C'est le milieu de l'été. Moi, je travaille et dès que j'ai un jour de repos, mécaniquement, le mal de tête s'abat sur moi avec une régularité de métronome.
Je suis donc en roue libre. La suite de mon analyse sur Ricard, décidément, se fait attendre. Boah ! On fait le chemin petit à petit, on s'imprègne lentement, est-ce que c'est un mal ?
Sur la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, un petit mot. Il s'agit d'un acte subversif qui vient des riches de ce monde, rien à voir avec du rimbaldien. Notez qu'un point de la cérémonie a échappé à l'attention : l'extrait instrumental de la chanson "Initials BB" qui est une allusion à deux Brigitte en ce contexte, on a au début de la chanson une référence au roman démoniaque de Pauwels et une formule "Finis les jeux, finis les jeux" qui vaut calembour et qui confirme que la cérémonie se veut sarcastique à l'égard de la liesse et trêve populaires pour les jeux. Enfin, bref !
Là, je lis le roman Le Négrier d'Edouard Corbière, je viens de lire les onze pages de préface, c'est assez verbeux, on verra la suite. En parallèle, je redécouvre le roman L'Or de Blaise Cendrars, j'en ai déjà lu entre le quart et le tiers. Je ne suis pas ébloui en général par la lecture, et je trouve un certain laxisme dans la manière de rendre des passages de dialogues, mais il y a de temps en temps des phrases qui me scotchent. Par exemple, quand Suter part en bateau pour les Etats-Unis et qu'il est qualifié comme suit à peu près : "banqueroutier, vagabond, escroc". La phrase était encore mieux, mais j'ai déjà perdu le livre, d'où mon passage à Edouard Corbière. Il y a une autre phrase qui m'a happé dans le livre de Cendrars, c'est quand Suter débarque aux Etats-Unis, il s'ouvre une bouteille de vin que son gosier engloutit fissa-fissa, puis il la jette, et il fonce dans la foule "comme s'il était pressé et que la foule l'attendait." J'ai adoré cette phrase. Il y en a une troisième, mais je ne l'ai plus en tête.
Enfin, bref !
On parlait de l'influence des Tableaux du siège de Gautier. Personne ne lit plus un tel ouvrage aujourd'hui. Il fait tout de même partie pour ceux qui s'intéressent à Rimbaud ou sinon à la Commune en tant que phénomène historique des documents d'époque où on voit les écrivains en vue s'exprimer sur les événements. C'est une publication contemporaine de la période parisienne de production poétique de Rimbaud. Gautier, il n'a pas publié à ce moment-là Espana ou bien Emaux et camées ou bien Spirite ou bien Le Roman de la momie ou bien Mademoiselle de Maupin ou bien La Comédie de la mort. Cet ouvrage est d'actualité au moment où Rimbaud écrit. C'est un ouvrage qui parle des événements, on a un écrivain qui se prononce sur les événements en tant que spectateur, c'est donc un parfait exemple de rapport lointain de la part de Gautier à la poésie objective guidant la société comme l'entend Rimbaud à ce moment-là.
Quand j'ai publié une série d'articles sur l'Album zutique, j'ai fait remonter l'actualité de la rencontre entre Armand Silvestre et Rimbaud lors du dîner des Vilains Bonshommes, j'ai souligné que Rimbaud ne pouvait connaître que ce que Silvestre avait déjà publié, et j'ai fait remonter l'importance décisive des deux ouvrages écrits sous le pseudonyme de Ludovic Hans, deux ouvrages qui traitaient des grands événements des deux années 1870 et 1871. J'ai souligné que Rimbaud avait plutôt eu accès à une édition récente de tel recueil de Belmontet. Pour Les Cariatides dont il est question dans la correspondance de Rimbaud, je me suis de la même façon poser la question de la manière de publier ce recueil à l'époque de Rimbaud au lieu d'en rester à l'idée du recueil originel de 1842. Pour commenter les parodies de Coppée, j'ai travaillé sur les pré-originales dans la presse, pré-originales pour les Promenades et intérieurs comme pour Les Humbles. Et j'ai signalé à l'attention des nouvelles en prose, en particulier "Ce qu'on prend pour une vocation", source aux "Remembrances du vieillard idiot".
