vendredi 29 septembre 2023

Un peu de Musset dans "Larme" ? Et un soupçon de Nerval dans "Voyelles" ?

Allons-y pour deux articles en un.
Nous sommes sur une grande série d'analyse autour du poème "Larme" de Rimbaud, poème qui devient quelque peu une pièce majeure emblématique à l'égal de "Voyelles" ou du "Bateau ivre".
Personnellement, j'ai toujours beaucoup aimé les vers de onze syllabes de "Larme", pardon la prose à fausse apparence de vers de "Larme".
Nous sommes pour l'instant dans l'avalanche de révélations au sujet des sources au poème "Larme". Et c'est normal. Quand vous lisez la lettre "du voyant" envoyée à Demeny le 15 mai 1871, vous avez droit à une revue des poètes du dix-neuvième siècle et il est normal que de temps en temps un poème de Rimbaud soit une mise au point en termes d'histoire littéraire. Au printemps 1872, Rimbaud débute dans l'entreprise d'une poésie mal versifiée au plan littéraire, avec des défauts de rimes, des césures brouillées, des mesures inusitées, etc., mais il passe aussi à un mode de poésies plus proches des traditions populaires et chansonnières.
On peut continuer imperturbablement à chercher des reprises de Victor Hugo, Baudelaire ou Banville dans les vers de 1872, comme dans la prose des Illuminations. On peut chercher des cibles satiriques d'époque comme nous avions déjà sous la main François Coppée, Belmontet et quelques autres, et même Hugo qui fait double emploi en termes de source d'inspiration aux poèmes de Rimbaud.
Mais avec un peu d'esprit logique on peut resserrer la recherche. Dans "Larme", le mot "colocase" est vraiment le fait le plus marquant. Et nous savons que Rimbaud était un expert pour composer des vers en latin. Il est assez naturel de pressentir là un renvoi à la quatrième bucolique de Virgile et il est tout à fait normal de partir en quête de mentions latines de la colocase dans la littérature antique comme l'a fait Paul Claes, lequel a fait remonter des mentions dans l'Histoire naturelle de Pline l'ancien permettant de justifier les fleurs pour verres dans "Comédie de la Soif" et les "gourdes de colocase" dans "Larme". Notons tout de même que pour moi même si Pline justifie "gourdes de colocase" il reste une énigme à ce que Rimbaud dans les deux versions ultérieures du poème ait renoncé à cette mention érudite précise et belle pour le beaucoup moins intéressant enjambement "case / Chérie", même si "case" est appelé par le poème à Banville "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs". Couplé à "bruyère", la mention "colocase" pourrait renvoyer à la traduction de la bucolique de Virgile par Littré.
La deuxième mention frappante dans "Larme", c'est un nom propre de cours d'eau, l'Oise. L'Oise est mentionnée dans une épître de Boileau par opposition de la campagne à Paris et Banville fait de même dans le poème "L'Amour à Paris" où l'Oise est ironiquement considérée comme une destination exotique, dépaysante et rafraîchissante par rapport à la capitale du pays. L'idée d'un renvoi indirect à Boileau est hypothétique, voire peu probable, mais il est clair que Rimbaud cite le poème de Banville "L'Amour à Paris" dans "Larme", et le poème "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" vaut preuve, puisque ce poème a été significativement envoyé à Banville, au point qu'il ne nous est connu que par le biais du manuscrit joint à une lettre en août 1871, et nous y trouvons la fusion de la case, de l'Oise et des floraisons. Rimbaud offre une image obscène, dans la "case" exotique devenue lieu d'aisance (et il faut penser à l'humour de Banville sur le faux exotisme à quelques lieues de Paris) le poète torche une floraison d'Oises extravagantes. Le choix de l'adjectif "extravagantes" est par ailleurs une allusion sensible à une rime acrobatique d'un autre poème des Odes funambulesques : "[...] gants / Extravagants". Et l'humour va loin, puisqu'on peut imaginer que pour se torcher le poète a sans doute besoin de gants. Une extravagance répond à une autre extravagance.
Dans "Larme", le dispositif n'est pas obscène de la sorte, même si cela n'est pas à exclure par principe. Mais nous avons l'Oise et ensuite la "case" dans deux des trois versions connues du poème.
Partant de là, on se rend rapidement compte que "Larme" répond au poète des Odes funambulesques et que derrière le poème "L'Amour à Paris", il y a aussi le poème "La Ville enchantée" avec mention du syntagme "nuit bleue" qui est de toute évidence une espèce de citation exprès dans "Larme", avec aussi la mention des wagons qui fait écho aux "gares" de "Larme" et permet aussi un lien avec "Malines" de Verlaine et "Michel et Christine" de Rimbaud.
