vendredi 3 octobre 2025

"Après, la domesticité même trop loin." La coquille enfin corrigée !!! Halte à... Berrichon !!!

 Le livre Une saison en enfer semble avoir été imprimé dans une certaine précipitation. Il contient plusieurs coquilles, et les coquilles dans une édition originale ne concernent pas que Rimbaud. Le problème, c'est que Rimbaud n'a pas poursuivi de carrière littéraire et même n'est jamais revenu sur son livre Une saison en enfer. Quelques brouillons du livre nous sont parvenus qui permettent quelques progrès décisifs, mais pour la plus grande partie d'Une saison en enfer nous ne pouvons profiter d'aucun document précis pour débusquer les erreurs de l'éditeur Poot.
Il y a quelques coquilles faciles à corriger. Il y a peut-être des coquilles qui passent inaperçues.
On peut éliminer sans regrets le guillemet ouvrant au début de la prose liminaire, puisqu'on peut même refermer à plein d'endroits les guillemets ça ne changera rien à la lecture.
Il me semble assez évident que pour les tatouages "partout le corps", il faut corriger en "par tout le corps". Il est possible que le problème vienne plutôt d'un mot absent : "des tatouages partout sur le corps", mais la correction "par tout le corps" est un moindre mal et correspond à l'identification d'une coquille comme faute d'orthographe. L'expression "par tout le corps" a un effet d'oralité que n'a pas "partout sur le corps". Donc on s'y retrouve.
Il est aussi évident qu'il faut corriger "outils" par la leçon "autels" du brouillon correspondant. Rimbaud n'écrit pas n'importe quoi et ne change pas un mot pour un autre sans logique. Il est évident que le prote n'a pas su déchiffrer le "a" et le "e" de "autels" qu'il a confondu avec un "o" et un "i".
Là, c'est du pur bon sens, mais on voit que les rimbaldiens sont des gens qui n'ont aucune confiance en leur intelligence, voire en l'intelligence tout court. Ils ont aussi une fierté mal placée. Ils ne veulent pas remettre en cause cent vingt ans d'édition du mot "outils", surtout quand plusieurs décennies durant ils ont publié d'un côté le brouillon avec la leçon "autels" et de l'autre le texte de Poot avec la leçon "outils". Cela discrédite l'ensemble des lecteurs de Rimbaud et par conséquent eux-mêmes, puisque la correction "autels" prouve qu'ils lisaient sans rien comprendre le passage "les outils les armes". C'est un aveu de lecture passive et leur orgueil veut s'en défendre.
Personnellement, je ne vois pas comment faire autrement, j'avoue que je lis des passages de Rimbaud sans tout comprendre. Et de toute façon ceux qui pour l'instant récusent la lecture "autels" seront jugés par la postérité avec je ne sais pas une citation de Pascal : "qui veut faire l'ange fait la bête !"
Attaquons-nous à la coquille du moment. Dans "Mauvais sang", la phrase : "Après, la domesticité même trop loin[,]" est incorrect, elle n'a pas de cohérence grammaticale et la phrase ne veut rien dire, on peut lui prêter à grand-peine une signification approximative : "Après (ce que je viens de dire), la domesticité, à savoir l'état professionnel de domestique, lui aussi trop loin de moi."
Et vous allez voir que ce sens approximatif est déjà pas mal du tout.
La phrase étant grammaticalement incorrecte et le sens flottant, j'ignore à quel moment les éditeurs de Rimbaud ont modifié cette phrase. Je vais vérifier avec l'édition critique de Bouillane de Lacoste en même temps que je rédige cet article.
La revue La Vogue en 1886 a édité le texte en corrigeant plusieurs coquilles, en en ajoutant pas mal d'autres, mais Bouillane de Lacoste lui-même écrit, pages 110-111 : "Mais on a respecté la coquille 'même trop loin' de Mauvais sang". Dans son propre établissement du texte, époque de la Seconde Guerre Mondiale, Bouillane a opté pour la correction de "même" en "mène". Je cite sa justification au bas de la page 37 : "Note critique. - Ligne 14 : mène. L'édition de 1873 a ici une coquille : même, dont la correction s'impose, surtout dans cette série de courtes phrases parfaitement régulières."
Bouillane dit que "la correction s'impose", qu'est-ce à dire ? Que la correction "mène" s'impose ? Ou qu'il s'impose de trouver une correction à "même" ? Ou enfin qu'il s'impose de corriger la phrase dans son ensemble en identifiant ce qu'est réellement la coquille ?
Bouillane de Lacoste impose de croire que la ressemblance entre "même" et "mène" fait tenir la solution dans un mouchoir de poche avec une ressemblance étroite de la solution et de la coquille au plan orthographique et plus encore au plan phonématique.
Mais je ne suis pas d'accord.
La coquille peut venir de l'emploi d'un mot erroné à la place d'un autre, mais elle peut aussi relever de l'omission d'un mot.
Par exemple, puisque Bouillane plaide pour "mène", voici deux leçons concurrentes qui ont à peu près le même sens :
 
