Le fait est connu. Je me suis penché sur le monostiche de l'Album zutique : "L'humanité chaussait le vaste enfant Progrès[,]" et je me suis décidé à trouver la source dans les poésies en vers de Louis-Xavier de Ricard, en m'en limitant bien évidemment à tout ce qui pouvait être antérieur au mois de novembre 1871, et j'ai trouvé un couple de vers que désormais nombre de rimbaldiens citent : André Guyaux, etc., et même plusieurs rimbaldiens ont proposé des articles d'une certaine étendue pour commenter le monostiche de Ricard à la lumière de cet apport : Bruno Claisse, Bernard Teyssèdre et Robert Saint Clair essentiellement. Voici ces deux vers :
Prends en pitié ce fou qui, se pensant un sage,Croit que l'humanité marche dans le progrès[.]
Il faut apporter une nuance : ce n'est pas le poète lui-même qui parle, mais l'égoïste qui se moque de l'optimisme du poète progressiste : "L'humanité n'avance pas d'un pied", etc.
Sur son site rimbaldien, Alain Bardel fait par exception une synthèse des études de Claisse et Teyssèdre sur ce monostiche. Bardel ne procède ainsi que pour deux autres contributions zutiques, et si on se reporte à sa page "Sommaire" de son "Anthologie commentée", on voit bien que beaucoup de poèmes en vers n'ont jamais eu de commentaires alloués : "Tête de faune", "Les premières communions", "Les Sœurs de charité", plusieurs sonnets de 1870, etc. On voit bien qu'il y a un écart sensible entre le peu de profit que j'ai fait moi-même de ma source et cette pluie de commentaires, parfois très longs.
Il faut le dire : je ne me suis pas senti très attiré par toutes ces études qui développent des considérations subjectives peu étayées. Mon idée, depuis le début, c'est qu'il y a d'autres sources à identifier et, puis, je me méfie du caractère systématique des lectures parodiques et obscènes. En octobre 1871, Ricard est un exilé communard. Je vois mal Rimbaud le persifler crûment. Certes, Rimbaud peut mal s'entendre avec des sympathisants de la Commune : il suffit de citer Lepelletier et Carjat, mais Ricard s'est réfugié en Suisse et il a des liens sympathiques avec Verlaine. Il s'est compromis par ses écrits, notamment le texte "Une Révolution populaire" le 7 avril 1871. Puis, je ne partage pas cette idée commune que les contributions zutiques ou "Tête de faune" se moquent de la poésie des parnassiens. Pour moi, Rimbaud brocarde François Coppée, Louis Ratisbonne, Belmontet, Catulle Mendès, Amédée Pommier, Alphonse Daudet et Armand Silvestre pour des raisons politiques, et il brocarde Albert Mérat et Catulle Mendès pour leurs réactions d'hostilité à sa relation avec Verlaine. En revanche, les parodies de Verlaine ne signifient pas un mépris de Rimbaud, c'est de la complicité qu'il y a derrière quand il écrit "Fête galante" et "Jeune goinfre", et l'idée derrière "Fête galante" est même plutôt de vexer à nouveau Mérat et Mendès, plutôt que de chahuter Verlaine lui-même. Je sens depuis le début que le cas du monostiche attribué à Louis-Xavier de Ricard est à part.
Il faut d'ailleurs dire qu'après mes découvertes qui montraient que "Vieux de la vieille" et "Hypotyposes saturniennes..." étaient à peu de choses près des centons d'authentiques extraits de Belmontet, je n'excluais même pas de trouver l'alexandrin tel quel dans un poème de Ricard, sinon dans l'un de ses écrits en prose où il aurait fait figure de vers blanc.
