Sympathie
pour les « Voyelles »
Retour
sur l’interdiction de lire « Voyelles » :
Ne
cherchons pas autre chose dans ce bel et célèbre sonnet qu’un ingénieux
protocole de création poétique : les cinq voyelles, paradigme propre à
épeler l’alphabet de la création et formule magique, si l’on en croit la
référence au pouvoir créateur du Verbe facétieusement suggérée par les deux
premiers vers du poème !
Les correspondances entre voyelles et couleurs n’ont visiblement intéressé Rimbaud que comme prétexte à certaines associations d’idées (à invention, pour reprendre le mot utilisé par l’auteur dans Alchimie du verbe : « J’inventai la couleur des voyelles. »)
Pourquoi ne pas chercher ?
Qu’est-ce que c’est que cette injonction ? Surtout, comprenons-nous ce que
peut être un « ingénieux protocole de création poétique », pardon un
bel et « ingénieux protocole de création poétique » ? Pas
même ! Quelle est la définition du mot « protocole » ? Je
suppose que Bardel songe à un « ensemble de règles à suivre ». Où est
le détail des règles à suivre dans ce sonnet ? Je ne sais pas. Et la
définition n’est même pas complète, le protocole est une « instruction
détaillée » en vue d’un objectif précis : quel est ici
l’objectif ? Quelle est l’opération, quelle est l’expérience que nous
parvenons à mesurer dans la performance du sonnet « Voyelles » ?
Le double point introduit une sorte d’explication, mais ni les cinq
associations du premier vers, ni les associations des vers 3 à 14 ne correspondent à
une littérature protocolaire. Le premier vers affirme le plus sommairement du
monde cinq unités indissociables : « A noir, E blanc, I rouge, U
vert, O bleu » ou, selon la version antérieure recopiée par
Verlaine : « A, noir ; E, blanc ; I, rouge ; U, vert ;
O, bleu[.] » Est-ce suffisant pour parler de protocole ? Je ne crois
pas, et des vers 3 à 14 les cinq voyelles sont associées à diverses
illustrations selon le même principe d’affirmations sommaires, péremptoires. Où
voyez-vous là-dedans l’exposition d’une méthode à suivre ? Moi, je ne la
vois nulle part. Et ce ronflant adverbe « facétieusement », qu’est-ce
qu’il implique ? Le poème est une facétie, rien de plus ? Coppée
triomphe : Rimbaud serait un fumiste ? Dans le second paragraphe, le
soulignement du nom « correspondances » impose un renvoi au sonnet de
Baudelaire. Quitte à citer Baudelaire, ne serait-il pas plus judicieux, au lieu
de parler d’une méthode pour poète de bac à sable, d’identifier le penchant à
la « sorcellerie évocatoire » des vers 3 à 14 ? Personnellement,
je n’ai aucun besoin d’exégèse pour faire la différence entre un
« protocole de création poétique » et une « sorcellerie
évocatoire », et je range bien évidemment le sonnet « Voyelles »
dans cette deuxième catégorie. Mais, pourquoi dire que les associations entre
voyelles et couleurs ne sont qu’un prétexte à des associations d’idées ?
Cela n’a pas le sens commun : Rimbaud associe la lettre A à la couleur
noire, ce qui lui permet d’imaginer autour du A des images où domine la couleur
noire. Je ne comprends pas l’idée. Il associe une lettre à une couleur, ce qui
serait nécessaire pour légitimer des associations d’idées. Je ne comprends
toujours pas le raisonnement. Pourquoi aurait-il besoin de ce prétexte ?
Quel est le lien nécessaire entre le fait de réunir la lettre « A » à
la mention du « noir » et le fait d’écrire une image où domine
l’impression de la couleur noire, couleur mentionnée dans l'image mise en mots par peur sans doute que
l’association ne soit pas comprise : « noir corset velu des mouches
éclatantes / Qui bombinent autour des puanteurs cruelles » ? Je ne
comprends pas. Oui, certes, l’association des cinq voyelles à cinq couleurs
est, d’un côté, un prétexte, de l’autre, une décision aléatoire d’un individu
poète. Mais, dire que leur association n’est qu’un prétexte, c’est nier le
discours des quatrains et des tercets. C’est le thème et le sujet du poème. Il
faut réfléchir à son caractère essentiel, et non l’escamoter. Enfin, le terme
souligné « invention » permet à son tour d’insister sur la gratuité
du prétexte. En effet, c’est une citation de la section « Alchimie du
verbe » : « J’inventai la couleur des voyelles. » On nous
accuserait sans doute d’être de mauvaise foi si nous rappelions le sens ancien
de découvrir du verbe « inventer » : « Christophe Colomb a
inventé l’Amérique », ce qui est d’autant plus piquant dans le cas de
Colomb qu’il est mort en 1506 en étant persuadé d’avoir découvert le Japon, des
îles avoisinantes et un peu de la côte asiatique. C’est Amerigo Vespucci qui a
inventé l’Amérique en 1503 si on veut tenir compte de l’évolution du sens du
verbe « inventer ». Mais il y a un autre problème. Dans
« Alchimie du verbe », le poète ne croit plus à ses pouvoirs et à sa
science. Il est normal qu’il admette alors que les couleurs des voyelles
étaient de sa propre invention. Certes, il est bien conscient quand il compose
« Voyelles » que tout cela naît de son imagination, mais Bardel
mobilise une citation de manière anachronique. Rien ne permet de prétendre qu’à
la lecture de « Voyelles » nous devons nous considérer comme prévenus
que l’invention des couleurs est une affectation libre de l’auteur, présentée
comme telle. Il semble au contraire assez évident que la lecture perd beaucoup
de son intérêt et de son charme s’il doit en être ainsi.
