Bizarrement, mon dernier article "Rimbaud et Desbordes-Valmore ?" peine à rattraper le nombre de consultations de l'article qui l'a précédé "A propos de Desbordes-Valmore et de l'article de Murat à ce sujet". Or, non seulement ce nouvel article approfondit le rond d'essai ou simple avertissement du précédent, mais il contient seul une source inédite : pour composer "Comédie en trois baisers", Rimbaud s'est inspiré du poème "L'Aveu permis" de Marceline Desbordes-Valmore. Il en a repris l'expression "J'ai deux mots à te dire..." en en infléchissant le sens, en la faisant passer de début à fin de poème et en modifiant la rime de "lire" à "rire" pour ne pas rester tributaire des traits d'esprit du poème-source. Mais, le tribut se constate à un autre niveau, avec la progression, puisque dans "Comédie en trois baisers" nous avons trois baisers de plus en plus audacieux jusqu'à l'abandon de la jeune fille, tandis que dans "L'Aveu permis" nous avons une progression : "regarde dans mes yeux", "mets ta main sur mon cœur", "prends-les donc sur ma bouche" (les deux mots à te dire).
J'ai aussi souligné un lien troublant de ce poème avec "Lassitude" de Verlaine et je rappelle qu'auparavant j'ai démontré par le menu que la première des "Ariettes oubliées" était une réécriture de la romance "C'est moi" de Marceline Desbordes-Valmore. Je rappelle que la première des "Ariettes oubliées" porte en épigraphe des vers de Favart qui viennent d'un "délicat envoi" de Rimbaud à Verlaine lorsqu'il est éloigné de Paris en mars 1872. Même si nous ignorons si Rimbaud a jamais la lettre de Verlaine datée du 2 avril conservée par Delahaye si je ne m'abuse, Verlaine remercie clairement Rimbaud de cet envoi et il est clair que Rimbaud a envoyé l'ariette oubliée, paroles et chanson, dès le mois de mars, puisque Verlaine dit qu'il a même eu le temps de se faire déchiffrer la partie musicale. De toute façon, peu importe, on n'est pas au jour près, il n'y aura pas de premier avril.... Pour bien comprendre, Rimbaud a dû s'éloigner de Paris après l'incident Carjat qui aurait lieu au dîner des Vilains Bonshommes du début mars et il a probablement fallu quelques jours pour prendre la décision du départ de Rimbaud et l'organiser. Le mois de mars a pour caractéristique de représenter aussi un basculement entre deux saisons, l'hiver et le printemps et c'est au cours de ce mois de mars que fut représentée sur la scène parisienne la comédie de Glatigny Vers les saules où figure la rime "cousine"/"usine".
Il y a plusieurs éléments importants à prendre en considération.
Pendant l'absence de Rimbaud, Verlaine a recopié plusieurs poèmes de lui dans une suite paginée et il a établi un sommaire de ce dossier en indiquant d'autres poèmes à recopier. Ce dossier a été remis à Forain selon un autre courrier de Verlaine, ce que confirme le cheminement de ces manuscrits paginés (transit Forain-Millanvoye-Maurevert). Mais, au retour de Rimbaud, le dossier a subi des remaniements. Je ne vais pas m'attarder sur le délire que les remaniements ménageant les pages c'est l'indice qu'il s'agit d'un recueil. Il s'agit d'un porte-feuille de poèmes, ça s'arrête là. Rimbaud en profitait et tenait compte de la pagination en remaniant cette suite. Il suffisait d'enlever une page-là, d'en mettre une autre ici. Or, Rimbaud va modifier un peu les vers de "L'Homme juste", vu l'unique quintil en doublon du dossier et il va leur ajouter deux quintils, dont l'un reprend une rime à Ernest d'Hervilly, la rime "daines"/"soudaines" citée par un article de Banville de mars 1872 même dans la revue L'Artiste. Je dis bien de mars 1872 même, parce que selon certains témoignages Ernest d'Hervilly est impliqué en personne dans l'incident Carjat, Rimbaud lui ayant répliqué cette injure : "Ferme ton con, d'Hervilly !"
En clair, Rimbaud pratique un élargissement, il chargeait un "homme juste" et désormais il charge toute une communauté d'hommes justes en songeant à l'incident Carjat. Rimbaud fait une allusion directe à Ernest d'Hervilly, plutôt qu'à Etienne Carjat avec la rime "daines"/"soudaines". Mais Rimbaud a dû lire l'hommage de Banville après l'incident Carjat. Il a dû y percevoir une persévérance dans les événements à mettre en selle ceux qui sont clairement ses ennemis de moralité.
