vendredi 10 octobre 2014

L'Influence maximale des Châtiments (2.b Rages de Césars)

Le poème Rages de Césars pose un problème de compréhension évident, puisque les vers 9 et 10 formulent deux questions l'une à la suite de l'autre sans leur apporter de réponse. 

[...]
La Liberté revit ! Il se sent éreinté !
Il est pris. - Oh ! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ?
On ne le saura pas. L'Empereur a l'oeil mort.
Il repense peut-être au Compère en lunettes...

Dans l'édition Flammarion de Suzanne Bernard et d'André Guyaux des OEuvres d'Arthur Rimbaud, celle revue et mise à jour en 2000, dans la collection des Classiques Garnier, si nous nous reportons aux annotations du poème, page 402, nous relevons un ensemble conséquent de huit notes numérotées, mais six concernent les seuls quatrains et les deux dernières servent à nous éclairer les allusions historiques du seul dernier tercet, car aucune note ne nous apportera de précisions sur l'énigme même de l'avant-dernier tercet.
En effet, après une note 6 pour commenter le mot "éreinté", la note 7 nous enseigne que :
Ledit Compère est certainement, comme l'a bien vu Jules Mouquet, Emile Ollivier, ministre en 1870, et qui avait laissé son gouvernement déclarer la guerre à la Prusse, allant jusqu'à prétendre qu'il acceptait cette guerre "d'un coeur léger".
La note 8 est consacrée à l'identification de la résidence impériale fleurie déjà plusieurs fois évoquée dans Les Châtiments.
Relevons que la note 3 n'identifie pas la mention "habit noir" comme provenant des Châtiments de Victor Hugo dans une biographie en vers imaginaire des débuts du futur empereur, mais explique tout de même le sens : "Depuis Sedan, comme le note Bouillane de Lacoste, l'empereur déchu avait repris ses vêtements civils."

Dans l'édition de la Pléiade de 2009 d'André Guyaux, si nous nous reportons aux annotations au poème, page 835, nous avons droit à deux lignes sur le manuscrit et sa localisation, une présentation en cinq lignes et une série de quatre notes numérotées. Les trois premières notes concernent les quatrains, la note 3 porte sur le mot "orgie" à la rime au vers 5. La note 4 finale se préoccupe à nouveau de l'identification du "Compère en lunettes". Voici le texte de cette note :

Le "Compère en lunettes", ainsi représenté dans les caricatures anti-bonapartistes, est Emile Ollivier, jadis républicain, rallié à Napoléon III, qui lui avait demandé de former le gouvernement, en décembre 1869  il avait fait voter les crédits militaires avant de démissionner aux premiers revers de la guerre franco-prussienne.
Encore une fois, aucune proposition n'est faite pour répondre aux deux questions du premier tercet.

Dans le tout récent Dictionnaire Rimbaud, ouvrage placé "sous la direction de Jean-Baptiste Baronian" et publié en 2014 dans la collection "Bouquins" des éditions Robert Laffont, le sonnet a droit à une entrée signée par un certain Jean-Marie Méline qui semble avoir contribué à la confection d'un grand nombre de notices. Il s'agit d'une notice brève avec deux renvois (Demeny, Napoléon III). Le commentaire porte sur deux points : le pluriel "Césars" qui permet de généraliser le propos à tous les souverains et l'identification du "Compère en lunettes", toujours cet :

Emile Ollivier (1825-1913), qui était président du Conseil et qui, à ce titre, a annoncé la déclaration de guerre du 19 juillet 1870.
Précisons au passage que le pluriel "Césars" se rencontre dans Les Châtiments de Victor Hugo et qu'il n'a même rien d'original : par exemple, la mention "césars" au pluriel apparaît dans les vers de Nicolas Boileau au dix-septième siècle.