Après ces deux paragraphes d’entrée en matière complètement désastreux, le commentaire se ressaisit quelque peu et fournit des informations plus profitables aux lecteurs. Toutefois, il faut veiller à chaque détail de l’expression. Sans arrêt, par des petites remarques assassines en passant, Bardel n’a de cesse de discréditer l’intérêt légitime que nous pouvons trouver à ces quatorze vers.
Pour la distribution irrégulière des « voyelles » : AEIUO, il écrit : « Sans reposer véritablement sur un discours, l’ordre choisi produit un certain sens. On y décèle des logiques symboliques, renvoyant à l’univers personnel de Rimbaud ou, du moins, à l’univers culturel qui était le sien. » Mais que doit-on comprendre à pareille restriction : « Sans reposer véritablement sur un discours » ? Le propos est élastique. Il est certain que la suite AEIUO n’est pas un discours au sens convenu du mot, mais ce n’est pas cela que veut signifier Bardel, puisque c’est une évidence en soi. Ce que veut signifier Bardel, c’est que l’ordre produit un sens, sans être pour autant un discours. Mais qu’est-ce que ça veut dire : « produit un sens, sans être pour autant un discours » ? Je me doute que tout un chacun nous arrivons à comprendre intuitivement les contours du propos de Bardel, mais, en réalité, c’est quand même assez choquant de prétendre que ça « produit un certain sens », sans être pour autant un « discours ». De la production de sens à un discours oratoire, il y a un continuum. Sur quelle base, Bardel peut-il produire un hiatus, un clivage, entre une production de sens, un effet de sens, et un discours, surtout si on prend en considération que cette production du sens n’est pas à un seul endroit du poème, mais concerne le premier vers, puis l’ensemble du mouvement du vers 3 au vers 14. Treize vers sont directement concernés par cette production de sens et le vers 2, qui vient après l’énumération du vers 1, est pris finalement dans cet ensemble. Le dernier vers, Bardel le déclare ailleurs, c’est la pointe du sonnet, et ce dernier vers formule explicitement la dernière lettre de l’alphabet grec : « Oméga », seule mention explicite dans tout le sonnet que l’ordre AEIUO auquel nous étions suspendu tout du long n’est pas anodin. Au passage, en français, les expressions correctes sont plutôt « avoir du sens » ou « prendre sens ». Je ne vais pas jeter la pierre, j’emploie moi-même le calque de l’anglais : « to make sense », « faire sens », parce que j’y trouve mon compte et parce qu’à l’université j’ai apprécié de parler d’effets de sens pour les figures de style et les tours littéraires que j’analysais en classe. J’ai employé l’expression « faire sens » dans mon dernier article paru en octobre 2021 dans le numéro 60 de la revue Rimbaud vivant. Mais je ne peux m’empêcher de relever ici une variante à cet anglicisme qui a un fort relent technique, ou un fort relent mécanique (du sens au fil de l'eau, en gros) : « produit un certain sens ». Et bien évidemment, je sursaute face à cette modalisation « un certain sens ». Qu’est-ce que c’est que cette restriction et concession du bout des lèvres ? Bardel met le paquet pour ne pas que nous prenions au sérieux le discours d’ensemble du poème. Il démine le terrain pour neutraliser complètement la lecture !? Mais pourquoi fait-il ça ?
Le discours dédaigneux se poursuit :
On
y décèle des logiques symboliques, renvoyant à l’univers personnel de Rimbaud,
ou du moins, à l’univers culturel qui était le sien.
Le sens de « déceler » est de
« découvrir des vérités cachées », mais je ne sais pas pourquoi j’ai
l’impression que quand on emploie ce verbe il y a une intention péjorative.
Quand on est convaincu, on emploie d’autres verbes, comme bien sûr
« découvrir », « repérer », « remarquer »,
« identifier », que sais-je encore ? mais, quand on doute, quand
on a des réserves, on emploie le verbe « déceler ». Je le sens
cauteleux et fielleux cet emploi verbal. En tout cas, quoi qu’on pense de
l’emploi du verbe « déceler », ce qui choque vraiment, c’est la
dévaluation des « logiques symboliques ». Pourquoi la symbolique renverrait-elle
spécifiquement « à l’univers personnel de Rimbaud » ? Le seul
sonnet « Voyelles » nous serait parvenu, on ne pourrait pas le
lire ? C’est ça que ça veut dire ! Puis, de toute façon, Bardel fait
partie des nombreux rimbaldiens qui daubent superbement les liens lexicaux
sensibles de « Voyelles » avec les poèmes communards : « Paris
se repeuple » et « Les Mains de Jeanne-Marie ». La
« colère » des « lèvres belles » n’est pas à rapprocher de
Paris qui danse si fort, « cité belle », dans les
« colères ». Nooon ! Nooooooôôn ! Non ! oh non oh non
oh non ! (à partir d’ici avec un chevrotement de grand-mère : « oh
non ! oh non ! oh non ! » Les « mouches »
« bombinent » dans « Voyelles » et les
« diptères » « bombinent » dans « Les Mains de
Jeanne-Marie », mais défense d’y voir un point commun, c'est deux univers
personnels de Rimbaud qui ne convergent point. Et non, pitié, ne rapprochez pas
non plus les avant-dernières rimes de « Voyelles » et des
« Mains de Jeanne-Marie » : « étranges » /
« anges ». Noôôôn, nohon, nohon, nâonh, nooon ! C’est une rime
banale, voilà ! La rime de Rimbaud, elle est banale, elle deux fois
banale, oui, elle est banale, mais géniale, mais banale ! Et surtout ne
trouvez pas du sens au compagnonnage rare « suprême »,
« strideurs » et « clairon » dans « Voyelles » et
« Paris se repeuple ». Dans « Paris se repeuple », le lien
du « clairon » et des « strideurs » est explicitement fait
avec la Commune : « L’orage a sacré ta suprême poésie ! »
ou « L’orage t’a sacré suprême poésie » (avec licence grammaticale).
Noon, nooon, nooon ! Bardel fait partie de ceux qui crient
« non » à tous ces rapprochements. De quoi parle-t-il donc quand il
parle de déceler des logiques symboliques appartenant à l’univers personnel de
Rimbaud. Mallarmé, prof d’anglais et coup de dés, « can you help
me ? » Fais-moi un poème graphique :
??? ???
? ? ? ? ????
? ?? ,,,, ??? !? ??? ?
?
?? , ?? ?? ?
?? …. ? ?? ?
Magnifique, merci Mallarmé, cet
alignement, on dirait de l’hébreu comme de juste.
Le mouvement restrictif m’a surpris lui aussi quelque peu dans le raisonnement de Bardel, les symboles appartiendraient à « l’univers personnel de Rimbaud », mais le critique se reprend et corrige son propos : « du moins, à l’univers culturel qui était le sien. » Personnellement, je considère qu’il est plus courant qu’un symbole soit compris d’une communauté, d’un « univers culturel » si on veut, que réservé à la sphère privée du poète. Le mouvement restrictif m’apparaît du coup quelque peu étrange. Puis, l’intention est affligeante. Les symboles du sonnet ne sont pas admis comme transcendant les époques. Et ce serait moins bien que les symboles appartiennent à une communauté d’époque plutôt qu’à Rimbaud seul. Je ne comprends pas !?
Je ne comprends pas non plus cette idée d’une « vision du monde connue, structurée par grandes oppositions » qui ne débouche que sur un recensement par le critique qui sépare les éléments opposables. Quel est le gain pour le lecteur ? Il y a du sublime dans le sonnet (exemple tant et tant) et de l’immonde (exemple tel et tel). Il y a du pur, et il y a de l’impur. Il y a la violence et il y a la paix. Hier, je regardais une vidéo sur les dialogues d’Audiard dans le cinéma français, et à un moment donné cela a tourné en revue de figures de style : il y a des chiasmes, des allitérations, des anacoluthes, des périphrases, des métaphores, des hypozeuxes, des épanadiploses. Ici, c’est pareil. Il y a le sublime et l’immonde, il y la violence et la paix, il y a le pur et l’impur. Tout ça nous fait une belle jambe. C’est une lecture articulée, ça ? Si ce n’est pas un discours, est-ce qu’au moins ça produit du sens ? Allez, au moins « un certain sens » ! Oui, moi, dans mes articles, j’ai mis du sens à tout cela, mais comme Bardel n’en fait aucun cas, je comprends que j’aurais dû prudemment étaler la confiture : dans le poème, il y a un A, il y a un E, il y a aussi un I, il y a même un U et il y a un O, et ces lettres sont même répétées plusieurs fois pour faciliter le repérage des appositions. Il y a aussi un premier vers, et puis il y a un deuxième vers, et puis il y a un troisième et un quatrième. Après, le quatrième vers, il y a un blanc, les quatre premiers vers forment donc un quatrain. Je ne vais pas continuer en si bon chemin, qu’il est facile d’écrire de la critique littéraire, me susurre Diderot.
Je reviendrai plus tard sur l’idée d’une « vision du monde », mais je relève d’ores et déjà que le sonnet est supposé être formulé sur un « ton qui oscille entre lyrisme et ironie légère ». L’ironie légère, certes ! Mais on peut tout mettre derrière cette idée. Il va de soi qu’il y a un certain persiflage dans l’annonce du vers 2 : « Je dirai quelque jour vos naissances latentes ». Il est clair qu’il ne faut pas prendre au premier degré les affirmations du poème, et par conséquent oui il y a une ironie légère. Le dernier vers galamment tourné a une inspiration humoristique. Mais, Bardel vous amène toujours de manière forcée sur le terrain sur lequel lui a décidé d’aller. Il n’a pas sitôt fait état de cette « ironie légère » que dans la phrase suivante il affirme la présence de « quelque intention bouffonne ». Cependant, je suis assez surpris par l’incertitude de la formulation « quelque ». La bouffonnerie, elle ne fait pas dans la dentelle, que je sache ! Si c’est bouffon, c’est bouffon, non ? Il n’y a pas d’approximation à la bouffonnerie !? Oui, l’intention est comique, malicieuse, mais l’adjectif « bouffon » employé par Bardel a un sens précis. Le dernier vers de « Voyelles » est là pour exciter un gros rire.
Mais, soit ! J’attends alors une explication complète du mouvement du poème pour arriver à ce gros rire. Cette explication, Bardel ne nous la fournit à aucun moment. Il ne suffit pas de dire que Rimbaud parle de manière érotique d’un regard de femme, là où on attendrait le dieu de l’Apocalypse ! Ce n’est pas ainsi qu’on le fait survenir, le gros rire. En quoi les autres vers du poème amènent-ils tous insensiblement à l’effet considéré comme grotesque du dernier vers ? J’attends toujours les explications. Par ailleurs, dans son commentaire plus détaillé du sonnet, Bardel rend compte de la lecture de Reboul qui soutient que le sonnet est fortement ironique, mais aussi des réactions de Michel Murat à cette lecture, réactions de Michel Murat qui se placent explicitement dans le droit fil d’une de mes propres réactions publiées sur mon blog, et Bardel admet que ça n’a pas trop de sens de prêter à une forme de groupe nominal une intention ironique automatique, et que cette histoire d’ironie on n’arrive pas vraiment à l’établir pour une lecture suivie du sonnet « Voyelles ».
L’avant-dernier paragraphe de cette page de commentaire du sonnet « Voyelles » me fait encore une fois bondir :
L’originalité,
en tout état de cause, n’est pas ici dans l’idée mais dans le dispositif
métaphorique que cette idée permet de mettre en place, fondé sur un jet continu
d’images disparates, génératrices d’émotions et de sensations chromatiques
éclatées, tour de force poétique […]
Le texte est assez allusif. D’un côté,
on peut penser que l’idée n’est pas neuve à cause du sonnet « Les
Correspondances », d’un autre côté, il pourrait y avoir l’idée d’une
allusion à la littérature diffuse qui associait des voyelles à une couleur, des
lettres à une forme d’objet, etc. Bardel ne se situe pas précisément par
rapport à tous ces renvois possibles. Mais, qu’est-ce que c’est que cette
histoire de « jet continu » ? Ce n’est pas un poème à jet
continu, puisque c’est un sonnet avec toutes les contraintes d’articulation qu’il
en a résulté pour un discours autour de cinq voyelles colorées. Ensuite, qu’est-ce
que vous appréciez dans le poème ? Je ne comprends pas. Où est le tour de
force du « dispositif métaphorique » ? Wouah ! Rimbaud a
associé le « A noir » à des « golfes d’ombre ». Ah ! c’est
génial, c’est gé-nial ! On va fêter ça ! Génial ! Ah ! je
le reconnais bien là ! Non, mais vous n’êtes pas zinzins à ce point-là
quand même ? Des « sensations chromatiques éclatées », un « tour
de force » ? Mais de quoi on parle ? Vous vous réjouissez de
lire aux vers 7 et 8 des petits mots qui font penser à la couleur rouge : « I,
pourpres (oh oui les pourpres c’est rouge), sang (ah oui le sang c’est rouge)
craché (oh craché, craché, je vous retiens mon billet pour ce mot-là, quel beau
tour d’expression), rire des lèvres belles (oh oui, tout à fait, de belles
lèvres pulpeuses, charnues, écarlatines, oh oui, et érotiques aussi, aah ah
ahah ahha, je jouis en lecture) Dans la colère (une colère rouge, je le disais
encore aux béotiens d’en face) ou les ivresses pénitentes (ah les « ivresse
pénitentes », n’en jetez plus, mon cœur est en train de bouillir »). C’est
quoi vos fantasmes ? Rimbaud, c’est de la poésie pour tabanards ?
Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ?
Passons à la page de « Panorama
critique » sur ce sonnet.
Commençons par citer les trois emplois du mot « métaphysique » sous la plume de Bardel :
Enfin,
[Reboul] concorde parfaitement avec Etiemble pour déceler dans ces « naissances
latentes, avec les relents gnostiques qui ont tout l’air de s’en dégager »
un « piège » tendu au lecteur féru d’hermétisme et de mystères
métaphysiques.
Il
faudrait donc voir dans ce vers final une nouvelle allusion parodique, non plus
tournée cette fois contre la métaphysique hugolienne mais contre « le
culte romantique de la Femme et de l’Amour »[.]
Le
sonnet des Voyelles serait encore porteur, à lire certains commentaires, d’une
métaphysique du Langage ou du Poème.
Pour Bardel, l’intérêt pour la
métaphysique est nécessairement une chose honteuse qui ne s’avoue pas. On croit
rêver ! Et comment vous voulez produire des textes sérieux sur le sens
profond d’Une saison en enfer avec un
pareil a priori ? Certes, il
existe un exercice dévalué de la méditation métaphysique, mais Bardel s’en sert
pour exprimer un mépris hautain de tout intérêt métaphysique. Notez que nous
retrouvons un emploi du verbe « déceler », emploi très subtil puisqu’Etiemble
découvre non pas le sens du poème, mais le piège tendu pour se faire une fausse
idée du poème. D’accord !
Pour le vers final, fort heureusement, Bardel a l’ultime prudence de mettre son énoncé au conditionnel. Mais du coup, s’il emploie le conditionnel, on se demande quelle est son assurance pour parler de la prestation bouffonne mise à la pointe du sonnet. Et je m’empresse de préciser que je n’adhère pas du tout à l’idée d’Yves Reboul d’une charge contre « le culte romantique de la Femme et de l’Amour ». Je suis désolé, mais vous avez la Femme avec un « F » majuscule dans « Credo in unam » doublée d’une déclaration de foi en Vénus. Dans les poèmes en prose des Illuminations, vous avez une déesse « Aube », une « Raison », une « Being Beauteous », un être polaire avec des ébats arctiques dans « Métropolitain » ou « Barbare ». Il va en falloir du temps d’explication pour séparer les visions célébrant le féminin chez Rimbaud et le culte romantique de la Femme. Où sont les avertisseurs au dernier vers de « Voyelles » pour ne pas confondre le féminin divin propre à Rimbaud et le culte de la Femme chez divers poètes de son siècle ? C’est si bouffon et ridicule que ça d’écrire : « Ô l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux [ ?] » Et puis, ça commence à bien faire cette farce, selon laquelle, pour s’excuser de consacrer son temps à la frivole poésie, Rimbaud n’aurait de cesse de rappeler qu’il ne se prend pas au sérieux. Il va écrire quinze expressions érotiques et galantes, et à chaque fois ça vaudra parce qu’il écrit quelque chose de joliment tourné pour se moquer des choses joliment tournées. C’est quoi cette glu ? Oui, trompettes sacrées d’Ennio Morricone, sauvez-moi, élevez-moi hors du désastre avec votre souffle épique !
Je ne vais pas tout citer dans la recension critique de maître Bardel, mais je ne peux m’empêcher d’épingler cette constance effarante. Rimbaud cite les cinq voyelles comme un tout, et il cite cinq couleurs correspondantes comme un tout également. L’association du noir et du blanc pour les deux premières couleurs n’échappe à personne, et personne n’a de mal à comprendre que leurs mentions ne soient pas éparpillées, mais contiguës. On peut appeler ça une articulation nette et précise du poème. Il y a ensuite trois couleurs : le rouge, le vert et le bleu, et le bleu aura une variation en violet. Il y a une trichromie officielle à quoi cela renvoie et qui était connue à l’époque de Rimbaud à cause des travaux de Young, puis de Helmholtz. Etiemble en a fait état dans ses ouvrages sur Rimbaud mais sans en constater l’importance. Et Bardel, puisqu’il cite des extraits de l’ouvrage de Marie-Paule Berranger dans son « panorama critique » sur « Voyelles », sait automatiquement que cela a déjà été envisagé. Dans son livre de 1993, Berranger a fait remonter l’information, elle a fait remonter un écrit pas évident à lire d’Etiemble où il le dit que la variation du bleu au violet correspond à une hésitation du modèle théorique suivi par Helmholtz, le nom de Helmholtz même a été cité par Etiemble. Et pire encore, consultez des dictionnaires, vous verrez que les deux trichromies connues (rouge-vert-bleu / rouge-jaune-bleu) sont connectées entre elles. Et pourtant, imperturbablement, Bardel recense l’avis perplexe suivant de Charles Chadwick :
Le
même commentateur propose ensuite (p. 211) sa réponse personnelle à la question
de savoir pourquoi Rimbaud a exclu du poème cette couleur primaire qu’est le
jaune (en y substituant le vert, couleur composée), au grand scandale de René
Ghil. Tout simplement, dit-il, parce que le jaune ne fait pas partie de ses
couleurs favorites […]
Oui, l’argument ne vaut rien et serait
à relativiser avec les mentions de « l’or » (au passage, une
subtilité du poème est de désigner un clairon bleu-violet en guise d’orbe
solaire mystique), mais c’est quand même inquiétant cette capacité à ignorer
comme René Ghil et tant d’autres la trichromie du rouge, du vert et du bleu qui
a eu un rôle prépondérant au vingtième siècle pour la photographie, la
télévision, etc., trichromie capitale pour la théorie de la perception optique
chez l’Homme. On n’est pas obligés de la connaître à l’avance. Mais, j’en
parle, Etiemble en avait parlé, d’autres en parlent. On va continuer jusqu’à
quand à nier cette réalité. Rimbaud a été hébergé la seconde moitié du mois d’octobre
1871 par Charles Cros, antérieurement à la composition du sonnet « Voyelles ».
Manque de bol, dans son mémoire sur la photographie en couleurs Cros a parlé de
la trichromie plus ancienne du rouge, du jaune et du rouge. Mais, il était à
même d’informer Rimbaud. La Revue des
deux mondes, ce n’était pas la femme de Fillon qui rédigeait les articles
dedans à l’époque. Merde ! Merde ! Merde, comme dirait Rimbaud !
A cause de vous, je vais avoir un procès parce que je vais finir par vous
insulter ! Mais merde ! merde ! merde ! et re-merde !
Faut pas être bouché à l’émeri quand même…
Enfin, bref, je n’en peux plus.
La suite, prochainement.
Les correspondances entre voyelles et couleurs n’ont visiblement intéressé Rimbaud que comme prétexte à certaines associations d’idées (à invention, pour reprendre le mot utilisé par l’auteur dans Alchimie du verbe : « J’inventai la couleur des voyelles. »)
Après ces deux paragraphes d’entrée en matière complètement désastreux, le commentaire se ressaisit quelque peu et fournit des informations plus profitables aux lecteurs. Toutefois, il faut veiller à chaque détail de l’expression. Sans arrêt, par des petites remarques assassines en passant, Bardel n’a de cesse de discréditer l’intérêt légitime que nous pouvons trouver à ces quatorze vers.
Pour la distribution irrégulière des « voyelles » : AEIUO, il écrit : « Sans reposer véritablement sur un discours, l’ordre choisi produit un certain sens. On y décèle des logiques symboliques, renvoyant à l’univers personnel de Rimbaud ou, du moins, à l’univers culturel qui était le sien. » Mais que doit-on comprendre à pareille restriction : « Sans reposer véritablement sur un discours » ? Le propos est élastique. Il est certain que la suite AEIUO n’est pas un discours au sens convenu du mot, mais ce n’est pas cela que veut signifier Bardel, puisque c’est une évidence en soi. Ce que veut signifier Bardel, c’est que l’ordre produit un sens, sans être pour autant un discours. Mais qu’est-ce que ça veut dire : « produit un sens, sans être pour autant un discours » ? Je me doute que tout un chacun nous arrivons à comprendre intuitivement les contours du propos de Bardel, mais, en réalité, c’est quand même assez choquant de prétendre que ça « produit un certain sens », sans être pour autant un « discours ». De la production de sens à un discours oratoire, il y a un continuum. Sur quelle base, Bardel peut-il produire un hiatus, un clivage, entre une production de sens, un effet de sens, et un discours, surtout si on prend en considération que cette production du sens n’est pas à un seul endroit du poème, mais concerne le premier vers, puis l’ensemble du mouvement du vers 3 au vers 14. Treize vers sont directement concernés par cette production de sens et le vers 2, qui vient après l’énumération du vers 1, est pris finalement dans cet ensemble. Le dernier vers, Bardel le déclare ailleurs, c’est la pointe du sonnet, et ce dernier vers formule explicitement la dernière lettre de l’alphabet grec : « Oméga », seule mention explicite dans tout le sonnet que l’ordre AEIUO auquel nous étions suspendu tout du long n’est pas anodin. Au passage, en français, les expressions correctes sont plutôt « avoir du sens » ou « prendre sens ». Je ne vais pas jeter la pierre, j’emploie moi-même le calque de l’anglais : « to make sense », « faire sens », parce que j’y trouve mon compte et parce qu’à l’université j’ai apprécié de parler d’effets de sens pour les figures de style et les tours littéraires que j’analysais en classe. J’ai employé l’expression « faire sens » dans mon dernier article paru en octobre 2021 dans le numéro 60 de la revue Rimbaud vivant. Mais je ne peux m’empêcher de relever ici une variante à cet anglicisme qui a un fort relent technique, ou un fort relent mécanique (du sens au fil de l'eau, en gros) : « produit un certain sens ». Et bien évidemment, je sursaute face à cette modalisation « un certain sens ». Qu’est-ce que c’est que cette restriction et concession du bout des lèvres ? Bardel met le paquet pour ne pas que nous prenions au sérieux le discours d’ensemble du poème. Il démine le terrain pour neutraliser complètement la lecture !? Mais pourquoi fait-il ça ?
Le discours dédaigneux se poursuit :
? ? ? ? ????
? ?? ,,,, ??? !? ??? ?
?
?? , ?? ?? ?
?? …. ? ?? ?
Le mouvement restrictif m’a surpris lui aussi quelque peu dans le raisonnement de Bardel, les symboles appartiendraient à « l’univers personnel de Rimbaud », mais le critique se reprend et corrige son propos : « du moins, à l’univers culturel qui était le sien. » Personnellement, je considère qu’il est plus courant qu’un symbole soit compris d’une communauté, d’un « univers culturel » si on veut, que réservé à la sphère privée du poète. Le mouvement restrictif m’apparaît du coup quelque peu étrange. Puis, l’intention est affligeante. Les symboles du sonnet ne sont pas admis comme transcendant les époques. Et ce serait moins bien que les symboles appartiennent à une communauté d’époque plutôt qu’à Rimbaud seul. Je ne comprends pas !?
Je ne comprends pas non plus cette idée d’une « vision du monde connue, structurée par grandes oppositions » qui ne débouche que sur un recensement par le critique qui sépare les éléments opposables. Quel est le gain pour le lecteur ? Il y a du sublime dans le sonnet (exemple tant et tant) et de l’immonde (exemple tel et tel). Il y a du pur, et il y a de l’impur. Il y a la violence et il y a la paix. Hier, je regardais une vidéo sur les dialogues d’Audiard dans le cinéma français, et à un moment donné cela a tourné en revue de figures de style : il y a des chiasmes, des allitérations, des anacoluthes, des périphrases, des métaphores, des hypozeuxes, des épanadiploses. Ici, c’est pareil. Il y a le sublime et l’immonde, il y la violence et la paix, il y a le pur et l’impur. Tout ça nous fait une belle jambe. C’est une lecture articulée, ça ? Si ce n’est pas un discours, est-ce qu’au moins ça produit du sens ? Allez, au moins « un certain sens » ! Oui, moi, dans mes articles, j’ai mis du sens à tout cela, mais comme Bardel n’en fait aucun cas, je comprends que j’aurais dû prudemment étaler la confiture : dans le poème, il y a un A, il y a un E, il y a aussi un I, il y a même un U et il y a un O, et ces lettres sont même répétées plusieurs fois pour faciliter le repérage des appositions. Il y a aussi un premier vers, et puis il y a un deuxième vers, et puis il y a un troisième et un quatrième. Après, le quatrième vers, il y a un blanc, les quatre premiers vers forment donc un quatrain. Je ne vais pas continuer en si bon chemin, qu’il est facile d’écrire de la critique littéraire, me susurre Diderot.
Je reviendrai plus tard sur l’idée d’une « vision du monde », mais je relève d’ores et déjà que le sonnet est supposé être formulé sur un « ton qui oscille entre lyrisme et ironie légère ». L’ironie légère, certes ! Mais on peut tout mettre derrière cette idée. Il va de soi qu’il y a un certain persiflage dans l’annonce du vers 2 : « Je dirai quelque jour vos naissances latentes ». Il est clair qu’il ne faut pas prendre au premier degré les affirmations du poème, et par conséquent oui il y a une ironie légère. Le dernier vers galamment tourné a une inspiration humoristique. Mais, Bardel vous amène toujours de manière forcée sur le terrain sur lequel lui a décidé d’aller. Il n’a pas sitôt fait état de cette « ironie légère » que dans la phrase suivante il affirme la présence de « quelque intention bouffonne ». Cependant, je suis assez surpris par l’incertitude de la formulation « quelque ». La bouffonnerie, elle ne fait pas dans la dentelle, que je sache ! Si c’est bouffon, c’est bouffon, non ? Il n’y a pas d’approximation à la bouffonnerie !? Oui, l’intention est comique, malicieuse, mais l’adjectif « bouffon » employé par Bardel a un sens précis. Le dernier vers de « Voyelles » est là pour exciter un gros rire.
Mais, soit ! J’attends alors une explication complète du mouvement du poème pour arriver à ce gros rire. Cette explication, Bardel ne nous la fournit à aucun moment. Il ne suffit pas de dire que Rimbaud parle de manière érotique d’un regard de femme, là où on attendrait le dieu de l’Apocalypse ! Ce n’est pas ainsi qu’on le fait survenir, le gros rire. En quoi les autres vers du poème amènent-ils tous insensiblement à l’effet considéré comme grotesque du dernier vers ? J’attends toujours les explications. Par ailleurs, dans son commentaire plus détaillé du sonnet, Bardel rend compte de la lecture de Reboul qui soutient que le sonnet est fortement ironique, mais aussi des réactions de Michel Murat à cette lecture, réactions de Michel Murat qui se placent explicitement dans le droit fil d’une de mes propres réactions publiées sur mon blog, et Bardel admet que ça n’a pas trop de sens de prêter à une forme de groupe nominal une intention ironique automatique, et que cette histoire d’ironie on n’arrive pas vraiment à l’établir pour une lecture suivie du sonnet « Voyelles ».
L’avant-dernier paragraphe de cette page de commentaire du sonnet « Voyelles » me fait encore une fois bondir :
Commençons par citer les trois emplois du mot « métaphysique » sous la plume de Bardel :
Pour le vers final, fort heureusement, Bardel a l’ultime prudence de mettre son énoncé au conditionnel. Mais du coup, s’il emploie le conditionnel, on se demande quelle est son assurance pour parler de la prestation bouffonne mise à la pointe du sonnet. Et je m’empresse de préciser que je n’adhère pas du tout à l’idée d’Yves Reboul d’une charge contre « le culte romantique de la Femme et de l’Amour ». Je suis désolé, mais vous avez la Femme avec un « F » majuscule dans « Credo in unam » doublée d’une déclaration de foi en Vénus. Dans les poèmes en prose des Illuminations, vous avez une déesse « Aube », une « Raison », une « Being Beauteous », un être polaire avec des ébats arctiques dans « Métropolitain » ou « Barbare ». Il va en falloir du temps d’explication pour séparer les visions célébrant le féminin chez Rimbaud et le culte romantique de la Femme. Où sont les avertisseurs au dernier vers de « Voyelles » pour ne pas confondre le féminin divin propre à Rimbaud et le culte de la Femme chez divers poètes de son siècle ? C’est si bouffon et ridicule que ça d’écrire : « Ô l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux [ ?] » Et puis, ça commence à bien faire cette farce, selon laquelle, pour s’excuser de consacrer son temps à la frivole poésie, Rimbaud n’aurait de cesse de rappeler qu’il ne se prend pas au sérieux. Il va écrire quinze expressions érotiques et galantes, et à chaque fois ça vaudra parce qu’il écrit quelque chose de joliment tourné pour se moquer des choses joliment tournées. C’est quoi cette glu ? Oui, trompettes sacrées d’Ennio Morricone, sauvez-moi, élevez-moi hors du désastre avec votre souffle épique !