"Après, la domesticité mène trop loin."
"Après, la domesticité va même trop loin."
 Variante : "Après, la domesticité conduit même trop loin."
 
J'ai fait un test sur une personne qui ne lit pas les poésies de Rimbaud. Je lui ai demandé d'abord ce qu'elle pensait de la phrase : "Après, la domesticité même trop loin." La réponse est que la phrase n'a aucun sens.
J'ai ensuite cité à peu près tel quel l'alinéa du poète.
Ensuite, j'ai posé une deuxième question. La coquille, est-ce plutôt qu'il faut changer un mot par un autre ou qu'il faut ajouter un mot qui manque ? La réponse que j'ai reçue, c'est qu'il serait plutôt question de remplacer un mot, solution qui est celle de Bouillane de Lacoste, mais que je ne partage pas.
Notons que dans l'échange il n'est pas venu spontanément la formule qu'il manquait un verbe à la phrase de départ et qu'il en fallait un.
Apparemment, c'est un comportement naturel de remplacer un mot par un autre pour obtenir une phrase compréhensible sans passer par l'analyse grammatical. Il va de soi que je n'ai pas interrogé un spécialiste de la langue française, un enseignant ou autre.
Le test s'est arrêté là. J'ai donné ma solution et voilà.
Mais il y a eu quelques autres remarques sur le problème du sens. Et la personne que j'interrogeais était un peu perdue face à un paragraphe de littérature assez retors qu'elle ne connaissait pas.
 
Reprenons calmement.
Premièrement, la leçon "mène" paraît évidente avant la seconde guerre mondiale à Bouillane de Lacoste, mais il faudrait un historique de sa découverte du texte de Rimbaud. Je vais donc vérifier si dans son édition critique il précise à quel moment est apparue la leçon "mène" qu'il n'a pas l'air d'être le premier à proposer.
Deuxièmement, je vais contester cette leçon "mène" par plusieurs angles d'attaque, les conditions de déchiffrement de l'ouvrier-typographe, mais aussi la cohérence du propos tenu dans ce paragraphe.
Troisièmement, je vais donner ma solution en la justifiant au plan de la cohérence du propos tenu dans ce paragraphe et je vais ajouter deux citations de Rimbaud, l'une d'Une saison en enfer, l'autre d'une lettre de Rimbaud, pour montrer que ma leçon cadre avec les propos de Rimbaud en général et s'y confond.
 
