Il est chouette mon titre d'article, n'est-ce pas ? On ne peut pas dire le contraire. Je suis assez content des titres que j'ai pu mettre à mes derniers articles, y compris celui à rallonge "Bien comprendre...", car il est pensé comme un de ces vieux titres du XVIe siècle que je peux exploiter pour en faire un pied-de-nez à l'espèce de clarté concise accrocheuse dont se targue notre stupide époque.
Je me doute que les silencieux lecteurs de mon blog peuvent être déconcertés par le fait que je laisse un peu de côté les projets sur Proudhon, Gautier, etc. Je suis un peu dépendant de mon accès à mes propres livres. Rien ne presse. Dans un autre ordre d'idées, vu ce qu'il s'est passé en février, la partie "statistiques" de mon blog m'apprend qu'il y a eu des consultations bien plus élevées de mes articles. Je pense qu'il doit s'agit de logiciels mouchards (et vive la Russie, vive le Donbass libre), mais étrangement il y a une forte baisse des consultations pour la période des vacances de Noël et de Nouvel An. Là, ce n'est pas reparti, la fréquentation est basse. Pourtant, j'ai envie d'enchaîner les articles et je ne vais pas me gêner pour le faire. Normalement, ce mois devrait être fabuleux pour ceux qui fréquentant mon blog aiment lire et aiment des écrits de haute volée sur Rimbaud, ceux qui aiment la réflexion littéraire, car je prévois d'écrire certaines choses un peu au-delà de la critique littéraire, des réflexions sur le projet de "voyant" de Rimbaud avec de la mise en perspective.
Tant que je tiens entre les mains quelques éditions des Feuilles d'automne, autant en profiter.
Le poème "La Pente de la rêverie" est l'une des pièces les plus célèbres du recueil hugolien de 1831. Il s'agit d'une composition numérotée XXIX d'une certaine étendue, en alexandrins à rimes plates, mais on peut noter que les trois premières séquences sont de dix vers chacune.
Hugo assimile les pensées qui sont en nous à des "plaines fleuries" ou à "un océan qui dort". Le poème s'ouvre par une mise en garde face à une expérience dangereuse, puis commence le récit de ce que le poète a lui-même vécu. La foule des souvenirs qui est dans un premier temps une foule humaine déferle. Le poète voit ses proches, puis les absents, puis les morts, puis l'humanité entière, puis le spectacle prend les dimensions de l'histoire des hommes avec les villes des siècles passés, la superposition des époques romaines, etc., et cela se termine par le dernier mot du poème qui est une vision de "l'éternité".
Hugo nous met en garde contre cette expérience de vision qui amène à la révélation de "l'éternité", mais il en fait un poème qui nous rendrait jaloux de l'expérience si nous n'étions pas conscients de sa dimension de jeu littéraire.
Je vais approfondir les relations à certains poèmes de Rimbaud, mais je dois rappeler le cadre que nous avons habilement fixé.
Nous sommes partis d'une idée peu courante dans les études rimbaldiennes et même littéraires. Grâce à notre prodigieuse sensibilité intelligente de lecteur, nous avons pensé à souligner que Verlaine, à contre-courant, était plus un admirateur des premiers recueils lyriques de Victor Hugo que de sa poésie de l'exil. En cela, Verlaine a une opinion différente d'un Baudelaire, et sans doute même d'un Rimbaud qui parle du "vu" des derniers volumes dans sa lettre à Demeny, mais ce n'est pas inintéressant du tout. Arrivé à Paris, Rimbaud a dû échanger au sujet de Victor Hugo avec Verlaine et l'idée d'aller éprouver la thèse de Verlaine pour voir si Rimbaud ne peut pas tirer un parti subtil des premiers recueils lyriques s'est imposée naturellement à deux esprits, le mien et celui de Rimbaud.
Rimbaud a carrément démarqué le premier hémistiche du quatrième poème des Feuilles d'automne en attaque de l'un de ces poèmes "nouvelle manière" : "Qu'est-ce pour nous, mon Coeur,..." Accessoirement, l'un des seuls poèmes nouvelle manière tout en vers de douze syllabes.
On a vu précédemment qu'en creusant un peu la lecture de la préface et des premiers poèmes du recueil l'influence devait jouer aussi sur d'autres poèmes comme "Le Bateau ivre" et "Voyelles" notamment.
Nous avons donc une influence des Feuilles d'automne qui s'étend de compositions en vers première manière au début de 1872 (janvier-février, voire mars) à des compositions nouvelle manière immédiatement postérieures (période avril-juin 1872 en gros).
Alors, je vous l'annonce tout de suite, il va y avoir un article sur "Voyelles", mais ça ne se limitera pas aux Feuilles d'automne. Je peux même vous donner le titre que j'envisage : "Un mystère du rayon... de Ses Yeux qui n'est pas le violet !" Il est chouette, mon titre, n'est-ce pas ? On ne peut pas dire le contraire. Mais, pour l'heure, concentrons-nous sur "La Pente de la rêverie" avec des enjeux pour des poèmes rimbaldiens tels que "Le Bateau ivre", "L'Eternité" et "Michel et Christine".
Le poème "L'Eternité" semble n'avoir rien à offrir de comparable au poème "La Pente de la rêverie", sauf tout de même ce mot "éternité" qui clôt la pièce hugolienne. Nous savons qu'à cette époque, et le poème plus que probablement contemporain à un ou deux mois près "Qu'est-ce pour nous, mon Coeur,..." en est la preuve, Rimbaud relisait attentivement Les Feuilles d'automne. C'est quand même frappant qu'Hugo donne son idée d'une vision de l'éternité de ce recueil et qu'au moment où Rimbaud le lit le jeune ardennais en fasse tout autant. Oui, un poème est en alexandrins, un peu plus de cent, un poème un peu plus long que "Le Bateau ivre", tandis que nous avons une chanson courte avec des reprises, un refrain et des vers courts de cinq syllabes.
Petite digression en passant au sujet des vers de cinq syllabes. Dans ses Poèmes saturniens, Rimbaud a composé une pièce intitulée "Soleils couchants" qui rappelle un titre connu des Orientales mais en alexandrins et qui s'inspire de loin en loin de modèles hugoliens parmi lesquels le poème XX des Feuilles d'automne : "Dans l'alcôve sombre, [...]", avec notamment sa deuxième strophe, son "sable des grèves" et ses "soleils de flammes".
La digression n'en est pas vraiment une, car je prévois un de ces quatre de méditer cette question d'une relation possible du poème "L'Eternité" à tout cet arrière-plan, mais pour l'instant ce n'est qu'une hypothèse d'approche que je laisse de côté.
Je rappelle que la métaphore du plongeon dans l'océan est très présente dans "La Pente de la rêverie", et je vais citer la strophe finale avec "double mer du temps et de l'espace", avec métaphore du "navire humain", avec cette idée de ramener un récit des visions pour les autres (je songe aux enfants et dorades du "Bateau ivre"), avec aussi des vers qui semblent avoir fait une forte impression sur Baudelaire comme l'attestent les derniers vers du "Voyage" des Fleurs du Mal :
Oh ! cette double mer du temps et de l'espaceOù le navire humain toujours passe et repasse,Je voulus la sonder, je voulus en toucherLe sable, y regarder, y fouiller, y chercher,Pour vous en rapporter quelque richesse étrange,Et dire si son lit est de roche ou de fange,Mon esprit plongea donc sous ce flot inconnu,Au profond de l'abîme il nagea seul et nu,Toujours de l'ineffable allant à l'invisible...Soudain il s'en revint avec un cri terrible,Ebloui, haletant, stupide, épouvanté,Car il avait au fond trouvé l'éternité.