Dans l'édition Flammarion de 1989 de Jean-Luc Steinmetz des Poésies d'Arthur Rimbaud, collection de poche "GF-Flammarion", la notice concernant Rages de Césars compte environ treize lignes, page 239 : il s'agit d'un texte de présentation avec même un jugement dépréciatif : "Le titre, qui ne correspond qu'imparfaitement à l'attitude que Rimbaud prête à l'empereur dans son poème, tend à généraliser la navrante expérience des tyrans", et il est suivi de deux observations, l'une sur le vers 12, l'autre sur le vers 14, autrement dit deux observations sur le seul dernier tercet ! Il s'agit toujours d'identifier Emile Ollivier, la mention "Saint-Cloud" étant précisée en tant que "résidence impériale près de Paris".

Dans son édition des OEuvres complètes d'Arthur Rimbaud dans la collection "La Pochothèque" du Livre de poche, Pierre Brunel offre, page 785, une phrase d'introduction et une paraphrase du sonnet en guise de commentaire, et il renvoie aux études antérieures de Steve Murphy et Marc Ascione :

   Napoléon III a été battu et fait prisonnier à Sedan le 2 septembre 1870. Cette nouvelle entraîne la chute de l'Empire et la proclamation de la République ("La Liberté revit!"), le 4. Double rage à laquelle s'ajoute la fureur contre Emile Ollivier, considéré comme le fauteur de la guerre. Mais ces mouvements sont passagers, et l'Empereur retombe dans son apathie ordinaire. Ainsi en va-t-il de tous les Césars...

Ni Méline, ni Steinmetz, ni Brunel ne citent Victor Hugo ou le recueil Les Châtiments !

Dans l'édition Oeuvre-Vie d'Arthur Rimbaud, dirigée par Alain Borer, publication d'Arléa en 1991 devenue plus difficile à se procurer, nous avons une concurrence de deux "Notes", une de Jean-François Laurent, d'une demi-page, et une de Marc Ascione au dimension d'un petit article de presque six pages.
Voici le seul passage où Jean-François Laurent semble toucher un mot du questionnement du premier tercet, encore les vers 9 et 10 où figurent les deux interrogations ne profitent-ils pas du renvoi explicite appuyé par le critique : "Aux affirmations des quatrains succèdent les incertitudes des tercets (v.11 et 12) qui suggèrent un personnage en train de se décomposer, de partir en fumée." La mention du "rôle joué par Emile Ollivier" ne manque certes pas, mais encore une fois le critique ne relie pas explicitement l'identification du "Compère en lunettes" à la devinette du "nom" qui "Tressaille" sur les "lèvres muettes" de "l'Empereur". Critiques et lecteurs se sont habitués à considérer comme implicitement admis que ce "nom" qui meurt sur la bouche est celui du "Compère en lunettes". C'est ce qui explique que personne ne se soit étonné jusqu'à présent de l'absence d'annotation pour la double question des vers 9 et 10. 

En revanche, la note de Marc Ascione s'ouvre justement sur la nécessité de répondre à cette énigme pour goûter la raillerie du poème, en mentionnant la dérobade du vers 11 :

