mercredi 9 décembre 2020

Prochainement

On ne va pas faire durer le suspense. Dans un prochain article, je vais expliquer en long et en large les liens de "Tête de faune" au texte en vers "Le Bois", texte de Glatigny publié disons avantageusement en 1870 en compagnie des Vignes folles et des Feuilles d'or et représenté à l'Odéon, en présence de Verlaine et Rimbaud, en novembre 1871. C'est la pièce de théâtre principale de Glatigny si on laisse de côté l'inédit L'Illustre Brizacier. On a bien sûr la mention de la "feuillée", l'assimilation d'un amoureux à tantôt un "satyre", tantôt "un faune", et il y a plusieurs autres liens à relever, ainsi que quelques subtilités à faire remonter. Par ailleurs, le vers 8 de "Tête de faune" est connu pour être une réécriture du vers du poème "Sous bois". Ce morceau fait partie du recueil publié sous le manteau Joyeusetés galantes et autres du vicomte Bonaventure de la Braguette. Etrangement, ce poème "Sous bois" est moins osé que les autres pièces du recueil, et Murphy fait lui-même remarquer qu'il est moins dérangeant que "Les Antres malsains", cette source au sonnet "Vénus Anadyomène". Il n'est pas difficile de trouver maligne dans "Tête de faune" une double allusion à deux compositions respectivement intitulées "Le Bois" et "Sous bois". Et "Tête de faune" va se révéler une réécriture en plus concis et licencieux du propos de la pièce lyrique "Le Bois". Par ailleurs, il y a des rimes de Banville dans "Tête de faune" et la pièce "Le Bois" est introduite par une épigraphe de quelques vers de Banville qui affirme le désir de vivre de la Nature. Tout cela est hautement significatif. Après, il me semble qu'on peut chercher à approfondir les querelles littéraires autour du cas Glatigny de novembre 1871 à début mars 1872, pas au-delà vu que Rimbaud quitte alors Paris en laissant derrière un manuscrit de "Tête de faune". Vu que le vers de "Sous bois" qui est réécrit dans "Tête de faune" implique le thème central du rire, bien présent dans "Le Bois" mais aussi essentiel dans la conception de l'artiste selon Glatigny qui applique ce rire à Molière, à Aristophane, et donc à des auteurs de comédie, il me semble assez évident qu'il faut explorer l'hypothèse d'un arrière-plan polémique au-delà de la comparaison des messages entre "Le Bois" et "Tête de faune". Au plan métrique, je sèche complètement en ce qui concerne une raison de cibler Glatigny. Pour le plan métrique, la référence à Banville, ce que je sais de Rimbaud, suffisent, je n'arrive pas à trouver une motivation aux vers chahutés de "Tête de faune" spécifiquement liée au cas Glatigny.

A suivre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire