Le 18 mars, c'était l'insurrection, mais le 28 mars ce fut le début réel de la Commune. Evidemment, tout a été initié par le 18 mars, mais ce n'est pas vain de considérer ces repères.
D'abord, songeons aux morts qui furent reprochés à la Commune. Dans son ouvrage anticommunard, Maxime du Camp évoque aussi le meurtre du mouchard Vincenzini en février, mais il s'agissait d'une scène de foule antérieure à la Commune.
Le 18 mars, le premier mort lors de l'insurrection fut fait par les assaillants qui voulaient s'emparer des canons.
Les deux officiers tués dans l'insurrection le 18 mars l'ont-ils été par les institutions de la Commune, c'est évidemment impossible et ce rappel de la proclamation du Conseil de la Commune le 28 mars permet de bien mesurer cet écart. Les morts dans l'insurrection le furent suite à une scène de foule. Personnellement, je ne suis pas contre les insurrections violentes et meurtrières. Je n'y adhère pas systématiquement bien sûr, mais c'est une absurdité de dénoncer la mort dans une insurrection par principe. Je me méfie de l'abandon à la violence, mais il est délirant aussi de s'en servir comme moyen de maintenir un statu quo.
Ceci dit, on le voit, il ne reste plus dès lors à reprocher à la Commune que la mort des otages, mais ces morts viendront en représailles face à une quantité immensément élevée de morts, d'exécutions sommaires, faits par l'armée versaillaise bien avant la Semaine sanglante. Reprocher des représailles, je trouve ça délirant. Car c'est ce qu'ont fait les Versaillais, leurs partisans et finalement bien des grandes plumes françaises à l'époque. On reproche à la Commune une centaine de morts pour combien par les versaillais bien avant la semaine sanglante.
Rappelons aussi que jusqu'au 2 avril environ il n'y a pas encore d'affrontements. L'aube du 18 mars est pour l'instant un fait assez isolé. Les versaillais vont commencer les hostilités peu de jours après ce 28 mars impossible à avaler.
Il y aurait d'autres sujets à traiter sur la Commune. Les premiers temps, il y eut une relative adhésion de quelques maires, des tentatives de conciliation entre Versailles et Paris par d'autres maires, etc.
Mais je voudrais aussi rappeler qu'il y eut des tentatives d'insurrection dès le mois d'août avec les blanquistes, qu'il y eut des remous autour du 4 septembre et d'autres journées à caractère insurrectionnel notamment en octobre 1870.
Le problème, c'est que, comme d'habitude, on fait de la Commune un événement sorti tout entier du 18 mars auquel on donne les contours de la légende, et puis voilà.
J'aurais bien aimé faire une série sur la Commune avec des articles jour par jour, mais d'autres contraintes, ma santé et l'assaut versaillais du Dictionnaire Rimbaud 2021 en ont décidé autrement. Je remarque que les gens sont plus intéressés par la polémique autour de ce Dictionnaire que par la lecture de "Voyelles". Je le vois au caractère fanfaron de la consultation de mon blog. Je fais avec évidemment.
Je vais bien sûr publier sous peu une deuxième partie du compte rendu, mais ce dictionnaire faut pas rêver il n'a aucun intérêt. Lire les mêmes interrogations sur les Illuminations que dans les années 1980, ne rien découvrir de neuf, ne voir que des synthèses d'études récentes dans les meilleurs des cas, tout ça est dérisoire. Ce Dictionnaire n'a aucune pertinence sur les poèmes en prose et Une saison en enfer, aucune sur les manuscrits et les dossiers de manuscrits. Sur l'Album zutique, ça ne vaut pas tripette par rapport à ce qui a été publié récemment, puisque c'est des quatrièmes redites sinon troisièmes redites. Sur des poèmes aussi importants que "Voyelles" et "Le Bateau ivre", c'est une catastrophe. Il manque une partie sur les strophes, sur la métrique ça en reste aux mises au point de la fin des années 90. Sur l'esthétique des poèmes en prose, il y a des faits objectifs qui ne sont pas vus. On débat de notions comme ça vous vient, au lieu de prendre appui sur une étude historique, etc., etc. Il manque d'études poussées sur les réécritures et partant les notices sur les parnassiens et les romantiques sont maigrichonnes comme pas permis. Ce dictionnaire n'a demandé aucun temps de travail conséquent, c'est du pipeau complet qu'on vous joue. Je suis bien placé pour savoir ce qu'il faut comme temps réel pour faire la mise au point de différentes notices. Ce n'est pas du travail sérieux, ce dictionnaire, arrêtez de rigoler.
Vous avez Bardel qui a cité donc la première partie de mon compte rendu, j'ai mis ensuite plein de petits articles qui sont d'une importance capitale ; et vous voyez que manifestement tout le monde garde froidement le silence face à ce que j'écris. J'aurais visiblement tort, je subirais du rentre-dedans. Là, ils attendent tous que l'orage soit passé.
Ils n'ont rien à dire. Néant absolu.
J'ai d'autres contraintes, je finis mon compte rendu, puis vivement que je reparte sur de captivantes études rimbaldiennes.
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