Je n'ai pas les moyens pour l'instant de lire systématiquement tous les écrits en prose que nous avons conservés de Louis-Xavier de Ricard, je dois me contenter de retourner à ses publications poétiques accessibles. Je précise d'ailleurs qu'en 2008-2009 je n'avais pas relevé que le seul couple de vers du poème "L'Egoïste" que tout le monde cite aujourd'hui comme LA source au monostiche rimbaldien, j'en avais relevé d'autres. Malheureusement, je n'ai plus le fichier avec toutes mes recensions, le travail est à reprendre. Mais, rassurez-vous, je crois que je vais vous montrer une nouvelle source très sérieuse. Pour l'identifier, il m'a fallu penser différemment, il m'a fallu avoir une conscience de chercheur moins basique.
Avant d'exhiber cette nouvelle source, je vais toutefois revenir sur la méthode qui était la mienne en 2008-2009.
Le point de départ était de fouiller tous les poèmes en vers, de préférence ceux en alexandrins, mais je ne m'y limitais pas. Je ne voulais avoir aucune œillère. Je n'excluais pas non plus les sources éventuelles dans des écrits en prose, mais les vers étaient ma priorité. Un texte essentiellement m'a échappé, un texte sur la Pologne (de mémoire) sur lequel je n'ai jamais pu mettre la main.
La lecture des recueils de poésies de Louis-Xavier de Ricard tient en deux recueils, à quoi ajouter les contributions aux volumes collectifs du Parnasse contemporain.
Il faut préciser que la recherche doit s'appuyer sur un noyau lexical restreint, mais on songe avant de se lancer dans une enquête à l'étoffer. Par exemple, nous pouvons relever les vers avec l'occurrence "humanité", mais aussi ceux avec la mention "homme", à plus forte raison quand le mot est flanqué d'une majuscule "Homme". Une recherche contrastée avec le mot "Femme" peut éventuellement aboutir. On va chercher des mots comme "enfant" et "enfance", on va essayer d'identifier le mot "progrès" ou à défaut un terme équivalent. Pour le verbe "chaussait", on va s'intéresser à toutes les images concernant le pas, les pieds ou les chaussures. Il y a des pieds souillés ou des pieds devant lesquels le poète s'agenouille dans les contributions de Louis-Xavier de Ricard au Parnasse contemporain de 1866. Parfois, un vers qui n'a aucun des mots que nous cherchons va avoir l'allure du monostiche parodique rimbaldien : "Je fuis vers l'horizon d'où viendra la Justice," pour citer encore une fois une contribution au Parnasse contemporain. L'expression : "l'horizon d'où viendra la Justice" est une sorte d'équivalent périphrastique au nom "progrès" pour dire vite. Nous trouvons aussi l'affirmation dynamique de la volonté, avec une pointe de paradoxe dans le choix du verbe "fuir".
Pour le verbe "chaussait", je me posais la question d'un éventuel calembour "botte" avec l'appellation "sonnet estrambote" affectionnée par Ricard pour quelques-unes de ses compositions.
Ceci dit, je pensais que le monostiche de Rimbaud avait l'air de parodier une formule qui excédait la poésie de Ricard, tout en lui correspondant. Je pensais très naturellement à l'idée d'une humanité en marche. Je remplaçais spontanément "chaussait" par "marchait", si ce n'est que, pour faire une phrase correcte, il fallait aussi changer la suite du vers : "L'humanité marchait" se joint à "le vaste enfant Progrès". Pour les relier, il faut ajouter au moins une préposition, mais nous n'aurons plus d'alexandrin. Mais une autre idée me trotte dans la tête, c'est le côté interchangeable des mots "progrès" et "avenir". Pour un poète progressiste, la substitution du mot "avenir" au mot "progrès" n'est pas un problème, et j'étais bien sûr aussi à l'affût de toutes les mentions du mot "avenir" dans le recueil de Ricard.
Plus érudit qu'en 2009, j'ai aujourd'hui des citations qui peuvent soutenir mon raisonnement. Je vais citer deux phrases écrites au vingtième siècle, elles ne peuvent donc pas être des sources au monostiche rimbaldien. Cependant, l'une d'entre elles se trouve dans une étude déjà ancienne des poésies de Louis-Xavier de Ricard et l'autre dans le premier volume de l'ouvrage de Luc Badesco La Génération poétique de 1860.