Vous pouvez vous sentir déçus par la pirouette finale et en conclure que ce poème ne mérite pas du coup une telle célébrité, il n'en reste pas moins que "Le Voyage" de Baudelaire suppose une référence à ce poème, et puis il y a tout l'intérêt de comprendre que le poème de Rimbaud est une réponse à Hugo. Hugo revient "épouvanté", nous met en garde contre une aventure de l'esprit qui engage le passé, l'écoulement des siècles.
Rimbaud prend complètement le contre-pied de Victor Hugo. Et je vous laisse même apprécié le jeu sur le vocabulaire de "trouvé" à la forme avec préfixe "retrouvée" du refrain rimbaldien, qui n'a pas la même signification.
Elle est retrouvée.Quoi ? - L'éternité !C'est la mer alléeAvec le soleil.
(Note : Je vous avoue avoir la flemme de vérifier la ponctuation de ma citation rimbaldienne.)
Du côté du récit hugolien, c'est la nuit qui progresse avec l'augmentation des foules dans la vision :
La nuit, avec la foule, en ce rêve hideux,Venait, s'épaississant ensemble toutes deux,Et, dans ces régions que nul regard ne sonde,Plus l'homme était nombreux, plus l'ombre était profonde.Tout devenait douteux et vague, [...]
Les "vallons de lumière" comparables à l'écume blanche se font rares. L'obscurité s'étend. Quelle différence avec la joie exprimée dans le poème rimbaldien, avec son idée d'aube du "jour en feu" chassant précisément "la nuit si nulle". Hugo dévalorise la vision : "rêve hideux". Il est clair comme de l'eau de roche que le poème "L'Eternité" prend volontairement le contrepied du poème hugolien. Précisons que sous forme de périphrase, vers le milieu du poème, Hugo compare sa vision au "Jugement dernier", "jour du remords".
Mais, le poème "La Pente de la rêverie" peut concerner encore deux autres pièces rimbaldiennes. Le motif des "pleurs", j'en ai parlé récemment au sujet d'autres pièces des Feuilles d'automne, et j'ai cité "Le Bateau ivre" ou "Larme" de Rimbaud, mais le décor pluvieux de "Michel et Christine" est intéressant à rapprocher également. Comme dans "Michel et Christine", le poème "La Pente de la rêverie" mentionne des aqueducs, tandis que la fin de "Michel et Christine" en se promettant une vision du Christ ressemble inévitablement à une démarcation du projet épouvanté de voir "l'éternité". La vision de "La Pente de la rêverie" succède précisément à une pluie : "L'autre jour, il venait de pleuvoir [...]". On a un parallèle entre les deux poèmes, une scène de pluie déclenche à chaque fois des visions.
Au passage, au sujet de "Michel et Christine", par piratage informatique, Circeto a récupéré un article que j'avais ébauché et qui soulignait que le poème s'inspirait de manière inattendue d'un texte en prose. Circeto a même repris mes phrases, par exemple j'avais moi-même écrit le "bingo, ça ne s'utilise pas dans l'univers feutré des rimbaldiens !" J'avais signalé au téléphone à une personne précise liée à la Bretagne que je possédais cette source, mais passons !
Dans "La Pente de la rêverie", il y a enfin l'idée d'un modèle possible pour certains aspects du "Bateau ivre".
Je viens de citer l'attaque de la deuxième séquence du poème : "L'autre jour, il venait de pleuvoir [...]". Nous avons un effet similaire au début du "Bateau ivre": "Moi, l'autre hiver,..." Je pense que Jacques Bienvenu a raison de faire observer que la mention "l'autre hiver" suppose une composition du "Bateau ivre" en hiver et que c'est une nouvelle pièce à verser pour prouver que "Le Bateau ivre" a été plutôt composer au début de l'année 1872 qu'en août 1871. Je rappelle que personne, pas même Delahaye, n'a jamais témoigné d'une lecture du "Bateau ivre" devant les Vilains Bonshommes à la fin du mois de septembre 1871. C'est une hypothèse gratuite de rimbaldiens de l'époque de Pierre Petitfils.