Le poème "Les Mains de Jeanne-Marie" est l'autre pièce modifiée. Verlaine a recopié des quatrains inédits, a ajouté une variante qui doit en principe devenir la leçon du texte imprimé pour éviter les hybridations de versions (encore qu'il devait y avoir des variantes de ponctuation dont Verlaine n'a pas tenu compte, mais bah peu importe) et notons que ces ajouts sont la réplique aux justes, aux femmes justes pleines de blancs et de carmins, et on a même une symétrie de réplique entre le fait de chier dans le ventre des justes et de broyer les ongles des femmes pleines de dignité. Les deux poèmes sont remaniés en fonction d'une même préoccupation psychologique. Ils ne le sont peut-être pas au même moment, puisque dans l'absolu, on ne sait pas si Verlaine a retrouvé très tôt une version plus fourni, si Rimbaud a envoyé la nouvelle version par courrier en mars ou avril, ou si le poème a été modifié lors du retour d'Arthur avec de nouveaux manuscrits, ce qui semble le plus probable. Notons que le projet de recopiage intégral a été hélas laissé en plan. La liste de titres de Verlaine n'a pas été complétée par de nouvelles transcriptions. Rimbaud était ivre en ajoutant la transcription de deux quintils au poème "L'Homme juste" et il passe très clairement à une nouvelle manière en vers à partir de mai, ce qui semble désormais occuper tout son temps.
Mais, avant d'en venir à Desbordes-Valmore, j'insiste sur le fait que le poème "Les Corbeaux" a été publié dans la revue de Blémont en septembre 1872, quand Rimbaud et Verlaine, qui ont fui Paris, qui ont passé deux mois mouvementés d'errances en Belgique, viennent tout juste d'arriver à Bruxelles. Depuis le mois de juin, quand l'intention de fugue belge couve donc, Rimbaud conspue la revue de Blémont. Rimbaud écrit à Delahaye de chier sur cette revue s'il la rencontre, ce qui veut dire que cette revue signifie les personnes qui l'animent, la dirigent. Rappelons que par courrier Verlaine prendra la défense de Blémont dans une réponse à Nouveau qui l'englobait dans le rejet des hypocrites parisiens. Or, c'est fatalement Rimbaud qui a remonté Nouveau contre Blémont même. Verlaine essaie d'épargner celui que Rimbaud n'a pas daigné reconsidérer. Et il ne vous aura pas échappé la reprise injurieuse du verbe "chier" des quintils surajoutés à "L'Homme juste" à la lettre à Delahaye : "Ô Justes ! nous chierons dans vos ventres de grès !", "N'oublier pas de chier sur la Renaissance..." Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre tout le petit monde qu'englobe Rimbaud dans son mépris. Vous ne pouvez pas prendre en compte les nuances développées par Verlaine et les attribuer à Rimbaud. A tort ou à raison, Rimbaud confond le personnel de la revue, et Blémont lui-même, dans les "ventres de grès". Il peut y avoir de la mécompréhension dans les rancœurs excessives de Rimbaud, Rimbaud peut interpréter les intentions de Blémont à tort vu le ressenti qui le domine à ce moment-là. Mais Verlaine peut se fourvoyer lui aussi et ignorer que Rimbaud a des raisons de penser ainsi, même si ses réactions sont quelque part inadaptées.
En septembre, Verlaine écrit à Blémont pour recevoir des exemplaires de la revue, Rimbaud est sur la touche puisqu'aucune lettre de Rimbaud à Blémont ne nous est parvenue. Mais dire de manière neutre que Rimbaud n'a pas la même relation de pair avec Blémont que Verlaine, c'est un peu raté ce qui apparaît avec évidence. Cette revue est une revue d'hommes justes où Emile Blémont, Ernest d'Hervilly, etc., sont des ventres de grès interchangeables, et ça va au-delà de la frustration de ne pas être publié. Blémont avait d'évidence un avis sur l'incident Carjat et ça n'est sans doute pas anodin si la revue publie un poème de Verlaine en mai en se gardant bien de publier un poème de Rimbaud avant un certain temps. Le poème "Les Corbeaux" a dû être remis à la revue en vue d'une publication précoce. Rimbaud voulait faire partie du groupe des premiers publiés dans la revue. Il aurait voulu être publié à peu près en même temps que la première ariette de Verlaine. Notons que la copie de "Voyelles" de Verlaine avait une faiblesse évidente avec la répétition du nom "frissons". Ile st clair que Rimbaud voulait initialement cette répétition, il s'y est obstiné, et c'est pour cela qu'elle transparaît sur le dossier copié par Verlaine, mais à la fin Rimbaud a évité la répétition au moyen du mot "candeurs" et il a effectué d'autres retouches (singulier contre pluriel, ponctuation). Et le manuscrit autographe nous vient précisément d'Emile Blémont, tandis que Valade avait un manuscrit du peu publiable "Oraison du soir" où il est question non pas de chier, mais de pisser, et non pas contre les gens, mais contre Dieu ou ses cieux. "Oraison du soir" était déjà composé avant l'éloignement de Rimbaud et sans doute avant l'incident Carjat, mais il s'ouvre une interrogation critique sur la remise par Rimbaud de manuscrits à Valade, Blémont et la revue.
Pourquoi ?
Valade joue un rôle de collecteur des manuscrits et livres documents dans la revue, notamment à cause de sa rubrique des poètes morts jeunes. Peu importe que les manuscrits soient remis à Blémont ou à Valade, dans les deux cas il s'agit d'un don en vue d'une impression dans la revue. Peu importe qui a reçu le manuscrit des "Corbeaux", il a été publié. C'est un fait. Le manuscrit de "Voyelles" entre les mains de Blémont qui n'a pas conservé une seule lettre de Rimbaud avant ou après l'incident Carjat, avant ou après la fugue belge, c'est l'indice que le poème lui a été remis, soit par Rimbaud, soit par Valade, à des fins de publication. Et il n'a pas donné suite, même après avoir donné sa chance aux "Corbeaux".
Blémont devait soupçonner la publicité dangereuse d'une publication du sonnet "Voyelles" lui-même, ou si on lui accorde de meilleures intentions il ne devait pas souhaiter publier incidemment un tel poème sans impliquer l'auteur qui visiblement ne communiquait plus. Et notons bien qu'à l'appui d'une thèse selon laquelle les poèmes "Les Corbeaux" et "Voyelles" sont des compositions contemporaines de janvier-février-mars 1872 quand Rimbaud résidait rue Campagne-Première face à un bâtiment des chevaux de poste, il y a le fait que "Voyelles" fait écho aux "Mains de Jeanne-Marie" par la reprise du verbe rare "bombinent" dont il existe quelques occurrences rares, je précise, j'en ai trouvé ! par la reprise dans la toute fin de poème de la rime "anges"/"étranges", et par le fait qu'autour du verbe "bombinent" les échos des images sont à prendre eux aussi en considération. Et si vous voulez traiter comme rien cette information, j'ajoute ceci. Des "Corbeaux" à "La Rivière de Cassis", nous avons la reprise de l''expression "chers corbeaux délicieux" et le mot rare botanique "virides" passe de "Voyelles" à "Entends comme brame..." qui n'est pas daté, même s'il y a une référence interne au mois d'avril, sachant qu'en avril 1872 Rimbaud rongeait son frein à cause de l'incident Carjat et de toute la réaction hostile du milieu des Vilains Bonshommes et poètes parisiens.
Je rappelle qu'en mai 1872 Banville nomme Rimbaud dans un article du National au sujet des personnalités peintes par Fantin-Latour sur son Coin de table. Il y manque Albert Mérat dont le portrait va profiter à un autre tableau qui va aussi faire parler de lui en mai...
Ainsi, il s'ouvre un chemin où penser que "Oraison du soir", "Les Corbeaux" et "Voyelles" faisaient partie d'un ensemble de trois poèmes que Rimbaud voulait publier dans la revue La Renaissance littéraire et artistique, et si vous êtes subtils, vous comprenez que même si ces trois poèmes, ou au moins deux d'entre eux, ont pu être écrits avant l'incident Carjat, même si les trois poèmes n'ont pas été pensés en fonction de l'incident Carjat, il y a un geste provocateur de Rimbaud à réunir la chute de "Oraison du soir" à "Voyelles" et "Les Corbeaux". Mais ceci nous entraînerait dans des débats qui ne sont pas notre sujet du jour.
J'en arrive enfin à la poétesse Marceline Desbordes-Valmore après ce long préambule qui ne manque pas d'intérêt en soi et pourrait faire un article indépendant.
Je précise les données qui justifient le préambule, la mise en contexte.
Rimbaud a inventé l'expression partiellement oxymorique : "chers corbeaux délicieux". Je rappelle que j'ai identifié la source de cette idée dans l'oxymore : "éclairs délicieux" dans le poème quatrain "Les Eclairs" du recueil de 1860 de Poésies inédites de Marceline Desbordes-Valmore. Et cette expression est reprise dans le poème "La Rivière de Cassis" dont la moitié des vers sont des vers de onze syllabes ! Verlaine, en mai 1872, compose son premier poème en vers de onze syllabes, la quatrième des "Ariettes oubliées" en reprenant la césure qu'emploie Marceline Desbordes-Valmore dans deux pièces du recueil justement Poésies inédites : "La Fileuse et l'enfant" et "Rêve intermittent d'une nuit triste", et c'est à ce dernier poème que Verlaine reprend la rime "charmilles"/"jeunes filles" pour sa quatrième des "Ariettes oubliées". Or, les deux premiers poèmes en vers de onze syllabes de Rimbaud sont datés de mai 1872 eux aussi, et il s'agit de "Larme" et de "La Rivière de Cassis". Sous prétexte que Rimbaud ne reprend pas la césure de la poétesse, on tend à exclure la filiation valmorienne, mais vous avez des preuves solides que Rimbaud s'inspire directement de la poétesse. Vous avez une preuve par Verlaine qui emploie ce vers au même moment, une deuxième preuve par Verlaine qui va évoquer en passant ces vers rares chez la poétesse dans ses Poètes maudits, une troisième preuve par Verlaine qui spécifie que Rimbaud l'a invité à lire tout Desbordes-Valmore attentivement, puis vous avez maintenant la preuve "corbeaux délicieux" qui est inspirée de "éclairs délicieux" du recueil qui contient précisément les vers de onze syllabes de Desbordes-Valmore, et cerise sur le gâteau l'expression exploitée deux fois par Rimbaud figure dans le poème "La Rivière de cassis" qui est l'une des deux pièces en vers de onze syllabes de Rimbaud pour le mois de mai 1872, l'autre intitulée "Larme" ayant son propre écho sensible aux titres valmoriens et lieux communs valmoriens : "pleurs", "larme", etc.
