ~~~~~ Fête d'hiver. ~~~~~
Plusieurs remarques importantes : Mme Grandisre a donc préparé la page 1 avec le feuillet unique pour "Après le Déluge" et puis l'unique feuillet paginé 21 et 22 qui vient en antépénultième manuscrit de la série de 24 pages ! Il n'y a donc aucune absurdité à penser que les manuscrits de "Après le Déluge" ainsi que de la suite "Nocturne vulgaire"/"Marine"/"Fête d'hiver" aient été insérés sur les quasi rebords de la suite manuscrit sur papier homogène ! Le blanc qui fait suite à "Fête d'hiver" invite à penser que le poète a renoncé à profiter du peu de place restant, et permet, mais sans certitude, de confirmer que c'est bien le verso et non le recto initial. Les filets de séparation sont très appuyés et coïncide avec une transcription au recto et au verso, fait exceptionnel sur l'ensemble des manuscrits. Il s'agit d'un ajout par défaut de papier visiblement, et du témoin d'un état antérieur où les transcriptions étaient aussi sévèrement tassées avec des filets de séparation grossiers pour bien visualiser les séparations entre les poèmes. Il va de soi que ces filets de séparation qui sont qui plus est de chaque côté du titre "Marine" en début de page n'ont rien à voir avec les filets de séparation des autres manuscrits. Ici, ils sont systématiques et témoignent d'un ancien été de conservation des poèmes sous forme de copies manuscrites.
Considérer que ces filets définissent des groupements de poèmes par-delà les différences de papier utilisé n'a aucun sens. Les filets de séparation sont employés ici poème après poème qui plus est. Et leur singularité d'emploi coïncide avec le cas unique d'un manuscrit où les copies sont à la fois au recto et au verso.
Autre remarque : "Marine" a des alinéas avec retour à la ligne avant le point, mais la fin de transcription offre un retour à la ligne propre à la prose, nous n'avons pas ici le principe du vers libre tel qu'il est appliqué dans la transcription manuscrite de "Mouvement".
23] Melle Marie [2]4 lignes ~~~~ 0 Angoisse. ~~~~ 0 Métropolitain.
Verso vierge
24] ~~~~ 0 Barbare trop peu visible le "24" est reporté un e 2e fois dans le coin gauiche du feuillet sur le modèle de la page 22 verso traité par Mme Grandsire.
Verso transcription biffée avec des variantes du premier paragraphe de "Enfance I" et en-dessous tache d'encre appuyée, où il faut préciser si elle vient de Rimbaud ou des protes de La Vogue, tache qui si elle vient de Rimbaud pourrait expliquer que le texte ait été biffé.
Nos conclusions :
Les 24 pages coïncident avec la publication dans les numéros 5 et 6 de la revue La Vogue. L'emploi du crayon est le fait d'ouvriers typographes sur ce genre de manuscrits, et cela est confirmé par la masse de phénomènes convergents qui révèlent que la revue prévoyait de publier les neuf premières pages, puis a augmenté la part de publication dans le numéro 5 avec le contenu des pages 10 à 14.
La preuve que la pagination vient de la revue La Vogue ne concerne pas du tout les cas particuliers des pages 12 et 18, la preuve se situe à la page 9.
Il est possible que pour la page 18 l'éditeur ait tenu compte d'un remaniement voulu par Rimbaud qui aurait consisté à créer la série "Veillées" I II et III, en renonçant à la séparation initiale entre "Veillées I et II" et "Veillée", titre initial du troisième poème de cette série, mais cela reste à prouver.
Il est possible que la suite des pages 2 à 24 correspondent à l'ordre des feuillets qui sont parvenus à la revue, mais cela est discutable pour la page 1 "Après le Déluge" et pour le feuillet paginé 21 au recto et 22 au verso avec "Nocturne vulgaire"/"Marine"/"Fête d'hiver". Notons que non encerclé sur le feuillet pris en charge par Mme Grandisre le titre "Fête d'hiver" a été oublié comme celui de "Les Ponts" dans le numéro 6 de la revue, ce qui nous a valu la fusion en un poème des textes pourtant si distincts de "Marine" et "Fête d'hiver".