Ma première citation, je l'extrais donc de l'étude de 1906 de Fernand Clerget qui est en ligne et aisément consultable sur le site Wikisource, en plus de se trouver sur le site Gallica de la BNF. Clerget étudie la poésie de Ricard, en citant quantité de vers. Je pourrais en citer d'autres, mais voici la phrase formulée la plus proche du monostiche de Rimbaud, sauf qu'elle vient de la plume du commentaire de Clerget lui-même : "il (le poète) reprend sa marche vers le progrès humain."
Ma deuxième citation ne concerne pas directement la poésie de Ricard, je vais citer un extrait plus conséquent pour la mise en contexte, et la phrase précise que je compare au monostiche zutique sera graissée :
L'idée de progrès, héritée du xviiie siècle, va retrouver une vigueur nouvelle. C'est pourquoi ce qu'il est convenu d'appeler les systèmes socialistes jouissent d'une telle faveur. La fatalité est non seulement "modifiable" par l'intelligence et la volonté de l'homme, comme le disait Auguste Comte, mais elle a changé de sens avant même d'avoir eu le temps de tenir ses promesses. C'est un autre exemple de cette transmutation des valeurs en chaîne dont nous parlions plus haut. D'adversité redoutable qu'elle était pour les anciens, elle s'est changée en instrument ou complice de la libération des hommes. De ténébreuse et sinistre elle est devenue optimiste et lumineuse. L'humanité marche irrésistiblement vers la félicité terrestre, vers le paradis, bref, vers le bonheur. Idée néfaste, dira Flaubert avec force. Victor Hugo ne s'en fera pas moins l'écho robuste dans La Légende des siècles. Et, puisque cet avenir est certain, les péripéties qui y conduisent sont négligeables.
Je n'ai pas le courage de vous résumer des parties de l'ouvrage de Luc Badesco, mais il va de soi que ce qu'il vient de dire concerne assez naturellement Louis-Xavier de Ricard, jusqu'à la métaphore de lumière, puisque le premier recueil de Ricard s'intitulait Les Chants de l'aube, puisque la métaphore de l'aurore ou de l'aube est sans arrêt appliquée par lui à l'avènement d'une ère de justice, etc. Même dans les quelques contributions au Parnasse contemporain, nous avons ce basculement des "Dernières ténèbres" au "printemps" nouveau. La citation de Badesco a l'intérêt par ses propositions alternatives de réarmer notre vigilance, puisqu'il ne parle ni de progrès, ni d'avenir, mais de félicité, paradis et bonheur. Il va de soi, au passage, qu'une phrase telle que : "L'humanité marche vers l'avenir", suinterait le pléonasme creux.
Je n'ai pas encore relu les deux recueils ricardiens, je me suis seulement penché sur l'ouvrage de Clerget, mais c'est là que j'ai eu l'illumination. Non pas à cause de la phrase citée plus haut, mais parce que Clerget cite intégralement un poème de Ricard qui s'est imposé à moi comme une source au monostiche zutique.
Dans le second recueil Ciel, rue et foyer, un des premiers morceaux est significativement dédié par son titre à Edgar Quinet. Faisons-en la lecture :
A Edgar QuinetLa baguette du temps frappe le jour nouveauAu fond de l'avenir où tout enfant il joue ;Souriant au destin, il se lève et secoueLa brume et le brouillard qui chargent son manteau.L'aurore, en rougissant, l'embrasse, puis dénoueL'or roux de ses rayons sur son front jeune et beau.Il part ; et l'univers sort, comme d'un tombeau,De la profonde nuit qui s'azure et se troue.Ainsi, ta main hardie et sereine a placéLes clartés du savoir et de la poésieDans notre âpre chemin, que l'ombre avait glacé.Tu fis vibrer les cœurs du verbe de la vieDont le charme éternel réveille les esprits.L'âme de l'avenir habite en tes écrits.