En 1892, l'édition de Vanier, selon Bouillane de Lacoste, reproduit le texte de la revue La Vogue "avec toutes ses fautes" et non "le texte de Poot". Pire, il ajoute d'autres fautes, dont trois que Bouillane qualifie de surprenantes : "sans me servir pour rien même de mon corps", "l'attendrissement du Crucifié" et "sobre naturellement" au lieu de "sans me servir pour vivre même de mon corps", "l'attendrissement sur le Crucifié" et "sobre surnaturellement".
 Et, cerise sur le gâteau, on apprend enfin que la leçon "mène" vient de l'édition de 1898 de Paterne Berrichon. Bouillane précise que Delahaye y a participé, mais que l'essentiel du travail a été fait par Berrichon.
On doit donc l'établissement de la leçon : "Après, la domesticité mène trop loin" à Paterne Berrichon. Déjà, ça ne sent pas très bon. Ce n'est pas le philologue le plus recommandable. Les rimbaldiens n'ont pas l'habitude de considérer ses altérations du courrier rimbaldien comme venant d'un homme de bon goût.
Notons que Bouillane de Lacoste croit tellement à l'évidence de la correction qu'il ne précise pas explicitement ce qu'elle est. Je cite son commentaire de la correction à la page 114 : "[...] la faute 'même trop loin' est corrigée avec raison ; mais aux pp. 217-218, on lit encore la mauvaise leçon de Vanier : 'sans me servir pour rien'." Notons que dans le relevé Bouillane découvre de nouvelles coquilles : "l'enfer de la paresse" pour "l'enfer de la caresse" ou "les échapperons-nous" pour "les échappons-nous". Je vous cite des exemples qui montrent très précisément combien Berrichon est peu fiable, puisqu'il "corrige" très clairement le texte au gré de son sentiment littéraire.
En clair, quand il était jeune, Bouillane de Lacoste a été habitué à lire des éditions comportant la leçon "mène". Il est né en septembre 1894, il a de toute évidence découvert Une saison en enfer dans les éditions du vingtième siècle comportant la leçon "mène" de Berrichon et ce n'est que plus tard qu'il a découvert la leçon de Poot maintenue dans La Vogue. Il perdait une phrase qui avait du sens pour une phrase absurde.
Voilà la raison psychologique qui fait que Bouillane préfère la leçon "mène" jusqu'à la croire évidente.
C'est le même fonctionnement pour les rimbaldiens actuels. Ils ont en général découvert le texte avec la leçon "mène" qu'ils ont intériorisée, affectionnée, etc. La leçon "même" crée une phrase bancale, ils ne basculent donc pas de l'une à l'autre leçon.
Notons qu'avant Berrichon personne n'a pensé à l'évidence de corriger "même" en "mène", ils imprimaient la phrase bancale à défaut, se contentant de son sens approximatif, ce en quoi ils n'avaient pas tort du tout.
Or, certes, je ne dois pas dire qu'il est plus vraisemblable que Rimbaud ait écrit "Après, la domesticité même trop loin" et que l'ouvrier typographe ait cru devoir corriger avec "mène" que l'inverse, puisque la phrase de départ est incorrecte, mais je peux dire qu'il est plus vraisemblable que Rimbaud écrive une phrase compliquée avec "même" qu'un typographe a simplifié avec "mène", plutôt que Rimbaud écrive une phrase simple avec "mène" et que l'ouvrier la rende incompréhensible avec "même".
Selon Berrichon et Bouillane de Lacoste, il y avait une phrase que l'ouvrier n'arrivait pas à lire du profil : "Après, la domesticité me... trop loin", et le prote aurait déchiffré un même qui donne une phrase inimaginable : "Après, la domesticité même trop loin." On est d'accord ? C'est ça le raisonnement de Berrichon et Bouillane de Lacoste !
Je n'y crois pas.
J'ajoute que aveuglé par l'habitude de la leçon "mène" venue de Berrichon, Bouillane réduit la question des coquilles à une confusion d'un mot pour un autre, alors que dans la prose liminaire nous avons un mot de trop comme coquille : "prouve que que j'ai rêvé". Notons aussi que dans la prose liminaire, abstraction faite des guillemets du début, les deux coquilles portent sur des mots d'une banalité confondante : "le clef" pour "la clef", et "prouve que que j'ai rêvé".
Dans "Adieu", la coquille est d'un "s" en trop : "puisser" pour "puiser".
Certes, graphologiquement, il n'est pas aberrant de penser qu'on peut confondre les transcriptions de "mène" et "même", mais il n'en reste pas moins que l'allure d'ensemble de la phrase guide la compréhension du prote.
Du coup, il me semble plus logique de parier que la coquille vient d'un mot manquant. Il manque de toute façon un verbe à cette phrase, et l'opération de substitution d'un mot par un autre de Bouillane de Lacoste (Berrichon en réalité) a consisté à faire advenir ce verbe qui sera "mène".
Je pense que le mot manquant est le verbe et qu'il s'agit d'un verbe banal, quoi de plus banal, de plus court, et de plus proche du mot "outil" que le mot "est" ?
"Après, la domesticité est même trop loin."
On m'opposera la leçon que j'ai moi-même mentionnée plus haut comme proche du sens de la correction "mène" : "Après, la domesticité va même trop loin." Mais cette leçon "va même" est contaminée par l'envie que nous avons de retrouver notre compréhension habituelle du passage en "mène" qui dérive de l'imagination de Berrichon en 1898, et non directement de Rimbaud.
Notons aussi que les leçon "mène", "conduit même" ou "va même trop loin" doivent entrer harmonieusement dans le propos du paragraphe. Est-ce seulement le cas ?
Citons cet alinéa :
 