Et vous avez deux nouvelles preuves. Je passe sur la seconde des "Ariettes oubliées" de Verlaine qui s'inspire aussi de la poétesse pour souligner que la première des "Ariettes oubliées" qui est coiffée de l'épigraphe tirée de Favart est une réécriture de la romance "C'est moi", puis pour souligner que Rimbaud cite un vers de cette romance-là précisément au dos d'un manuscrit du premier poème de la série "Fêtes de la patience" : "Patience d'un été", nouveau titre de "Bannières de mai" : "Prends-y garde, ô ma vie absente !"
J'ajoute que le mot clef de "Voyelles" "ombelles" se retrouve au singulier dans le poème "Famille maudite" réintitulé "Mémoire" lors du portrait d'une Madame très fière proche des femmes mauvaises pleines de blancs et de carmins ou des ventres de grès... Or, dans son article de 2004, Michel Murat soulevait la question d'une influence probable des poésies de la douaisienne sur "Mémoire", 2004 étant l'année même de la révélation de la version "Famille maudite" soit dit en passant.
Vous avez un réseau qui relie "Les Corbeaux" et puis un ensemble de poèmes en vers nouvelle manière "Larme", "La Rivière de Cassis", "Fêtes de la patience" et "Mémoire" autour de la poétesse douaisienne, réseau qui peut s'élargir encore, et j'apporte un autre élément de preuve que précisait déjà Murat dans son article de 2004, l'emploi du verbe valmorien "exhaler" dans "L'Eternité", Murat manquant de voir tout ce qu'il y avait à dire sur la première des "Ariettes oubliées" de Verlaine.
Vous avez un cadre en or massif.
J'ajoute encore que Verlaine va inclure la poétesse dans la rubrique des Poètes maudits et que cela peut entrer en résonance avec la variante de titre "Famille maudite" pour "Mémoire". Rimbaud est devenu pleinement poète maudit à partir précisément de l'incident Carjat qui a bouleversé sa trajectoire et c'est précisément à ce moment-là qu'un intérêt mutuel de Verlaine et Rimbaud pour la poétesse s'est développé de manière sensible à travers leurs écrits, alors que s'affirmait le rejet d'une certaine poésie plus châtiée, le rejet des justes qui pouvaient très bien être les Vilains Bonshommes ou les membres de la revue La Renaissance littéraire et artistique, lesquels ne s'identifiaient pourtant pas eux-mêmes à de bons bourgeois.
Mais, on le sait, Desbordes-Valmore n'a jamais intéressé qu'à la marge la critique littéraire. Sa reconnaissance est purement formelle. On édite un choix minimal de ses poésies pour très vite passer à autre chose, un volume pas trop épais dans la collection "Poésie Gallimard" avec une préface d'Yves Bonnefoy, cela suffisait amplement. Cela ne coûtait rien de dire en passant qu'on l'admirait, qu'elle était un génie.
C'est pour ça que la découverte qu'un vers isolé attribué à Rimbaud était en réalité une citation de Desbordes-Valmore a été un choc littéraire. Notons que, par coïcindence, ça se passe au même moment que la découverte du manuscrit de "Famille maudite" avec son surtitre "d'Edgar Poe" qui remettait sur le devant le poème "Mémoire" lui-même.
Michel Murat a publié un article sur l'influence de la poétesse suite à cette découverte de la citation en 2001 par deux chercheurs distincts, Bivort et Chovet. Mais c'est une moitié d'article seulement qui lui est consacré et cela s'apparente à une mise au point après-coup pour s'excuser d'une lacune. Il n'y a rien eu ensuite comme articles sur la poétesse. On aurait pu imaginer qu'avec le recul, des lumières plus profondes allaient être amenées.
Et surtout il y a le problème du manque d'accès aux poésies de Desbordes-Valmore tout au long du vingitème siècle qui a empêché que cette découverte ne se fasse plus rapidement. La romance "C'est moi" n'a pas été sélectionnée dans les éditions courantes de choix de poésies de Desbordes-Valmore.