Je ne vais pas tout citer dans la recension critique de maître Bardel, mais je ne peux m’empêcher d’épingler cette constance effarante. Rimbaud cite les cinq voyelles comme un tout, et il cite cinq couleurs correspondantes comme un tout également. L’association du noir et du blanc pour les deux premières couleurs n’échappe à personne, et personne n’a de mal à comprendre que leurs mentions ne soient pas éparpillées, mais contiguës. On peut appeler ça une articulation nette et précise du poème. Il y a ensuite trois couleurs : le rouge, le vert et le bleu, et le bleu aura une variation en violet. Il y a une trichromie officielle à quoi cela renvoie et qui était connue à l’époque de Rimbaud à cause des travaux de Young, puis de Helmholtz. Etiemble en a fait état dans ses ouvrages sur Rimbaud mais sans en constater l’importance. Et Bardel, puisqu’il cite des extraits de l’ouvrage de Marie-Paule Berranger dans son « panorama critique » sur « Voyelles », sait automatiquement que cela a déjà été envisagé. Dans son livre de 1993, Berranger a fait remonter l’information, elle a fait remonter un écrit pas évident à lire d’Etiemble où il le dit que la variation du bleu au violet correspond à une hésitation du modèle théorique suivi par Helmholtz, le nom de Helmholtz même a été cité par Etiemble. Et pire encore, consultez des dictionnaires, vous verrez que les deux trichromies connues (rouge-vert-bleu / rouge-jaune-bleu) sont connectées entre elles. Et pourtant, imperturbablement, Bardel recense l’avis perplexe suivant de Charles Chadwick :
Enfin, bref, je n’en peux plus.
La suite, prochainement.
Quelques coquilles à corriger (des lacunes de quelques mots notamment), on verra ça plus tard.
RépondreSupprimerJe vous mets un autre scoop. Dans le Dictionnaire Rimbaud (avec un système de deux colonnes de texte par page), l'entrée "Voyelles" commence au bas de la page 790 (12 lignes 2e colonne) et se termine au même niveau page 793. Ensuite commence la bibliographie sur "Voyelles" (15 lignes 2e colonne), bibliographe qui s'arrête au quasi même niveau page 794 (à 15 lignes du bas de 2e colonne). Donc 3 pages de commentaire, un page de références. (Je ne suis cité que pour mon article de 2003, vous apprécierez le sérieux de Bardel !)
Mais ce n'est pas tout. Bardel ne s'est pas gêné pour reconduire les deux derniers paragraphes de commentaire (écrit quand ? en 2010 ?) sur son blog en conclusion de son article. Et plusieurs passages de l'article sont des reprises de passages de son blog. Il y en a plusieurs. Quant au début de l'article, je vais m'en occuper prochainement, parce qu'il va falloir que je montre que sous prétexte de se référer à Barrère et à d'autres idées anciennes les rimbaldiens font comme si je n'avais pas amené à certaines conclusions de bon sens en 2003. Puis, évidemment, Badel passe son temps à dire que le poème ne pose pas problème (alors qu'il est célèbre pour son hermétisme) et il ne commente jamais le sens des groupes nominaux l'un après l'autre, ni individuellement, ni dans leur succession, tout en faisant mine d'entériner l'idée d'une ironie en demi-teintes en saluant l'article de Reboul qui ne suppose pas une ironie en demi-teintes mais qui est une référence critique autorisée depuis ce qu'il a écrit sur "L'Homme juste". Et e Dictionnaire 2021 est annoncé comme la principale lecture, principal achat chez Classiques Garnier cette année. Vous me faites marrer. S'il y avait plein de lecteurs sincères de Rimbaud, il serait sur mon blog à débattre. Il n'y a que des cons qui achètent pour les mettre sur un étagère sans vraiment les lire. Vous achetez ce bouquin, et vous ne débattez pas avec moi, qu'est-ce que vous pouvez être d'autre qu'un idiot ? Je pose la question.
J'ai corrigé plusieurs coquilles, voilà c'est fait.
RépondreSupprimerBon, je passe à la suite. Je vais me servir de la notice de l'Oeuvre-Vie, de quelques notices d'éditions courantes, du livre de Marie-Paule Berranger, et j'ai d'autres trucs en vue. On va bien rigoler.