Je suis en train de travailler sur ma recension du Dictionnaire Rimbaud. Il n'y a évidemment pas que les articles de Bardel qui vont me laisser perplexe, j'étudie aussi de très près les articles de Yann Frémy et d'autres. Puis, je me pencherai aussi sur l'article "Illuminations (manuscrits)", et puis il y aura encore d'autres trucs. Même dans le cas de l'article "Métrique" de Cornulier, il y a certaines de mes idées qui sont formulées alors que je ne suis pas référencé dans la bibliographie. La lecture forcée en alexandrins et en décasyllabes des poème de 1872, c'est moi qui ai lancé cela, jusqu'à la formule "lecture forcée" et cela m'est reconnu, je crois que je citerai un article inespéré pour montrer que je ne prétends pas dans le vide avoir des antériorités, en plus de pouvoir renvoyer aux articles de ce blog. Je revendique aussi l'idée d'évaluer les symétries des audaces à la césure pour conclure que la césure est donc maintenue dans "Juillet", etc., tout ça je l'ai mis en place le premier. D'ailleurs, refusant toute démarche intuitive, Cornulier est opposé à l'idée de repérer le centre du poème, alors que l'étude des symétries repose dessus à l'occasion : les enjambements de mots dans "Famille maudite". Cornulier ne reconnaît pas que "Repos" soit au milieu du poème en vers libres "Mouvement" par exemple. Bref, je vais revendiquer encore des antériorités en métrique, j'ai pas le choix.
Sinon, au sujet du poème "A une Raison", ce qui renvoie au premier article que j'ai publié, c'était en mai 2000, je lis la notice de Hyojeong Wi sur "A une Raison", j'ai lu aussi ses notices sur "Aube" et "Barbare", elle fait aussi "Ornières", mais bon je ne sais plus, mais en gros le Dictionnaire Rimbaud pâtit considérablement du fait que Bruno Claisse n'ait pas participé. Et comme il n'existe pas vraiment de spécialistes d'Une saison en enfer (j'ai des citations sous le coude pour appuyer mes dires), le Dictionnaire Rimbaud a des articles faiblards sur Une saison en enfer et sur les Illuminations (ou Les Illuminations, mais ce problème-là je m'en moque un peu), alors qu'il a de solides mises au point sur pas mal de poèmes en vers de 1870 et sur une partie des poèmes de 1871. Pour les poèmes en vers nouvelle manière, c'est encore autre chose, on a des articles de réflexion en cours, un peu comme pour Une saison en enfer, mais ça reste pas trop mal dans le côté "on fait avec l'état de la recherche actuelle". Enfin, on verra !
Mais, donc, j'arrête de m'interrompre et de digresser. Sur le poème "A une Raison", Hyojeong Wi (je ne sais pas repérer le prénom ou nom, donc je cite en entier dans le doute) nous fait encore un article Télérama avec du "Pour les uns... Pour les autres..." Je suis assez surpris, elle pense que de nombreux rimbaldiens pensent que le poème est plein d'autodérision. Je ne savais pas que ce clan était étoffé et je ne sais pas ce qu'elle lit, vu que mon article dans la revue d'études rimbaldiennes la plus en vue Parade sauvage n'est pas relevé dans la bibliographie. Ah si ! Elle lit les sources qu'elle propose, suis-je bête ! Faudrait que j'aille voir ça de plus près.
Ceci dit, son article est déjà éloquent. Pour elle, la ligne finale : "Arrivée de toujours, qui t'en iras partout[,]" ça veut dire que c'est inutile de prier la vie étant enfermée dans un cycle carcéral. Heu ? Wouaw !
Bon, déjà, sur ce blog, j'ai montré l'enchaînement de lecture des poèmes "A une Raison" et "Matinée d'ivresse" qui racontent la même "ivresse", l'un son début, l'autre sa fin.
Or, vous êtes là, les baudelairiens ? Allez, on remue la queue ! La nouvelle du jour !
"Matinée d'ivresse", cela fait très baudelairien comme titre, cette façon de caractériser un moment du jour dans ses titres et d'associer cela à un événement émotionnel particulier, sinon à un examen de soi, etc. Et bien, le titre "A une Raison", qui amène Hyojeong Wi à la considérer la lecture du poème comme controversée à cause des débats sur l'article indéfini "une", je vous livre un scoop. C'est un titre pour dire que le poème est une "fleur du mal". D'ailleurs, il y a un poème en prose de Baudelaire à citer face à "A une Raison" : "La Chambre double", mais je ferai ça une autre fois. Et donc, "A une Raison", c'est une démarcation des titres des Fleurs du Mal, dans l'édition de 1868, "A une Madone", "A une Malabaraise", je sais pas s'il n'y en a pas un troisième.
Enfin, on voit qu'avec sa notice la contributrice penche pour le camp de la lecture négative du poème. Je pense bien évidemment exactement l'inverse. C'est trop facile de dire que Rimbaud est un grand poète parce que l'ironie qu'on va lui prêter prouve qu'il ne s'en laisse pas compter par les émerveillements qu'il nous procure. L'ironie, ça ne se présuppose pas, ça doit être déterminé par une étude sérieuse du sens du poème et par un vrai travail pour en éprouver l'armature rhétorique...
- Quand vous dites : "Or, vous êtes là, les baudelairiens ? Allez, on remue la queue !", il y a un sens caché ?
RépondreSupprimer- Ben, oui, évidemment, je pense à ce que Baudelaire dit de ses admirateurs dans "Le Chien et le Flacon".