dimanche 17 septembre 2023

Après Desbordes-Valmore et malgré la touche de Virgile, Banville toujours ! Les sources d'une Larme...

Réputé hermétique et mystérieux, comme tous les poèmes en vers déréglés du printemps et de l'été 1872, le poème "Larme" a souffert d'un esprit de dénégation quant à ses sources les plus sensibles.
Le cas le plus flagrant concerne la non-analyse du nom "colocase", et la mise au point de Paul Claes en 2006 vaut le détour. Il s'agit d'un emprunt à la quatrième bucolique de Virgile, poème latin le plus commenté au monde, car vicieusement raccordé à l'idée d'une annonciation du Christ par un païen, et le mot a été abusivement lu dans son sens actuel de plante tropicale au détriment de l'évident renvoi savant à la culture littéraire la plus classique.
Paul Claes a malheureusement privilégié le sens du mot "colocase" au détriment de ce que la source virgilienne pouvait nous dire. Il a tout de même fait sentir que derrière Virgile Rimbaud a lu d'autres emplois du mot latin "colocasia" et il a notamment tiré parti de la lecture de Pline où il a appris que la plante nénuphar pouvait servir de gourde.
Cette source permet de recentrer la lecture sur l'implicite de l'attitude antichristique du poète voyant.
L'autre source qui a été ignorée, c'est la poésie de Marceline Desbordes-Valmore. Le vers de onze syllabes a existé sous la plume de Ronsard, mais à de brèves occasions. Dans son traité, qui venait d'être publié, Banville crée un exemple de son cru d'un morceau poétique en vers de onze syllabes avec la césure adoptée par Desbordes-Valmore, morceau qu'il ne fait même pas figurer dans ses recueils. Pourquoi faire l'impasse et sur les exemples déjà anciens de Ronsard et sur ceux tout récents de Desbordes-Valmore ? Et on peut même se demander si d'autres que Desbordes-Valmore, Banville, Rimbaud ou Verlaine ont employé le vers de onze syllabes au dix-neuvième siècle, et du moins avant 1872. Verlaine et Rimbaud utilisent la longueur de onze syllabes pour un vers le même mois, et le poème de Verlaine fait clairement allusion à la poésie valmorienne. Desbordes-Valmore est une passerelle importante vers les ariettes de Favart qui plus est. Et sous prétexte de dérangement de la césure, on s'interdit d'aller étudier de près les poésies et les larmes de la poétesse douaisienne.
Tout ça va changer. Les rimbaldiens vont être obligés de bidouiller comme à leur habitude une récupération en évitant au maximum de mettre mon nom en avant, comme si ma découverte n'allait pas devoir s'anonymiser et finir par ne servir que la connaissance meilleure de Rimbaud, sauf que pour un rimbaldien, et ceux qui publient, leurs écrits et leur reconnaissance professionnelle est de loin plus importante que la connaissance et le goût de la poésie rimbaldienne, mais après un prolongement maximal de l'obscurantisme rimbaldien au moyen de puissants médias à leur service, ils passeront à table et acteront les découvertes décisives, et plein de malins liront les notes et feront entrer cela dans les évidences qu'ils ont toujours senties et sur lesquelles ils n'ont jamais eu à réfléchir.
Enfin, bref ! Banville a été cité, et il est en effet une cible essentielle du poème pour plusieurs raisons. Notez qu'il est déjà impliqué pour le vers de onze syllabes. C'est parce que Banville a parlé de cette mesure rare dans son traité et de son refus d'en créer de nouvelles que Verlaine et Rimbaud se sont inspirés de la poétesse qui en avait fait usage dans son recueil posthume de 1860. C'est bien évidemment à cause du traité de Banville que les Romances sans paroles contiennent des vers de onze syllabes et deux types de vers de neuf syllabes, puis que Cellulairement contient des vers de treize syllabes et qu'enfin Verlaine fera quelques derniers essais (quatorze ou dix-sept syllabes). C'est parce que Banville a mal analysé le vers de neuf syllabes employé tout traditionnellement pourtant par Eugène Scribe, le même qui est lié au titre de vaudeville "Michel et Christine", que Verlaine a produit l'ennéasyllabe de chanson classique à césure après la troisième syllabe avec des audaces métriques, et c'est à cause du modèle de fantaisie de Banville d'ennéasyllabe à césure après la cinquième syllabe que Charles Cros avec "Chant éthiopien" et Verlaine avec "L'Art poétique" (poème probablement de mai-juin 1872 ou plus précoce encore), puis "Bruxelles, Chevaux de bois" ont créé la formule inverse plus apte à jouer de la confusion avec le décasyllabe littéraire traditionnel. Et c'est bien sûr à cause du traité de Banville que Rimbaud n'a pas pratiqué la césure de Desbordes-Valmore dans ses poèmes en vers de onze syllabes.