L'énumération de "Larme" : "nuit bleue", "pays noirs", "lacs", "gares", "perches", "colonnades", est de toute évidence un mode de citations de clichés poétiques au vu de sa forme ramassée, et le gallicisme ou présentatif "Ce furent..." mérite aussi une attention en tant que formule banale pour introduire les soudaines visions.
Donc, pour "nuit bleue", on a un écho dans un poème de Banville à proximité du poème citant le nom propre "Oise". Pour "lacs", il faut penser évidemment à Lamartine. Or, le tout début de "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" épingle précisément la poésie des lacs célébrée comme cliché de beauté éternelle par Banville.
Poser comme Lamartine, ça fait le poète selon Banville, et Rimbaud dit "non" dans "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs", et j'insiste sur le fait que le prix du lys persiflé dans les octosyllabes de Rimbaud renvoie à un vers précis de la ballade des regrets pour l'année 1830 que Banville a fortement mise en avant dans les livraisons du Parnasse contemporain. Dans "Larme", il est sensible que Rimbaud revient à la charge et qu'il refuse de boire "Le Lac" de Lamartine comme éternel parangon de beauté.
Le pluriel et le déterminant indéfini, la désignation lacunaire même : "des lacs", tout indique le procès dépréciatif.
Et grâce à "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs", nous savons que Banville est impliqué quand Rimbaud unit dans "Larme" les mentions : "Oise", "nuit bleue", "lacs" et "case".
Ajoutons que le vers central du poème "Te j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge" fait écho à la posture du poète des Odes funambulesques qui donne de lui une image de pitre déplaisante aux bourgeois se prétendant amateurs de bonne poésie. Il y a toute une logique allusive ironique du poème "Larme" qui devrait commencer à vous sauter aux yeux.
Et Banville avec la publication récente de son traité est à l'évidence la cible des mauvaises rimes, des césures difficiles à cerner et le "e" intérieur au vers non compté pour la mesure "entourée de tendres bois" fait écho comme par hasard à la licence unique que le théoricien sévère censeur s'est permise dans précisément le poème "L'Amour à Paris" avec son "général de l'armée d'Italie". Notons que Rimbaud aurait pu songer à partir du nom "Italie" à varier l'effet : "vies", "accomplies", "vie de", etc. On pourrait aussi avoir "joues", "lues", etc. Il a repris à deux reprises la même configuration de voyelles que Banville "armée d'Italie" dans "Larme" : "entourée de tendres bois", et dans "Fêtes de la faim" : "vallées grises".
Evidemment, un autre plan apparaît. Le poème "Larme" est en vers de onze syllabes, ce qui renvoie à là encore au traité de Banville, mais ce qui suppose aussi cette fois un renvoi à la poétesse Desbordes-Valmore dont Verlaine s'inspire maximalement au même moment dans trois à quatre de ses "Ariettes oubliées". Desbordes-Valmore et Favart sont deux autres sources sérieuses à envisager au poème "Larme", surtout la poétesse douaisienne, poétesse des "larmes" et des "pleurs". Et pour le cas de Banville, nous comprenons qu'il y a un rappel à l'ancienne ambition du poète de publier un recueil de chansons où les règles de la versification seraient moins contraintes. Tel était son propos dans la préface aux Stalactites en 1846.
Je choisis pour l'instant de laisser mûrir ma réflexion sur l'influence de Marceline Desbordes-Valmore au sujet du poème "Larme", mais j'ai besoin tout de même d'énumérer des éléments qui ont leur importance pour la suite sur Musset qui arrive. Desbordes-Valmore fait partie des poètes privilégiant l'expression des pleurs comme charme. Elle est liée à la poésie de Favart et Desbordes-Valmore a précédé Musset selon Alain Chevrier dans le recours au vers de dix syllabes aux deux hémistiches de cinq syllabes.
De mémoire, Favart est cité dans les poésies de Musset, je dois retrouver ce passage. Il est cité en épigraphe ou pour une pièce de Favart, je crois que c'est la comédie avec une fée. Je ne sais plus où cela se trouve. Rappelons que plusieurs poèmes courts de Musset ont été mis en musique, ce qui rapproche Musset de Favart, mais aussi de Béranger et encore de Desbordes-Valmore mise souvent en musique par Pauline Dubchange et d'autres.
Musset est également un célèbre poète des pleurs. On connaît tous la fin de "La Nuit de mai" avec l'image de Pélican et les poèmes si beaux qu'ils sont de "purs sanglots". Dans la lettre à Demeny du 15 mai, Musset est le parfait repoussoir, l'illustration de ce qu'il ne faut pas faire pour être un voyant. Pourtant, Musset était très présent dans les poésies rimbaldiennes de 1870, "Soleil et Chair" ou "Les Reparties de Nina" en particulier.