   J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. - Quel siècle à mains ! - Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m'est égal.
 Le poète affiche plusieurs fois une répugnance, ce qui consiste à tenir loin de soi : "J'ai horreur de tous les métiers", "ignobles", "dégoûtent", l'exclamation indignée "Quel siècle à mains !", le refus "Je n'aurai jamais ma main", "me navre".
Or, la leçon "mène" crée une hétérogénéité au plan du discours. Le fait d'être domestique mènerait trop loin. Je trouve que ce propos jure au milieu de phrases où le poète dit qu'il tient les métiers ou rôles sociaux loin de lui. La domesticité mènerait loin, loin de quoi ? loin en quoi ? d'abord ? Le propos n'est pas cohérent, il y a une incongruité avec la leçon "mène".
Je reprends maintenant avec ma proposition "est" à ajouter à la phrase. D'abord, l'ajout de ce "est" stabilise et donne sa touche finale au sens approximatif de la phrase incorrecte : "Après, la domesticité même trop loin."  Bien sûr, vous me demanderez alors ce que veut dire : "Après, la domesticité est même trop loin." Et vous me demanderez sans doute : "est trop loin de quoi ?" La réponse est dans la cohérence et l'unité de propos de l'alinéa : "la domesticité est même trop loin de moi."
On a même un calembour latent, puisque le poète n'ayant pas de main cela rend encore plus criant qu'il dise que l'état de domestique est loin de sa portée.
Le poète rejette les métiers, ceux de paysans, de maîtres ou d'ouvriers. Il rejette le métier de domestique, puis le statut de gentil mendiant, puis le statut de criminel dans la mesure où il se définit par rapport à la société et non en liberté de disposition de soi-même. Rimbaud n'a aucune raison de dire que l'état domestique va le perdre. Pourquoi ça le perdrait alors qu'il y a à côté le rôle du mendiant et pire du criminel ? ça n'a aucun sens.
Enfin, j'apporte mes preuves externes.
Nous avons un livre posthume de Mathilde Mauté, l'ex-épouse de Paul Verlaine : Mémoires de ma vie, où celle-ci cite une phrase d'un courrier hélas demeuré inédit de Rimbaud à Verlaine : "Le travail est plus loin de moi que mon ongle l'est de mon oeil  . Merde pour moi ! [...]" On est exactement dans le sujet de notre alinéa : "horreur de tous les métiers", "la domesticité [est] même trop loin", et dans la syntaxe de la solution que je défends. J'ajoute une autre citation. Dans la même section "Mauvais sang", Rimbaud écrit plus loin : "La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n'est pas assez pesante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher point du monde." La vie du poète est si légère qu'il est loin de l'action et de s'épanouir par le travail." Nous retrouvons l'idée d'être loin. Le fait de s'envoler explique aussi que le poète ne puisse avoir sa main.
On a une métaphore identique qui va de l'alinéa sur la domesticité à l'alinéa sur la vie pas assez pesante, et on a aussi cette métaphore identique dans une lettre de 1872 de Rimbaud à Verlaine tombée entre les mains de Mathilde qui nous en fait minimalement part.
Je rappelle que dans son courrier en mer du 4 juillet 1873 Rimbaud dit de Verlaine qu'il est son "seul ami", ce qui fait écho à la stratégie d'écriture du livre Une saison en enfer fort avancé depuis avril : "pas une main amie" dans Adieu, puisque évidemment les thèmes ont des implications autobiographiques.
 