L'insertion du feuillet 12 à la suite de "Phrases" demeure également problématique.
La suite sur papier homogène soulève d'autres questions sur le prétendu ordre du recueil. Les transcriptions de "Conte" et de "Royauté" sont tassées et semblent supposer moins un travail de placement dans un recueil que d'une mise à profit du peu d'espace disponible sur les feuillets. Une question similaire se pose pour les deux "Villes", puisque visiblement Rimbaud aurait voulu faire défiler ces deux poèmes dans l'ordre inverse, ce à quoi la réalité des copies manuscrites l'a amené à renoncer.
Il y a des indices patents sur ces manuscrits de tâtonnements et de difficultés de mise en ordre non surmontées par Rimbaud. Il est visible que par moments la suite des copies se fait au petit bonheur.
Le traitement des filets de séparation est chaotique. Cela s'explique par la singularité du feuillet manuscrit pour les pages 21 et 22. Les filets de séparation n'ont jamais pour objectif de réunir plusieurs poèmes, il s'agit toujours de délimiter le début ou la fin d'un poème ou d'une section d'un poème (Veillée I et II). Malgré tout, dans le cas de "Veillée" réintitulé "III", il y a un cas d'analyse plus compliquée. Le filet de séparation ne s'explique guère, puisque le poète n'y recourt pas pour "Aube", "Mystique" et "Fleurs" qui suivent. Mais vu que ce filet est d'une encre légère et non d'une encre foncée, rien ne permet de dire qu'il va de pair avec ce remaniement, et nous serions dans le cas d'une coïncidence dont on ne saurait tirer parti.
Je rappelle aussi que la preuve de la pagination allographe liée aux convergences de la page 9 est renforcée par les mentions variées inattendues de la page 15 qui correspond à la reprise de publication dans le numéro 6 de la revue, et il faut préciser que la page finale 24 fait aussi partie de la preuve, puisque c'est la fin de transcription pour le numéro 6 de la revue, mais c'est aussi la fin d'une transcription exclusive des poèmes en prose, puisqu'à partir du numéro 7 les vers seront mélangés aux autres poèmes en prose ! Et cela à partir de paginations nouvelles et autonomes en fonction de chaque numéro de la revue : 7, 8 et 9.
La pagination n'étant pas de la main de Rimbaud, il n'y a donc pas à affirmer que les poèmes "Après le Déluge", "Nocturne vulgaire", "Marine"/"Fête d'hiver" occupent une place voulue par Rimbaud dans l'ordonnancement du recueil, et cela vaut aussi pour les feuillets paginés 12 et 18, même s'il y a des éléments qui permettent un débat au sujet des pages 18 et 19.
Il va de soi que pour la partie homogène la redistribution est limitée par le fait que certains feuillets supposent des regroupements évidents du fait de l'enchaînement de certains textes d'un feuillet à l'autre, ou du fait de l'enchaînement des sections en chiffres romains pour "Enfance" et "Vies".
On peut imaginer que cet ordre se soit maintenu de 1875 à la pagination dans la revue, à cause par exemple de la transcription biffée de "Enfance I", mais rien ne prouve que "Enfance I" biffé était le dernier manuscrit de la série homogène dès 1875, cela a pu varier dans le temps selon les détenteurs des manuscrits. Il faut être humble et reconnaître qu'on n'en sait rien. Je précise que ce serait déjà en soi une coïncidence étonnante que Rimbaud ne se soit planté que pour la transcription du premier alinéa du premier poème et qu'ensuite il n'ait fait aucune autre erreur de ce genre (erreur qui serait la tache d'encre). Surtout, il est imprudent d'affirmer que même dans les cas où les poèmes s'enchaînent sur un même feuillet ou d'un feuillet à l'autre Rimbaud pense clairement à l'ordre de défilement pour un recueil. Je ne le crois pas. "Conte", "Royauté" et "Villes" I et II entrent en tension avec cette thèse, ainsi bien évidemment que l'absence de pagination autographe, totale comme partielle.
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