La mention "lacs" au pluriel invite à penser au poète de "La Nuit de mai" également. Et j'ai déjà fait remarquer que la mention "exhale" de la première des "Ariettes oubliées" venait du poème "C'est moi" qui a servi de source d'inspiration à Verlaine et que Rimbaud reprenait ce verbe valmorien dans le poème "L'Eternité" : "Le devoir s'exhale / Sans qu'on dise enfin !" ce qui confirme l'idée de lire plusieurs poèmes du printemps et de l'été 1872 de Rimbaud en regard des poésies valmoriennes comme des Romances sans paroles de Verlaine, mais depuis des années, je fais remarquer que la forme "se dégage" du poème "L'Eternité" a tout l'air d'une citation du poème "Souvenir" de Musset, sauf que Rimbaud parle du lever du soleil, et Musset de l'élévation de la Lune dans le ciel. Le poème "Souvenir" n'est pas une pièce quelconque dans la production de Musset, mais c'est aussi une variation sur le genre du "Lac" lamartinien. Et je ne serais pas surpris que ce poème soit ciblé par "Larme". Le premier hémistiche parle du désir de larmes : "J'espérais bien pleurer [...]". Il s'agit de revoir un lieu passé chargé de souvenirs douloureux dans l'esprit du "Lac" de Lamartine. Dès le premier quatrain, nous savons qu'il s'agit d'un lieu perçu comme une "chère tombe". Et Musset offre une autre prise intéressante. Il y a un nombre conséquent de poèmes de Musset mentionnant la bruyère ou les bruyères, et "Souvenir" en fait partie :
Les voilà, ces coteaux, ces bruyères fleuries,
[...]
Dans "Larme", le poète se décrit "accroupi" ou "à genoux" selon les versions, et dans "Souvenir" l'agenouillement emblématique est rejeté, mais dans le même mouvement convoqué comme cliché :
Que celui-là se livre à des plaintes amères,
Qui s'agenouille et prie au tombeau d'un ami,
Tout respire en ces lieux ;; les fleurs des cimetières
                 Ne poussent point ici.
Musset déclare que cet endroit n'est tout de même pas rempli par la mort et cela me suggère une réflexion au sujet de "Larme" où il n'est jamais question d'un être manquant parce que mort, comme dans Lamartine ou Desbordes-Valmore, mais de multiples vies absentes (pour faire un clin d'oeil à "Prends-y garde, ô ma vie absente !") avec le vers de lancement : "Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,..."
J'ai du coup en réponse auyx sables vierges sur lesquels se perdait l'eau des bois envie de citer cette suite à la mention des "bruyères fleuries" :
Les voilà, ces coteaux, ces bruyères fleuries,
Et ces pas argentins sur le sable muet,
Ces sentiers amoureux, remplis de causeries,
           Où son bras m'enlaçait.
D'autres passages seraient à citer, soit sur les oiseaux et les buissons, soit sur la larme comme manifestation d'un regret : "Je ne viens point jeter un regret inutile [...]".
Pour rappel, en mai 1873, Rimbaud écrit ironiquement "Ô nature, ô ma mère" en contexte obscène dans une lettre à Delahaye. Ce syntagme vient soit directement des Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, soit du poème "Souvenir" de Musset qui serait la première référence à laquelle songerait Rimbaud.
Voici la strophe du dégagement lunaire que je rapproche d'un quatrain admirable de "L'Eternité" :
Voyez ! la lune monte à travers ces ombrages.
Ton regard tremble encor, belle reine des nuits,
Mais du sombre horizon déjà tu te dégages,
        Et tu t'épanouis.
Dans le poème "L'Eternité", Rimbaud ne chasse pas les ombres de la nuit avec la Lune, mais avec un lever de soleil ! Je n'ai jamais compris pourquoi certains commentaires parlent de couchant vu le mouvement ascensionnel évident qui concerne l'ensemble du poème "L'Eternité" ("nuit si nulle" qui s'avoue face au "jour en feu", etc.) :
Des humains suffrages,
Des communs élans,
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.
Notez le parallélisme ! Les verbes "dégages" et "s'exhale" se répondent d'un quatrain à l'autre, avant-dernier mot à la rime de chaque quatrain, écho de la voyelle à la rime [a], deux formes verbales conjuguées à l'indicatif présent, le premier verbe cite "Souvenir" de Musset, le deuxième cite "C'est moi" de Desbordes-Valmore et par la même occasion la première des "Ariettes oubliées" de Verlaine.
Evidemment, il y a d'autres poèmes de Musset que nous pouvons songer à rapprocher de "Larme" de Rimbaud. Je n'ai pas la mémoire de tous à l'instant, mais deux références prédominent au moins, d'un côté "La Nuit d'octobre" et de l'autre "Le Saule". J'ai quelques autres idées en têtes, mais ces deux poèmes-là en particulier sont intéressants à rapprocher, j'y reviendrai.
Et j'ai aussi en réserve un retour sur l'influence de Musset sur l'une des "Ariettes oubliées".
Et en fait, non seulement il est question de bruyères dans "Le Saule" et "La Nuit d'octobre", mais il y a aussi l'idée du pêcheur d'or dans les profondeurs de la rivière.

