dimanche 12 juillet 2015

A propos de la crise grecque

Les gens s'excitent beaucoup au sujet de la Grèce.
Quelques remarques.
1) Obama est parfaitement hypocrite quand il considère qu'il ne faut pas accabler les grecs avec l'austérité et le remboursement de la dette, puisque les américains pilotent en sous-main l'Union européenne et sont donc de bons responsables de ce qui arrive, sans oublier que les américains ont refilé aux européens les actifs toxiques de la crise de 2008, tandis que nos gens si compétents qui font des gorges chaudes quant à la Grèce n'ont rien fait pour empêcher que ces actifs toxiques ne pénètrent massivement dans notre économie.
2) Tsipras n'a jamais dit qu'il voulait sortir de l'euro. Au contraire, il profite d'une faille des institutions européennes : comme il est impossible de virer un pays de la zone euro, c'est son parti qui a les moyens de faire pression. Menacer de virer la Grèce, ce n'est que paroles en l'air, puisqu'il y aurait un procès demandé par Tsipras et que ce serait discréditer les traités européens que de passer si violemment outre au cadre juridique des institutions. Certaines analyses cherchent à rencontrer une incarnation de leurs thèses dans une personne, dans l'Histoire en marche, mais non Tsipras ne parle pas de sortir de l'euro et les européens n'ont aucun moyen juridique de l'y contraindre.
3) Le référendum a l'air d'être un appel démocratique, mais il est biaisé, puisque Tsipras n'explique rien au peuple, ne propose pas même la sortie de l'euro et de l'Union européenne, il s'agit juste d'un oui ou d'un non sur la poursuite des négociations, et on se demande d'ailleurs le contenu précis de la lutte engagée par ce non. En réalité, Tsipras est un cheval de Troie, et cette fois non pas grec, mais américain. Restructurer la dette, c'est de la novlangue, ça veut dire soit l'annuler carrément, soit la réduire, et on sait que la dette ne sera jamais remboursée, donc c'est le faux aspect non négociable du bras de fer. Réduire la dette, cela a bien un effet positif, cela rassure les investisseurs qui reviennent, mais Tsipras accepte alors l'austérité, les privatisations dépouillant la Grèce, la politique selon les voeux de Bruxelles, etc. Ne prenez pas Tsipras pour un héros, ce n'en est pas un, et tous ces rebondissements sont bien trop élaborés que pour être crédibles. Il joue contre son peuple en réalité. Il voulait auparavant travailler à la commission européenne, et Varoufakis non plus n'est pas fiable. Leurs discours, c'est de l'enfumage, c'est de la politique politicienne. Il eszt d'ailleurs en train d'user son peuple et sa trahison c'est, une fois au pouvoir et face à une telle occasion, de ne pas avoir informé son peuple de la situation, des effets de l'appartenance à la zone euro et à l'Union européenne, de ne pas avoir proposé un référendum sur la sortie de l'euro, en précisant que trois années allaient être dures mais qu'après le pays repartait. Il a raté une occasion en or pour son peuple. Là, vu que le problème c'est la logique folle d'une Union monétaire entre des pays aux économies trop différenciées, la Grèce va de nouveau créer une crise dans les mois à venir. Quant à nos politiques, ils ne veulent pas expliquer aux français par ailleurs que l'argent envoyé en Grèce est à mettre dans une case funeste 'pertes et profits' et ils beuglent comme des indignés contre les grecs. Mais ils ont été incompétents et doivent des explications aux français pour ce qui est de ce pays-ci, contributeur net dans la zone euro.
4) On accuse les allemands et il est vrai que ceux-ci ont profité d'une belle remise de dette dans les années cinquante, il est vrai aussi que l'Union européenne en acte révèle de manière criante que les européens du nord n'ont aucun sentiment de solidarité pour les européens du sud, raison de plus pour se barrer au plus vite de cette machine infernale, mais les allemands n'ont pas plus demandé que les français de faire l'Union européenne, ils y ont été contraints, et à l'époque de Giscard ils avaient exprimé leurs réticences sur l'entrée de la Grèce dans l'Union européenne. Certes, l'euro est un deutschmark qui n'en pas le nom, l'euro est presque aussi fort que le serait le deutschmark s'il existait encore, on voit aussi que l'Allemagne pour maintenir sa compétitivité a fait souffrir les bas salaires qui ont perdu en dix ans quinze pour cent au moins de leur pouvoir d'achat, 20% de la population. Mais, les allemands sont pris au piège comme les français, et ils font ce qu'ils peuvent pour eux s'en sortir en fonction de leurs intérêts. C'est les institutions européennes et la mainmise des américains sur l'euro et nos institutions le problème. Et Tsipras, ce n'est pas un révolutionnaire du dix-neuvième siècle, je ne demanderais pas à Hugo d'écrire une orientale à son sujet.

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