Dans son article, Murat fiat quelque chose d'un peu étonnant. Il dit qu'il faut lire la poétesse, mais refuse d'appliquer le principe de Rimbaud d'en tout lire. Nous passons à une lecture toujours anthologique, mais élargie. Il faut lire son recueil des Poésies inédites qui contient les vers de onze syllabes et l'anthologie de Sainte-Beuve de 1860.
C'est possible que Rimbaud n'ait pu lire que ça à son époque, mais il faut peut-être se pencher sur le sujet et vérifier.
Nous pouvons consulter sur le site Gallica de la BNF une édition des Poésies de Marceline Desbordes-Valmore avec la notice de Sainte-Beuve, il s'agit d'une édition de 1860 dont il est précisé qu'elle est "augmentée".
La notice de Sainte-Beuve n'est pas très longue, mais il faudra impérativement que j'y consacre un article à part entière.
Ce qui m'intéresse maintenant, c'est le choix anthologiquee de ce volume. Murat insistait sur le fait que la romance "C'est moi" y figurait, ce qui dispensait d'imaginer Rimbaud accédant à des publications plus anciennes, plus difficiles d'accès. Je précise tout de même que Sainte-Beuve qui ne cite pas les recueils dans sa notice mentionne tout de même les toutes premières publications ! Il précise même que Desbordes-Valmore publie avant d'avoir eu connaissance des Méditations poétiques qui lui sont exactement contemporaines. J'ajoute que Desbordes-Valmore est une poétesse douaisienne et que Sainte-Beuve dans sa notice fixe l'endroit où est née la poétesse et où elle a vécu son enfance, et ça s'accompagne d'une double touche symbolique, proximité du cimetière pour une fille dont la vie a été chamboulée à deux ans après la Révolution française.
En clair, lors de son séjour à Douai, Rimbaud a pu se rendre sur le lieu de résidence des Desbordes à Douai. Vous publiez un livre sur Rimbaud avec des documents iconographiques, des encarts d'illustrations, vous mettez une photographie du cimetière de Douai et de la localisation de la maison natale de la poétesse...
Et puisque j'ai précisé que Rimbaud s'était inspiré du poème "L'Aveu permis" pour composer "Comédie en trois baisers" AVANT ses deux séjours douaisiens, je précise encore que le poème "L'Aveu permis" fait lui aussi partie de l'édition avec notice de Sainte-Beuve des poésies de Marceline.
Les coordinations sont beaucoup trop parfaites pour que les rimbaldiens cessent de n'en tenir aucun compte.
Après la Notice, les poésies sont distribuées en rubriques : Idylles, Elégies, Romances, Contes, Pleurs et Pauvres Fleurs, Aux petits enfants.
Notons que la section "Pleurs et Pauvres Fleurs" s'ouvre par une "Note de M. Alex. Dumas", page 223. Il s'agit en réalité de la préface au recueil intitulé Pleurs. Je ne sais pas si elle est abrégée, je ne l'ai pas encore lue ou plutôt relue dans le cadre de cette édition particulière. Comme Sainte-Beuve n'a pas précisé les titres de tous les recueils de la poétesse dans sa notice, Rimbaud pouvait deviner qu'il s'agissait de la préface d'un recueil de la poétesse, et hésiter s'il s'intitulait Pleurs ou Pleurs et Pauvres Fleurs.
En réalité, la section "Pleurs et Pauvres Fleurs" correspond à deux recueils distincts. Nous avons le recueil préface par Alexandre Dumas qui s'intitule Les Pleurs et qui a été publié en 1833, puis nous avons le recueil de 1839 intitulé Pauvres fleurs.
A partir de l'édition des œuvres complètes de Desbordes-Valmore par Marc Bertrand qui date de 2007, je constate que la section "Pleurs et Pauvres Fleurs" contient pour l'essentiel une sélection d'une bonne moitié du recueil de 1833 Les Pleurs et à partir de "Aveu d'une Femme" nous avons une sélection de neuf poèmes du recueil Pauvres fleurs de 1839, mais il faut aller plus loin. Le recueil Les Pleurs contient une poésie adressée à Lamartine qui y a répondu, et Sainte-Beuve a inclus cette réponse en vers qui ne figure pas dans l'édition de 2007 de Marc Bretrand qui s'en tient aux vers de la poétesse.