On ne le saura pas : Le sonnet ne livre pas facilement son secret. Pour ouvrir la boîte à malices, appuyons sur les deux extrémités.
Le titre, d'abord : son pluriel implique certes tous les tyrans, mais singulièrement deux, le premier et le troisième Bonaparte. [il s'agit de s'intéresser alors aux] répétitions tragi-comiques de l'histoire  celle surtout des
Châtiments.
Je résume le commentaire. Hugo opposait le premier empereur au second, mais le coup d'Etat du 2 décembre est une "seconde édition du 18 Brumaire" et le châtiment du "18 Brumaire". Marc Ascione est convaincu sans raison que Rimbaud a poussé à l'absurde la logique du recueil hugolien, car Ascione ne pardonne pas à Hugo de présenter sous un jour favorable l'oncle épique et il s'accorde avec Marx pour penser que trop d'initiative personnelle est accordée au neveu, tous raisonnements qui n'ont rien à voir avec le discours du sonnet, mais qui donc déterminent explicitement la lecture proposée, ce qui pose quand même un problème redoutable de logique.
Marc Ascione nous intéresse ensuite à la "pointe du sonnet". Il prétend que son intérêt serait faible si elle n'évoquait que les plaisirs tabagiques, ce qui entre en conflit avec la note précédente de Jean-François Laurent qui nous invite à méditer ce qui peut bien partir ainsi en fumée. Marc Ascione est convaincu que le "fin nuage bleu" du "cigare en feu" fait allusion à l'incendie du château de l'Empereur à Saint-Cloud, le 14 octobre 1870, ce qu'aucun autre rimbaldien n'a admis, d'autant que le manuscrit connu du poème passe pour avoir été remis à Paul Demeny avant la toute fin du mois de septembre. Marc Ascione insiste aussi sur le fait que le coup d'état du 18 brumaire a été exécuté à Saint-Cloud, une parenthèse précisant : "le corps législatif y fut convoqué avant d'y être dispersé manu militari". Toutefois, le sonnet où il est également question des Tuileries n'impose pas cette considération comme plus particulièrement pertinente. Ce n'est qu'une information de plus, toujours bonne à savoir, sur la résidence impériale évoquée à la fin du sonnet.
C'est de manière arbitraire que Marc Ascione a décidé de voir l'oncle et le neveu dans le pluriel "Césars" du titre, alors que tout le monde se contente d'y reconnaître une figure de style classique et courante, celle de l'antonomase qui a même une très grande fortune populaire : "substitution d'un nom propre à un nom commun (ou en sens inverse d'un nom commun à un nom propre)" : "un Casanova" pour un séducteur, des "Césars" pour des empereurs ou des rois ! C'est tout aussi arbitrairement qu'Ascione envisage une double allusion à l'oncle et au neveu dans la mention "Saint-Cloud", pardon !, dans la mention "soirs de Saint-Cloud"! C'est sur ce double propos arbitraire que Marc Ascione prétend tout éclairer au sens du poème : le paradoxe étant qu'il n'a pas tort par ailleurs, le poème est bien une forme de "châtiment" pour un coup d'Etat équivalent à celui du "18 brumaire", mais tout cela vient de ce que ce sonnet s'inspire des Châtiments de Victor Hugo et pas du tout des considérations fines qui introduisent cette note.
Toutefois, dans la suite de son étude, le critique souligne très bien l'importance intertextuelle du recueil de 1853 :

Dès lors tout s'éclaire : les références aux Châtiments dans les quatrains (Rages de Césars est un véritable pot-pourri) sont non des réminiscences, mais des citations très concertées.

