mercredi 23 octobre 2024

Brève N°7 : critique minimale !

- Il fait chier celui-là avec ses brèves qui n'en sont pas. On voulait la suite sur Ricard et le monostiche zutique, avec une branche au Pommier. On attend encore son dossier sur Silvestre, il repart sur Les Contemplations de Victor Hugo. Sa brève N°6, Pleurs dans la nuit, mais il y a un gros coq-à-l'âne dans cet article, il parle plutôt de la nuit à pleurer de la critique rimbaldienne. Oui, c'est intéressant, mais qu'il arrête d'écrire comme Montaigne dans son troisième livre des Essais. Qu'il n'essaie rien !

**

Le dossier sur Silvestre, il court, il court, il prend son temps aussi, mais il viendra à temps !

- Et j'ai dérobé ses notes !

Armand Silvestre

 

Rimes neuves et vieilles

Préface de george Sand

Sonnets payens

« Dans sa splendeur marmoréenne… »

8v ABAB ABAB CCD EED

[…]

Elle nous légua, souveraine,

Un culte immortel dans l’amour !

 

« Je chanterai toujours… »

 

La beauté de Rosa, prêtresse de Vénus,

Quand le frisson mordait aux splendeurs de son torse,

[…]

 

Quelle sève courait sous ta vivace écorce,

 

« Rosa, l’air est plus doux… » source d’inspiration pour « Lys » et « Avril… »

 

Avril emplit d’odeur les feuillages ombreux.

Tout renaît…

 

Et livre au vent du soir l’or de son étamine.

Tout aime !

 

Mais Rosa la prêtresse ignore les frissons

Qu’avril nous porte avec ses blanches floraisons

 

« Quand recueilli muet… »

… j’entrouvre ma narine

Je sens que l’infini m’emporte désarmé !

 

[…] J’entrevois dans un rêve

Le monde de splendeurs dont ta lèvre est le seuil !

 

//ramures plaintives / tes rives//

 

Tes lèvres toujours closes

 

//tes yeux brûlés de leurs propres rayons//

 

Sous ton front…

L’infini creuse-t-il d’implacables sillons ?

// VII et La Mort des amants poitrine //

 

Le Désir éternel, en vain fouille et s’irrite

Aux flancs toujours intacts de ce corps triomphant.

 

XII AAB BBA

 

En s’élançant des flots, Vénus a fait jaillir

Avec l’eau de la mer, sur notre pauvre monde,

Les gouttes d’infini dont notre âme s’inonde.

[…]

 

J’ai, sous ton pied superbe empourpré la poussière,

Lys du pays des morts, sombre virginité,

[…]

Sans qu’une larme, ô femme, ait fleuri ta paupière !

 

Comme un lierre qui mord les flancs d’une statue,

A tes flancs de granit, mon désir irrité,

[…]

 

Idée du don du sang humain pour animer une statue.

 

Rosa, pourquoi tes flancs n’ont-ils pas enfanté ?

 

Toi qui n’égales pas, dans ta stérilité,

La coquille rugueuse où la perle s’incruste.

 

De tes flancs inféconds la splendeur impudique !

 

Va, ce calme n’est rien qu’une savante étude ;

 

Dans les flancs transparents d’un albâtre neigeux.

 

Une molle clarté qu’aucun souffle n’agite

Baigne, sans y trembler, tes contours glorieux ;

 

Et le vent de ta lèvre a les fraîchgeurs cruelles (deuxième occurrence de « cruelles » à la rime)

 

MIGNONNE

 

Une rose frileuse, au cœur noyé de pluie,

 

Etoiles dans des yeux

 

L’aube pleure sous les feuillées,

 

Voici que les grands lys ont vêtu leur blancheur

 

C’est le printemps ! c’est le matin ! Double jeunesse !

 

Partout des chants ! Partout des fleurs ! Double réveil !

 

Sur sa bouche et sur ses cheveux, double trésor !

 

En avril, sous les branches…

 

Parmi les lys neigeux

 

L’aube tombe et frissonne

 

Poussière d’or tombée d’une étamine en fleur…

 

Le premier pleur qu’au bois laissa tomber l’aurore

 

Les floraisons blanches qu’avril fait neiger…

 

Sonnet panthéïste

 

Matière que revêt la beauté souveraine

 Putain, c'est hermétique, c'est elliptique, c'est rimbaldique...

The Small Faces - Watcha gonna do about it

Allez, une citation plus conséquente, bande de "caves" !

La Mort revêt d’éclat la Nature immortelle,

Et c’est elle qui fait la gloire du printemps !

Aux germes sous la pierre endormis et latents,

Elle garde l’honneur d’une forme nouvelle.

 

C’est la Vestale assise au temple de Cybèle,

Qui veille sans relâche au feu toujours vivant ;

C’est la grande nourrice et l’univers enfant,

Un jour, boira notre âme au bout de sa mamelle[.]

 

[…]

– C’est l’odeur des jasmins naissant sous les gazons ;

– C’est la splendeur des lys qui monte de la terre !

Vertigineux, on a un premier quatrain qui rime en "-elle" et "-emps", avec l'adjectif "latents" au masculin pluriel à la rime du vers 3. Les rimes sont reconduites dans le second quatrain, mais sans inversion, rimes embrassées.

Dans "Voyelles", on a voyelles/latentes/éclatantes/cruelles et tentes/ombelles/belles/pénitentes, sachant que "ombelles"/"belles" la rime vient des Contemplations. Pour "éclatantes" notons qu'il y a éclat dans le premier quatrain. L'(adjectif "cruelles" est à la rime ailleurs dans les premières poésies de Silvestre, l'adjectif à la rime "souveraine" est très affectionné aussi par Silvestre et les pleurs des étoiles et de l'aube. Hé quoi ! L'étoile a pleuré rose ne ressemble pas à du Silvestre que par son premier hémistiche, il y a "souverain" à la rime, "souverain" qui qualifie "flanc", un mort qu'affectionne là encore tout particulièrement Silvestre, et vous avez "mammes vermeilles" et ici "mamelle". Le présent sonnet relie "Voyelles" au moins par "latents", "L'Etoile a pleuré rose..." au moins par "mamelle" et le quatrain "Lys" par "splendeur des lys" joint à "odeur".

J'ai dans Les Renaissances un vers de Silvestre à rapprocher de "mers virides".

La blessure au flanc de la Vénus comme dans "L'Etoile a pleuré rose...", check comme disent les anglais.


Oui, oui, c'est un château de cartes, un tissu de coïncidences, oui oui ! Mais bien sûr !

Vous les aurez, mes articles ! Et d'autres feront ce qu'il faut pour redire ces conclusions sans passer par moi... Il faudra juste un petit délai pour pas que ce soit trop gros.

Ah oui, j'oubliais, dans "Réponse à un acte d'accusation", un truc marrant, Victor Hugo s'évoque sortant du collège avec les vers latins, et découvrant que les mots dans la poésie n'avaient pas connu le souffle de la Révolution. Rimbaud peut s'identifier, ce grand concept à la mode en narratologie, puisqu'il a commencé par les vers latins qui ont servi de tremplin immédiat à sa carrière poétique en vers français.

Le fait m'a amusé, je voulais le noter.

- Mais, faites le taire ! Assez ! (Tiens, David, tu t'attendais pas à cette allusion aux "Hypotyposes saturniennes...", bien fait pour ta gueule !) 

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