Pour la phrase attribuée à Bismarck : "Les Parisiens sont des Peaux-Rouges" par Marc Ascione, je suis allé consulter des sources et j'ai fini par comprendre qu'Ascione s'est trompé et a fait remonter une information anachronique et déformée qui vient du livre anticommunard de Maxime du Campe de 1878, Les Convulsionnaires. Pour "Les Mains de Jeanne-Marie", j'ai souligné l'emprunt à Glatigny de la rime "usine"/"cousine" et l'actualité de sa représentation sur scène en mars 1872. Peu importe que Rimbaud ait quitté Paris avant la représentation théâtrale, puisqu'il devait être au courant à l'avance que la pièce allait être montée et que le texte était disponible depuis 1864. Il a donc pu lire la pièce en février 1872 et composer "Les Mains de Jeanne-Marie" un mois avant une représentation parisienne à laquelle il n'a pu assister. Pour le poème "Ce qui retient Nina", où j'ai depuis longtemps identifié la référence à deux poèmes consécutifs en recueil de Musset : "Chanson de Fortunio" et "A Ninon", j'ai ensuite fait remonter que Lemerre avait publié une réédition en un volume de trois oeuvres de Glkatigny, avec une préface nouvelle pour l'occasion, et j'ai pu expliquer de nouvelles subtilités liant "Ce qui retient Nina" à "Mes petites amoureuses". J'ai mis en avant la pièce "Le Bois" qui a aussi un lien avec "Tête de faune" visiblement.
Quand je commente pour partie le poème "Les Assis", je m'arrête au chevauchement à la césure de l'expression "genoux aux dents" et en bon historien de la littérature je me dis que c'est une citation obligée des exemples antérieurs où "aux dents" est en rejet à la césure, et inévitablement je mets en avant un poème de Leconte de Lisle cité par Rimbaud comme une actualité des publications chez Lemerre lors de son séjour à Paris entre 25 mars et 10 avril 1871.
Je ne constate pas que les rimbaldiens Murphy, Reboul ou d'autres se sont mis à étudier de près de tels détails chronologiques de l'actualité littéraire. Il n'y a pas ce rapport à la presse d'époque, il n'y a pas ce sentiment que Rimbaud réagissait à l'actualité littéraire. Cela vaudra pour un Hugo, mais pas pour Gautier ni pour des textes considérés à jamais comme secondaires.
La lecture suffisante des "Mains de Jeanne-Marie" dans le consensus actuel, abstraction faite de ceux qui ne veulent pas identifier de références précises dans les poèmes, c'est que Rimbaud célèbre les femmes prisonnières de la Commune dont les procès sont en cours (septembre pour le prétendu modèle précis de Jeanne-Marie, décembre 1871 pour Louise Michel) et qu'il le fait en parodiant un exemple de poème d'art pour l'art tiré du recueil Emaux et camées de Théophile Gautier. Tout complément d'information, c'est peanuts. Oui, chacun pourvoit encore de l'analyse de détail, mais se dire que Rimbaud parodie un poème de Gautier parce que celui-ci vient de publier un ouvrage en prose politisé où on exalte la lutte patriotique contre les prussiens et où on dénonce la folie des communards, cela est hors de portée des rimbaldiens. Le livre du douaisien Mario Proth avec la mention "abracadabrantesques", c'est dérisoire quand on se pique de Littérature, et c'est la même chose pour Tableaux du siège de Gautier. Il y a déjà tant de bons livres à lire de Gautier, on ne va pas perdre son temps avec ses croûtes (à supposer que le niveau d'écriture de Gautier soit si faible que ça dans cet ouvrage de circonstance). Remarquons d'ailleurs que Gautier n'a pas écrit d'autre ouvrage de ce genre que je sache : il n'a pas écrit Tableaux de l'année 1831, au contrairte il détournait la tête de la vitre nous soutient-il à plusieurs reprises et les événements de 1831 ont eu un effet néfaste sur les ventes de ses Premières poésies. Gautier n'a pas écrit : tableaux de l'année 1848, ni tableaux du coup d'état. Même la singularité de conception du livre Tableaux du siège doit retenir en vérité l'attention.