Cette tournure désinvolte "l'autre hiver" qui situe dans le temps, nous en avons un équivalent avec "La Pente de la rêverie", "l'autre jour", autre "jour" lié à "mai" et par abus de langage à "l'été" dans le poème hugolien (daté de "Mai 1830") :
L'autre jour, il venait de pleuvoir, car l'été,Cette année, est de brise et de pluie attristé,Et le beau mois de mai, dont le rayon nous leurre,Prend le masque d'avril, qui sourit et qui pleure.
Cela ne s'arrête pas là. Récemment, dans un volume d'hommages à Georges Kliebenstein, Benoît de Cornulier a publié une étude sur "Le Bateau ivre" où il rappelle, enfin, que j'ai souligné une organisation du poème en fonction de répétitions de mots, et il a donc rappelé les emplois clefs de "descendre" ou "baigner" sous forme conjuguée ou non.
Avec son titre, le poème "La Pente de la rêverie" nous assure d'emplois conséquents de ce verbe "descendre". Et je vais vous citer le début du poème hugolien avec la première mention du verbe "descendre", en vous invitant à songer aussi au motif des "noyés" entraînés "à reculons !"
Amis, ne creusez pas vos chères rêveries ;Ne fouillez pas le sol de vos plaines fleuries ;Et quand s'offre à vos yeux un océan qui dort,Nagez à la surface ou jouez sur le bord ;Car la pensée est sombre ! Une pente insensibleVa du monde réel à la sphère invisible ;La spirale est profonde, et, quand on y descend,Sans cesse se prolonge et va s'élargissant,Et, pour avoir touché quelque énigme fatale,De ce voyage obscur souvent on revient pâle !
Avec sa dimension de capharnaüm des temps passés, la vision hugolienne favorise plus volontiers le retour du mot "entassements" que du mot "écroulements". Je ne vais pas relever tous les verbes de vision, mais au moins un extrait des conjugaisons du verbe "voir" : "je vis autour de moi", "je voyais leurs visages", "Je vis trembler leurs traits confus", "Je vis soudain surgir", "Et jes vis marcher...", "Je vis l'intérieur des vieilles Babylones", "ce que je voyais", "Je voyais seulement au loin..."
Je relève aussi cette attaque de vers avec ce relief du pronom tonique qui se retrouve dans "Le Bateau ivre" : "Et moi, je parcourais..."
Je pourrais citer quelques autres détails, mais on a l'essentiel ici de ce qui justifie de comparer "Pente de la rêverie" et "Bateau ivre".
Vous imaginez que, suite à la liste de sources hugoliennes au "Bateau ivre" que j'ai indiquées pour l'essentiel dans mon article de 2006 "Trajectoire du 'Bateau ivre' " il y a eu des commentaires, par exemple dans le livre d'Arnaud Santolini, pour évaluer leur pertinence en n'en gardant que quelques-uns. Là, je suis en train de remettre plusieurs poèmes des Feuilles d'automne avec "La Pente de la rêverie", "tout miel est amer", etc. Vous voyez bien qu'il y a un grand écart entre une critique obnubilée par le démontrable, par tel extrait réécrit celui-ci, et puis une critique qui se pose la question de l'imprégnation culturelle d'un poète. Vous commencez sans doute à comprendre pourquoi l'article que Steve Murphy a écrit en 2006 après lecture du mien m'a déçu. Mon article "Trajectoire du 'Bateau ivre' " il insistait sur l'importance d'un dialogue avec l'ensemble de l'oeuvre hugolienne, et je n'ai pas fini de prouver que j'ai raison.
***
Ici la fin d'article qu'il ne faut pas lire pour rester sur une bonne impression et ne pas être excédé.