Le recueil Les Pleurs est disponible depuis quelque temps en édition courante et il peut être consulté sur internet en principe. Je vérifierai la présence ou non de ce poème de Lamartine dans le recueil de 1833 ultérieurement. Plus important encore, le poème "La Maison de ma mère" est la pièce liminaire du recueil intitulé Pauvres fleurs. Ce poème est considéré depuis très longtemps, depuis l'article de Coulon lui-même peut-être, comme une source possible aux "Etrennes des orphelins" avec à l'appui sa présence dans la Revue pour tous en septembre 1869, ce à quoi ajouter le cas du poème "Les Pauvres gens" de Victor Hugo. Or, Sainte-Beuve n'a pas collationné ce poème. Il ne figure pas dans son anthologie. Dans son article de 2004, Murat précise d'un côté que "La Maison de ma mère" avec la métaphore du nid est une source probable des "Etrennes des orphelins" et d'un autre côté il considère que Rimbaud n'a pas dû lire au-delà de l'anthologie fixée par Sainte-Beuve et du recueil intitulé Poésies inédites. Pourtant, si Rimbaud s'est inspiré du poème "La Maison de ma mère", il a dû s'étonner de ne pas le trouver dans l'anthologie de Sainte-Beuve et ça a dû motiver sa démarche expliquée à Verlaine de tout lire !
Sainte-Beuve n'a pas sélectionné non plus le poème "Sol natal" pourtant souvent cité, et qui l'est aussi, si je ne m'abuse, dans l'article de Murat. Sainte-Beuve ne cite pas la moitié des poèmes de ce recueil de 1839. La lecture anthologique qui s'en tient au choix beuvien et au recueil Poésies inédites fait de Marceline Desbordes-Valmore une grande poétesse à éclipse, puisque nous sommes invités à lire ses poésies jusqu'en 1833, à survoler le receuil de 1839 et à nous projeter sur l'édition finale et involontairement posthume de 1860.
Sainte-Beuve fait l'impasse sur le recueil Bouquets et prières de 1843 qui est le dernier recueil de poésies lyriques paru du vivant de la poétesse. Le recueil de Poésies inédites a été préparé par ses soins et devait donc paraître de son vivant, mais elle a été emportée par un cancer avant sa parution.
De 1843 à 1860, elle a publié des nouvelles Huit femmes, des contes Les Anges de la famille. Il y a donc eu une longue période de pause lyrique qui peut se comparer au cas de Victor Hugo entre Les Rayons et les ombres et les grands recueils de l'exil (1840-1853).
L'anthologie de Sainte-Beuve évacue le recueil de 1843, et n'accentue pas le recueil de 1839, ce qui crée alors un écart plus grand encore de 1839 à 1860 sinon de 1833 à 1860.
Mon propos est à nuancer dans la mesure où suite à la section "Pleurs et Pauvres Fleurs", nous avons une section intitulée "Aux petits enfants" qui est dominée par une reprise de plusieurs poèmes du recueil intitulé Les Pleurs, à m'en fier toujours à l'édition de 2007 de Marc Bertrand soutenue par la ville de Douai : "Adieu d'une petite fille à l'école", "Le Petit rieur", "Le Coucher d'un petit garçon", "L'Oreiller d'une petite fille" et "L'Ephémère", mais en l'état cela augmente la proportion de poèmes des recueils de 1830 et de 1833, toujours au détriment de ce qui a suivi.
Justement, les trois autres poèmes qui suivent : "Le petit Peureux", "Le petit Menteur" et "L'Ecolier" sont des publications antérieures au recueil Les Pleurs, je ne vérifie pas s'ils figurent dans le recueil de 1830 ou dans des publications occasionnelles d'époque pour l'instant. Enfin, nous avons deux poèmes, mais deux seulement, qui sont repris au recueil Pauvres fleurs de 1839, recueil pour lequel nous passons de neuf pièces reprise à onze avec "Dormeuse" et "Hippolyte, La mère et l'enfant". Sainte-Beuve inverse leur ordre de défilement : "Hippolyte" puis "Dormeuse", accordant à cette pièce un statut conclusif d'ensemble.
Passons à la section "Contes" qui précède les sections "Pleurs et Pauvres Fleurs" et "Aux petits enfants". Marceline Desbordes-Valmore a publié à plusieurs reprises des contes en vers ou en prose. Je sais qu'en 1833 elle a publié l'ensemble "Trois Contes" dans Le Conteur. C'est l'année de publication de son roman L'Atelier d'un peintre. En 1839, peu après le recueil Pauvres fleurs, elle a publié son second roman Violette et au début de 1840 elle a publié Contes en vers et Contes en prose selon Marc Bertrand, sans que je ne comprenne clairement s'il s'agit d'un seul volume ou deux publiés le même mois de janvier. Et j'aimerais accéder à ce recueil pour vérifier s'il s'agit de contes à inclure dans les recueils de poésies ou s'il s'agit de contes non repris dans l'édition de Marc Bertrand. Je pense que les contes sont bien repris dans l'édition que j'ai en main, mais j'aimerais en être sûr. Et je vous ai cité tout à l'heure les nouvelles Huit femmes et les contes Les Anges de la famille.