Le commentaire ne manque pas alors de mettre en vedette le poème L'Expiation qui se clôt par la mention en majuscules du "DIX-HUIT BRUMAIRE", majuscules non rendues dans la transcription de la citation offerte par le critique, poème qui contient des éléments de réécriture du poème Rages de Césars, notamment le mot de "compère" alors appliqué à Napoléon Premier. Marc Ascione se penche sur le premier tercet en se demandant si symétriquement au poème d'Hugo ce nom qu'on ne saura pas ne serait pas celui du "2 décembre", mais il enchaîne alors sur l'identification du "Compère en lunettes" à Emile Ollivier, en révélant que celui-ci avait formulé un propos célèbre à l'époque "Je serai le spectre du 2 décembre". Emile Ollivier avait déclaré cela lors d'élections de 1857, lorsque, fils d'un proscrit, il était opposant à l'Empire. Devenu un chef sans titre du gouvernement provisoire en 1869, Emile Ollivier s'est ainsi avéré un punisseur bien paradoxal de l'Empire. Or, si Rages de Césars est à l'évidence l'équivalent pour Napoléon III de l'expiation supposée pour Napoléon Premier dans le poème L'Expiation de Victor Hugo, tout le discours d'Ascione pour envisager une critique ou un pied-de-nez à Hugo dans le sonnet de Rimbaud n'est qu'affabulation : il suffit de lire le sonnet pour se rendre compte de la gratuité de cette analyse. Mais il y a plus ! La question du nom qui expire sur les lèvres est suivie de l'énigme d'un regret mordant.
Dans l'optique de l'ensemble des commentateurs du poème, le nom est celui d'Emile Ollivier semble-t-il, ce qui nous semble étrange, vu que la scène est celle de la capture de l'Empereur, ou plutôt d'une reprise de conscience de cette captivité après un égarement dans le rêve et le souvenir ! Il rêve d'étouffer la Liberté, mais échoue, se réveille en étant conscient d'être prisonnier, et il faudrait croire que c'est le nom d'Emile Ollivier qu'il s'étouffe à ne pouvoir prononcer ! Son regret serait, dans le cadre de cette lecture, celui d'avoir déclaré la guerre. A cette aune, notre sonnet jouirait d'une organisation poétique faible et se lirait comme un article en prose avec quatre paragraphes autonomes, accessoirement mis en vers pour plaire à ceux toujours prêts à se dire : "Il sait écrire en vers, c'est quelqu'un!", alors que ce qui importe le plus en poésie c'est la composition.
Le sonnet illustre en réalité le cas d'une de ces possibles rages de Césars, et cette rage est liée à la chute des empereurs. Dans "Morts de Quatre-vingt-douze...", il est question du modèle révolutionnaire comme "baiser fort de la liberté" à des hommes qui en deviennent "pâles" et qui vont "bris[er] le joug qui pèse / Sur l'âme et sur le front de toute humanité", c'est l'Empire lui-même qui, en déclarant la guerre à la Prusse, invite les hommes à se souvenir d'eux et à ne plus être "courbés sous les rois comme sous une trique". La faute paradoxale pour l'Empire incombe alors non à Emile Ollivier, mais aux "Messieurs de Cassagnac".
Dans le second quatrain, le combat du second quatrain s'effectue explicitement en sens inverse : l'empereur va souffler la Liberté du baiser, comme il soumet le peuple à une trique depuis vingt ans déjà, jusqu'à ce que cette Liberté ait un nouveau sursaut, l'Empereur "cassé de débauches" (citation des Châtiments) par ses "vingt ans d'orgie" se retrouve alors "éreinté" (fourbu, les reins cassés, comme harassé sous les coups de trique) par le souffle de vie de cette flamme nommée Liberté dont il faut comprendre que la vigueur rallumée agit comme un fouet dans les mains des anciens opprimés ! En nous fondant sur le double sens du verbe "éreinter" (épuiser, critiquer violemment), nous pouvons dire que cette vengeance est bien sûr essentiellement littéraire par la morsure morale, c'est l'équivalent du fer rouge à l'épaule dont il est si souvent question dans Les Châtiments d'Hugo auxquels le motif de la bougie liberté abstraction impossible à éteindre est lui-même repris. Le motif du "fer rouge" sera repris par Glatigny en titre à de "nouveaux châtiments" que nous savons avoir été lus avec voracité par Rimbaud un peu plus tard à Paris, grâce à la lettre à Demeny du 17 avril 1871. Et à cette Liberté qui "revit", l'Empereur oppose symétriquement un "oeil mort" ! Ce balancement de vie et de mort concerne précisément la fin du second quatrain et l'ensemble du premier tercet! Voyez notre citation au début de la présente étude!
Encadré par la vie de la Liberté et la mort d'un regard qui l'instant d'avant rêvait d'asseoir son trône sur la Liberté écrasée, le double questionnement suppose plutôt selon moi la raison de la rage, la fin du sacre, la chute du titre de "Napoléon III". Et une fois prisonnier, l'Homme pâle, dérisoire "Empereur" qui regrette que la Liberté ait triomphé, autrement dit la République, regrette d'abord et avant tout le titre de "Napoléon III" qui a permis les "vingt ans d'orgie", les "soirs de Saint-Cloud" et la vie fleurie aux "Tuileries".
Lorsqu'il est pris, il ne peut plus dire à ceux qui l'arrêtent : "Mais que faites-vous ? , Je suis Napoléon III", quand au second quatrain il rêvait avec un renouveau de convoitise de précisément devenir le troisième du nom d'une dynastie.
Je suis d'autant plus convaincu qu'il faut dissocier ce "nom" de celui du "Compère" convoqué dans le second quatrain que tout au long des Châtiments le nom qui obsède notre "Homme pâle" c'est celui dynastique tombé dans le berceau et dont il a été question de s'emparer pour en faire quelque chose.
Suivant immédiatement le poème L'Expiation, nous avons droit à un poème intitulé Napoléon III au début du sixième livre des Châtiments, et dans Nox III, nous relevons les deux vers significatifs suivants, très célèbres encore aujourd'hui parmi les connaisseurs d'Hugo :