Mais ça ne s'arrête pas là. C'est aussi à cause du traité de Banville et de son insistance sur la rime que Verlaine et Rimbaud vont créer des poèmes qui riment mal. Jacques Bienvenu a développé ce sujet avec une certaine évidence qui bizarrement n'a pas eu de suite. Verlaine le fait dans la troisième ariette en s'appuyant sur la structure des quatrains dans un poème de Desbordes-Valmore et dans la sixième ariette Verlaine part d'un jeu ancien de Banville dans ses Stalactites où tout au long d'un poème au lieu de rimer il accouplait en distiques une terminaison masculine avec sa correspondante féminine, ce qui permet de se demander si Banville n'était pas schizophrène. C'est le même problème qu'avec son invention d'une césure pour le vers de neuf syllabes, alors qu'il a soutenu qu'il ne fallait pas inventer de nouveaux mètres sous prétexte qu'on avait d'emblée sélectionné les seules formules valables.
Le poème "Larme" est écrit à l'intention de Banville et son problème de césure comme son problème de rimes appelle une lecture réactive de Banville. On peut noter au passage que le poème "Tête de faune" cible déjà Banville au-delà de Glatigny et que "Tête de faune" est en trois quatrains comme "Larme" est en quatre quatrains.
Dans sa préface aux Stalactites, Banville annonçait un projet de recueil de chansons avec des règles plus souples. Rimbaud et Verlaine reprennent le projet où Banville l'a laissé et partent sur des réappropriations de la poésie plus populaire et chansonnière d'un Favart ou d'une Marceline Desbordes-Valmore.
Banville est aimé d'un côté, mais il est traité en "has been" de l'autre avec ce qu'il a pu écrire dans son traité mais aussi sa première contribution au second Parnasse contemporain de 1869, la "Ballade de ses regrets pour l'an 1830" où il dénigre son époque en se limitant à considérer qu'aucun poète n'a la gloire d'un Hugo ou d'un Lamartine, car c'est ce qui se lit avec évidence entre les lignes, et les propos maladroits de Banville l'enferment dans la catégorie du bourgeois qui s'il se satisfait de marqueurs sociaux ne sait pas apprécier la magie du réel autour de lui. Quand on est une intelligence de première force et qu'on lit des inepties telles que Le Livre des esprits d'Allan Kardec de 1858, livre consacré aux tables tournantes, on demande des comptes et si sous pseudonyme Allan Kardec soutient que les esprits invoqués ont composé quelques poèmes parmi les plus beaux du monde, on s'étonne qu'aucun échantillon ne soit mis en exergue. C'est pour ça que même si Rimbaud semble s'être intéressé à Swedenborg, en tout cas il n'a certainement pas pris au sérieux Allan Kardec. Le cas de Banville est plus problématique, puisqu'il est un assez bon poète et puisqu'il respectait les règles de la césures tout en soupçonnant que Victor Hugo et d'autres avaient apporté des libertés et que cela pouvait laisser entendre que d'autres restaient à conquérir. Pourtant, le discours obtus dominait dans le traité publié en 1871 et surtout dans cette ballade qui prétend opposer la qualité de la société de 1830 à la société de 1869 Banville ne se rend même pas compte qu'il ne cite pas le tout venant de 1830 mais se réfugie derrière des noms qui ont eu une gloire littéraire publique, dont seuls trois sont considérés comme réellement grands pour des siècles. C'est dans cette ballade que Banville parle du prix du lys, ce à quoi Rimbaud fait clairement écho dans "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs". Et "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" peut nous conduire à "Larme". Rimbaud y parle des "Oises extravagantes" au lieu de "gant / extravagants" banvilliens. Rimbaud cite plusieurs