Pour le verbe "bombinent", aucune prise au sérieux de la référence à Rabelais. Pour "vibrements", aucune prise au sérieux de la référence à Gautier justement. Pour "strideurs" et "clairon", aucune prise au sérieux de l'allusion à la guerre dans le vers de "Spleen" d'O'Neddy qui a servi de modèle, et aucune prise au sérieux de l'allusion à la Commune que commandent les liens d'images entre "Voyelles" et "Les Mains de Jeanne-Marie" d'un côté, entre "Paris se repeuple" et "Voyelles" de l'autre.
Le blocage est intégral parmi les rimbaldiens. C'est d'autant plus risible qu'ils soutiennent que le dossier paginé remis à Verlaine forme un recueil dont l'ordonnancement a été concerté et fixé par Rimbaud. Je n'arrive pas à comprendre ce manque de logique, de cohérence, ce manque de suite dans les idées, ça me dépasse.
Tu as "bombinent" qui est à la fois dans "Voyelles" et dans "Les Mains de Jeanne-Marie", à chaque fois avec des insectes, "diptères" d'un côté et "mouches" de l'autre, et à chaque fois avec une liaison du noir au bleu, puisque nous avons "bleuisons / Aurorales" dans un cas et progression du "A noir" avec les mouches qui bombinent aux strideurs du O bleu qui vire en Oméga violet. Et dans chacun des deux poèmes, l'avant-dernière rime est fondée sur les mêmes mots, à la variante d'accord près, "étrange(s) / "ange(s)".
Je cite :
Et c'est un soubresaut étrangeSans nos êtres, quand, quelquefois,On veut vous déhâler, Mains d'ange,En vous faisant saigner les doigts !
O, Suprême Clairon plein des strideurs étranges,Silences traversés des Mondes et des Anges ;- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Moi, je ne crois pas à la thèse du recueil, je me contente de considérer que nous avons avec "Voyelles" et "Les Mains de Jeanne-Marie" deux poèmes écrits au même moment par une seule personne. Vous, vous croyez que Rimbaud a composé un recueil où "Les Mains de Jeanne-Marie" et "Voyelles" ne sont séparés que par deux pièces : "Les Effarés" et l'inconnu "Les Veilleurs", et pourtant il ne vous jure par les deux yeux l'alignement "étrange(s)", "ange(s) et partie du corps soit "Yeux", soit "doigts". Il ne vous saute pas aux yeux que "soubresaut étrange" entre en correspondance avec "strideurs étranges". C'est quoi votre problème, vous lisez la poésie comme vous lisez les nouvelles du jour dans le journal ? C'est quoi lire de la poésie, si vous n'appliquez pas le principe de l'association d'idées par des effets de rimes, de répétitions, de symétries ? Vous avez noté que "soubresaut" commence par un "s" à l'initiale comme "strideurs" ? Est-ce que vous ne soupçonnez pas qu'on peut commencer à méditer la symétrie entre "rayon violet" et "faisant saigner" ? Parce que la démarche cérébrale d'un lecteur de poésies, c'est bien ça ! C'est la spécificité même de la lecture poétique, sinon on lit de la prose avec une indifférence nette aux rimes, aux strophes, aux répétitions, aux symétries, aux rejets et aux césures !
Pour le "Nos" suspendu à la rime dans la strophe précédente des "Mains de Jeanne-Marie", je sais que l'astuce existe dans les chansons de Béranger, mais je n'ai pas encore pu faire de recherches bien approfondies. En tout cas, le poème "Les Mains de Jeanne-Marie" contient aussi "bombinent" et les insectes. Il y a un moment où ça doit faire tilt dans vos têtes, et vous devez commencer à vous poser la question de la lecture communarde possible de "Voyelles". C'est quoi votre manque d'intelligence ? Vous êtes malades, vous voulez qu'on appelle un médecin ? Moi, j'ai des maux de tête infernaux, j'arrive quand même à faire les bonnes associations d'idées ! Vous il vous manque peut-être des symptômes pour vous alerter sur votre état de santé déficient. Je ne vois que ça !