- Oui, allo allo ! encore un article majeur de David Ducoffre. Oui, Alain Bardel, interdiction de le citer dans la rubrique d'Actualités. Continuons scrupuleusement à ne jamais citer l'article "Trajectoire du Bateau ivre". Oui allo ! allo ! on m'informe qu'heureusement le nouvel article n'est pas dans une revue rimbaldienne, il figure bêtement sur un blog sur internet. Parfait ! Oui, j'ai relevé quatre idées A, B, C et D, il y a moyen dans les années à venir que quatre d'entre nous les fassent leurs dans les années à venir, on peut déformer un peu l'idée C pour ne pas qu'elle soit telle quelle. On fera croire que l'idée A nous l'avons toujours eue en nous référant à tout ce que nous disions d'huglien sur "Le Bateau ivre" avant 2023 et même avant 2006, l'idée B on va la faire dire par un tel, mais dans trois ans, et l'idée C par tel autre dans cinq ans. L'idée D, faites ce que vous voulez, on va la récupérer de manière diffuse. Il faut impérativement ne pas perdre la face. Ce qu'on peut faire, c'est demander un article à telle personne qui ciblera telle bévue de Ducoffre dans son article de 2006. Si vous le citez en bien, vous faites le minimum, vous citez un article en note sans commentaires. Et sur un article de quarante pages, vous ne le citez pas avant la dixième page, et plutôt toujours en note de bas de page. Il faut absolument le minorer au possible. Au travail, les rimbaldiens !
Purée, on croyait avoir étouffé l'article de 2006, ses études sur "Voyelles", et là il fait encore un retour vertigineux. Comment on va faire pour soutenir à nouveau que tout ce qu'il dit on le pensait avant lui comme allant de soi puisqu'on ne l'a jamais dit entre 2006 et 2023 ? Allons, de l'audace, toujours de l'audace, on finira toujours par dominer tant qu'on est du bon côté de l'estrade et du micro !
La série de Soleils couchants dans les Orientales, c'est pour voir si vous suivez. La série Soleils couchants figure dans Les Feuilles d'automne. Verlaine pour ses Soleils couchants a repris le vers de cinq syllabes et certains éléments "grève" d'un autre poème du même recueil. Mais, l'astuce, c'est d'opposer soleils couchants et orient, car il va de soi qu'Hugo a créé une continuité métaphorique entre ses recueils Orientales, sens de l'éveil, se retourne en feuilles d'automne, sentiment de la fuite du temps. Feuilles d'automne plus lyrique a un prolongement lyrique et politique avec Les Chants du crépuscule. Le suivant recueil s'intitule Les Voix intérieures, expression qui figure déjà dans Les Feuilles d'automne. Le titre Les Rayons et les ombres poursuit cette veine métaphorique avec l'idée de jeux de lumière, comme entre les feuilles, d'aurore des rayons et de mort des ombres, mais aussi avec l'idée que le mélange fait ressortir l'état des voix intérieures. Pendant l'exil, le recueil lyrique s'intitulera Les Contemplations avec une partie Autrefois qui est une sorte de doublon des recueils de 1831 à 1840 (en très abouti, n'en déplaise à Verlaine), et ce titre entre dans une série que Rimbaud va compléter : Méditations (poétiques), Contemplations, Illuminations. Le recueil Chansons des rues et des bois permet de demeurer au plus près de cette continuité métaphorique. Jusqu'à 1872, seuls trois titres y échappent : Odes et ballades, Châtiments, La Légende des siècles, bientôt L'Année terrible. Banville prolonge les Orientales par des Occidentales. Bref, l'intérêt de Rimbaud pour les poèmes des Feuilles d'automne n'est en aucun cas anodin au plan rhétorique et au plan de l'histoire de la poésie au XIXe siècle.
RépondreSupprimerJ'ajoute que l'idée d'éternité est soulignée dans plusieurs poèmes des Feuilles d'automne.