Je précise qu'il y a eu des éditions posthumes que Rimbaud a pu connaître, et même qu'il a dû connaître en 1870 à Douai : Contes et scènes de la vie de famille en 1865 et Poésies de l'enfance en 1868. Sainte-Beuve a publié de mars à mai 1869 cinq articles sur Marceline Desbordes-Valmore, ce qui nous fait d'autres documents beuviens à consulter méconnus et cela nous rapproche précisément de la publication en septembre 1869 du poème "La Maison de ma mère" dans la Revue pour tous.
D'après l'édition de Bertrand toujours, tous les contes sont antérieurs au recueil Les Pleurs et ils font même tous partie apparemment du recueil de 1830. L'ordre des poèmes est légèrement modifié.
Nous en revenons alors aux trois sections initiales de l'anthologie beuvienne : "Idylles", "Elégies" et "Romances". Le titre "Idylles" est intéressant à rapprocher du mot de la fin de "Michel et Christine", poème en vers de onze syllabes. Sainte-Beuve n'a pas respecté l'ordre des poèmes dans le recueil de 1830 et il n'en pas non plus tout conservé. Il a fait une distribution en trois genres : "idylles", "élégies" et "romances". Ces trois sections contiennent une part essentielle du recueil de 1830, mais elles sont prolongées par quelques ajouts de poèmes publiés avant 1830 ou publiés un peu après, même si domine le massif du recueil de 1830. Certains titres de poèmes ont été modifiés. Sainte-Beuve n'a pas repris tels quels les titres des plaquettes ou recueils d'origine. Il a eu accès à des titres nouveaux établis par la poétesse. Dans un cas, le changement de titre permet d'éviter un doublon avec un poème du recueil de 1830.
Je n'ai pas encore étudié tous ces remaniements.
La section "Idylles" rassemble douze poèmes. Il s'agit d'une reprise de la section justement intitulée "Idylles" du recueil de 1830. Sainte-Beuve n'a pas repris le poème liminaire avec sa césure provocatrice sur un vers de dix syllabes "L'Arbrisseau", mais il a repris la première section du recueil pour partie : "Les Roses", "La Journée perdue", "L'Adieu du soir", "L'Orage", "La Nuit" et "L'Absence" sont les six premiers poèmes de la section de 1830 et "Le Retour aux champos" le huitième. "Le Ruisseau", "Philis", "La Fontaine" et "Une jeune fille et sa mèrer" se suivent plus loin dans le recueil initial, toujours dans la section "Idylles". Et après avoir éliminé un dernier poème, Sainte-Beuve reporte la pièce finale des "Idylles" de 1830 : "Le soir d'été".
En résumé, la section "Idylles" de Sainte-Beuve est la reprise, jusque dans leur ordre de défilement, de douze des seize idylles du recueil de 1830.
La section "Elégies" est plus conséquente et reprend un titre de partie du recueil de 1830. Sainte-Beuve commence par reprendre les poèmes de cette section et dans leur ordre de défilement, en excluant les titres suivants : "La Prière perdue", "Le Ruban", "L'Inconstance", "Elégie I" (sic ! titre donné dans le volume de Bertrand, mais Sainte-Beruve fait l'équivalent pour un autre titre "A Délie I, II, III et IV", mais pas pour les titres "Elégie" jamais numérotés !), "Adieu, mes amours !", "Les Regrets", "La Douleur".
Ici, je suspends mon analyse, je devrai procéder à une vérification des contenus.
Il y a une suite de sept élégies dans le recueil tel qu'il est présenté par Marc Bertrand dont une qui commence par "Ma soeur". Puis après plusieurs autres poèmes, il y a deux poèmes intitulés "A ma soeur". Apparemment, Sainte-Beuve n'a conservé qu'un seul poème intitulé "A ma soeur" et l'a placé devant l'élégie qui commence par "Ma soeur..." Je dois vérifier si c'est juste, mais c'est ce qui a l'air de ressortir des comparaisons de titres.
Je reprends le dénombrement pour la suite jusqu'aux deux poèmes intitulés "A ma soeur". Sainte-Beuve va exclure plusieurs poèmes, autour du titre "L'Isolement" qui lui est conservé et fait très lamartinien. Voici la liste des poèmes écartés encore par Sainte-Beuve : "Le Printemps", "L'Impatience", "Elégie X", "L'Indiscret", "La Fête", "L'Accablement", le deuxième des poèmes intitulés "Souvenir" et enfin un poème intitulé "A mpa soeur".