Maintenant, j'ai envie de faire un petit point sur "Voyelles". Depuis longtemps, je me demande pourquoi Rimbaud a autant insisté sur la rime "anges" et "étranges" dans le dernier tercet de "Voyelles" et le dernier quatrain des "Mains de Jeanne-Marie". Pourquoi cette rime-là lui paraît-elle si importante ? Elle renverrait à une source ?
Vu que "Les Mains de Jeanne-Marie" parodie avant tout "Etudes de mains" de Théophile Gautier et épîngle les propos anticommunards de Gautier dans ses Tableaux du siège, la "madone" de Strasbourg est évoquée par les madones des "Mains de Jeanne-Marie", vu que tout le début des "Mains de Jeanne-Marie" affilie Gautier à Musset avec la mention "Juana", avec les contrastes du pâle et du foncé qui rappelle les "chansons" andalouses et autres du jeune Musset, vu que le néologisme "vibrements" de Gautier est déployé dans "Voyelles", je me suis dit que, malgré tout, Rimbaud pouvait avoir lu plus attentivement les poésies de Nerval qu'il n'y paraît.
Oui, il y a un petit lot de poèmes de Gérard de Nerval qui sont magnifiques : "Les Allées du Luxembourg", "Il est un air pour qui je donnerais", "Le Relais", "El Desdichado" et quelques autres. J'avoue toutefois avoir une tendance à sélectionner ceux qui m'enchantent bien que l'ensemble ne soit pas bien conséquent. Mais le problème que pose Nerval c'est qu'il était considéré comme un écrivain tout à fait mineur au dix-neuvième siècle, sa reconnaissance date du vingtième siècle avec influence de Proust notamment. "Aurélia" n'est pas du tout le titre important que l'on s'imagine.
Rimbaud ne le cite pas, et j'aimerais avoir des mises au point sur Hugo, Banville, Sainte-Beuve et d'autres citant Nerval comme poète et écrivain.
Le poème "Le Relais" me fait fortement songer par son dynamisme à "Walcourt" de Verlaine, mais c'est une impression suggestive d'ensemble que je ne peux pas imposer. Nerval l'a dit lui-même, il n'a que tardivement travaillé la musicalité de ses poèmes inspirés de Ronsard et des chansons. Le poème "Les Allées du Luxembourg" reste un prodige rythmique isolé dans son oeuvre.
Or, deux petits détails m'attirent. Nerval a publié dans deux oeuvres différentes si je ne m'abuse, le poème de plusieurs sonnets enchaînés "Le Christ aux oliviers", procédé que reprendra Verlaine dans Sagesse et sur un sujet christique de surcroît, et une version se trouve dans Les Chimères. En effet, le pluriel des "mondes" dans le dernier tercet de "Voyelles" rend naturel de chercher à se remémorer les poèmes qui utilisent ce pluriel ramassé d'allure métaphysique, et c'est le cas dans le deuxième sonnet du "Christ au oliviers", il y a même un effet de bouclage du premier au dernier vers : "Il reprit : Tout est mort ! J'ai parcouru les mondes ;" et " Spirale, engloutissant les mondes et les jours." Je précise que dans ce poème Nerval s'inspire d'un célèbre écrit en prose de l'écrivain allemand nommé "Jean-Paul", une vision du Christ après la mort, texte connu aussi en France puisque faisant partie des exemples de poésie allemande traduites et offertes par madame de Staël dans son essai De l'Allemagne.
Cela semblera plus aléatoire, mais tant qu'on y est, citons aussi "Artémis" avec dans les tercets une "Rose au coeur violet" et des "yeux" soulignés dans le dernier vers. Le vers est frappant : "- La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux !" avec une forte allure blasphématoire que partage quelque peu le dernier vers de "Voyelles" qui nie Dieu pour une divinité vénusienne : "- Ô l'Oméga, rayon violet de SES Yeux !" Pour l'emploi final du tiret on pourrait d'ailleurs faire retour sur le poème "Le Christ aux oliviers".
Mais il y a un truc bizarre, j'ai lu plusieurs poèmes de Nerval dans une édition de poche, et il m'a semblé relever la rime "étrange"::"ange", également.
Boah ! ce n'est pas grave, je referai une mise au point ultérieurement.
Ah si, 01/10, j'édite cet article pour préciser que j'ai la rime à la fin du poème "Sérénade" inspiré de Uhland.

