tag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post2616337113633575610..comments2024-03-18T10:43:10.955-07:00Comments on Enluminures (painted plates): Les "trois" versions de "Tête de faune" !David Ducoffrehttp://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comBlogger7125tag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-25717079007281214542020-12-24T19:26:18.989-08:002020-12-24T19:26:18.989-08:00Pour les explications de "Tête de faune"...Pour les explications de "Tête de faune", il faut aussi montrer que les lectures précédentes ne lient pas correctement "Tête de faune" à "Credo in unam".<br />1) J'ai cité un compte rendu du Bois dans un n° du Journal de Monaco de 1871 même avec à la clef le mot "néo-parnassien" et les mentions des antiques, d'idylle, de pastorale, de Théocrite, d'églogue, je pensais aussi bien sûr au premier poème de L'Adolescence clémentine qui est une adaptation d'un poème latin... Je pense à des vers de La Fontaine, je pense aux ariettes. C'est une amplification radicale et j'ai cité "Eclaircie" de Victor Hugo et "La Lyre dans les bois" de Banville qui sont le "tremplin" si j'ose dire pour comprendre la vraie visée de sens de "Tête de faune", laquelle est explicitée déjà dans "Le Bois".<br />2) Murphy a privilégié en 90 l'idée que le thème était parnassien mais pas du tout traité ainsi puis en 2004 l'idée sexuelle avec le recueil sous le manteau de Glatigny. Je n'ai plus l'article sous la main, mais il ne doit pas exploiter Le Bois, parce que l'idée m'a trotté dans la tête dès 2004 et j'ai lu Le Bois un peu après, comme j'ai lu Le Chandelier de Musset. Je savais que Le Bois ça matchait, mais j'ai découvert plus récemment comment bien appuyer dessus. Le Chandelier, là, c'est Glatigny et l'opéra-comique qui ont tout débloqué.<br />3) Des lectures cryptées sont tentées : une amie m'avait fait part d'une lecture communarde avec le vert versaillais et le rouge communard, je n'y ai pas adhéré. Sur le net "Rimbaudexpliquéfree" on a le faune c'est Verlaine et d'autres trucs où Credo in unam est cité mais dans un bazar critique contemporain, pas du tout armé culturellement.<br />Bardel, il évite le commentaire, mais on relève "thème parnassien", "impressionnisme verlainien" (???), "démontrer l'érotisme implicite du texte" (...), "thème si rebattu", "possible 'finalité' intertextuelle clandestine"...<br />Bref, je vais plus loin.David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-12020556776344970692020-12-24T19:10:03.114-08:002020-12-24T19:10:03.114-08:00Pour "Tête de faune", je prépare la part...Pour "Tête de faune", je prépare la partie 2 de l'article le comparant à la comédie "Le Bois".<br />Voici pour la revue des rimes :<br />"d'or"::"dort" : rime clef de défi à Banville, avec en plus des images déjà structurées dans "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" avec la même rime. En-dehors du "Bois", j'ai d'autres recherches à faire donc à ce sujet.<br />"fleuries"::"broderies" rime reprise à "Sous bois" de Banville avec en prime la mention "yeux" pour une autre rime (Murphy), j'adhère à ce relevé et le développe, j'ai des idées sur fleuries de fleurs, car on a des séquences fleuries d'autres trucs dans Glatigny, je dois dresser un catalogue.<br />Rime : "yeux"::"(vin) vieux" : là je n'ai qu'une part de la rime sourcée (voire "fleuries"::"broderies", mais peu importe.<br />Rime "blanches"::"branches" reprise partielle "branches" à "Sous bois" de Glatigny et au lieu de "pervenches", rime "blanches"::"branches" qui cible moins un auteur qu'une certaine idée de rime facile dans la poésie célébrant la Nature. (je laisse mon idée sur "dents de perle" de côté).<br />Rime finale "feuille"::"se recueille", rime reprise au poème "Le Bois".<br />Enfin, il reste sans aucune source (au moins pour l'instant) la rime "écureuil"::"bouvreuil" avec deux animaux, la première sous une forme de comparaison (éventuellement chercher ce style de comparaison sans la rime chez Glatigny ou Banville). Quant au "bouvreuil", il est du coup à l'avant-dernier vers mais pas à la rime de "Credo in unam" et à l'avant-dernier vers ici. Faut que je voie s'il y a du bouvreuil dans Banville, sinon une amorce d'équivalence.