rimes des Odes funambulesques et notamment de poèmes des deux premières sections du recueil de 1857. Et en évaluant la distance prise on peut comprendre le retournement qui s'est opéré avec les poèmes en vers du printemps et de l'été 1872. Dans ses Odes funambulesques, Banville se moque d'un certain académisme, d'un public bourgeois qui se réfugie dans les valeurs scolaires établies des classiques, un public bourgeois qui ne vient pas découvrir mais reconnaître (ah ! c'est le morceau que tu joues chez toi au piano dit un bourgeois à sa femme ou sa fille dans un théâtre au public bruyant et distrait), mais Banville se frotte aux mondanités parisiennes, il en jouit en bohème tout en faisant la satire des riches. Le recueil s'ouvre sur un Plutus qui sympathise avec Lazare, pas le Lazare ressuscité de l'évangile selon Saint Jean, mais le vrai Lazare de la parabole du mauvais riche que le supposé "saint Jean" a complètement déformé. Le poète est continuellement présenté comme un saltimbanque, et face au sérieux de l'art classique Banville revendique son art de pitre. C'est bien ce qu'il écrit dans ses vers. Et il parle de perle à puiser ou qui se perd à quelques reprises comme il parle de boire la production poétique, ou de boire les larmes qui font des ruisseaux, mais j'y reviendrai.
J'avance pas à pas. J'ai annoncé que les mots rares de "Larme" devaient servir d'indices culturels permettant notamment de mieux cerner les références, les sources et les implications du poème. C'est le cas de la colocase qui vient de Virgile et de la culture latine. C'est le cas du nom "Oise". Le poème "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" confirme que l'origine est banvillienne. Banville semblait très bien connaissaître les vers de Boileau qu'il cite à plusieurs reprises en tout cas et dans sa deuxième épître Boileau oppose Paris à des gens du bord de l'Oise, il s'agit d'une opposition culturelle à Paris. Que Banville se soit ou non inspiré de Boileau, ce qui me semble impossible à soutenir et démontrer, en tout cas, dans "L'Amour à Paris", poème des Odes funambulesques, l'Oise est citée comme un lointain exotique par rapport à Paris, et Rimbaud a repris l'idée en la mixant à d'autres éléments qui viennent des poésies de Marceline Desbordes-Valmore. Et ce qui est également remarquable, c'est que le même poème "L'Amour à Paris" offre l'exemple d'une licence métrique extraordinaire : "général de l'armée d'Italie". Banville enferme la licence dans un discours rapporté, commentaire qui a déjà été fait par Antoine Fongaro, pour la rendre pardonnable. Banville a osé cette licence avant Rimbaud et ce qui pouvait se concevoir à l'ère de Ronsard ou de Clément Marot était depuis des siècles inimaginable. Jamais un "e" ne devient à lui tout seul une des syllabes constitutives d'un vers dans les poèmes de Corneille, Racine, Boileau, Voltaire, Chénier, Hugo, Lamartine, Baudelaire, Verlaine et d'autres. Ce que n'a pas compris Fongaro, c'est que Rimbaud en pratiquant la licence citait précisément ce vers de Banville et s'adressait à Banville. Ce que Fongaro n'a pas relevé, quoique je doive vérifier, c'est le couplage "Oise" et "armée d'Italie" dans le poème "L'Amour à Paris" de Banville qui a sa correspondance "entourée de tendres bois" et "jeune Oise" dans le poème "Larme" de Rimbaud. Dérèglement de la césure qu'elle soit présente finalement ou non, défaut des rimes dont certaines correspondances de terminaisons masculines et terminaisons féminines, effet prosodique proscrit dans "entourée de tendres bois", Rimbaud cite trois points sur lesquels Banville a dévié bien que dans son traité il ordonne de s'interdire de telles libertés.