S'il y a un Coluche dans l'assistance, non, non, je peux l'assurer, je ne faisais pas une nouvelle recherche sur le verbe "vibrer" !
En tout cas, le second vers rapproche une occurrence du mot "enfant" d'une autre du mot "avenir" que j'associe spontanément à l'enquête sur l'idée de progrès dans la poésie de Ricard. L'enfant est le "jour nouveau", une distinction minimale étant faite par rapport à la notion d'avenir. Ce "jour nouveau", c'est en quelque sorte le progrès. Je pourrais m'en tenir à ce relevé, c'est déjà assez éloquent pour justifier d'une source au monostiche rimbaldien. Mais, dans l'alexandrin solitaire : "L'humanité chaussait le vaste enfant Progrès[,]" l'humanité est décrite comme une mère prenant soin de son enfant, et elle lui met une chaussure au pied pour le protéger de l'usure du chemin. Cette lecture est concurrente d'une autre : l'humanité verrait l'enfant progrès comme une chaussure pour que l'humanité marche plus efficacement. Cette seconde lecture n'est pas très naturelle, puisque le progrès devient l'instrument et non la perspective de la marche, sauf qu'elle a assez naturellement les faveurs des lecteurs depuis qu'une interprétation obscène a cours. Dans le monostiche de Rimbaud, il faudrait lire un calembour rigolard : "L'humanité troussait le vaste enfant Progrès." Sur son site, Bardel semble trouver cette lecture évidente puisqu'il décrit le poème ainsi : "alexandrin calembouresque du feuillet 3".
Rimbaud, en inventant ce monostiche, était tout à fait capable d'en évaluer la lecture obscène potentielle. Il était tout à fait capable d'envisager que le verbe "chausser" offrait deux sens possibles. Je pense que cela ne lui avait pas échappé. Mais, pour moi, cette lecture obscène pose un problème logique. Je ne vois pas en quoi elle formule une réponse aux poésies de Ricard. Puis, Rimbaud est progressiste. Il n'est pas du tout de l'opinion d'un Flaubert ou d'un Baudelaire. Le discours grandiloquent de Victor Hugo lui pose problème, ainsi que tout son encombrement d'adhésion à la foi, à la morale chrétienne, à la conduite mesurée en société, etc., sans oublier que Victor Hugo est resté assez longtemps un poète monarchiste. Or, tout cela, Rimbaud ne peut pas le reprocher à Louis-Xavier de Ricard. Il reste bien sûr une certaine naïveté. Mais, ici, il faut quand même considérer que la critique rimbaldienne a toutes les indulgences pour son poète. Celui-ci a écrit "Chant de guerre Parisien", déclaration optimiste envoyée par lettre le 15 mai 1871 à Demeny. Il aurait envoyé ce poème à Izambard, ce dernier aurait une arme terrible pour rire de lui, ce qui aurait brûlé à vif Rimbaud, vu que la désillusion en la circonstance n'avait rien de drôle. Ensuite, c'est une démarche systématique de critique rimbaldien que de prétendre que Rimbaud n'a aucun optimisme naïf et que quand cela semble le cas dans ses poèmes c'est qu'il ironise ou parodie. Et il faut même aller plus loin, Rimbaud ne serait pas un misérabiliste, il ne serait pas un progressiste. Mais, c'est des étiquettes trop larges pour décrire le poète, tout simplement !
En tout cas, dans le sonnet "A Edgar Quinet", nous avons une aurore qui agit maternellement avec son enfant, et cela sur un plan métaphorique homogène puisque cet enfant est bien une flamme de l'aurore, un "jour nouveau". L'enfant secoue son manteau pour chasser la brume et le brouillard. La mère Aurore dénoue ses cheveux qui sont des rayons. Et dans les tercets, par comparaison, l'écrivain Edgar Quinet est lui-même décrit comme un père attentionné qui éclaire le chemin difficile suivi par les humains.