<br />Pour "Dans la feuillée", je joue sur une catégorie étendue de synonymes : "feuillage", "couvert", "ramure", "ramée", éventuellement "taillis", "sous-bois" évidemment, mais aussi "broussailles" présent dans "Le Bois". "taché d'or", je rapproche cela de la didascalie "tamisée par le soleil" dans Le Bois, et ainsi de suite. Mais la motivation c'est le sens allégorique commun à Tête de faune et Credo in unam, et là je mobilise d'autres citations du Bois.<br />David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-41425779266965103712020-12-24T16:17:45.096-08:002020-12-24T16:17:45.096-08:00J'ajoute (et Joyeux Noël en passant) qu'en...J'ajoute (et Joyeux Noël en passant) qu'en 2004 Jean-Pierre Bobillot a fait une conférence où il est question de la rime finale du "Sonnet du Trou du Cul". Bobillot est le métricien qui développe le plus nettement un discours similaire à celui de Jacques Roubaud, puisqu'il reprend l'idée que la révolution métrique est une révolution de poète à mettre en parallèle avec l'adhésion à la Commune. Or, en 2004, (sinon en 2002 je ne sais plus) dans un colloque qui est ensuite devenu un important tome de la revue Parade sauvage que je n'ai plus (destruction par les eaux de mes deux tomes personnels), il a fait une conférence où il souligne que, de Credo in unam à Vénus Anadyomène, on passe de la rime incorrecte "Vénus"::"venus" à la rime correcte "Vénus"::"anus", ce qui est inévitablement piquant vu le mot de la fin. Et cela rejoint l'idée que "Vénus Anadyomène" est une rumination au sujet des rimes suite à la réponse de Banville.<br />"Vénus Anadyomène" avait d'ailleurs une autre excentricité folle sur le manuscrit remis à Izambard, le problème d'alternance entre quatrains et tercets, ce qui disparaît sur le manuscrit remis à Demeny par simple interversion de deux vers.David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-80723034644645747882020-12-24T15:53:50.271-08:002020-12-24T15:53:50.271-08:00Beaucoup de poèmes en 71-72, mais la rime "d&...Beaucoup de poèmes en 71-72, mais la rime "d'or"::"dort" ne concerne que Ce qu'on dit au poète et Tête de faune, deux pièces expressément liées à Banville, puisque "Tête de faune" c'est Glatigny; "Erato" et "Sous bois" de Banville, toute la pensée de Banville même... Ajoutons "Les Mains de Jeanne-Marie" avec "d'or"::"dort", poème de mise en boîte du Gautier ayant écrit les anticommunards Tableaux du siège. Rimbaud fait cela sur un principe partiellement attribué à Banville, la parodie déclarée d'un poème célèbre, principe funambulesque qui caractérise aussi la manière de Glatigny, du archiconnu.<br />Poèmes zutiques, para-zutiques et "seconde manière", Rimbaud n'utilise pas la rime, il refuse de l'exhiber comme étendard de la rime fausse. Et puis vient "Poison perdu" dont les tercets ont la rime en participe passée sans consonne d'appui, le quasi unique cas où elle est obligatoire pour montrer qu'on n'est pas un flemmard : "piquée"::"trempée"::"préparée".<br />Que des coïncidences mises en roman tout ça ? C'est marrant, je n'arrive pas à y croire.David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-85565824886097408732020-12-24T15:53:42.339-08:002020-12-24T15:53:42.339-08:00Le détail de la rime chez Rimbaud :
"Ophélie&...Le détail de la rime chez Rimbaud :<br />"Ophélie" rime "dort"::"d'or" (v.14- 16 4e quatr.). Poème envoyé avec "Par les beaux soirs d'été..." et "Credo in unam" à Banville le 24 mai 1870. Aussi intéressant pour les deux rimes "lys"::"hallalis" et "cueillis"::"lys" qui encadrent tout le poème avec la rime doublée "étoiles"::"voiles" (1er et dernier quatr.) : Banville dénonce dans son traité de tels rimes y compris chez Hugo ! Il parle de rimes à faire sursauter un Marseillais (Ah ah ah ! rire gras) : lyss de la Canebière. Et il y aussi une licence "par un fleuve emporté" où c'est bien gentil de lire que c'est le fleuve qui est déchaîné, quand on a compris que l'idée initiale c'est que c'est Ophélie qui est emportée. Et ce genre de licence, Banville le dit dans son traité, il n'en faut pas.