Depuis 2003, je vous mets ce lien sous les yeux et je le complète avec "Paris se repeuple".
Vous connaissez ce quatrain de "Paris se repeuple" ?
L'orage a sacré ta suprême poésie ;L'immense remuement des forces te secourt ;Ton œuvre bout, ta mort gronde, Cité choisie !Amasse les strideurs au cœur du clairon lourd.
J'ai cité exprès la version qui fait débat avec "ta" placé devant la césure. Il faudra que je fasse un développement à ce sujet, en vous livrant en première mondiale la photographie des strophes manuscrites de "L'Orgie parisienne ou Paris se repeuple". Le possessif "ta" devant la césure, c'est l'équivalent du "Nos" à la rime dans "Les Mains de Jeanne-Marie" :
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,A vos poings, Mains où tremblent nosLèvres jamais désenivrées,Crie une chaîne aux clairs anneaux !
On peut d'ailleurs prolonger les liens avec "Voyelles" : "lèvres belles" et "ivresses" mentionnées dans les deux vers consacrés au "I rouge", emploi de l'interjection "Ah" proche du "O" en attaque de vers final dans "Voyelles", correspondance entre "Mains sacrées" et "Suprême Clairon", mais en 2003 j'assommais le débat potentiel à venir avec les rapprochements plus que flagrants entre "Paris se repeuple" et "Voyelles". Dans le quatrain que je viens de citer, en laissant de côté la variante problématique "sourd", on a "suprême" dans un vers et à l'autre bout du quatrain le couple "strideurs" et "clairon". On comprend que le "Suprême Clairon" est "suprême poésie" du sacrifice communard dans "Voyelles" avec un tel rapprochement.
Eh bien non ! En 2003, j'étais le quidam qui s'exprimait sur "Voyelles", et ça ne passait déjà pas, maintenant que je suis persona qui ne doit plus gratter, il n'est pas question que ça passe. la devise des rimbaldiens, c'est le très comique : "Plutôt crever que mourir !"
Vous ne pensez pas qu'il vous faut arrêter le sketch ? Vous êtes capables de noter qu'en prime la forme verbale "sacré" fait pont avec l'avant-dernier quatrain des "Mains de Jeanne-Marie" ?
Moi, je pense ouvertement que vous êtes nuls.
Nuls de chez nuls.
Alors, je soulignais aussi le lien au "A noir", avec ce vers : "Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs !" C'est quand même un vers qui a une valeur explicative pour la célébration des mouches dans le charnier puant de "Voyelles". Vous en pensez quoi, si vous êtes pas trop passivement idiots ?
Je relevais "dans les colères" à la rime à rapprocher du tour absolu de "Voyelles" : "dans la colère". Je relevais l'écho de "cité belle" à "lèvres belles", je relevais l'idée du fauve renouveau dans les prunelles de la personnification communarde de la ville de Paris.
A un moment, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
Enfin, j'en reviens à l'importance du livre de Gautier Tableaux du siège. Le lien des "Mains de Jeanne-Marie" avec la statue de Strasbourg comme nouvelle Madone est essentiel, je rappelle que dans "Les Mains de Jeanne-Marie", "barbares" est le premier mot à la rime du troisième quatrain, et "Madones" est le premier mot à la rime du quatrain suivant, le quatrième ! Alors, vous prenez le livre Tableaux de siège, vous lisez le premier chapitre "La Madone de Strasbourg" et le chapitre de mai 1871 : "Les Barbares modernes", et vous comprenez les arrière-pensées de Rimbaud dans le dispositif consistant à mettre en relief d'un quatrain à l'autre les deux mots clefs "barbares" et "Madones".
Et voui ! ça fait déjà quelques années que je vous dis de vous reporter aux Tableaux du siège de Gautier, mais vous ne voulez pas, vous êtes trop malins pour ça.
Bon, alors, dans Tableaux du siège, outre une présence du mot "strideurs" qui soit a fait écho à une lecture récente de Feu et flamme d'O'Neddy, soit a fait l'objet d'une demande lexicologique à Verlaine qui a pu renvoyer Rimbaud à la lecture du recueil d'O'Neddy, on a un développement politique autour du poème "Plein ciel" de Victor Hugo, avec l'idée du progrès et des machines volantes.
