dimanche 2 novembre 2014

Calme plat

J'avais trouvé les notices d'Eddie Breuil dans le Dictionnaire Rimbaud d'une très grande superficialité sur les poèmes en prose des Illuminations ou sur Voyelles. Cela me semblait déjà entamer la crédibilité de l'ouvrage : nous sommes loin du niveau de la revue Parade sauvage, d'autant plus anormalement critiquée dans ces pages que le dictionnaire tient essentiellement compte, précisément, des avancées des collaborateurs de la revue Parade sauvage, moteur sans lequel le discours sur Rimbaud serait assez lamentable.
Toute la vision actuelle que nous avons de Rimbaud vient pour l'essentiel de la dynamique autour de cette revue Parade sauvage. Et c'est cette vision qui tend à être progressivement transposée dans les notes des éditions courantes, dans l'édition de la Pléiade et dans ce Dictionnaire Rimbaud dans la collection Bouquins. Quand la transposition n'est pas effectuée, cela donne cette longue liste d'entrées sur les poèmes où on a droit à des commentaires insignifiants.
Je n'attendais rien du livre d'Eddie Breuil et je soupçonnais que son titre allait réveiller un vieux débat selon lequel Nouveau serait l'auteur des poèmes en prose de Rimbaud, ce qui est imbécile au possible, mais cela avait déjà été avancé par un étudiant lors d'une thèse qui avait été incendiée, sauf que les directeurs de thèse avaient ensuite repris l'hypothèse à leur compte, et l'étudiant s'en était plaint ensuite sous forme d'article.
Je n'aurais pas parlé du livre de Breuil, mais sa présence frappante dans le Dictionnaire Rimbaud me paraît tout de même assez symptomatique, et j'ai beaucoup de mal à croire qu'Eddie Breuil puisse croire sincèrement à sa thèse. Cela ressemble plutôt à un gros canular.

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