Et je parlais de la figure du pitre, mais au milieu quasi du poème "Larme", au premier vers du troisième des quatre quatrains, Rimbaud écrit : "Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge." Une variante plus désinvolte va voir ensuite le jour : "Effet mauvais pour une enseigne d'auberge." Notez au passage que ce vers clef faussement réprobateur adopte la régularité métrique attendue du premier vers, la césure après la quatrième syllabe y est sensible avec l'adjectif qui passe d'un hémistiche à l'autre, signe qu'il y a une pensée de l'enjambement. Rimbaud s'identifie au saltimbanque banvillien, et d'ailleurs il n'est pas impertinent de rapprocher "Larme" de "Ma Bohême", mais il s'écarte du modèle sur certains aspects. Le saltimbanque de Banville vit à Paris et cherche la compagnie d'un riche sympathique. Le passage sur l'Oise est pour partie cité en tant que repoussoir. Rimbaud inverse cette logique, il a choisi l'Oise et il choisit de s'éloigner. J'ai déjà oublié les vers de Banville que je devais citer ici, mais en gros Banville rêve d'une "Ville enchantée" et Rimbaud veut faire la publicité de son coin reculé où il s'est isolé du monde. On peut lire la "Comédie de la soif" des comédies mondaines que sont les productions satiriques des Odes funambulesques. Or, Banville l'a dit en toutes lettres, il joue sur l'idée que le poète vit sa réalité en la confondant avec son rêve d'idéal. Cette idée de perméabilité justifie les transformations. Le théâtre et celui plus populaire avec des "changements à vue" permettent une évasion que le public bourgeois en étalant ses préoccupations triviales au lieu de se laisser entraîner par le spectacle. Rimbaud déplace les lignes, Banville parle de l'ivresse du vin et des plaisirs dans un cadre mondain bien pensé, mais notre génie ardennais se révolte. Les poèmes sur la Nature existent chez Banville, mais il est clair que le changement du ciel à cause de l'orage devient un prétexte à rejouer la "ville enchantée" de Banville différemment et en exprimant un refus de croire à la fantasmagorie. Le glissement à la poésie de Desbordes-Valmore est possible grâce aux métaphores de l'ivresse, des rayons de lumière et des larmes à boire, mais Rimbaud s'oppose aussi à la soumission chrétienne de la poétesse et à son exercice de la charité, car son admiration ne va pas sans insubordination, et Rimbaud rejette l'embourgeoisement latent des satires banvilliennes. Lui ne sera pas le saltimbanque qui séduit comme Banville, il ne fusionne pas avec le discours idéalisé de la poétesse, il inscrit une idée de rupture et d'échec par conséquent de la fantasmagorie poétique : "Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge" et "Dire que je n'ai pas eu souci de boire." La poésie va faire ses preuves en avouant son insatisfaction fondamentale.
Et si je cite "La Ville enchantée", il faut savoir que le poème contient l'expression "nuit bleue", qu'il évoque des "colonnes" et quand je disais que les "gares" pouvaient difficilement être présentes dans des recueils de poésies publiés avant 1850, a fortiori avant 1843, j'excluais nettement l'idée que les "gares" à la rime viennent de Desbordes-Valmore ou des premiers recueils de Banville Les Cariatides ou Les Stalactites. On pouvait songer à décaler le problème en parlant des relais des diligences, il y a un poème de Nerval à comparer quelque peu à "Walcourt" de Verlaine, notamment pour son dernier vers. Mais, dans "La Ville enchantée", les indices s'accumulent d'eux-mêmes. Nous sommes dans un secteur de poésies lues et relues très souvent par Rimbaud, mobilisées quantité de fois à des mois et puis des années d'intervalle, poèmes de 1870 comme "Ma Bohême", poème envoyé à Banville dont il reprend plein de rimes funambulesques "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" en juillet-août 1871 et enfin "Larme" en 1872. Les "almées" au pluriel sont à la rime dans un poème voisin. Et dans "La Ville enchantée", nous avons l'expression "nuit bleue", l'emploi du mot "soir" à la rime si je ne m'abuse, et au lieu du mot "gares" lui-même nous avons tout un passage sur la nouveauté du train avec mention du mot "wagons" à proximité d'une rime "prairies" et "fleuries", ensemble qui fait écho à "Malines" de Verlaine et "Michel et Christine" de Rimbaud.