Eh bien, ça alors ? Dans "Le Bateau ivre", Rimbaud réécrit des vers du couple de poèmes "Pleine mer" et "Plein ciel" justement, avec des emprunts plus que patents comme je l'ai montré en 2006 dans "Trajectoire du 'Bateau ivre'" où je suis allé plus loin que la simple référence vague à "Pleine mer", et dans "Voyelles" on a l'inversion "Suprême Clairon" pour le "clairon suprême" de "La Trompette du Jugement". Donc, dans "Le Bateau ivre" et "Voyelles", alors qu'on nous vend toujours l'exclusivité du modèle baudelairien, on a des citations explicites des trois derniers poèmes de La Légende des siècles dans sa version de 1859. Pour rappel, jusqu'aux années 1980, les rimbaldiens faisaient des rapprochements anachroniques entre des poèmes de Rimbaud comme "Le Forgeron" et la version finale de La Légende des siècles...
Enfin, bref !
Mais comme dit Verlaine, ce que nous voulons, c'est la couleur, et justement on a "bleuisons" et "bleuités" qui relie définitivement "Les Mains de Jeanne-Marie" et "Le Bateau ivre", on a l'importance des couleurs dans "Voyelles" bien sûr, mais aussi dans "Le Bateau ivre" et on a aussi le quatrain "L'Etoile a pleuré rose..." dont la transcription connue fait suite précisément à la copie par Verlaine du sonnet "Voyelles" dans ce que vous prétendez un recueil ordonnancé de manière sûr par Rimbaud.
Il va de soi que dans la suite paginée, il y a inévitablement des consécutions intéressantes, et on peut difficilement minorer le cas de "Voyelles" et du quatrain "L'Etoile a pleuré rose..." Je rappelle que la syntaxe de ce début de poème, je l'ai rapprochée d'un vers de Leconte de Lisle avec l'expression "pleuré mort", mais bon...
A un moment donné, vous pouvez difficilement contester l'évidence : "Le Bateau ivre", "Voyelles" et "L'Etoile a pleuré rose..." ont des liens étroits entre eux et avec deux poèmes explicitement communards : "Paris se repeuple" et "Les Mains de Jeanne-Marie". Ces cinq poèmes sont communards et célèbrent tous les jeux de couleurs. Il serait peut-être temps d'en tirer les conclusions qui s'imposent, non ?
Ces cinq poèmes sont contemporains. Dans le cas de "Paris se repeuple", Verlaine fait mine de le dater de mai 1870, mais la pièce a été remaniée au vu des versions concurrentes qui nous sont parvenues, et vu la mention des "niches", "l'orgie rouge", le poème est clairement antidaté. Paris n'a pas été repeuplé entre le 28 et le 30 mai, en toute fin de semaine sanglante. Et aucun jounal ne pouvait relayer une telle idée avant juin. Mais, peu importe la datation exacte de "Paris se repeuple", les quatre autres poèmes sont contemporains, écrits au début de l'année 1872 de toute évidence, et il faut y ajouter "Les Corbeaux" pour ses liens rimiques étroits avec "Le Bateau ivre". Vous avez largement de quoi réfléchir sur une nouvelle perspective de sens des poèmes en question, la solidarité de la signification communarde entre ces poèmes relève de l'évidence désormais.
Et donc Gautier dans un livre qui a inspiré à Rimbaud "Les Mains de Jeanne-Marie" attirait l'attention sur le mot "strideurs", mais aussi sur le poème "Plein ciel" ce qui a motivé Rimbaud à les relire avant composition du "Bateau ivre" et de "Voyelles".
Ah oui, c'est vrai que selon Pierre Petifils Rimbaud a lu "Le Bateau ivre" à la fin de septembre 1871 lors de sa présentation par Verlaine au dîner des Vilains Bonshommes ! Ah merde alors !
Plutôt mourir que crever ! Ou bien l'inverse, je ne sais plus !
Il n'y aura plus de mise à jour sur Rimbaud, on va republier sans y changer un mot les articles phares choisis par les rimbaldiens de l'âge d'or. Circulez, il n'y a rien à repeupler !
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