La section "Elégies" de 1830 n'est pas terminée, Sainte-Beuve continue de la suivre, mais toujours en écartant différents morceaux : un troisième "Souvenir", "Le Rêve de mon enfant", "Albertine", "La Guirlande de Rose-Marie" et "A madame Sophie Gay". Sainte-Beuve reprend les derniers poèmes de la section qui s'arrête au poème "A mes enfants", sauf que dans le recueil de 1830 on passe alors directement à la section intitulée "Romance". Sainte-Beuve va ajouter d'autres poèmes à sa section "Elégies". Je dénombre dix-huit poèmes et je m'aperçois que les titres "Albertine" et "Les Deux amitiés" figurent dans cet ensemble, ce qui peut indiquer que deux autres poèmes du recueil de 1830 sont finalement bien reportés dans cette anthologie, ce qu'il me faudra vérifier. Sainte-Beuve commence par reprendre le premier et le dernier poème de la section "Poésies diverses" qui clôt si j'ai bien compris le recueil de 1830 : "Le Berceau d'Hélène" et "Le Bal des champs, ou la Convalescence". Cette section de "Poésies diverses" contient plusieurs des poèmes reportés dans la section "Contes" de Sainte-Beuve. Ensuite, Sainte-Beuve a reporté des poèmes qui sont classés dans une catégorie "Poésies inédites" par Marc Bertrand à la suite apparemment du recueil de 1830 et de cette section "Poésies diverses". Il faudra vérifier ce que sont les sections "Poésies diverses" et "Poésies inédites" par une consultation du recueil de 1830 sur le site Gallica de la BNF.
Par exception, Sainte-Beuve y a jouté un poème "Le Retour à Bordeaux" publié en 1825 : "Le Retour à Bordeaux".
Passons maintenant à la fameuse section "Romances" qui contient les pièces "L'Aveu permis" et "C'est moi".
Sainte-Beuve suit en grande partie la section du recueil de 1830. Vous l'aurez compris : l'anbthologie de Sainte-Beuve met en avant deux grands recueils, ceux de 1830 et de 1833.
Par l'élimination de certaines pièces, le poème "L'Aveu permis" a une petite promotion, il passe de sixième poème de l'ensemble à quatrième. Je pars du principe qu'un lecteur a une vigilance accrue quand il lit le début d'une section. Je remarque que très vite dans cet ensemble Sainte-beuve a inclus deux poèmes plus anciens qui portent ici un nouveau titre : "L'Attente" et "Le Hameau" qui sont repris au recueil de 1821 "Veillées des Antilles" où ils avaient les titres "L'Etranger au village" et "Le Rendez-vous". A part cela, Sainte-Beuve suit bien l'ordre de la section "Romances" de 1830 en écartant les titres suivants : "Le Portrait", "Le Chien d'Olivier", "Dors ma mère", "Le Serment", "Le Billet", "Le Souvenir", "Il va parler", "Les trois heures du jour", "La fleur renvoyée", "Je dormais", "Reprends ton bien", "Garat à Bordeaux", et je renonce ici à tous les citer. Comprenez que Sainte-Beuve élague pas mal dans sa sélection.
Le poème "A mademoiselle Mars" clôt la section en 1830, après ce poème Sainte-Beuve a sélectionné quelques romances ailleurs dans les publications de Desbordes-Valmore. Il s'en est tenu à onze pièces. Marc Bertrand a intitulé le recueil Poésies inédites "Poésies posthumes" dans son volume et du coup il y a une section de "Poésies inédites" qui récupère le titre avec unesosu-section "Romances". Je devrai là encore procéder à des vérifications, mais Sainte-Beuve reprend des pièces à cette sous-section "Romances", mais pas dans le même ordre de défilment : "Son retour", "La Piqûre", "La Vallée", "Regarde-le", "Le Calvaire", "L'Ange et le rameau", "Réponds-moi" et "Le dernier rendez-vous". Les poèmes "Le Bouquet sous la croix" et "Les Cloches du soir" viennent pour leur part d'une autre section de Bertrand intitulée "Poésies inédites" mais avec le sous-titre "Mélanges", section où Sainte-Beuve a puisé plusieurs pièces pour prolonger sa section "Elégies". Le poème "Les Cloches du soir" est assez connu, il a eu plusieurs publications à part.
Enfin, pour l'instant, je n'ai pas encore identifié le poème intitulé "Le Nom d'Olivier".
Les vérifications sont simples à faire, il suffit de lire le volume de Sainte-Beuve, d'identifier le premier vers, puis de lire le recueil de 1830 et ainsi de suite.
En tout cas, cette revue où vous m'accompagner dans la synthèse des vérifications vous permet de vous faire une idée de ce qu'a lu Rimbaud, de ce qu'a privilégié Sainte-Beuve, de certains manques cruciaux, etc.
Parmi les manques, il y a le titre de recueil Bouquets et prières. Je fais remarquer que Rimbaud appelait plusieurs de ses poèmes à l'époque des prières, ce qui rejoint son titre "Larme" et d'autres éléments qui confortent nettement le sentiment d'une influence prépondérante de la poésie valmorienne sur les vers de 1872 de Rimbaud, et sur les vers de Verlaine...
Je vais poursuivre avec un article sur ce qu'écrivait Sainte-Beuve, en espérant rassembler rapidement tous ses écrits.
On reviendra bien évidemment sur "Famille maudite"/"Mémoire" par la suite et puis sur "Larme".
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