Je citerai ces poèmes une autre fois. Je vous ai donné les titres, vous pouvez les consulter et vous faire une idée. Pour "pêcheur d'or ou de coquillages", je peux trouver des équivalences banvilliennes, le mot "perches" est pour l'instant le seul indice qui passe à la trappe. Je pense que là vous commencez à comprendre qu'on a presque tous les éléments pour une mise en place d'une lecture subtile du poème "Larme". Et en plus, il y a plein de relations à faire avec d'autres poèmes de Rimbaud dont je ne traite pas ici.
Voilà, maintenant, courez, mais courez acheter les rééditions de classiques des études rimbaldiennes et verlainiennes, ça peut être un passe-temps amusant. C'est important le rire dans la vie.

2 commentaires:

  1. Je vais éditer cet article pour quelques coquilles et phrases tronquées suite à une rédaction trop rapide.
    Deux points à compléter.
    Je fais une comparaison du paradoxe de Banville pour les rimes et du paradoxe pour les césures. Mais j'ai oublié de bien préciser par une phrase que Banville dont je dis qu'il connaît les règles de la césure un peu avant va dénoncer l'ennéasyllabe de Scribe non seulement par méconnaissance de la poésie classique de Malherbe, Molière, Quinault, etc., mais aussi en imposant une césure dont ni Banville ni le traité même que nous avons en main n'ignorent la proscription !!! C'est un fait majeur, mais les rimbaldiens, les verlainiens et les métriciens ne réagissent pas. Ils sont comme des poules devant une montre !?
    L'autre truc, sur "armée d'Italie" et "entourée de tendres bois", évidemment j'écris trop vite. Il est à la fois interdit de compter le "e", mais aussi de le placer en supposant une élision, et c'est ce deuxième choix que font Rimbaud et avant lui Banville. Je dois éditer mon texte du coup.

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    1. La machine s'emballe. Je viens de tomber sur une édition en GF de 2019 du recueil Les Pleurs de Marceline Desbordes-Valmore. J'essaie en effet d'avoir les recueils tels quels sans dépenser trop, les éditions anciennes je passe mon chemin, je consulte sur Gallica à défaut. J'ai des éditions anciennes, dont un volume de Louis Veuillot qui fera l'objet d'un article avec une petite surprise... Mais donc je découvre la préface d'Alexandre Dumas au recueil, c'est une commande, le mousquetaire fait dans le très convenu, ment éhontément en s'attribuant une lecture dans l'enfance d'un poème publié quand il était déjà adulte, etc. Mais, ce qui m'a étonné, c'est que la préface offre quelques prises pour une comparaison avec "Larme". Il y a la mention "accroupies", mais il sera considéré comme invraisemblable que je dresse cet écho comme une source pour Rimbaud. En fait, bien que ce soit dans un cadre spécifié comme écossais, on a outre la mention enfin des "bruyères" dans un ouvrage de Desbordes-Valmore, il est vrai sur la bande, on a la quête d'un lieu isolé procurant une sensation.
      J'en reparle prochainement, quoique je voudrais vu que je ne vais pas avoir le temps cette semaine de trop réfléchir plutôt faire des articles pour citer les discours des verlainiens sur les "ariettes oubliées" sachant que ce qui était attribué à Verlaine est réattribuable à Desbordes-Valmore "choeur des petites voix", etc. Dans son édition au Livre de poche, Bivort ne parle pas de Desbordes-Valmore pour les ariettes III, IV et autres, et fait amusant il cite la poétesse pour la première ariette, mais sans identifier la source "C'est moi", alors qu'il est celui qui en 2001 a publié un article pour dire que le vers attribué à Rimbaud était de Desbordes-Valmore... Bivort se contente de dire que le tour "n'est-ce pas ?" est typique des romantiques Hugo, Lamartine, Desbordes-Valmore...

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