samedi 8 mars 2025

Un Rimbaud comme Hugo et Banville en somme...

Le titre du présent article est une blague, le titre "Comme Hugo" était pas mal, ici je bouffonne un petit peu, mais j'explique.
Rimbaud emploie la forme "en somme" dans "A la Musique", et j'ai remarqué, depuis un certain temps déjà même si je n'en ai jamais parlé, que cet emploi à la rime était commun à Hugo et Banville. Je l'ai repéré tout récemment dans Cromwell et c'est parce que je dois prendre le temps de fixer l'antériorité d'Hugo sur Banville que je n'en ai jamais parlé.
Je viens de trouver un fac-similé en ligne de l'édition originale des Cariatides de Banville.
 

Je n'ai pas accès à l'édition philologique de Peter Edwards avec le texte de l'édition définitive et toutes les variantes rapportées en fin de volume. Le site Wikisource privilégie des versions tardives de 1889, et l'édition originale n'était pas disponible sur le site Gallica de la BNF. J'ai découvert enfin un site américain utile. Le recueil Les Stalactites est en revanche disponible sur le site Gallica.
Théâtre ou poésies lyriques, le reste de la production en vers de Banville semble postérieur à 1855 : Odelettes en 1856, Améthystes en 1863, Le Sang de la Coupe en 1857.
Gouvard a fixé que la première césure sur déterminant d'une syllabe de Banville datait de l'édition originale de 1857 des Odes funambulesques.
Je sais que dans sa préface au Sang de la Coupe Banville indique toutefois qu'il y a eu une édition de ses poésies complètes en 1854 ou 1855 qui contenait les poèmes du recueil Le Sang de la coupe qui publié isolément en 1857 est contemporain des Odes funambulesques.
Je possède un exemplaire des Cariatides de 1864 et je sais que les vers de poèmes tels que "La Voie lactée" ont été remaniés, et cela fait apparaître des césures acrobatiques.
Rimbaud a lu la version de 1864, il s'en est inspiré donc en 1870 et en 1871. Mais, pour l'histoire du vers indépendamment de Rimbaud, il faut bien faire contraster l'édition originale et celle de 1864.
En 1842, le recueil Les Cariatides fournit une rime sur le mot "comment" dans "La Voie lactée" et plusieurs pages plus loin une rime sur le mot "comme". J'ai relevé aussi des rejets et contre-rejets de deux syllabes, mais Banville ne pratique pas des césures audacieuses à ce moment-là. Il n'en reste pas moins que le mot "comme" à la rime dans le poème "La Voie lactée" dont on sait l'importance pour "Credo in unam" et "Ophélie" est un indice de ce qui se jouait dans le changement de génération poétique. Banville et Baudelaire étaient des adolescents dans la décennie 1830 contrairement à Gautier et Musset ! Et Banville a une amorce de pratique à la Cromwell qui n'a pas attendu Baudelaire. Et si je cite le "en somme", c'est qu'il est à la rime dans le poème "Stephen" qui suit "La Voie lactée", et j'ai repéré le "en somme" dans Cromwell, comme j'ai annoncé que dans Cromwell et Marion de Lorme le "comme" à la rime était entouré de pas mal de "comment" mis à la rime.
Je constate la série "comment", "comme" et "en somme" dans Les Cariatides de Banville en 1842. 
Je prévois aussi de passer du temps à évaluer la prégnance de rimes, même banales, dans les recueils de Banville et Hugo, comme je prévois de faire contraster les versions des Cariatides et de privilégier bien sûr l'influence de la version de 1864 sur les poésies de Rimbaud.

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