<br />Dans sa lettre du 15 août 1871, Rimbaud rappelle à Banville qu'il lui avait répondu. Peu après en principe car ensuite guerre en juillet, siège de Paris en septembre et Commune. Banville a dû répondre en juin. La lettre d'août 1871 est la 1ère à Banville depuis, puisque Rimbaud rappelle un échange d'il y a un an et il envoie un poème qui parle de fleurs et notamment de lys. Bienvenu a parfaitement compris entre les lignes que Banville a répondu à Rimbaud en critiquant sa rime sur les lys et dans le poème "Ce qu'on dit..." on retrouve la rime de "Ophélie" avec des images qui, j'ajoute cette idée, préfigurent "Tête de faune" : "aux abords du Bois qui dort,"::"pommades d'or".<br />Rimbaud a dit que Banville a répondu en 1870. Revenons-y.<br />Dans "Vénus Anadyomène", 27 juillet, rime "ressort"::"essor" dans un sonnet qui s'inspire du disciple de Banville, Glatigny, et présence du mot "pommadés" à la rime, à ajouter au travail de Bienvenu.<br />Ensuite, dans "Le Mal", poème de la mi-août 1871, (allusion aux charges de cavalerie désastreuses des côtés tant français que prussiens, même si les prussiens gagnent tout le temps), on retrouve la rime vers 10 et 11 du 1er tercet : "calices d'or";;"s'endort" avec variante verbale. Cela n'a rien à voir avec Banville, certes, mais si on ignore la date de composition exacte d'Un coeur sous une soutane, on sait que c'est à peu près contemporain, et dans cette nouvelle Rimbaud parodie moins Lamartine que Banville dans le poème "La Brise" : "Dort le zéphyr à douce haleine", c'est du Banville qui fait pouffer de rire les Labinette. Et la rime finale est "condor"::"endort". Rimbaud est obsédé par cette rime, autrement moins courante chez les autres poètes. Quelle concentration en 1870 ! Toujours un lien à Banville, sinon à Glatigny, sauf "Le Mal", lien indirect à cause de "La Brise".David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-91150028883303742022020-12-24T15:00:18.699-08:002020-12-24T15:00:18.699-08:00Tu vas énerver Jacques Bienvenu ! (Au passage, tu ...Tu vas énerver Jacques Bienvenu ! (Au passage, tu m'a mis deux fois le même commentaire à 17 minutes d'intervalle. Il faut savoir que je dois valider les messages avant de les mettre en ligne. Je censure le moins possible.)<br />Maintenant, l'explication !<br />La rime "dort"::"d'or" pose problème à cause du "t", Murat a dit dans son livre L'Art de Rimbaud que même Banville avait utilisé cette rime. Mais Bienvenu a fait son enquête et a rapporté que non.<br />Et, bon, je sais plus quels étaient les remous sur cette rime avant l'intervention de Bienvenu, mais Bienvenu a vu quelque chose d'énorme. Bienvenu n'est pas le meilleur rimbaldien ou le meilleur spécialiste en métrique, mais c'est un fait qu'il a une organisation cérébrale de mathématicien avantageuse. Or, il a cerné que la rime "d'or"::"dort" revient essentiellement dans un contexte de réplique à Banville, comme il a cerné qu'il n'en est pas question dans le Petit traité de poésie française, et il a su deviner entre les lignes que Banville avait dû lui parler de son traité et de cette rime et de quelques autres sur "lys" dans la réponse qu'il a faite à la lettre de mai 1870. Cela ne te plaira pas, je pense que tu as une démarche subtile qui refuse magnifiquement l'intuitionnisme, mais à un moment je pense que tu places la barre de fin de non-recevoir trop haut, cela ne plaira pas à Circeto, etc. Moi, je suis complètement acquis à l'idée de cette importance du débat entre Banville et Rimbaud sur cette rime, c'est même moins un débat qu'un point d'accrochage rancunier de la part de Rimbaud qui transforme cela en scie provocatrice.<br />Et il va de soi que je suis au courant que cette rime est pratiquée par Hugo, Musset et d'autres. C'est au sens de l'extrême rigueur que cette rime est refoulée. Précisément, ta réaction serait peut-être finalement celle d'un Rimbaud refusant de trouver sa rime irrégulière.<br />Pour ne pas être coupé, la suite dans une deuxième réponse.David Ducoffrehttps://www.blogger.com/profile/11857014836500885270noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6825711916074358486.post-54390568508183302842020-12-24T14:41:48.608-08:002020-12-24T14:41:48.608-08:00Des aiguilles, du fil, des boîtes demi-closes,
... Des aiguilles, du fil, des boîtes demi-closes,<br /> Les laines de Milet, peintes de pourpre et d'or,<br /> Emplissent un panier près du rouet qui dort.<br />dans un poème particulièrement "parnassien" des Contemplations. Rime riche, voyante, mais pas supposée du tout choquer.Licorne et Reboudinhttps://www.blogger.com/profile/16552036115447260111noreply@blogger.com