Vous pariez combien qu'à l'avenir on admettra que j'ai établi le texte de Rimbaud à plusieurs égards. J'ai identifié deux centons de Belmontet, rendu à Verlaine un dizain "L'Enfant qui ramassa les balles...", mais j'ai déchiffré deux vers de "L'Homme juste", un vers est en tout cas un déchiffrement qui ne vient que de moi seul, et j'ai corrigé deux coquilles dans "Mauvais sang" du livre Une saison en enfer.
Vous n'êtes pas d'accord, vous allez en rester à "outils" contre le manuscrit de Rimbaud en personne et à "mène" comme de vieilles... badernes !
 
A bon entendeur !

2 commentaires:

  1. On vit quand même une fin de l'occident incroyable. Vous imaginez que la poésie a eu deux dernières périodes de succès (autour de 1885 avec des poètes minables mais parmi lesquels certains publiaient Rimbaud) et puis en gros il y a eu un souffle à nouveau entre les deux guerres mondiales. Il ne faut pas oublier que la littérature française a produit du très bon au vingtième, même si une cassure ultra violente s'est faite dans les années soixante. Il est vrai qu'il y a aussi pas mal de déchets. J'en ai lu des recueils Poésie Gallimard et je les ouvre encore, je sonde en librairie les Orphée La Différence et Poésie Gallimard, je sais à quel point c'est infesté de verbiage. Intellectuellement, après la II GM, la poésie restait présente. On en parlait avec respect. Il y a eu une polémique sur La Chasse spirituelle, sur "Voyelles", sur la place des Illuminations, etc.
    Et là, dans un silence de dingues, un silence favorisé par le refoulement actif des rimbaldiens eux-mêmes, personne ne parle de l'article ci-dessus avec une explication précise pour résoudre une coquille qui ne laisse rien à désirer, la chute en jeu de mots sur Paterne Berrichon. Même dans l'écriture, vous en connaissez des rimbaldiens qui font aussi bien. Ils écrivent de manière châtiée, harmonieuse, mais est-ce qu'ils ont le petit don littéraire ? Même pas ! On a un progrès décisif dans l'établissement du texte de Rimbaud et ça vaut pour sa compréhension.
    Pour la tranquillité des médiocres, on va étouffer Rimbaud, parce que ce "est" de Rimbaud pour un "mène" de Berrichon c'est bien le problème de notre temps que dénonce mon article. J'explique un truc et de manière littéraire je dénonce le berrichonnesque.
    Vous imaginez la gravité de la situation pour la littérature... pour la poésie... pour Rimbaud ? Si vous ne mettez pas ce "est" en avant, à quoi ça vous sert de blablater sur la poésie à tire-larigot ? Vous la laissez publiquement mourir. Vous niez que Rimbaud ait écrit pour l'humanité ! C'est marrant comme c'est contraire à tout ce que vous affichez comme beaux principes idéaux.

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  2. Un complément sur l'image du poète loin du travail.
    Vous avez donc dans le paragraphe dont je corrige enfin la coquille, un Rimbaud qui dit être un loin de toute situation sociale, loin du statut de maître, d'ouvrier, d'écrivain, de domestique et même loin du mendiant ou du criminel. Plus loin, le poète dit que sa vie n'est pas assez pesante, à rapprocher du "ma vie était peut-être un festin jadis" et de bien d'autres passages, soit sur la vie, soit sur la mort ! Il s'envole et flotte loin de l'action, centre du monde. Or, dans "Adieu", le poète dit qu'il est rendu au sol avec un devoir à chercher et qu'il est finalement un paysan qui doit étreindre la terre, ce qui rappelle le "tous paysans, ignobles" de "Mauvais sang", et dans "L'Eclair" la pirouette se joue sur le commentaire du travail et le fait de refuser la mort, ce qui fait écho à l'image d'une vie volant loin de l'action de l'Ecclésiaste moderne, du monde...
    Vous le sentez que la différence entre "mène" et "est" ça n'a pas le même rapport à la lecture d'ensemble d'Une saison en enfer. Vous sentez qu'on touche du doigt un caractère essentiel du propos rimbaldien ?
    Voilà ce que le branquignole que je suis a à dire aux gens bien équilibrés que vous êtes ! Rimbaud était aussi un branquignole que vous le comprenez moins bien que moi ? Mais pourquoi vous vous y accrocher ? Là, vous n'êtes plus défendables dans votre propos rimbaldien.

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