***

A part ça, le mec ovationné par le gouvernement canadien, quand il est dans son fauteuil roulant, il ne vous rappelle pas un personnage d'un film de Kubrick ?
Je vous conseille d'aller de temps en temps consulter les photographies de soldats mises en ligne par le président ukrainien sur son compte Twitter, il y a quelques photographies avec des insignes surprenants. Et là, le journal The Sun a mis en ligne une vidéo de soldats ukrainiens où sur la manche on identifie le badge d'appartenance à Daesh. Je vous conseille l'arrêt sur image vers neuf ou dix secondes du gars qui lève sa main, vous regardez son buste, vous regardez sa manche, c'est très rapide pour celle-ci vu qu'il lève le bras.





























2 commentaires:

  1. Je vous donne tout de même le sizain final du poème de Nerval "La Sérénade (d'Uhland)" (toute fin des Petits châteaux de Bohême"). Je rappelle que les tercets de "Voyelles" forment un sizain avec la même organisation de rimes AABCCB et il va de soi que les deux poèmes ne parlent pas de la même chose. Ce que je veux souligner, c'est l'emploi métaphysique évident de la rime "étranges"/"anges" qui a une même note sensible dans "Voyelles" que les gens bizarrement minimisent :

    - Les hommes ! que m'importe ?
    Un nuage m'emporte...
    Adieu le monde, adieu !
    Mère, ces sons étranges
    C'est le concert des anges
    Qui m'appellent à Dieu !

    Notez que malgré l'écart, les mots "monde", "Dieu" et "sons", voire "concert" renforcent le rapprochement. Notez aussi que la rime de sizain en "-eu" coïncide avec le pluriel de Rimbaud : "studieux"/"Yeux". Cela doit au minimum permettre de certifier la reconnaissance d'un certain cliché métaphysique dans la toute fin du poème au lieu de nous embarrasser d'exégèses sur les associations d'idées d'un prétendu genre nouveau...

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  2. Ah oui, vous allez me mépriser de donner du vague en citant "Souvenir" de Musset proche du "Lac" lamartien, parce que pour vous c'est vague. Et je ne vous donne pas "Le Saule" et "La Nuit d'octobre", donc je dois broder sur du flou.
    Il ya de l'orage, de la bruyère, du pêcheur, etc., dans "Le Saule", c'est un fragment d'une certaine étendue.
    La Nuit d'octobre est la dernière des Nuits de Musset, pas aussi célèbre et caractérisée que celles de Mai ou Décembre, mais elle précède la "Lettre à Lamartine", l'auteur donc du "Lac" dans les Poésies nouvelles, il y a du "souvenir" et on penser à Valmore et à "Mémoire", il y a des brouillards, il y a le mal bien connu des hommes dans des vers qui ont aussi inspiré Baudelaire, il y a du silence des nuits et du murmure des flots, du chant des oiseaux, il y a une perle qui scintille à l'horizon, la sève de l'univers, un ruisseau et son sable argentin, le fait de boire avec un vieil ami "assis sur la bruyère", etc.
    Mais vous êtes tellement arrogants et stupides que vous persiflez de la sorte : "oh non Rimbaud ne ressemble à rien, les deux textes n'ont rien à voir". Vous niez l'intertexte ou la source, certes, mais vous niez aussi la réalité de la référence culturelle du poème "Larme".
    Pauvre de vous !

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