Je n'exclus pas la lecture obscène du monostiche, tout l'encadrement des contributions zutiques voisines justifie une telle interprétation. En revanche, il me semble que la signification profonde de la parodie est plutôt dans cette seconde lecture non obscène. La lecture obscène, c'est le bonbon en plus, ou bien l'apéritif, mais la vraie lecture parodique du monostiche, c'est, selon moi, l'idée que l'humanité joue un rôle maternel auprès du Progrès, elle lui avait mis de beaux souliers, sauf qu'avec l'actualité de la Semaine sanglante, l'enthousiasme qui avait surmonté juin 1848 a dû refluer face à un mur de sang. Le jeu subtil de l'indicatif imparfait continue de jouer à plein dans cette lecture, mais celle-ci n'est pas railleuse des positions de Ricard. C'est plutôt une production emplie d'amertume.
Toutefois, le modèle que nous avons donné avec les vers de "L'Egoïste" : "marche dans le progrès", favorise l'idée d'un piétinement d'un progrès pourtant vaste. L'idée d'une double lecture serait à favoriser finalement. "Marcher dans le progrès", c'est mettre son pied dedans, le chausser.
Il y aurait donc une double lecture possible et l'articulation des deux serait intéressante. Il y aurait la lecture faite dans l'état d'esprit de Ricard où l'humanité parait son enfant Progrès, sauf qu'une fin d'espoir semble avoir été enregistrée, puis la lecture obscène serait celle de l'égoïste finalement qui raille par l'obscénité versaillaise le propos du communard ricardien.
EDIT : 23h05 !
Cette ambivalence de lecture causée par les deux sens possibles du verbe "chausser" amène à des lectures analytiques hésitantes. Toutefois, il faut ajouter un autre fait : le monostiche est faussement signé "Louis-Xavier de Ricard".
Admettons le bien-fondé de la lecture obscène. Tous les précédents poèmes zutiques sont potaches et traitent du bas-corporel. Le sonnet "Propos du Cercle" se clôt par le mot de Cambronne clamé par Rimbaud. Puis, deux autres poèmes parlent d'anus : "Sonnet du Trou du Cul" et "Lys". Le poème "Vu à Rome" a sa part d'obscénité latente avec ses nombreux "Nez" et le scatologique est explicite dans l'avant-dernier vers : "De l'immondice schismatique". Le poète "Fête galante" est explicitement pornographique, ce qui l'est moins c'est son idée d'amour entre hommes bien camouflée parmi les rimes "ine":;"ina"::"ine", la rime en "ina" étant masculine, mais travestie en "Colombina", comme la "pine", suggérée dans "pina" est féminine pour désigner un organe masculin. Je ne suis pas convaincu par la proposition de lecture obscène du dizain "J'occupais un wagon..." faite par Steve Murphy, mais il y a à l'évidence des aspects obscènes et scatologiques dans ce morceau. Quant au dizain : "Je préfère sans doute...", qui n'a pas livré tous ses secrets, il offre volontairement prise à quelques lectures obscènes, tout en semblant évoquer des communards assimilés à des convulsionnaires, ce que fera explicitement Maxime du Camp ultérieurement dans une célèbre somme anticommunarde. Les autres contributions rimbaldiennes qui vont suivre sont tout aussi réjouissantes. En clair, la lecture obscène du monostiche est obligée. Cependant, dans le cas d'une telle lecture obscène, ce serait la voix même de Rimbaud qui primerait et qui se désolidariserait de l'humanité, il serait en train de nous dire que "l'humanité" piétine le progrès comme Versailles a marché sur Paris. Or, la signature "Louis-Xavier de Ricard" établit une distance avec la voix de Rimbaud, et je n'imagine pas Rimbaud attribuer à Ricard une désolidarisation (quel mot !) avec l'humanité. Je ne veux pas dire que, par pudeur envers l'exilé, Rimbaud va se retenir de déformer sa pensée. Ce que je veux dire, c'est que la parodie n'a aucun sens si on fait parler le poète Ricard autrement que ce qu'attestent ses écrits.
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