"Je me sers de son nom, splendide et vain tapage,
              Tombé dans mon berceau.
[...]"
Ce poème Nox III est un intertexte majeur du sonnet Rages de Césars, puisque Rimbaud en reprend des mentions ou les démarque, parfois sous forme d'inversion carnavalesque : "L'empereur surhumain" pour "l'empereur a l'oeil mort", "quinze ans régna dans les tempêtes" pour "soûl de ses vingt ans d'orgie", "Il prit" pour "Il est pris" (concurremment à "Te tiennent dans leurs mains et t'ont fait prisonnier [...] Ils t'ont pris", dans L'Expiation, Rimbaud étant visiblement sensible au retour de ce verbe entre les deux textes), "cassé de débauches, l'oeil terne, / Furtif, les traits pâlis" pour "soûl de ses vingt ans d'orgie", "éreinté", "oeil terne", "L'Homme pâle". Rimbaud reconduit encore le même modèle d'introduction du discours au style direct : "Donc cet homme s'est dit" pour "Il s'était dit", se montrant sensible d'ailleurs à la récurrence du procédé dans le recueil hugolien. Enfin, dans Nox III, le quatrain suivant :

La France libre et fière et chantant la concordeMarche à son but sacré Moi, je vais lui jeter par derrière une cordeEt je l'étranglerai.
[...]
est reconduit sous forme de variante du motif au coeur du second quatrain de Rages de Césars :

[...]Il s'était dit : "Je vais souffler la LibertéBien délicatement, ainsi qu'une bougie !"[...]

Mais Rimbaud n'effectue alors qu'une reprise d'une image récurrente du recueil hugolien, et il sélectionne précisément celle de la préface en prose originelle de 1853, préface qui sera insérée dans le texte de la nouvelle préface d'octobre 1870 :

[...] La pensée échappe toujours à qui tente de l'étouffer. Elle se fait insaisissable à la compression  elle se réfugie d'une forme dans l'autre. Le flambeau rayonne  si on l'éteint, si on l'engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l'on ne fait pas la nuit sur la parole  si l'ont met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière, et l'on ne bâillone pas la lumière.

Il n'est pas inutile de remarquer que dans Nox III le verbe "engloutir" réapparaît, mais cette fois pour "surnager" sur Napoléon Premier "dans l'histoire", pour noyer l'oncle sous le neveu, ni que la faible lanterne de l'imposteur détourne un rayon du "soleil d'Austerlitz". Certes, Rimbaud ne reprend pas le mythe solaire du premier Empereur, ni l'idée d'une lumière émanant de Dieu sur le modèle johannique, mais il s'inscrit dans la continuité d'Hugo, avec un changement de sujet, la chute de Napoléon III suite à Sedan, et avec pour seule cible satirique de son sonnet, cet exemple d'empereur même, sacré dans la médiocrité! Le conquérant aurait mieux fait d'en demeurer aux fleurs pacifiques des Tuileries! Le "Panthéon bleu" de l'oncle avec l'image de Moscou en flammes est retourné en "fin nuage bleu" dérisoire du fumeur qui rêvasse !
A l'avenir, les commentateurs dans les éditions des oeuvres de Rimbaud devraient s'intéresser à la double question du premier tercet du sonnet Rages de Césars. La réponse qu'on y apporterait en deux lignes seulement vaudrait alors comme témoignage apporté à la compréhension de celui-ci, il n'est donc plus question de s'y dispenser après notre présente mise au point.

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